L’évolution de la représentation corporelle

Définition du fitness

La notion d’amélioration de la condition physique remonte à l’époque de la Grèce Antique. On y relève déjà une volonté de former des hommes forts, capables de braver les difficultés des batailles et des combats. Mais, il ne s’agit aucunement ici de fitness ou de musculation comme nous l’entendons au sein de ce travail. Nous pouvons situer les prémices de l’entrainement musculaire et cardiovasculaire à la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec les travaux de Delorme et Watkins (Delorme et Watkins, 1948) portant sur la réhabilité du personnel militaire. Il s’agit, dès lors, d’utiliser le sport, et plus précisément les entraînements axés sur l’amélioration corporelle globale, afin de réparer le corps et combler les dégâts induits par la guerre. Une première définition du fitness à sa forme la plus simplifiée peut donc être élaborée. Il s’agit d’une activité corporelle visant l’amélioration du corps humain du point de vue de sa musculature et de son système cardiovasculaire. Dès son essor dans les années septante, le fitness n’a cessé de se développer. De nos jours, ce terme regroupe toutes les activités permettant d’améliorer ses capacités corporelles et d’améliorer son capital santé. Utilisant à la base uniquement des machines ayant un but médical, cette pratique est aujourd’hui encadrée par de nombreux éléments à la pointe des avancées. Que ce soit sur les machines de musculation, les vélos épileptiques ou tout autre accessoire permettant un entrainement en salle voir en extérieur, les nouveautés ne cessent d’apparaître. Le fitness actuel n’a donc plus l’unique visée corporelle, mais cherche à un bienêtre général et social de l’individu. Il regroupe de nombreuses pratiques sportives comme la musculation, le yoga, la zumba, la course sur tapis ou le vélo d’intérieur pour ne citer que celles-là.

Hypothèses initiales

A la suite des différentes lectures effectuées en recherche sociologique, nous avons orienté nos hypothèses initiales autour des représentations sociologiques des jeunes et des enseignants face à leur pratique du fitness. Deux voies semblent se dégager pour proposer le questionnement de départ de notre mémoire professionnel. Nous avons premièrement relevé une distinction quant au but de cette pratique de la part des élèves et des enseignants. L’adolescence est une période compliquée durant laquelle l’enfant forme son image corporelle. Cette évolution couplée à une remise en question permanente de sa situation et de sa place au sein du groupe d’élèves, nous pousse à l’hypothèse que la visée d’une pratique en centre d’entrainement pour un jeune consiste à développer une corporalité répondant aux différentes normes exposées par les médias. Il chercherait donc au travers de cette activité une modification corporelle amenant, pour les garçons, un gain de masse musculaire et, pour les filles, la sculpture d’un corps « parfait ». Cette hypothèse se remarque aussi par le choix des activités pratiquées par les filles et celles pratiquées par les garçons qui sont relativement différentes.

On relève chez les filles, une tendance à un type de pratique orientée vers le cardio, la perte de poids et un affinement des hanches ainsi que des cuisses. D’autre part, les jeunes hommes s’orientent plus facilement vers des exercices de poids libres ou avec machines afin de travailler leur musculature et augmenter leur volume musculaire. Selon ce schéma, la représentation de cette pratique par un enseignant d’éducation physique est fort différente. Nous nous sommes donc demandé quels étaient les objectifs qu’il se fixe dans un cycle d’enseignement au secondaire II. Bien évidemment, c’est au travers des lignes directrices du PEV que nous proposer des hypothèses au sujet de la mise en place d’un cours dit fitness. Afin de proposer la finalité qui nous semble la plus plausible du point de vue de l’enseignant, nous avons retenu trois axes différents. A savoir, a) l’acquisition de connaissances, b) le plaisir au travers de la réalisation d’une activité de la sorte sur le court terme et le long terme et c) le développement de l’autonomie de l’étudiant. Le professeur d’éducation physique cherche donc à transmettre les éléments importants pour que l’étudiant puisse pratiquer une activité physique durant son temps libre en sécurité et en ayant compris pourquoi certains aspects de cette pratique se doivent d’être acquis de sa part. C’est sur la base de ces deux hypothèses que nous allons construire la suite de notre travail de recherche.

Résultats

Le questionnaire a été distribué dans les gymnases de Nyon et de Chamblandes à Pully. Comme le fait ressortir la figure No1, 93 gymnasiens, dont 51 filles et 42 garçons ont répondu à celui-ci. Sur les 51 filles, il y avait vingt-quatre élèves de première année (orientation maturité et diplôme), dix-sept élèves de deuxième année (orientation maturité et diplôme) et dix élèves de troisième année (orientation diplôme). Chez les garçons, il y avait vingt-cinq élèves de première année (orientation maturité et diplôme), douze élèves de deuxième année (orientation maturité) et cinq élèves de troisième année (orientation diplôme). En moyenne, les filles pratiquent 2.1 heures d’activité physique par semaine et 29 % d’entre elles ne pratiquent pas du tout de sport durant leur temps libre. Chez les garçons, la moyenne est plus élevée. Ils pratiquent hebdomadairement 4.14 heures d’activité physique et seulement 12 % des garçons ne pratiquent aucune activité physique. Le formulaire a permis de montrer qu’une grande majorité des garçons (48 %) cherchait principalement à prendre de la masse musculaire alors que les filles cherchaient dans 33 % des cas à perdre du poids. 50 % des garçons de notre étude ont suivi un cours de fitness dans le cadre de leur parcours gymnasial, et 40 % pratiquent ou ont pratiqué une activité de type fitness durant leur temps libre. 82 % des étudiantes ont suivi un cours de fitness dans le cadre de leur cursus au gymnase et 45 % des filles de notre échantillon pratiquent, ou ont pratiqué une activité de type fitness durant leur temps libre. Au total, 68 % des élèves ayant répondu à ce questionnaire ont déjà pratiqué une activité dans un fitness en dehors des heures scolaires.

Le questionnaire pour les enseignants EPS a été rempli par 11 enseignants issus des gymnases de Chamblandes et de Nyon (Figure 2). Comme l’illustre la figure 2, la moyenne d’âge de ces enseignants est de 44 ans avec un écart type de 12 ans. Les 4 femmes ont un âge moyen de 52 ans et un écart type de 12 ans, alors que les hommes ont une moyenne d’âge de 40 ans avec un écart type de 11 ans. En moyenne, ces enseignants enseignent depuis vingt ans avec un écart type de 15 ans. Les hommes totalisent dans l’ensemble moins d’années d’enseignement que les femmes. En effet, leur moyenne est de 15 ans avec un écart type de 13 ans alors que les femmes totalisent une 29 années d’enseignement en moyenne avec un écart type de 16 ans. En ce qui concerne la finalité de l’enseignement pour les enseignants EPS, le tableau de la figure 3 montre l’ensemble des réponses des enseignants concernant le classement des quatre finalités proposées à savoir ; prendre de la masse musculaire, connaître son corps, perdre du poids et améliorer la santé: La figure 4 montre que pour 82 % des enseignants l’aspect lié à la connaissance de son corps est la finalité première d’un cours de fitness. En ce qui concerne le reste (18%), la visée cherchant à transmettre l’amélioration de sa santé est primordiale. La finalité qui vient en second plan est l’amélioration de la santé. En effet, la totalité des enseignants ayant mis la connaissance de son corps comme première finalité a mis l’amélioration de sa santé en 2ème position. Ce sont donc les deux axes prioritaires que les maîtres d’EPS cherchent à transmettre lors de la planification d’un cours de fitness. Les finalités concernant la prise de masse musculaire et la perte de poids sont toujours reléguées à la 3ème ou 4ème place à l’exception de l’enseignant n°3 qui a mis la prise de masse musculaire en 2ème position.

Discussion

Les résultats obtenus chez les étudiants confirment notre hypothèse de départ qui était : « Les élèves cherchent au travers de cette activité une modification corporelle amenant, pour les garçons, un gain de masse musculaire et, pour les filles, la sculpture d’un corps « parfait »». Les garçons admettent que dans 48% des cas, ils ont choisi ou ils choisiraient l’option fitness dans le but premier d’augmenter leur masse musculaire. Les filles, quant à elles, ont choisi ou choisiraient dans 33% des cas l’option fitness avec comme motivation principale l’envie de perdre du poids. La raison de choisir une option de la sorte chez les filles n’est pas aussi catégorique que chez les garçons puisque, seulement une fille sur trois a choisi le fitness pour perdre du poids alors qu’un garçon sur deux opte pour le fitness afin d’augmenter sa masse musculaire. Cependant, il est important de relativiser ces résultats puisqu’au moins la moitié, voire les deux tiers, optent pour l’option fitness afin d’améliorer leur santé, connaître leur corps ou éviter les cours d’EPS traditionnels. Les résultats montrent que l’option fitness proposée au gymnase attire plus les filles que les garçons puisque 82 % d’entre elles ont suivi un cours de fitness alors que ce pourcentage tombe à « seulement » 50 % en ce qui concerne la gente masculine.

Cependant, le même constat n’est pas possible à faire lorsqu’il s’agit de la pratique du fitness durant leur temps libre. En effet, 40 % des garçons et 45 % des filles de notre étude ont déjà pratiqué une activité dans un fitness hors du contexte gymnasiale. Ces deux pourcentages sont très proches et montrent que presque un gymnasien sur deux pratique ou a pratiqué une activité dans un fitness durant son temps libre. Pour les enseignants, l’hypothèse de départ concernant les finalités d’enseignement du fitness au gymnase est confirmée par le questionnaire. Le but visé au travers de leur enseignement est de réussir à ce que les élèves connaissent, prennent conscience et comprennent comment leur corps humain fonctionne. Les résultats sont dans l’ensemble unanimes en ce qui concerne le fait que le fitness a comme finalité principale la connaissance de son corps. Seulement deux professeurs n’exposent pas cette finalité comme impérative dans leur enseignement. Il ressort aussi que les élèves doivent connaître les bases de la théorie de l’entrainement (stretching, force, endurance) dans le but de leur donner un bagage théorique et pratique leur permettant d’exercer cette activité en dehors du domaine scolaire. Ce questionnaire met également en lumière l’importance accordée à la prise de conscience, à l’amélioration des connaissances ainsi qu’à l’apprentissage propre à la pratique du fitness en lien avec la santé.

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Table des matières

1.Introduction
2.CadreThéorique
2.1La sociologie qu’est; ce que c’est?
2.2La socialisation et se acteurs
2.3Les représentations
2.4L’évolution de la représentation corporelle
3.Présentation de l’étude
3.1Définition du fitness
3.2Problématique
3.3Hypothèses initiales
4.Méthodologie
4.1Outils de recueil de données
5.Résultats
6.Discussion
7.Limites et perspectives
8.Conclusion
9.Bibliographie
10.Annexes
10.1Questionnaire élèves
10.2Questionnaires enseignant

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