L’evolution du foneñana betsileo

MONOGRAPHIE DE L’IARINDRANO

PRESENTATION GENERALE DE L’IARINDRANO

ASPECT GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE

C’est le pays connu plus ou moins officiellement, au commencement du XXème siècle, comme pays Betsileo. Il est situé entre les 20ème et 22ème degrés de latitude australe, entre les 44ème et 45ème degrés de longitude Est. Il est composé de deux provinces d’Ambositra et de Fianarantsoa. Le Betsileo semble borné au nord, par l’Imerina ou plus exactement par le vakinankaratra, à l’est par la région de la forêt du pays Tanala. Il est ceinturé au sud, par le massif de l’Andringitra et à l’ouest par le pays bara et la vaste région des sakalava.

Toponyme

D’après Flacourt , le pays des Iarindrano qu’il nomma «Eringdranes» se divise en petites et grandes Eringdranes: les petites étaient au sud à partir duquel naquit le fleuve Menarahaka ; les grandes se trouvaient au nord et finissaient au pays des Vohits-Añombe dont le fleuve Matsiatra en délimite le territoire. Le pays est tout plat et bordé, à l’est, de grandes montagnes fertiles propices à l’élevage de bétail. A l’ouest, il y a trois grands fleuves confluents (Mananantanana, Zomandao et Sahanambo) qui rejoignent la grande baie située sous le 20ème degré de latitude : le canal de Mozambique.

Flacourt en décrivant Eringdranes pour Iarindrano, se trouvait en plein embarras car la définition se prêtait à confusion. En effet, il valsait entre deux options : arin’ny rano ou ceinturé par de l’eau, et qui englobait l’Isandra et le Lalangina, le plateau signalé par Flacourt dans la grande plaine d’Ambohimandroso (Ambalavao). Avec le temps, il y a eu modification de la voyelle initiale passant de «E» en «A».Ainsi un rapprochement a été fait en matière de dénomination et qu’en fin de compte, le plateau d’Ambohimandroso a été retenu comme le berceau de l’ Iarindrano. Le débat fut clos.

L’ Iarindrano serait donc, texto, le pays abondant en eau. Or Tsienimparihy, qui est aussi le nom d’une bonne partie de la même région se traduit «tsy» ou non, «enina» ou pourvu de et farihy ou rizière inondée. Cela veut dire que beaucoup d’eau et moins de rizière, voilà qui ne s’accorde guère. La contradiction s’évanouit avec Erindrano, erina qui regrette de marquer de et rano c’est l’eau.

LE PASSE DE L’IARINDRANO

les grandes divisions des anciens temps 

L’Iarindrano, dont nous avons déjà évoqué l’étymologie à propos des Eringdranes de Flacourt, s’étend sur toute la partie méridionale du Betsileo. Là aussi on a relevé plusieurs régions:
➤ Le Vohibato qui comprend la vallée de la Mandranofotsy dans sa partie supérieure jusqu’à son entrée dans la plaine de Fianarantsoa;
➤ Le Tsienimparihy sur les deux rives de la grande rivière du Mananantanana;
➤ L’Ialañanindro atsimo ou Ialañanindro du sud;
➤ L’Homatsazo.

Telles furent du moins les répartitions et appellations qui se modifièrent en partie et se compliquèrent quand les Merina s’emparèrent du Betsileo. Au temps de la conquête merina, c’est-à-dire en 1810 jusqu’à 1828 quand Radama I se mit en campagne pour faire la conquête du sud, dont une partie le Vohibato, se fiant sans doute aux positions inaccessibles de ses rochers, voulut tenir tête à l’envahisseur. De fait, une poignée de vrais soldats, sur certaines hauteurs, auraient pu tenir en échec armé. Le siège d’Ifandana dans la grande plaine d’Ambohimandroso fut une des périodes tragiques de la campagne. En ce temps, le Vohibato dut se soumettre malgré l’existence de poche de résistance en ce lieu. Ainsi, il perdit une partie de son territoire transférée aux deux provinces voisines plus dociles. Le Lalangina y gagna: Iharañany, Mañeva, Ambohimañarivo, Mitongoa et Anjanamahasoa. L’Isandra reçut: Ilangela, Ambohitrimanjaka, Isoamaina et l’ouest de ces mêmes villes.

La suite de la grande réunion avec le discours de tsimahamenalamba de Radama I pour les divisions politiques des provinces de l’Isandra, du Lalangina et de l’ Iarindrano décida du sort du pays Betsileo. La troisième des provinces (Arindrano parce qu’elle s’est soumise la dernière au roi de Tananarive) a été, pour ainsi dire, divisée en cinq parties : La période de morcellement politique qu’avait connu l’ Iarindrano sous le règne des «Hova Mandrefy» donnait au souverain merina Radama premier, une occasion favorable pour consolider le royaume de son père, le roi Andrianampoinimerina. En effet, l’autorité de ce dernier était déjà reconnue dans la partie septentrionale du pays Betsileo. Après la prise des deux forteresses betsileo (Iharañany et Ifandana), la situation n’était pas pour autant stable dans le pays, tant du côté de Rarivoarindrano que du côté merina. La révolte du Vohibato a remis en cause la position de Rarivoarindrano. En effet, la nouvelle autorité qu’il vient de recevoir de la part de Radama vient d’être contestée par les frères culturels auxquels sont venus s’allier le Hova Andriambanonolona, Andrianonibe III et Andriandomaivola. Il a fallu l’intervention des troupes merina pour arrêter l’insurrection, dont les conséquences ont été ressenties, cette fois encore, de façon marquée dans le pays.

En premier lieu, l’ Iarindrano a perdu au profit de ses voisins du nord (l’Isandra et le Lalangina) un certain nombre de villages compris dans une zone située au nord d’une ligne tracée dans les sens est-ouest entre Mahasoabe, Sangasanga, Somaina et Antranolozoka. Il s’agissait en fait d’une opération de morcellement ayant pour but de frapper durement le Vohibato considéré comme le principal investigateur du soulèvement et de la résistance du sud betsileo. Pour mieux comprendre la situation, faut-il rappeler ici les opérations de résistance organisée à Iharañany dans le haut Vohibato, celles d’Ifandana au sud dans le bas Vohibato, et enfin le mouvement insurrectionnel inspiré par les frères félons contre Rarivoarindrano. Ce dernier était devenu vassal de Radama après l’institution de la nouvelle province Merina, l’Andafiatsimonimatsiatra.

Pendant l’époque de Maroandriana, il y avait des «Solombavan’Andriana» ou bien des représentants du pouvoir royal, tout en gardant leur statut d’Andriana. Enfin, il y avait encore l’administration territoriale, une subdivision bien distincte: le Tsienimparihy, le Vohibato, le Homatsazo et l’Alañanindro. L’ Iarindrano est divisée en 05 grandes provinces: Vohibato avaratra, Vohibato atsimo, Tsienimparihy, Alañanindro et Homatsazo. Cette division était à l’origine de la volonté de Ravelonandro de partager le pays entre ses enfants. Le Vohibato constituait une zone de contact entre le nord et le sud betsileo. Mais également faisait l’objet de convoitise entre les princes du Lalangina, dans le nord et ceux du sud. Voilà pourquoi il était rattaché, soit au royaume du Lalangina, soit au royaume de l’ Iarindrano.

Le mode de production

Après l’afotroa (le feu qui détruit tous les êtres vivants: animaux, végétaux; feu considéré allumé par le Vazimba), cet événement est considéré par la littérature betsileo comme le début d’une ère nouvelle. En effet c’était la période d’implantation des premières organisations dans le pays au cours de laquelle apparaîssait le fondement de la civilisation betsileo. Avec l’apparition de nouvelle technique, L’ Iarindrano pratiqua la riziculture irriguée avec la construction de villages correspondants.

L’activité religieuse 

Le culte aux ancêtres signifiait la croyance en ces derniers par des sacrifices d’animaux. Le plus souvent, il se manifeste en immolation de zébus et de poules dans le but de maintenir et de promouvoir la vie. Cela se faisait par type de lignage. Dans le lignage, les gens coopéraient les uns avec les autres. Souvent le parc à bœufs était commun et chacun exploitait des terres généralement proches les unes des autres, formant ensemble la terre des ancêtres (le tanindrazana). Cette période est qualifiée Fahasoatany d’après le Pasteur Rainihifina. C’est la période considérée comme l’âge d’or de l’histoire du betsileo: une période calme.

L’organisation politique

Il n’y avait pas de véritable organisation politique, les gens vivaient dans le cadre d’une communauté largement consentie et solidaire. Et ce, sous la conduite d’un doyen digne de respect. L’esclavage n’existait pas car il n’y avait pas de guerre considérée comme source de main d’œuvre servile. Selon Rainihifina, l’augmentation de la population posait à l’époque des grands problèmes d’organisation; si bien que les groupes avaient décidé de prendre comme chef des gens venant de l’extérieur (Arabes du pays Antemoro).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: MONOGRAPHIE DE L’IARINDRANO
1.1. PRESENTATION GENERALE DE L’IARINDRANO
1.1. 1. ASPECT GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE
.1.1.1.1. Toponyme:
.1.1.1.2. Tableau 1
1.1. 2. LE PASSE DE L’IARINDRANO
.1.1.2.1. les grandes divisions des anciens temps
.1.1.2.2. Le mode de production
.1.1.2.3. L’activité religieuse
.1.1.2.4. L’organisation politique
.1.1.2.5. Les anciens dirigeants
.1.1.2.6. Les grandes dynasties du sud betsileo
.1.1.2.7. La nouvelle structure sociale
.1.1.2.8. Essai de concordance des règnes au betsileo
.1.1.2.9. Etalement progressif des tribus
1.1. 3. L’ARINDRANO ACTUEL
.1.1.3.1. Organisation structurelle de la société
1.2. LE GRAND PRINCIPE DE L’ANCIENNETE
1.2. 1. LA GESTION DU TRAVAIL QUOTIDIEN
1.2. 2. LA STRUCTURE SOCIALE
1.2. 3. ORGANIGRAMME D’UNE FAMILLE BETSILEO
1.3. ROLES ET TACHES DANS LA SOCIETE
1.3. 1. ROLE ET TACHES DES AINES
1.3. 2. ROLE ET TACHES DES ADULTES ET DES JEUNES
1.3. 3. ROLES ET TACHES DES ENFANTS
PARTIE II: LES MANIFESTATIONS DU FONEÑANA
2. 1. PRECISIONS TERMINOLOGIQUES
2.1.1. DEFINITION ET EXPLICATION DES TERMES
2.1.1.1. Diam-poneñana
2.1.1.2. Fitondram-poneñana
2.1.1.3. Fehim-poneñana
2.1.1.4. Hidim-poneñana
2.1.1.5. Mitrao-poneñana / Miray foneñana
2.1.1.6. Rava foneñana
2.1.1.7. Mahararim-poneñana
2.1.1.8. Ny foneñana ro mañaliña
2.1.1.9. Laha– poneñana ou fehim-poneñana
2.1.2. LES OBLIGATIONS DU FONEÑANA DANS LA SOCIETE
2.1.2.1. La visite et les salutations
2.1.2.2. L’aide et l’entraide
2.1.2.3. Le fañina, la participation aux bonheurs et aux malheurs d’autrui
2.1.3. LA RELATION ENTRE LE FONEÑANA ET LES AUTRES TRADITIONS BETSILEO
2.1.3.1. Les relation avec les Ancêtres (saotse et fanambañana)
2.1.3.2. Les relations entre les vivants
2.1.3.3. La création du foneñana
2. 2. MANIFESTATION DU FONEÑANA
2.2. 1. LES EVENEMENTS HEUREUX
.2.2.1.1. Les réjouissances (lañonana)
.2.2.1.2. Le famadihana (l’exhumation)
.2.2.1.3. Le famorana (la circoncision)
.2.2.1.4. Le fehim-poneñana (le mariage)
2.2. 2. LES EVENEMENTS MALHEUREUX
2.2.2.1. Les funérailles
2.2. 3. DANS LA VIE QUOTIDIENNE
2. 3. CHANGEMENT DU FONEÑANA
2.3.1. LA PRATIQUE DU FONEÑANA DANS LE PASSE
.2.3.1.1. Pendant la royauté
.2.3.1.2. Pendant la colonisation
.2.3.1.3. Après l’époque coloniale
2.3.2. LA PRATIQUE DU FONEÑANA AUJOURD’HUI
2.3.3. LES POINTS COMMUNS ENTRE LES FONEÑANA D’AUTREFOIS ET D’AUJOURD’HUI
PARTIE 3: ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. IMPORTANCES ET VALEURS DU FONEÑANA DANS LA SOCIETE ARINDRANO
3.1.1. VALEURS SOCIALES
3.1.2. VALEURS ECONOMIQUES
3.1.3. VALEURS CULTURELLES
.3.1.3.1 Dimension religieuse du foneñana
.3.1.3.1 Dimension politique du foneñana
3.2. LIMITES DU FONEÑANA
3.2. 1. FONEÑANA BLOCAGE ECONOMIQUE ET SOCIAL
.3.2.1.1. Sur le plan économique
.3.2.1.2. Sur le plan social
3.2. 2. LE FONEÑANA : UNE PRATIQUE ECONOMIQUE OSTENTATOIRE
3.2. 3. LE FONEÑANA ; FORCE OU DESTRUCTION DU FIHAVANANA
3.3. PERSPECTIVES D’AVENIR
3.3. 1. ANALYSES COMPARATIVES
3.3.1.1. La société Antemoro
3.3.1.2. Les sociétés africaines
3.3.1.3. Les sociétés asiatiques
3.3. 2. PROPOSITIONS RECUEILLIES
3.3. 3. AVENIR DU FONEÑANA
.3.3.3.1. La dégradation de la structure sociale
CONCLUSION

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