L’aide publique au développement est née lors de la décolonisation, dans le but de préserver l’influence des anciennes métropoles dans le contexte géopolitique de la guerre froide. Selon le comité d’aide au développement (CAD), l’aide publique au développement est l’ensemble des aides financières prévues au budget de l’Etat et transférées aux pays en voie de développement dans le but principale de faciliter le développement économique et d’améliorer les conditions de vie de la population.
L’aide publique au développement a pris une place très importante pour la lutte contre la pauvreté surtout à Madagascar qui est un pays fragile actuellement à cause des différentes crises sociopolitiques qu’il a subit depuis 2009. Le niveau de croissance économique reste faible à cause de la persistance de cette crise sociopolitique ainsi que l’ampleur des catastrophes naturelles. Ce qui met le pays dans une situation d’extrême pauvreté, importante surtout pour les milieux défavorisés.
Depuis la crise de 2009, le montant d’aide donné par les bailleurs de fonds a largement diminué à Madagascar. Malgré de nombreux efforts financiers des bailleurs de fonds et de l’assistance économique qu’ils fournissent, la pauvreté continue de persister à cause égalementde la mauvaise gouvernance, de la corruption, de l’oppression et de la discrimination.
D’après les Enquêtes Nationales pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD) 2012-2013, 71,5% de la population malagasy se trouve dans une situation de pauvreté, dont 52,7% dans l’extrême pauvreté. En 2000, l’Organisation des Nations Unies a précisé le sens et les objectifs de l’APD. Selon eux, les Nations Unies estiment que le montant de l’APD devrait doubler afin de remplir les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement principalement la réduction de l’extrême pauvreté.
Quelques définitions
Définitions l’APD et son origine
De manière générale, l’aide publique au développement (APD) est un transfert de ressources de pays industrialisés vers des pays pauvres dans un but de développement. Plus concrètement, il s’agit d’une notion statistique précise créée dans le but de mesurer le coût supporté par les donateurs et non les ressources réellement transférées vers les pays en développement. Selon la définition du CAD, l’APD est constituée par tous les apports de ressources qui sont fournis aux pays et territoires sur la liste des bénéficiaires d’APD, ou à des institutions multilatérales et qui répondent aux critères suivants :
– émane d’organismes publics, y compris les Etats et les collectivités locales ou d’organismes agissant pour le compte d’organismes publics
– sachant que chaque opération doit en outre :
a) avoir pour but essentiel de favoriser le développement économique et l’amélioration du niveau de vie des pays en développement.
b) être assortie de conditions favorables et comporter un élément de libéralité au moins égal à 25%.
Par APD on entend l’ensemble des aides financières prévues au budget de l’Etat et transférées aux pays en voie de développement.
Selon l’Institut pour le développement, l’APD est le budget alloué à la coopération au développement par les 22 pays du comité d’aide au développement (CAD) suivant 3 canaux de distribution : la coopération bilatérale directe, la coopération bilatérale indirecte et la coopération multilatérale. L’aide publique au développement apparaît après la Seconde Guerre Mondiale. Les différentes nations s’unissaient alors pour créer des institutions de coopération économique et politique dans le but d’améliorer leurs relations. Ainsi, en 1944 a eu lieu la Conférence de BrettonWoods dont l’objectif principal est la mise en place d’une coopération monétaire, commerciale et financière afin de favoriser notamment la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. C’était le début de l’entraide internationale moderne appliquée grâce au plan Marshall mis sur pied de 1948 à 1953 pour reconstruire l’Europe de l’Ouest.
Définitions du concept pauvreté
Le terme de pauvreté est employé quotidiennement sans que sa définition ne fasse pour autant consensus. La difficulté à trouver une définition satisfaisante réside dans le fait que le concept de pauvreté est spécifique à une époque et à une société donnée. La pauvreté est l’état, la condition d’une personne qui manque de ressources, de moyens matériels pour mener une vie décente. Selon le conseil européen de décembre 1984, sont considérées comme pauvres « les personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et sociales) sont si faibles qu’elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans la société ». La pauvreté est un phénomène complexe, pluridimensionnel, ne pouvant être réduit à sa simple expression monétaire c’est-à-dire à un niveau insuffisant de ressources économiques pour vivre de façon décente. Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) déclare ainsi que « la pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel – un manque de revenus pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s’agit d’un phénomène multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectoriellesintégrées ». De même que la Banque Mondiale affirme que « la pauvreté a des dimensions multiples, de nombreuses facettes et qu’elle est la résultante de processus économiques, politiques et sociaux interagissant entre eux dans le sens qui exacerbent l’état d’indigence dans lequel vivent les personnes pauvres ».
Les causes de la pauvreté
Ils existent trois causes structurelles avancées de la pauvreté en Afrique subsaharienne qui sont :
Les dotations inégales en facteurs de production
Les facteurs de production se divisent en trois types de capital : le capital physique, le capital financier et le capital social. En ce qui concerne le capital physique, le PNUD s’intéresse tout particulièrement au droit foncier et à la répartition des terres en fonction de leur nature ou de leur qualité pour les régions fortement marquée par la pauvreté rurale. Concernant lecapital financier, la pauvreté résulterait de « la difficulté d’accès et de la mauvaise distribution du crédit et de l’épargne. En effet, le crédit et l’épargne constituent des ressources essentielles pour les pauvres, leur permettant ainsi de saisir les occasions offertes par le marché ».
Enfin, pour celui du capital socialnotamment la santé et l’éducation, le PNUD évoque la problématique de la pauvreté et de l’exclusion. Pour lui, « l’aptitude des individus à tisser des liens constitue une autre forme de ressource de première importance, un capital social dont les manifestations premières se retrouvent dans la famille et la collectivité ». En ce qui concerne les facteurs de production, la question de la réforme agraire mise à part, le PNUD propose de raisonner en termes de « manques de droits d’accès à … ». Il n’est pas question de porter atteinte à la structure de la propriété des actifs, mais d’accroître leur «accessibilité» aux populations pauvres.
La gouvernance et la structure politique
La deuxième cause structurelle renvoie aux systèmes politiques des pays, aux « déficits en matière de gouvernance et d’habilitation de la population ». Cette notion de gouvernance est un élément central de la stratégie de lutte contre la pauvreté mise en avant dans le rapport « Vaincre la pauvreté humaine ». À la source de la pauvreté, il y aurait des systèmes législatifs et institutionnels particuliers qui entraveraient la prise en compte des intérêts des pauvres dans les processus de décision.
Les inégalités en termes d’opportunités
La troisième cause structurelle réside dans ce que le PNUD appelle l’« inégalité d’accès aux opportunités de sortir de la pauvreté ». Par-là, il entend l’inégalité d’accès aux services sociaux essentiels comme la santé, l’éducation etl’eau potable ; et aux opportunités économiques. Il serait ainsi souhaitable, dans cette perspective, d’étudier les « déséquilibres des prix proposés pour les biens et services produits par les pauvres, des opportunités d’accès à l’emploi, d’accès aux infrastructures et des inégalités d’accès au logement, à l’habitat ». Selon la Banque mondiale et la PNUD la cause essentielle de la pauvreté est d’ordre politique. La structure et le fonctionnement des institutions publiques seraient un frein fondamental à son éradication ou du moins à sa réduction.
On peut distinguer différents causes de la pauvreté à Madagascar. Elle est d’ordre économique. L’existence d’une désorganisation qui entrave le monde du travail, une mauvaise répartition des richesses qui crée de l’inégalité et qui favorise l’émergence d’un élitisme prévaricateur. Certaines personnes pensent que cela est due à des pratiques politiques: les politiciens sont incompétents et corrompus, peu soucieux du sort de la population. D’autres disent que cela est d’ordre exogène et que ce sont les pays étrangers qui maintiennent le pays dans la pauvreté.
Une des raisons de la pauvreté de Madagascar, après l’épisode colonial est un ensemble de choix politiques opérés depuis 1975, de l’endettement excessif aux nationalisations et à la libération pressante de l’économie. Notons qu’il y eut des cycles de crises politiques symptômes de l’exacerbation de la pauvreté. En particulier il y eut la crise de 2001 à 2002 qui a suscité de nombreux problèmes notamment la hausse des produits de première nécessité à cause de la mise en place de différentes barrages bloquant les échanges entre la capitale et les différentes villes portuaires . Il y a eu beaucoup de facteurs qui ont causé la dégradation des conditions de vie des malgaches, malgré les différents programmes de réformes économiques et institutionnelles réalisées avec les partenaires techniques et financiers. Parmi ces facteurs on peut citer les catastrophes naturelles, les crises socio-économiques 2002 et 2009, la crise financière mondiale (2008) et l’explosion du prix du pétrole sans oublier le problème de gouvernance dans le pays.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1: THEORIE GENERALE
Chapitre 1: Quelques définitions
Section 1.1:Définitions l’APD et son origine
Section 1.2: Définitions du concept pauvreté
Chapitre 2: Les causes de la pauvreté
Chapitre 3: Efficacité de l’APD pour la réduction de la pauvreté
PARTIE 2 : APERCUE DE L’EVOLUTION DE L’APD ET DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
Chapitre 4 : Le profil de l’aide selon le type de donateur
Section 4.1 Les partenaires bilatéraux
Section 4.2 Les partenaires multilatéraux
Chapitre 5 : Répartition de l’aide aux secteurs clés du développement
Section 5.1 Secteur santé
Section 5.2 Secteur infrastructure
Section 5.3 Secteur éducation
Section 5.4 Secteur gouvernance
Chapitre 6 : Evolution de la pauvreté à Madagascar
Chapitre 7 : Mesures adopté par Madagascar pour combattre la pauvreté
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
RESUME