Émergence du TLET
Les capacités du TLET
Capacités de guerre conventionnelle
Durant sa période d’activité, le TLET a mis sur pied une imposante force de guérilla dans le nord du pays. Environ 15 000 hommes en uniforme, bien annés et disposant d’une artillerie, ont formé le fer de lance du TLET. Pendant près de 25 ans, ils ont tenu en respect l’armée sri lankaise pourtant huit fois plus nombreuse. Au plus fort de leur expansion ils ont contrôlé près du tiers de 1 ‘île du Sri Lanka, y compris la ville de Jaffna. En marge de ses t,ruérilléros professionnels, le TLET a fait un usage extensif d’enfant-soldats. L’UNICEF rapporte qu’entre 2002 et 2006, 4 300 enfants-soldats (dont un peu plus du tiers avaient moins de15 ans) auraient été embrigadés par le TLET.
Le TLET a disposé d’une marine de combat appelée les «Tigres des mers».
Cette marine était principalement composée de vedettes rapides lourdement armées. Elle a disputé le contrôle des eaux côtières du nord de 1 ‘île, à la marine sri lankaise, tout au long du conflit. Le TLET est à ce jour la seule organisation puissante pour défier une deune force nationale
Capacités« terroristes»
À partir de 1987, le TLET commettra plusieurs attentats-suicides à l’aide de kamikazes. Une unité spécialisée appelée « les Tigres noirs » a été formée à 1 ‘intérieur du pour entraîner et «utiliser» ces kamikazes. Ceux-ci ont été utilisés pour des assassinats ciblés contre des hauts placés du gouvernement et de 1 ‘armée sri lankaise, pour des opérations de terreur visant à faire des victimes
civiles ou durant des engagements m1nés contre des cibles militaires.
Le TLET détient une longue liste de personnalités sri lankaises qu’il a assassinées. Celle-ci comprend le sous-ministre de la défense en 1991, 1 ‘amiral en chef de la marine en 1992, le président du Sri Lanka, en 1993, le ministre des affaires étrangères en 2004, le sous-chef d’état major en 2006. À cette liste s’ajoute l’assassinat de Rajiv Gandhi en 1991. Le TLET est à ce jour le seul groupe terroriste ayant à son actif l’assassinat de deux chefs d’État Le TLET éclipse également les autres groupes terroristes au palmarès du nombre d’attentats-suicides organisés. 1980 et 2000, ont mené 168 des l attentats-suicides (soit 62 %) recensés dans le monde19.
Le TLET a aussi commis d’importantes attaques contre des civils. En 1985, un
commando du TLET a ouvert le feu sur les moines et les pèlenns dans le temple bouddhiste d’ Anuradhapura, faisant 146 morts20. En 1990, un autre commando du TLET a attaqué simultanément deux mosquées durant la prière, tàisant environ 125 morts21 • Cette dernière attaque était dirigée contre la minorité musulmane présente dans la zone tamoule. Un autre attentat majeur survient en 1996 lorsque le TLET utilise un camion rempli d’explosifs, conduit
par un kamikaze, pour attaquer la Banque Centrale du Sri Lanka au centre-ville de Colombo, faisant 90 morts et 1400 blessés..
Capacités administratives
Le TLET a établi une administration civile dans les zones qu’il contrôlait. Il a mis en place des tribunaux, des conseils de village et des services sociaux dirigés par ses membres. Ces derniers ont évidement orienté les actions de ces institutions en fonction de l’agenda du TLET . Le TLETa aussi établi une organisation chargée de contrôler 1 ‘action des organisations nongouvernementales (ONG) internationales sur son territoire : la «Tamil Relief Organisation» (TRO). Le TLET était plutôt tà.vorable aux activités des ONG internationales à la condition que leurs actions visent seulement les besoins de base de la population (aide alimentaire et médicale).Le TLET pouvait ainsi concentrer plus de ressources à ses opérations militaires .
Capacités d ‘approvisionnement
À la différence de plusieurs groupes insurrectionnels, le TLET était dépourvu de support étatique d’envergure après que l’Inde lui ait fait volte-face, en 1986. En conséquence, les Tigres ont dû eux-mêmes s’acquitter de la difficile tâche de se procurer leur matériel militaire. Ils ont ingénieusement créé un vaste réseau de sporadiquement dans 12 Des « ‘8 1 ‘ . 76 L. pays supp ementmres- . auraient été actives Plusieurs fournisseurs d’annes ont été sollicités, des états-voyous en particulier
le Cambodge et la Binnanie, mais également la Corée du Nord et des états africains. La déconfiture politique et économique des ex-républiques soviétiques a aussi offert un environnement favorable à l’achat d’armements, dont le TLET tira profit . Parmi les achats d’armes d’envergure, signalons celui de 60 tonnes d’explosifs achetées à l’Ukraine en 1995 (ce seul achat à été suffisant pour pourvoir aux besoins en explosifs du TLET, pendant une décennie ) et de 36 000obus de mortiers achetés à la Tanzanie en 1998. Ces deux achats ont été réalisés par un subterfuge ingénieux de sociétés-écrans, de pots-de-vin et de documents d’achat contrefaits, les agents du TLET prétendant être des acheteurs du mimstère de la défense du Bangladesh ou du gouvernement sri lankais lui-même. Pour effectuer ses transactions, le TLET avait bâti un reseau de comptes bancaires offshores utilisant notamment les Îles vierges américaines. Le transport de l’équipement acheté était ülit par l’intermédiaire de la petite marine marchande que le TLET avait constitué, les « Pigeons des mers ». Il s’agissait d’environ une douzaine de bâtiments océaniques enregistrés sous des pavillons de complaisance, panaméens, honduriens ou libériens. Ces bâtiments commerciaux transbordaient en pleine mer leur cargaison à une unité d’élite des Tib’Tes des mers qui se chargeait ensuite d’acheminer l’équipement dans les zones combat à l’ mde ses des mers» ont depuis 1 de Phuket en acheté la complaisance des autorités Thaïlandaises .
L’aile du TLET chargée de procéder à toutes ces acquisitions était le «département KP ». en référence à son chef: 1 ‘ingénieux Shanmungam Tharmalingam connu sous le pseudonyme de Kumaran Pathmanathan, d’où 1’ acronyme KP32 .
L’effort d’approvisionnement du TLET à été rendu possible grâce à un environnement mondialisé où les agents du TLET pouvaient parcourir la planète à peu de frais en empruntant des vols commerciaux (souvent en utilisant de faux passeports), où ils pouvaient également transférer d’importantes sommes d’argent par l’entremise d’un système financier peu régulé, et finalement transporter la marchandise en se dissimulant dans les f1ux maritimes commerciaux légitimes.
LE TLET AU CANADA
Le TLET était un groupe insurrectionnel qui menait une guerre civile dans un pays lointain et qui n’avait, à sa formation, aucun lien avec le Canada. Ce chapitre sert à démontrer comment ce groupe a fait du Canada, sa principale base arrière en 1 ‘espace de deux décennies.
L’évolution démographique de la diaspora tamoule au Canada
La guerre civile sri lankaise a déclenché l’exode du quart de la population tamoule. Environ 150 000 Tamouls se sont établis en Inde, mais la majorité d’entre eux ont profité des politiques d’immigration libérales de plusieurs pays occidentaux et s’y sont installés. Le Canada a hérité de la plus grande part de 1 ‘émigration tamoule en accueillant près de 250 000 individus. Les autres pays vers lesquels les Tamouls se sont tournés sont le Royaume-Uni et 1 ‘Allemagne, avec respectivement 110 000 et 50 000 individus.
L’immigration tamoule vers le Canada a suivi une tendance assez régulière, soit d’environ 13 000 Tamouls par an34. Le f1ot migratoire tamoul vers le Canada a
été marqué par quelques arrivées massives de migrants clandestins par bateaux
transocéaniques. Ces évènements se sont produits d’abord sur la côte atlantique
en 1986 avec l’arrivée de 155 migrants, puis en 2009 et 2010, sur la côte pacifique, avec des arrivées respectives de 76 et 496 migrant.
Entre 1996 et 2001, la population tamoule au Canada a une augmentation de 38 °/i1, constituant la plus f()rte augmentation panni tous les groupes ethniques au Canada durant cette période. Les immigrants tamouls et leurs descendants se sont concentrés dans la région métropolitaine de Toronto, faisant de la ville reine l’agglomération urbaine comptant le plus de Tamouls au monde.
Aucun obstacle légal ou politique n’a empêché les Tamouls d’immigrer en masse au Canada. Du point de vue légal, la majorité des Tamouls sont entrés au Canada en tant que réfugiés sous la Convention de 1952, dont le Canada est signataire. Les obligations que le Canada a contractées dans le cadre de cette convention confère a tout individu mettant les pieds en sol canadien (même par des moyens illégaux, comme 1 ’emploi de ümx passeports canadiens pour monter à bord d’un avion, ou par bateau en sollicitant les services de trafiquants) a le droit de soumettre une demande du statut de réfugié qui sera examinée par la Commission sur 1 ‘immigration et le statut de réfûgié (CISR). journaliste d’enquête Stewart Bell rapporte, dans un ouvrage publié en 2004, que l’ex-juge à la CISR, Bill Bauer, lui a confié que les vérifications faites par la CISR manquaient de rigueur. Selon Bauer, à peu près n’importe quel individu qui provenait d’une zone de guerre ct qui racontait une histoire plausible était susceptible d’obtenir le statut de réfugié. En cfict, les demandes soumises par les Tamouls ont été acceptées dans une très forte proportion et ceux dont la demande a été refusée disposaient de plusieurs possibilités pour porter la décision en appeL
Du coté politique, 1 ‘immigration tamoule était favorisée par le fait que, depuis le début des années i 990, le Canada maintenait le seuil d’immigration per capita le plus élevé de tous les pays occidentaux . Cette situation découlait d ‘un consensus bien accepté par les élites politiques et intellectuelles du pays selon lequel ces hauts niveaux d’imm1gration étaient à la fois bénéfiques et essentiels à 1 ‘économie, à la démographie et à la culture canadienne39.
Le contrôle du TLET sur la diaspora tamoule canadienne
Le fait que la diaspora tamoule était le produit d’une guen-e civile qui a perduré après son établissement au Canada la distinguait des autres diasporas du sud-est asiatique. Les membres de cette diaspora avaient quitté le Sri Lanka comme des individus politisés et étaient restés enclins à prendre parti dans un cont1it qui ne se résorbait pas dans leur pays d’origine. Ainsi, plusieurs institutions de la diaspora ont été créées dans le but d’ mtervenir dans la situation au Sri Lanka.
Pour cette raison, le TLET s’est donné la mission facile de mobiliser et de prendre le contrôle de ces institutions pour servir ses intérêts.Cette prise de contrôle des institutions communautaires (temples, centres de ressources pour nouveaux arrivants, médias ethniques, groupes de !obbying, etc.) s’est faite par des membres en règle, ainsi que par des sympathisants du TLET qui se sont dissimulés sans grande peine dans les flux d’immigration vers le Canada. dans la région de Toronto. Certains étaient à la retraite, mais d’autres entretenaient encore des liens avec le TLET et ses sociétés-écrans au Canada. Ce chiffre de 8 000 ex-guérilléros a été confirmé par Dave Harris, ex-directeur de la planification stratégique au Service Canadien du Renseignement de Sécurité (SCRS), lors d’une entrevue qu’il a accordé à Stewart Bell. Il affinnait aussi que ce nombre risquait d’augmenter si l’immigration tamoule se poursuivait à son rythme actuel . Les agents du TLET présents au Canada ont ainsi transfom1é ingénieusement plusieurs des institutions communautaires de la communauté en véritable organismes-façades consacrés à la réalisation de l’agenda du TLET.
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Table des matières
INTRODUCTION
1. QUI SONT LES TIGRES DE LIBERATION DE L’ÉLEAM TAMOUL?
1.1 Dégénérescence de la situation politique au Sri Lanka
1.2 Émergence du TLET
1.3 Portrait du TLET
1.3.1 Le chef
1.3 .2 L’état-major
1.3.3 Les capacités du groupe
2. LE TLET AU CANADA
2.1 L’évolution démographique de la diaspora tamoule au Canada
2.2 Le contrôle du TLET sur la diaspora tamoule au Canada
2.2.1 La diaspora comme source de revenus
2.2.2 Le contrôle politique de la diaspora
3. POURQUOI LE TLET -IL PU FAIRE DU CANADA SA BASE ARRIÈRE?
3.1 Des partis politiques vulnérables à des lobbies bien organisés
3.2 Une politique d’accueil des réfugiés qui empiète sur la souveraineté
nationale
3.2.1 Manickavasagam Suresh
3.2.2 Le MV Ocean Lady
3.3 Une politique d’immigration jamais remise en question
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
MEDIA GRAPHIE
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