L’évolution du commerce depuis les années 1970

L’évolution du commerce depuis les années 1970

Du passage d’un commerce de détail aux hypermarchés

Trois grandes périodes marquent l’histoire du commerce français : les années 1890‐1910, les années 1930 et les années 1960. Ces trois vagues d’innovation font suite à des périodes de dépression économique. Il semblerait que les innovateurs attendent le redémarrage de la consommation et l’amplification des nouveaux modes de consommation. La première vague, à la fin du XIXème siècle correspond à la création des grands magasins parisiens. L’invention du grand magasin et de certaines techniques modernes de gestion des magasins est généralement attribuée à Aristide Boucicaut et son enseigne « Maison du Bon Marché » en 1852.

Il met en application des idées nouvelles à l’époque :
•concurrencer les autres points de vente par le prix,
•afficher clairement le prix sur les articles,
•laisser librement entrer et sortir les clients du magasin,
•offrir au client la possibilité d’échanger ou se faire rembourser des articles,
•faciliter l’achat en proposant plusieurs catégories de produits sous un même toit,
•motiver les employés grâce à un complément de rémunération en fonction des ventes,
•susciter l’intérêt du client par des animations ou présentations nouvelles de produits.

Le Bon Marché connaît un succès considérable. En 1877, le chiffre d’affaire atteint 67 millions de francs‐or contre 450 000 francs‐or en 1852. Il emploie 3 500 personnes sur une surface de vente de 40 000 m². La réussite d’Aristide Boucicaut suscite alors des vocations connaissant plus ou moins de succès. En 1856, le Bazar de l’Hôtel de Ville ouvre ses portes ; en 1865, le Printemps ; en 1870, la Samaritaine et en 1895, les Galeries Lafayette. En toute hypothèse, ces commerçants sont su discerner les opportunités nouvelles offertes lors de la seconde moitié du XIXème siècle : essor démographique de Paris, amélioration des transports en commun, accroissement du niveau de vie, développement de l’industrie et standardisation de la production

Aujourd’hui, selon une définition de la revue « Libre Service Actualité », un grand magasin est « un établissement commercial de vente au détail de grandes dimensions et proposant, dans une ambiance particulièrement valorisante, un grand nombre de produits dans différents secteurs : habillement‐textile, hygiène‐ beauté, équipement de la maison, loisirs‐culture, parfois alimentation». Pour l’INSEE, la surface de vente doit être supérieure ou égale à 2 500 m². De plus, le chiffre d’affaire réalisé par les ventes dans le secteur de l’alimentation doit représenter moins d’un tiers de ses ventes. A partir du début des années 1970, les grands magasins traversent une période de crise. Certains magasins, situés dans les centres‐villes ou dans les centres commerciaux périphériques, ne sont plus rentables et ferment.

Suite à la crise de 1929, les grands magasins vont se diversifier en créant de nouvelles enseignes. La grande crise des années 1930 modifie les manières de consommer. L’acheteur tend à restreindre ses dépenses. Les magasins populaires sont alors une réponse à ce changement, offrant ainsi une version du grand magasin adaptée à leur pourvoir d’achat.

Les magasins populaires sont des magasins de vente au détail proposant un assortiment réduit de produits de grande consommation. On a souvent associé à cette catégorie les magasins exploités sous les enseignes Prisunic, Monoprix et Uniprix. On remarquera tout de même que ces magasins se sont profondément transformés au cours des dernières années, perdant leur spécificité et en devenant l’équivalent des supermarchés. Pour l’INSEE, ce sont des magasins de vente au détail non spécialisés réalisant entre 35% et 65% de leur chiffre d’affaire en produits alimentaires sur une surface de vente comprise entre 400 et 2 500 m². Depuis la fin des années 1970, le nombre de magasins populaires a diminué. Ils se sont heurtés à la concurrence croissante des supermarchés et hypermarchés dotés de parkings et proposant de meilleurs prix. Dans le même temps, la population des centres‐villes, où ils sont généralement localisés, avait tendance à baisser.

Les premières entreprises alimentaires à établissements multiples ont été créées en France à partir du milieu du XIXème siècle. C’est la naissance du succursalisme alimentaire. Ainsi, apparaissent les Etablissements Economiques de Reims en 1866. Puis, divers grossistes s’associent pour former la Ruche Picarde en 1895, Casino en 1898 et Goulet Turpin en 1900. En 1900, on comptait 25 sociétés succursalistes. En 1914, elles sont cinq fois plus nombreuses et exploitent 1 200 magasins. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, à la suite de voyages d’études aux Etats‐ Unis, les dirigeants des entreprises succursalistes françaises décident d’ouvrir des magasins en libre‐service. Le premier ouvre à Paris en 1948 dirigé par Goulet Turpin. Le second ouvre la même année, créé par Casino à Saint‐Étienne. Les années 1950 marquent la fin de la pénurie et l’apparition du discount, du libre service et des grandes surfaces alimentaires. En France, Edouard Leclerc, à Landerneau, puis Berthier à Grenoble en seront les pionniers. En 1949, Edouard Leclerc ouvre son premier « centre distributeur », à une vingtaine de kilomètres de Brest. Les épiciers de l’époque réalisaient des marges bénéficiaires allant de 30 à 40%, Leclerc décide alors de jouer sur ces marges afin de réduire les prix. Il préconise de raccourcir les circuits de distribution comptant de nombreux intermédiaires inutiles, de réduire ses marges (11% en moyenne) et d’introduire la notion de productivité dans le commerce (pas de crédit, pas de livraison et pas de locaux luxueux). Ce nouveau concept est mal accepté par les fournisseurs. Cependant, en 1955, trois autres centres Leclerc ouvrent en Bretagne. En 1958, le soixantième centre Leclerc est créé, pour la première fois à l’extérieur de la Bretagne. Le phénomène se nationalise. En 1961, Gérard Mulliez lance le groupe Auchan. Un peu plus tard, Marcel Fournier et Louis Defforey ouvriront les premiers Carrefour. Les supermarchés sont donc nés en France à la fin des années 1950. La formule va prendre un rythme de développement rapide à partir de 1968.

L’émergence de regroupements commerciaux en périphérie

Apparition de différents types de centres commerciaux

Les centres commerciaux à attraction régionale
Ces centres réunissent, sur une surface totale allant de 30 000 à 100 000 m², 100 à 200 magasins et prestataires de services dont plusieurs grands établissements (grands magasins, magasins populaires, hypermarchés, grandes surfaces spécialisées). Lors des premières ouvertures de ce type de centre, un ou plusieurs grands magasins avaient le rôle de « locomotives ». Ces magasins n’ont pas toujours obtenu les résultats espérés et ont dû fermer. Les promoteurs ont ensuite préféré prendre comme « locomotive » un hypermarché dont le succès est mieux assuré .

Ils regroupent des activités très diversifiées. Ils comprennent, en plus des commerces, d’autres activités marchandes ou non qui renforcent l’attraction des magasins, telles que des restaurants, des cinémas, des lieux de rencontre et d’information, des bureaux de poste, des équipements de sport et de loisirs ou des bureaux. Cette concentration assure une meilleure réalisation puis utilisation des infrastructures (accès, parking). Ces centres sont implantés à la périphérie des grandes villes, dans les zones nouvellement urbanisées, dans les villes nouvelles ou dans les centres‐villes. Ils sont fréquemment construits sur plusieurs niveaux. Leur architecture et aménagement intérieur peuvent être très élaborés. Ils ont une zone de chalandise très étendue puisqu’ils drainent une clientèle résidant à une durée de trajet en voiture pouvant dépasser 20 minutes.

Les centres commerciaux à attraction intercommunale
Ces centres ont une surface de 5 000 à 30 000 m². La plupart d’entre eux réunissent, autour d’un hypermarché, un certain nombre de magasins de petite ou moyenne dimension (30 à 50 au maximum). D’autres ne comprennent que des magasins de taille moyenne ou grande spécialisés dans des catégories de produits étroitement complémentaires (le plus souvent l’équipement de la maison).

Situés à la périphérie des villes, ils sont construits sur un seul niveau et généralement de manière plus rudimentaire. Ils attirent des personnes habitant à une durée de trajet en voiture de l’ordre de 10 minutes.

Les centres commerciaux de proximité
Ils s’étendent sur une surface qui peut atteindre 10 000 m². Le principal établissement est un supermarché ou une supérette. Ils comprennent au maximum une trentaine de petits magasins. Leur zone d’attraction est restreinte, une partie des clients venant à pied.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I ‐ L’évolution du commerce depuis les années 1970
A ‐ Du passage d’un commerce de détail aux hypermarchés
B ‐ L’émergence de regroupements commerciaux en périphérie
1 ‐ Apparition de différents types de centres commerciaux
2 ‐ Une observation du phénomène dans l’espace urbain
3 ‐ De nouvelles entrées de ville
4 ‐ Les causes de la réussite
5 ‐ Une observation chiffrée
C ‐ D’une fonction commerciale à une fonction de fun shopping
1 ‐ L’arrivée des multiplexes : un début de diversification
2 ‐ L’émergence du concept de « shopping plaisir »
3 ‐ De nouveaux lieux de vie et de centralité
4 ‐ Une modernisation nécessaire pour les centres commerciaux plus anciens
DEUXIEME PARTIE
II ‐ Les concepts innovants dans les centres commerciaux
A ‐ Les nouvelles attentes du consommateur
1 ‐ Une prise en compte du budget‐temps de plus en plus forte
2 ‐ Le souhait d’une diversification des services
3 ‐ Un cadre environnemental et architectural soigné
4 ‐ Des centres intégrés à leur environnement
5 ‐ Un nouveau concept : les retail parks
B ‐ L’aménagement extérieur : vers un nouvel urbanisme commercial
1 ‐ Une réflexion sur les entrées de ville
2 ‐ Le parking : la première impression du visiteur
♦ Avoir une réflexion d’ensemble
♦ Créer une atmosphère
♦ Vers le parking intelligent
♦ Les différents enjeux d’un parking fonctionnel et agréable
3 ‐ Les rénovations
C ‐ L’aménagement intérieur de la galerie marchande : un nouvel enjeu
1 ‐ Vers une recherche de ressemblance avec l’espace public traditionnel
2 ‐ Un nouvel aménagement intérieur et une nouvelle offre
TROISIEME PARTIE
III ‐ Des études de cas pour mieux comprendre
A ‐ Quelle méthode d’analyse ?
B ‐ Les centres commerciaux les plus innovants
1 ‐ Le Val d’Europe : un centre commercial emblématique dans le domaine du shopping‐loisir
2 ‐ Le projet Odysseum à Montpellier : l’union controversée du commerce et du loisir
3 ‐ La Riche Soleil (37) : un centre de taille modeste mais innovant
4 ‐ Auchan au Poinçonnet (36) : un centre commercial récent dans une ville moyenne
C ‐ Les centres commerciaux anciens ou ayant été réhabilités
1 ‐ Les Atlantes (37) : Un centre commercial précurseur qui arrive au bout de son cycle de vie
2 ‐ Auchan Chambray 2 (37) : une boite perdue dans un ensemble de boites
3 ‐ Carrefour à Châteauroux (36) : un centre commercial en zone très urbanisée
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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