L’évolution des structures de l’estime de soi

L’évolution des structures de l’estime de soi

L’enfant face aux difficultés scolaires

Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l’instruction des enfants, français et étrangers, est obligatoire à partir de 6 ans et jusqu’à l’âge de 16 ans révolus. Les parents peuvent choisir de scolariser leur enfant dans un établissement scolaire, public ou privé, ou bien d’assurer eux-mêmes cette instruction. Ainsi, un enfant peut commencer sa scolarisation par l’école maternelle et la continuer à l’école élémentaire. L’école primaire est organisée en 3 cycles. A la fin de chaque cycle, les enfants doivent avoir atteint des objectifs pédagogiques qui correspondent à la maîtrise des savoirs fondamentaux, de la maîtrise de la langue française à l’acquisition de méthodologie. De ce fait, l’enfant apprend petit à petit à devenir élève. L’école est un moyen de favoriser chez l’enfant l’actualisation de ses compétences et d’un savoir-être à travers l’acquisition de connaissances (De Léonardis & Lescarret, 1998). Par ailleurs, l’un des objectifs de l’école primaire est la prévention précoce des difficultés dans les apprentissages fondamentaux. Nous allons voir comment l’école primaire a la possibilité d’agir efficacement contre l’échec scolaire en intervenant le plus tôt possible auprès des élèves en difficultés.

Le maintien et l’échec scolaire

Lorsqu’un enseignant constate chez un enfant des difficultés scolaires et/ou relationnelles, il fait appel au Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficultés (RASED). C’est un dispositif mis en place par l’Education nationale depuis 1990 (et dont la circulaire n° 2002-113 du 30 avril 2002 détaille le fonctionnement). Celui-ci est composé d’un maître E et d’un maître G qui proposent des aides pédagogiques ou rééducatives, et d’un psychologue scolaire. Les membres du RASED sont placés sous l’autorité de l’Inspecteur de l’Education Nationale. Ainsi, l’accompagnement de l’enfant en difficultés par le RASED peut permettre d’éviter l’échec scolaire.

Toutefois, lorsque cet accompagnement ne suffit plus, les enseignants décident de maintenir l’enfant. Aujourd’hui, on ne parle plus de redoublement mais de maintien, qui correspond à refaire une année supplémentaire pour les élèves qui n’ont pas acquis les apprentissages attendus en fin de cycle. Il y a quelques années, les enseignants faisaient beaucoup redoubler. Mais depuis quelque temps, on constate que le maintien de l’enfant n’est pas la bonne solution et l’aide peu dans sa scolarité. Ainsi, on remarque que le redoublement est moins fréquent depuis les années 1980. En effet, il est passé de 37.3% en 1980 à 19.5% en 2000 à l’école primaire (Cosnefroy & Rocher, 2004). Cette pratique diminue grâce à l’instauration de la politique des cycles à l’école qui prévoit que la durée passée par un enfant dans l’ensemble des cycles ne peut être, en principe, allongée de plus d’un an. Néanmoins, cette mesure pédagogique, de redoublement, touche encore une proportion importante d’élèves (Caille, 2004). Nous allons nous intéresser aux effets que peuvent provoquer le fait d’être maintenu. Le redoublement peut être ainsi vécu comme une seconde chance ou une punition.

Impact négatif d’un maintien

Néanmoins de nombreuses études montrent les effets négatifs du redoublement. L’étude de Cosnefroy et Rocher (2005) ont évalué l’impact du redoublement sur les aspects motivationnels. Les auteurs font l’hypothèse que le redoublement affecte la motivation, les comportements et les stratégies d’apprentissages des élèves. Pour cela, les auteurs ont utilisé les résultats d’un questionnaire proposé par Bressoux (2004) interrogeant en fin de CM2 les élèves sur un ensemble de facteurs conatifs. Ainsi, la terminologie psychologique différencie couramment le domaine cognitif du domaine conatif. La cognition renvoie couramment à l’acquisition et au traitement de l’information ou à la mémoire alors que la conation rassemble les domaines tels que la motivation, les émotions, l’estime de soi, la personnalité… lorsque l’on s’intéresse à la conduite humaine, les processus conatifs sont sous –entendus comme gérant la mise en oeuvre des processus cognitifs (Cosnefroy et Rocher, 2005). Les résultats de cette étude montrent qu’en fin de CM2, le fait d’avoir redoublé, au primaire, affecte négativement le sentiment de performance, la motivation et les comportements d’apprentissages des élèves ; fait diminuer le niveau d’auto-efficacité perçu par l’élève. De ce fait, les élèves en retard ont tendance à sous estimer leur niveau de compétences. Les auteurs nous indiquent aussi que la précocité d’un redoublement dans la scolarité semble amplifier ces phénomènes.

Selon Crahay (2004), le fait de répéter une année en recommençant la totalité du programme scolaire n’aide pas les élèves en difficultés à surmonter les obstacles, les empêchant de réussir à l’école. Pour Florin (2007) le redoublement est inefficace quant aux performances scolaires, il a des effets négatifs sur les dimensions conatives de la personnalité (réactions affectives, image de soi, comportements, attitude vis-à-vis de l’école…) et augmente la probabilité d’abandon précoce des études. Ainsi pour Florin (2007), le redoublement n’aide pas les élèves faibles à progresser, il est inéquitable et il amplifie les inégalités.

De plus, il a des effets négatifs sur l’estime de soi et sur l’espérance de réussites des élèves en difficultés. On voit à quel point le redoublement est un sujet sensible, à teneur négative. Il est difficile pour un enseignant de prendre la voie du maintien car c’est toujours un pari sur l’avenir. Quel choix posé pour le bien de l’enfant ?

La notion d’échec scolaire

On a tendance à associer le fait d’avoir été maintenu avec le terme « d’échec scolaire ». Nous allons tenter de comprendre pourquoi, à l’aide de plusieurs définitions proposées par des auteurs (Best, 1997 ; De Landsheere, 1992). 7 Best (1997) définit l’échec scolaire à l’aide de plusieurs critères que voici : le retard dû aux redoublements, la sortie du système scolaire sans qualification, les résultats obtenus aux évaluations nationales et les orientations en milieu spécialisé. Tous ces critères mettent aussi en avant l’échec du système scolaire qui n’a pas su repérer à temps les difficultés des élèves et à apporter des aides. Plus globalement, pour De Landsheere (1992), l’échec scolaire est défini comme la situation où un objectif éducatif n’a pas été atteint.

Ces définitions nous permettent d’envisager qu’un enfant est en échec scolaire lorsque son niveau de compétences réel est en dessous des objectifs fixés par l’école. Aujourd’hui, on ne parle plus d’échec scolaire mais d’enfants en difficultés scolaires. D’autres enfants peuvent être confrontés à des difficultés dans leur scolarité parce qu’ils sont porteurs d’un handicap. Nous allons voir comment les parents découvrent le handicap de leur enfant, les différentes orientations proposées pour ces enfants et nous tenterons de comprendre le vécu des parents et des enfants concernant ces orientations et notamment au travers d’une orientation en Classes d’Inclusion Scolaire (CLIS).

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Table des matières

INTRODUCTION
1.L’enfant et l’école
1.1. L’enfant face aux difficultés scolaires
1.1.1. Le maintien et l’échec scolaire
a) Impact positif d’un maintien
b) Impact négatif d’un maintien
c) La notion d’échec scolaire
1.1.2. La concrétisation d’un enfant porteur d’un handicap
1.2. Impact d’une orientation en milieu spécialisé
1.2.1. Changement d’orientation vécu négativement
1.2.2. Changement d’orientation vécu positivement
2.L’estime de soi
2.1. Définitions de l’estime de soi
2.2. L’évolution des structures de l’estime de soi
2.3. Les caractéristiques de l’estime de soi selon L’Ecuyer (1994)
2.4. Le développement de l’estime de soi
2.4.1. Les principaux facteurs influençant l’estime de soi
a) La perception des compétences propres
b) Les interactions sociales
c) L’environnement familial
d) L’environnement scolaire
e) L’effet de l’âge
2.4.2. Le développement de l’estime de soi selon L’Ecuyer (1994)
III. Lien entre l’estime de soi et réussite / difficulté scolaire
3.1. Estime de soi et réussite scolaire
3.2. Estime de soi et échec scolaire
IV.Problématique et hypothèses
5.La Méthodologie de la recherche
5.1. La population
5.2. Instrument
5.3. La procédure
5.4. Les variables
5.5. Le traitement des données
6.Résultats
6.1. Hypothèse n°1
6.2. Présentation de données en représentation axiale
6.3. Hypothèse n°2
VII. 6.4. Hypothèse n°3
VIII. Discussion
Références Bibliographiques
Annexes

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