L’évaluation scolaire et les programmes de l’éducation nationale

L’évaluation a une place importante dans l’enseignement. En effet, elle informe l’élève, l’enseignant et les parents de ce que l’élève a acquis ou non durant sa scolarité. Présente dès l’école maternelle, elle suppose des adaptations particulières puisque l’enjeu est d’évaluer les compétences de jeunes élèves, non scripteurs et non lecteurs. Une évaluation traditionnelle telle que nous la connaissons sous la forme écrite n’est donc pas envisageable. Dans une optique de bienveillance comme le recommande l’institution, la mise en place d’une personnalisation des apprentissages au service d’une évaluation positive semble être une des manières les plus adaptées pour évaluer des élèves de maternelle.

Dans le cadre de ce mémoire sur la dimension collective et inclusive du métier d’enseignant et dans une optique de nous préparer au mieux au futur métier de professeur des écoles, nous nous sommes intéressé à une autre manière d’évaluer les élèves par la personnalisation des apprentissages, afin de s’adapter au mieux à leurs besoins et à leurs capacités. Nous nous sommes également questionné sur l’impact que cette modalité d’évaluation pouvait avoir sur la motivation scolaire. L’évaluation positive semble aller de pair avec la motivation des élèves, par la mise en place d’une personnalisation des apprentissages, les rendant ainsi plus concrets et plus explicites, puisqu’ils sont adaptés aux capacités et aux besoins de l’enfant. Lors de différents stages, nous avons pu observer la mise en place de dispositifs d’évaluation positive, notamment en maternelle, à partir de dispositifs de travail personnalisé. Les élèves de grande section de maternelle s’exerçaient en autonomie sur leurs plans de travail personnalisés. Les activités proposées et choisies par l’élève correspondaient à ses besoins et étaient adaptées à sa capacité. En passant par des ateliers de manipulation et des situations de jeux, l’enseignant pouvait à la fois observer l’élève dans des situations d’apprentissages ciblées mais également, après un entraînement répété, valider une compétence en concertation avec l’élève. De plus, nous avons pu remarquer que les élèves étaient demandeurs de leur plan de travail individualisé. Cela tend à nous questionner sur les effets de ce genre de pratique en ce qui concerne la motivation des élèves. Dans cette situation, il est important d’avoir à l’esprit que ce genre de pratique doit supposer une certaine autonomie de la part des jeunes élèves.

L’évaluation scolaire et les programmes de l’éducation nationale

L’évaluation à l’école maternelle 

La loi pour une école de la confiance, promulguée le 28 juillet 2019, instaure l’abaissement de la scolarité obligatoire à l’âge de 3 ans. Cette instruction obligatoire dès 3 ans renforce l’importance pédagogique de l’école maternelle dans le système éducatif français. D’après le site Eduscol, l’évaluation des acquis scolaires des élèves vise à améliorer l’efficacité des apprentissages, en permettant à chaque élève d’identifier ses acquis et ses difficultés afin de pouvoir progresser. Il est également rappelé que l’évaluation doit être conçue comme une pratique professionnelle qui permet de réguler les enseignements, de manière dynamique et positive. Ainsi, elle permet de proposer : des ajustements qui encourageront chaque enfant à s’engager et progresser dans les apprentissages ; des étayages qui renforceront les premiers acquis et des situations suffisamment ambitieuses, qui susciteront l’envie d’apprendre encore davantage. C’est dans cette perspective que l’institution préconise la mise en place d’une évaluation positive. En effet, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école du 8 juillet 2013 concernant les modalités d’évaluation demande de privilégier une évaluation positive, simple et lisible, qui valorise les progrès, soutient la motivation et encourage les initiatives des élèves. C’est également dans une optique de bienveillance, que la circulaire de 2014  appelle à faire évoluer les pratiques d’évaluation des élèves, afin d’améliorer l’efficacité des apprentissages et la confiance des élèves en eux. Notons également qu’évaluer les élèves fait partie des compétences attendues par les enseignants, comme le rappelle le référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation du 25 juillet 2013 – Domaine 2 Les professeurs, praticiens experts des apprentissages – Compétence 3 « Evaluer les progrès et les acquisitions des élèves ». Le professeur des écoles a donc pour mission d’évaluer les acquis de ses élèves. Mais comment évaluer des élèves, âgés entre 3 et 5 ans, qui ne savent pas encore lire et écrire ? Les programmes de 2015  concernant l’enseignement à l’école maternelle préconisent une école qui pratique une évaluation positive. Celle-ci repose sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque enfant dit ou fait. Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. L’évaluation positive permet à chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution. L’enseignant est attentif à ce que l’enfant peut faire seul, avec son soutien (ce que l’enfant réalise alors anticipe souvent sur ce qu’il fera seul dans un avenir proche) ou avec celui des autres enfants. L’enseignant tient compte des différences d’âge et de maturité au sein d’une même classe. L’institution définit l’évaluation positive  comme une évaluation conduite avec bienveillance, qui souligne les petites réussites, les progrès, petits ou grands, les essais, qui participent de la motivation de l’enfant, en les lui signifiant, ainsi qu’à ses parents. Il ne s’agit pas de comparer les réalisations ou les « performances » de l’enfant à celles des autres, mais de le situer dans un parcours d’apprentissage qui est dessiné par les programmes et attendus en fin du cycle 1. Il s’agit d’une évaluation qui considère que les différences interindividuelles ne sont pas systématiquement synonymes de difficultés. Ces différences, si elles sont prises en compte par l’enseignant, doivent susciter une dynamique d’apprentissage.

Pour rappel, le texte de référence d’août 2006 concernant la place des parents à l’école stipule que les responsables légaux de l’enfant ont un droit d’accès sur l’information de sa scolarité . Ceci implique que les enseignants doivent informer les parents des résultats scolaires de leur enfant. D’après le site Eduscol concernant le suivi et l’évaluation des apprentissages des élèves à l’école maternelle , deux outils permettent d’assurer le suivi des apprentissages et des progrès des élèves : le carnet de suivi des apprentissages et la synthèse des acquis de l’élève.

Le carnet de suivi est renseigné tout au long du cycle par l’enseignant et doit être communiqué aux parents de l’élève selon une fréquence adaptée à l’âge de l’enfant. En effet, il est attendu que les enseignants « rendent explicite pour les parents les démarches, les attendus et les modalités d’évaluation propres à l’école maternelle. »  Le carnet de suivi doit donc être lisible et compréhensible pour les parents. D’après le document ressource « Evaluer à l’école maternelle, de l’observation instrumentée au carnet de suivi. » du site Eduscol, la consultation régulière du carnet de suivi permet aux parents de percevoir la cohérence et les liens qui existent au sein du projet d’apprentissage dans lequel leur enfant est engagé. Le carnet de suivi explicite les progrès et les réussites de l’élève. En cas de difficultés passagères ou plus durables, il présente des réponses qui seront mises en place dans la période suivante. Il constitue un support d’échanges entre l’enseignant, les parents et leur enfant.

D’après le bulletin officiel de l’éducation nationale du 21 janvier 2016 concernant la synthèse des acquis scolaires à la fin de l’école maternelle, il est demandé aux enseignants de faire la synthèse des acquis scolaires  des élèves en fin de cycle 1. L’objectif de cette synthèse est de faciliter la continuité du parcours scolaire des élèves lors du passage à l’école élémentaire, les enseignants de l’école maternelle transmettent aux enseignants de l’école élémentaire une synthèse des acquis de chaque élève sur des points importants. Cette synthèse mentionne pour chacun ce qu’il sait faire, ses points forts et le cas échéant, les besoins à prendre en compte pour l’aider au mieux dans la suite de son parcours scolaire. Elle est renseignée à partir du suivi des apprentissages réalisé en situation ordinaire, tout au long du cycle. Pour remplir cette synthèse des acquis scolaires, l’enseignant dispose de trois niveaux de repère : « ne réussit pas encore », « est en voie de réussite » et « réussit souvent ». Ces formulations s’inscrivent dans une pratique de bienveillance et d’évaluation positive qui laissent le temps nécessaire à l’élève de progresser afin de lui permettre de réussir.

Motiver ses élèves : un aspect à privilégier pour la réussite de tous

L’objectif premier pour un enseignant est de faire réussir tous ses élèves. Pour cela, il semble indispensable de motiver ces derniers afin de faire sens dans les apprentissages. Le référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation du 25 juillet 2013 stipule que l’enseignant doit susciter l’intérêt des élèves et prendre en compte la diversité des élèves. De plus, les programmes d’enseignement de l’école maternelle de 2015 rappellent que la mission principale de l’école maternelle est de donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité.

La personnalisation des apprentissages et la motivation scolaire 

La personnalisation des apprentissages, une source profitable à l’évaluation ? 

La personnalisation des apprentissages 

Comment faire réussir tous ses élèves face à des classes hétérogènes ? Comment en tant qu’enseignant, pouvons-nous faire de l’évaluation un outil pour mieux connaître nos élèves afin de les pousser vers la réussite ? Quels dispositifs pouvons-nous mettre en place pour renforcer la motivation de nos élèves dans leur apprentissage ? Et si la personnalisation des apprentissages était une réponse à ces questions ? Dans son ouvrage « La personnalisation des apprentissages : agir face à l’hétérogénéité, à l’école et au collège », Sylvain CONNAC (2012, page 16) distingue l’individualisation et la personnalisation des apprentissages.

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Table des matières

INTRODUCTION
I) PREMIÈRE PARTIE : CADRE INSTITUTIONNEL ET THÉORIQUE
1)CADRE INSTITUTIONNEL : L’ÉVALUATION SCOLAIRE ET LES PROGRAMMES DE L’ÉDUCATION NATIONALE
1.1) L’évaluation à l’école maternelle
1.2) Motiver ses élèves : un aspect à privilégier pour la réussite de tous
2)CADRE THÉORIQUE :LA PERSONNALISATION DES APPRENTISSAGES ET LA MOTIVATION SCOLAIRE
Chapitre 1 : La personnalisation des apprentissages, une source profitable à l’évaluation ?
2.1) La personnalisation des apprentissages
2.1.1) L’individualisation des apprentissages
2.1.2) La personnalisation des apprentissages
2.2) L’évaluation scolaire
2.2.1) Définition
2.2.1.1) Typologie de l’évaluation scolaire
2.2.1.2) L’évaluation diagnostique
2.2.1.3) L’évaluation formative
2.2.1.4) L’évaluation sommative
2.2.1.5) Les dérives de l’évaluation
3) UNE ÉVALUATION PERSONNALISÉE EN MATERNELLE
3.1) L’évaluation positive en maternelle
4) DES DISPOSITIFS D’ÉVALUATION PERSONNALISÉE
4.1) Un outil au service de l’évaluation : le plan de travail
4.1.1) L’origine du plan de travail
4.1.2 La mise en place des plans de travail
4.2) Les ceintures de compétences en maternelle
4.2.1) L’origine d’une évaluation par ceintures de compétences
4.2.2) Une pratique évaluative ambitieuse : les étoiles de compétences en maternelle
4.3) Les carnets de suivi à l’école maternelle
Chapitre 2 : La motivation scolaire
5) DÉFINITION DE LA MOTIVATION
6) LES SOURCES ET LES MANIFESTATIONS DE LA DYNAMIQUE MOTIVATIONNELLE
6.1) La perception de la valeur de l’activité
6.2) La perception de sa compétence
6.3) La perception de la contrôlabilité
6.4) Les manifestations de la dynamique motivationnelle
6.4.1) L’engagement cognitif
6.4.2) La persévérance
6.4.3) L’apprentissage
7) LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE MOTIVATIONNELLE
7.1) Les facteurs relatifs à la vie de l’élève
7.2) Les facteurs relatifs à la société
7.3) Les facteurs relatifs à l’école
7.4) Les facteurs relatifs à la classe
8) PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES
II) DEUXIEME PARTIE :MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
1) PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE ENVISAGÉE POUR LE RECUEIL DE DONNÉES
2) LES MODALITÉS DE RECUEIL DES DONNÉES
III) TROISIEME PARTIE :RÉSULTATS ET ANALYSE
1) RÉSULTATS BRUTS
1.1) Synthèse de l’entretien n°1
1.2) Synthèse de l’entretien n°2
1.3) Synthèse de l’entretien n°3
2) ANALYSE ET CROISEMENT
3) DISCUSSION
3.1) Discussion autour de l’hypothèse n°1
3.1.1) Les modalités d’évaluation
3.1.2) La personnalisation des apprentissages
3.1.3) La motivation
3.2) Discussion autour de l’hypothèse n°2
3.2.1) Les progrès formalisés dans le carnet de suivi
3.2.2) La motivation
3.2.3) La plus-value dans les apprentissages
3.3) Validation des hypothèses
3.3.1) Validation de l’hypothèse n°1
3.3.2) Validation de l’hypothèse n°2
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
ANNEXES

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