L’EVOLUTION DE LA PROFESSION VETERINAIRE
Répartition générale
L’augmentation de l’activité professionnelle féminine a commencé dans les années 1960 et s’est poursuivie quelque soit le contexte économique. On dénombre 47 % de femmes actives en 2007 contre 34 % en 1962. Par ailleurs, les femmes constituent désormais en France, près de la moitié de la population au travail ou à la recherche d’un emploi. En 2007, sur 100 femmes qui travaillent : 49 sont employées (versus 13 chez les hommes), 8 sont ouvrières (versus 35 chez les hommes) et 13 sont cadres (versus 18 chez les hommes). Actuellement, plusieurs études montrent que le monde du travail a tendance à se bipolariser entre d’une part des emplois peu qualifiés, souvent partiels, parfois précaires, qui restent surtout l’apanage des femmes, et des professions plus qualifiées où la mixité devient nettement plus fréquente. Parmi les professions plus qualifiées, les femmes représentent en 2007, 41,2 % des cadres administratifs et commerciaux des entreprises et 18,2 % des ingénieurs et cadres techniques d’entreprise. Depuis les années 1970, les jeunes diplômées du supérieur sont très nombreuses à se diriger vers l’enseignement. Chez les médecins et dans les professions du droit, leur part est devenue importante et les femmes sont encore plus présentes parmi les débutants c’est-à-dire les personnes ayant terminé leurs études initiales depuis moins de 5 ans. Dans d’autres professions qualifiées où elles restent minoritaires, le nombre de jeunes femmes augmente également. Elles représentent ainsi : 43% des débutants parmi les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie (contre seulement 16 % des plus anciens), 32 % parmi les personnels d’étude et de recherche (contre 16 % des plus anciens), et 39 % parmi les cadres commerciaux (contre 24 % des plus anciens). L’orientation des filles vers ces professions serait donc plus fréquente qu’auparavant, au moins dans certaines spécialités comme la chimie ou la biologie ou dans certaines fonctions comme la gestion des ressources humaines. Au contraire, alors que leur présence avait bien progressé dans la fonction publique, les femmes y sont moins nombreuses parmi les débutants. Les études sur la féminisation des professions montrent que l’élévation du niveau scolaire des filles et de leur réussite est une clé pour comprendre leur progression dans l’enseignement supérieur, leur accès à la formation et leur entrée dans des professions qualifiées traditionnellement de masculines.
Accès à la formation
En France, comme dans la plupart des pays européens, les filles sont devenues meilleures à l’école que les garçons, (Gresy, 2009). Les jeunes femmes sortent maintenant du système éducatif avec des niveaux de formation en moyenne supérieurs à ceux des hommes. De plus, quel que soit le niveau et la spécialité du diplôme considéré, les filles réussissent presque partout mieux que les garçons. A titre d’exemple, en France, pour une même génération, 70 % des filles et 59 % des garçons ont leur baccalauréat. Cependant, les choix d’options et de filières ne sont pas les mêmes. Les filles se retrouvent plus souvent dans l’enseignement général, et plus rarement en apprentissage ou dans l’enseignement technique que les garçons. Une fois leur baccalauréat obtenu, filles et garçons ne s’orientent pas vers les mêmes études supérieures. Les filles représentent 30,1 % des inscrits en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en 1980 et 38,9 % en 2000. On trouve peu de filles en classes préparatoires scientifiques même si leur présence est croissante (26,3 % en 2000 contre 18,1 % en 1980) et peu de garçons en classes préparatoires littéraires (76,4 % de filles en 2000). Par contre, l’ancienne classe préparatoire vétérinaire accueillait 35,1 % de filles en 1980 et 65,6 % en 2000. A l’université, la part des femmes est de 59 % en moyenne et varie fortement selon la discipline. Elles sont souvent majoritaires en cursus licence et en master mais minoritaires en doctorat avec une moyenne de 41 % de femmes. En 2007, 54 % des docteurs en lettres sont des femmes contre seulement 35 % des docteurs en sciences.
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PREMIERE PARTIE : LA FEMINISATION DU MONDE PROFESSIONNEL
1. LA NOTION DE FEMINISATION
2. LA FEMINISATION DU MONDE DU TRAVAIL
A. Répartition générale
B. Accès à la formation
3. LA FEMINISATION DES PROFESSIONS LIBERALES
A. Répartition générale
B. Un aperçu des situations
1. En médecine
2. En architecture
4. LA FEMINISATION DE LA PROFESSION VETERINAIRE
A. Démographie de la profession
1. En France
2. A l’échelle internationale
B. Evolution de l’exercice vétérinaire
1. Les mutations du XXème siècle
2. Le vétérinaire, médecin et chef d’entreprise
C. Modalités d’exercice
1. En France
[1] Activité
[1] Statuts et revenus
[1] Gestion de la sphère professionnelle et familiale
2. A l’échelle internationale
DEUXIEME PARTIE : IMPACT DE LA FEMINISATION SUR LES PRATIQUES VETERINAIRES : ANALYSE DES RESULTATS D’UNE ENQUETE
1. MATERIEL ET METHODE
A. Objectif de l’enquête
B. Mode de diffusion
C. Le questionnaire
D. Dépouillement des questionnaires
2. RESULTATS DE L’ENQUETE
A. Taux de réponse
B. Caractéristiques de la population
C. Tris croisés
1. Interprétation statistique des résultats
[1] Le Khi2
[1] Le V de Cramer
[1] Le Pourcentage de l’Ecart Maximum
2. Effet du sexe
[1] Activité individuelle actuelle
[1] Maternité
[1] Temporalités familiales et professionnelles
[1] Identités personnelles et professionnelles
3. Effet de l’âge
[1] Activité individuelle actuelle
[1] Maternité
[1] Temporalités familiales et professionnelles
D. Analyse multivariée
1. Méthodologie
2. Résultats
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION : LA PRATIQUE VETERINAIRE EST-ELLE LIEE AU GENRE?
1. LES FEMMES EXERCENT-ELLES DIFFEREMMENT DES HOMMES ?
A. Activités individuelles
1. Résultats de l’enquête
2. Limites de l’étude
B. Maternité
1. Résultats de l’enquête
2. Limites de l’étude
C. Organisation des temps professionnels et privés
1. Résultats de l’enquête
2. Limites de l’étude
3. Apports d’autres études
D. Identités personnelles et professionnelles
1. Résultats de l’enquête
2. Limites de l’étude
E. Autres effets
F. Apports d’une approche sociologique
1. Activité
[1] Méthodologie
[1] Les activités « canines » et « rurales » : une identité professionnelle complexe
2. Statut
3. Maternité
4. Conciliation des sphères professionnelles et privées
5. Effet âge et/ou effet génération ?
2. PEUT-ON CARACTERISER UNE PRATIQUE « FEMININE » ET UNE « PRATIQUE MASCULINE » ?
A. A propos des stéréotypes de genre
1. Notion de stéréotype
2. Le point de vue des vétérinaires
3. Le point de vue des clients
[1] Les propriétaires d’animaux de compagnie
[1] Les éleveurs
B. A partir de six profils de vétérinaires
C. Réflexions
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION : L’EVOLUTION DE LA PROFESSION VETERINAIRE EST ELLE AFFECTEE UNIQUEMENT PAR SA FEMINISATION ?
1. FEMINISATION RIME-T-ELLE AVEC DEVALORISATION DE LA PROFESSION ?
A. Existe-t-il des postes peu valorisés dans la profession vétérinaire ?
1. Système de valeurs et dynamique
2. Quels sont les postes occupés par les femmes vétérinaires ?
B. Comment expliquer la baisse de prestige ressentie par les vétérinaires ?
2. L’ETHOS PROFESSIONNEL N’EST-IL PAS REMIS EN QUESTION EN PARTIE PAR LA FEMINISATION ?
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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