L’évolution de l’Ecole : de la ségrégation à l’inclusion scolaire

Une volonté d’inclure les élèves aux besoins éducatifs particuliers dans le système scolaire ordinaire

Le handicap 

Selon le dictionnaire Larousse , le terme « handicap » se définit comme un «désavantage quelconque ; infirmité ou déficience, congénitale ou acquise ». Les associations vont plus loin dans la définition et la précisent comme étant «l’incapacité d’une personne à agir et à vivre dans son environnement en raison de déficiences physiques, mentales ou sensorielles ». L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a été la première institution à créer une classification du handicap : la Classification Internationale du Handicap (CIH) en 1980. Elle reprend le modèle du Docteur Philip Wood qui s’appuie sur une classification du handicap d’un point de vue médical. Est donc mis en avant trois points généraux qui déterminent le handicap : la déficience, l’incapacité et le désavantage. La déficience correspond, selon le domaine de la santé, à « toute perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique ». Il s’agit ici de l’aspect lésionnel du handicap. L’incapacité correspond à « toute réduction (résultant d’une déficience), partielle ou totale, de la capacité d’accomplir une activité d’une façon, ou dans des limites considérées comme normales pour un être humain ». Ici, on parle de l’aspect fonctionnel du handicap. Le désavantage social correspond au « préjudice qui résulte de sa déficience ou de son incapacité et qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle considéré comme normal compte tenu de l’image, du sexe et des facteurs socioculturels. ». Il équivaut à l’aspect situationnel du handicap.

Cette classification a été précisée en 2001 car la CIH présentait la limite de mettre l’accent sur le côté médical uniquement. Elle va donc préciser le rôle des facteurs environnementaux dans la situation de handicap et affirmer que l’invalidation est le résultat d’une interaction entre l’individu et son environnement. La CIH laisse ainsi la place à la Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) adoptée par 200 pays. Elle s’appuie sur le fonctionnement des individus et non pas sur les individus en tant que tels. C’est pourquoi, elle met en avant l’interaction dynamique entre plusieurs composantes :
– les fonctions organiques et les structures anatomiques des individus
– les activités que font les individus et les domaines de la vie auxquels ils participent
– les facteurs environnementaux qui influencent leur participation
– les facteurs personnels .

En 1997, la politique européenne s’oriente vers le refus de toutes les discriminations par le traité d’Amsterdam .Il contient une clause explicite de non-discrimination en raison des handicaps. De plus, la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne adoptée en 2000 interdit toute discrimination fondée sur le handicap (article 21) et reconnaît le droit des personnes handicapées à l’autonomie, à l’intégration sociale et professionnelle et à la participation à la vie de la communauté (article 26).

La Loi 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées(Art. L. 112-1) apporte des changements fondamentaux au sujet des attentes des personnes en situation de handicap. Elle confirme ainsi la dimension sociale et environnementale du handicap développée par la CIF. Elle définit également la notion de handicap dans le droit français dans son article 114 : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. » .

Finalement, il s’avère que les élèves en situation de handicap n’ont pas tout le temps des situations scolaires handicapantes. En effet, S. Thomazet (2012) prend l’exemple de l’élève aveugle qui a effectivement besoin de matériels pour pouvoir suivre le cours que le professeur donne mais qui en termes d’apprentissages n’a pas de difficulté majeure. Il explique que la barrière « handicap vs non handicap » devient plus floue et qu’il faut donc retravailler sur la notion afin de ne pas exclure des élèves ayant besoin d’accompagnement spécifique. C’est pourquoi, le terme a évolué et est devenu « élèves à besoins éducatifs particuliers ».

Une nouvelle terminologie apparaît : l’élève à besoins éducatifs particuliers

Avant toute chose, il convient de s’intéresser à la signification du terme« élève à besoins éducatifs particuliers ». La notion de « besoins éducatifs particuliers » est d’origine anglo-saxonne. Elle est née en 1978 lorsque la commission Warnock propose la non utilisation de la Classification Internationale des Déficiences (CID) établie par l’OMS .Ce concept se centre sur l’analyse des besoins de l’enfant et sur les réponses apportées par le système scolaire et est usité pour la première fois en France en 1989 dans la loi d’orientation sur l’éducation .

D’un point de vue mondial, l’éducation des personnes ayant des besoins éducatifs spéciaux au sein des écoles ordinaires est promue dès 1994 avec la Déclaration de Salamanque . Cette dernière réaffirme le droit de toute personne à l’éducation, tel qu’il est énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et formule des orientations pour passer de l’éducation traditionnelle dite «spéciale», destinée aux élèves déficients, à une éducation « inclusive » pour des enfants considérés comme ayant des « besoins éducatifs particuliers ».

De plus, l’intégration européenne accélère les changements de l’Ecole car la CEE puis l’Union Européenne prône l’accessibilité à l’éducation pour tous et « place la personne au centre de tout projet éducatif en reconnaissant les potentialités de chacun et ses besoins spécifiques ».

En 2000, l’OCDE créée une définition dite « pratique » des besoins éducatifs particuliers en se focalisant sur trois catégories de besoins :
– la catégorie A touche les élèves présentant des déficiences considérées comme des troubles d’origine organique du point de vue médical (déficiences sensorielles, motrices ou neurologiques).
– la catégorie B concerne les élèves présentant des troubles du comportement ou affectifs, ou des difficultés spécifiques d’apprentissage (Dys).
– la catégorie C implique les élèves présentant des désavantages en lien avec les facteurs socio-économiques, culturels, et/ou linguistiques.

La circulaire du 30 avril 2002 en France redéfinit les dispositifs de l’adaptation et de l’intégration scolaires en maintenant l’expression d’enfants en difficulté et en développant la notion de besoins particuliers. Enfin, en 2003,l’université d’Automne de Vichy définit les élèves à besoins particuliers comme les « élèves en situation de handicap, nouveaux arrivants, voyageurs, intellectuellement précoces, en situation d’illettrisme, dysphasiques, dyslexiques… et les élèves présentant des difficultés scolaires graves et durables ou des difficultés d’adaptation ». On constate donc que ce terme regroupe une population d’élèves très diversifiée et que cette grande variété d’élèves amène des réponses différentes en fonction de leurs besoins afin qu’ils puissent réussir.

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Table des matières

Introduction
I. Une volonté d’inclure les élèves aux besoins éducatifs particuliers dans le système scolaire
A/ Le handicap
B/Une nouvelle terminologie apparaît : l’élève à besoins éducatifs particuliers
C/ L’évolution de l’Ecole : de la ségrégation à l’inclusion scolaire
D/ L’élève à besoins éducatifs particuliers, une notion complexe en lien avec la réussite?
E/ Contexte local de l’étude
II. Problématique
III. Hypothèses
IV. Méthodologie
A/ L’observation
B/ L’entretien individuel
C/ L’entretien collectif
V. Analyse des données recueillies
A/ Analyse
B/ Préconisations
Conclusion
Bibliographie
Glossaire
ANNEXE 1 : Grille d’observation
ANNEXE 2 : Guide d’entretien individuel
ANNEXE 3 : Guide d’animation (entretien collectif)

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