Les zones humides sont aujourd’hui reconnues pour leurs fonctions. Cependant, la mesure de leurs intensités nécessite aujourd’hui un protocole terrain lourd et des connaissances scientifiques spécifiques à chaque fonction. Si la mesure des fonctions semble difficile à envisager dans une démarche opérationnelle, en revanche l’évaluation des fonctions, c’est-à-dire l’estimation approximative de leur intensité (Fustec et Lefeuvre, 2000), semble plus appropriée. Néanmoins, l’évaluation des fonctions des zones humides reste problématique, en raison d’une part de leur variabilité spatio-temporelle, et d’autre part des méthodes à mettre en œuvre pour réaliser cette évaluation. Pourtant, cette dernière est nécessaire car elle rend compte des services et valeurs apportés par une zone humide à la société.
Éléments de définition
Les zones humides
La présence de zones humides est conditionnée par les caractéristiques géomorphologiques et géologiques d’une région. Ces milieux sont structurés par l’hydrodynamique, qui contrôle leur fonctionnement et leur dynamique. Les flux d’eau, les niveaux d’eau et leurs périodicités révèlent les conditions d’hydromorphie du sol et les réponses des organismes vivants, en particulier de la végétation. Ces conditions font des zones humides des milieux très diversifiés, singuliers et variables dans le temps et l’espace (Figure 1.1). Cette variabilité pose une difficulté quant à leur définition, tant d’un point de vue scientifique que législatif (Barnaud et Fustec, 2007).
Du point de vue scientifique
Si des caractéristiques générales de bon nombre de zones humides sont plus ou moins aisées à quantifier, une définition précise de zone humide est toujours en débat et sujette à controverse. Néanmoins, la nécessité de définir ce terme, traduction littérale de wetland, lui-même d’usage récent dans ces pays anglophones, est apparue indispensable pour faciliter la communication ainsi que l’application des conventions et réglementations sur ces milieux. Au début des années 90, Dugan (1993) estimait déjà à plus de 50 les définitions générales utilisées de par le monde. La première définition internationale acceptée est celle établie lors de la convention de Ramsar en 1971. Les zones humides y sont définies comme : « des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eaux marines dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ». Cette définition reste la référence à l’échelle mondiale car reconnue par un grand nombre d’États. Elle est aujourd’hui retenue pour la protection des oiseaux car la présence d’eau leur est importante. Cependant, cette définition repose uniquement sur le critère de présence d’eau et pose des problèmes de délimitation en raison de la variabilité spatio-temporelle de ce critère. Le groupe inter-sectoriel sur les zones humides créé en 1970 qui comprend toutes les agences gouvernementales pertinentes et tous les acteurs clés, admet que l’expression « zone humide », d’utilisation récente, a été rapidement acceptée, mais sans accord unanime sur son extension. Ce groupe définit les terres humides comme « des habitats dans lesquels le plan d’eau salée ou douce est situé à la surface du sol ou à proximité de cette surface, et qui supportent une végétation adaptée à un engorgement plus ou moins continu ». Ce texte précise quelque peu la définition de Ramsar en ajoutant le critère de végétation mais qui reste assez flou « végétation adaptée ». Ces deux définitions se veulent très globales afin de prendre en compte la diversité des milieux humides à l’échelle mondiale. Mais ces définitions trop larges engendrent des difficultés de délimitation en raison de la spécificité de chaque site.
Par la suite, les experts scientifiques du Programme Biologique International (PBI), qui ont considéré la végétation comme un bon témoin des conditions du milieu, représentant les producteurs primaires et déterminant largement la structure de l’écosystème ont proposé la définition suivante : « Toute zone de transition entre les systèmes terrestres et aquatiques où la nappe phréatique est proche de la surface du sol, où dans laquelle cette surface est recouverte d’eau peu profonde, de façon permanente ou temporaire. Une zone humide est une zone dominée par des plantes herbacées particulières, dont la production se situe surtout au-dessus du niveau de l’eau tandis qu’elles reçoivent des quantités d’eau qui seraient excessives pour la plupart des végétaux supérieurs présentant des organes aériens ». Même si elle prend en compte le critère de végétation, cette définition ne considère que la végétation de type herbacée et omet les strates ligneuses. Une fois encore la définition reste (volontairement ?) floue et permet d’identifier globalement les zones humides sans pouvoir procéder à une délimitation précise. Les scientifiques canadiens ont quant à eux proposé une définition basée sur les caractéristiques abiotiques ou biotiques du milieu, publiée en 1979 dans le Canadian Wetland Registry : « Une zone humide est définie comme un terrain ayant un sol soit avec la nappe phréatique proche ou à la surface, soit saturé pendant une période assez longue pour permettre le développement de processus caractéristiques de zones humides ou aquatiques se traduisant par la présence de sols hydromorphes, d’une végétation d’hydrophytes et d’activités biologiques variées adaptées à un environnement mouillé ». Cette définition présente l’intérêt de prendre en compte le critère de sol hydromorphe qui est invariant et qui facilite la démarche de délimitation. En 1987, le Comite canadien de la classification écologique du territoire et son groupe de travail national sur les terres humides ont défini les terres humides comme : « des terres saturées d’eau assez longtemps pour favoriser les processus de milieux humides ou aquatiques: sols mal drainés, végétation hydrophyte et diverses formes d’activités biologiques adaptées à ce milieu ». Selon cette définition, les terres humides peuvent être des tourbières, des sols minéraux gorgés d’eau, des plans d’eau d’une profondeur inférieure à 2 mètres ou des sols minéraux modifiés mais initialement saturés en eau. Cette définition se focalise sur les milieux les plus humides et omet les secteurs où l’hydrodynamique est moins marquée, comme les prairies mésohygrophiles. Aux États-Unis, le National Research Council a élaboré en 1995 une définition de la zone humide reposant sur trois facteurs : l’eau, le sol et la diversité biologique. Une zone humide est un écosystème qui dépend de l’inondation peu profonde, constante ou récurrente ou de la saturation du substrat, à la surface ou à proximité de celle-ci. Les caractéristiques essentielles minimales d’une zone humide sont l’inondation soutenue, récurrente ou la saturation à la surface ou à proximité de celle-ci ainsi que la présence de caractéristiques physiques, chimiques et biologiques reflétant ce type d’inondation ou de saturation. Les caractéristiques communes du diagnostic des zones humides sont les sols hydromorphes et la végétation hydrophyte. Ces caractéristiques doivent être présentes, sauf là où des facteurs spécifiques physicochimiques, biotiques ou anthropogéniques les ont éliminées ou ont empêche leur développement.
Cette définition souligne le rôle prépondérant du facteur hydrologique sur l’état du sol, de la végétation et du fonctionnement des écosystèmes des milieux humides. Elle prend en considération les zones humides dégradées par les actions anthropiques. Mais ce texte reste flou quand à la définition des sols hydromorphes et de la végétation hydrophyte. En France, lors de la phase de préparation de la loi sur l’eau de 1992, le Ministère de l’Environnement a demandé au Muséum National d’Histoire Naturelle de lui soumettre une définition scientifique des zones humides. Le texte suivant est alors proposé en 1990 : « Les zones humides se caractérisent par la présence, permanente ou temporaire, en surface ou a faible profondeur dans le sol, d’eau disponible douce, saumâtre ou salée. Souvent en position d’interface, de transition, entre milieux terrestres et milieux aquatiques proprement dits, elles se distinguent par une faible profondeur d’eau, des sols hydromorphe ou non évolues, et/ou une végétation dominante composée de plantes hygrophiles au moins pendant une partie de l’année. Enfin, elles nourrissent et/ou abritent de façon continue ou momentanée des espèces animales inféodées à ces espaces. Les zones humides correspondent aux marais, marécages, fondrières, fagnes, pannes, roselières, tourbières, prairies humides, marais agricoles, étangs, bras-morts, grèves à émersion saisonnière, vasières, lagunes, prés salés, marais salicoles, sansouires, rizières, mangroves, etc. Elles se trouvent en lisière de sources, de ruisseaux, de lacs, de bordures de mer, de baies, d’estuaires, dans les deltas, dans les dépressions de vallée ou dans les zones de suintement à flanc de collines ». Cette définition sera en partie reprise dans la loi sur l’eau de 1992. Elle englobe plus généralement les milieux aquatiques. Mais elle ne précise pas la profondeur maximale ce qui ne permet pas de borner les zones humides vers l’eau profonde et permanente. Elle intègre aussi la notion d’habitat pour la faune. Une fois encore, cette définition permet de situer globalement les zones humides sans pour autant pouvoir les délimiter précisément. A l’échelle de l’Union Européenne, plusieurs programmes de recherche ont été mis en œuvre (FAEWE, PROTOWET, EVALUWET…) pour améliorer les connaissances sur le fonctionnement des zones humides et mettre en place une démarche opérationnelle d’évaluation des fonctions hydrologiques, biogéochimiques et écologiques. Le programme EVALUWET propose une définition fonctionnelle de la zone humide, repris dans la Directive Cadre Eau : « Les zones humides sont des écosystèmes variés dont les fonctions hydrologiques, biogéochimiques et écologiques résultent de différentes sources et modalités spécifiques liées aux inondations et/ou à la saturation en eau et à leur périodicité. Elles se développent dans un large éventail de paysages, à compter d’une profondeur (hauteur) d’eau permanente ou temporaire inférieure à 2 m. Elles présentent des substrats et des sols hydromorphes et des biocénoses adaptées à l’inondation et/ou la saturation en eau et aux conditions d’anaérobiose associées ». Contrairement aux définitions citées précédemment, ce texte définie les zones humides non seulement par rapport à des critères d’état que sont la présence d’eau, de sol hydromorphe et de végétation hygrophile mais aussi par rapport à des fonctions liées à l’hydrodynamique du système.
Du point de vue législatif
Autrefois considérées comme des espaces à risque pour la salubrité publique, les zones humides ont été drainées et asséchées pour répondre aux besoins de l’agriculture et de l’urbanisation. Mais depuis la reconnaissance de leur intérêt patrimonial et environnemental, les zones humides font l’objet d’une protection juridique . D’après I. Doussan, trois échelles de protection complémentaires peuvent être distinguées : internationale, communautaire et nationale.
A l’échelle internationale, les zones humides sont protégées par trois mesures : la convention de Ramsar, l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO et la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
1-La convention de Ramsar du 2 février 1971 (voir définition plus haut) a pour objet de protéger les fonctions écologiques des zones humides et s’applique aux sites d’importance internationale, qui sont, en 2011, au nombre de 2000 dans le monde, de 42 en France (Outre-mer inclus), soit 5,2 % du territoire national.
2-Les zones humides peuvent être inscrites au « Patrimoine mondial » de l’UNESCO si leur patrimoine naturel est considéré comme ayant une valeur universelle et exceptionnelle. Si dans le monde on en dénombre 183 zones naturelles en 2011, en France, elles sont au nombre de deux, seules la Camargue et la Baie du Mont Saint Michel y étant inscrites. Un autre programme de l’UNESCO, « Man And Biosphere » (MAB), a pour mission de maintenir la biodiversité par une approche durable. Des outils d’échange de connaissance, de recherche, d’éducation ainsi que d’actions participatives sont mis en place au sein de son réseau de « Réserve de biosphère » .
3-Enfin, la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) signée en 1992 à Rio soutient la biodiversité à travers des programmes en partenariat avec la Convention Ramsar. En 2011, 190 pays ont ratifiés cette convention dans le monde.
A l’échelle communautaire, il n’existe pas de règlement spécifiquement relatif aux zones humides. Cependant, elles font l’objet d’une protection indirecte à travers trois dispositifs : la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), le programme Natura 2000 et le Mesures AgroEnvironnementales (MAE).
1-La DCE du 23 octobre 2000 impose un retour à un bon état écologique des eaux. En raison de leur rôle dans la gestion de la ressource en eau, les zones humides sont mentionnées dans l’article 1er de la DCE. Concrètement, la « recréation et restauration des zones humides » figurent dans la liste de mesures supplémentaires que les États membres établissent dans le cadre de leur programmes de gestion. En outre, les zones humides peuvent faire partie des « zones protégées » qui doivent être identifiées dans ces programmes. Au sens de la DCE, ces zones comprennent « les eaux particulièrement vulnérables aux pollutions et les zones désignées comme zone de protection des habitats et des espèces et ou le maintien ou l’amélioration de l’état des eaux constitue un facteur important de cette protection, notamment les sites Natura 2000 pertinents (…)».
2-La DCE renvoie donc au régime de protection Natura 2000, qui constitue le cadre communautaire de protection juridique des zones humides. La directive 79/409 du 12 avril 1979 relative à la conservation des oiseaux sauvages (dite directive « oiseaux ») prévoit la désignation de « zones de protection spéciale » (ZPS) qui s’ajoutent aux « zones spéciales de conservation » (ZSC) prévues par la directive 92/43 du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats ainsi que de la faune et de la flore (dite directive « habitats ») pour former le réseau Natura 2000. Les zones ainsi protégées peuvent être des zones humides, comme les zones d’habitats côtiers et de végétations halophytiques et les habitats d’eau douce.
3- Les MAE regroupent les programmes issus de la réforme de la PAC de 1992. Elles ont pour objectif de soutenir une agriculture durable, reconnue comme nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes. Les zones humides ont bénéficié de ces dispositifs en contrepartie de pratiques de fauche et de pâturage extensif.
A l’échelle nationale, c’est la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, complétée par celle du 30 décembre 2006 sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (loi dite EMA) qui définit une zone humide comme : « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». Cette définition a été codifiée à l’article L 211-1-I-1 du code de l’environnement. Toutefois, son imprécision a entrainé de nombreux contentieux sur les inventaires des zones humides. La loi du 23 février 2005 relative au Développement des Territoires Ruraux (dite DTR) précise les critères de définition d’une zone humide, c’est-à-dire la présence de sol hydromorphe ou de végétation hygrophile, et rappelle que « la préservation et la gestion durable des zones humides définies à l’article L.211-1 sont d’intérêt général. ». Néanmoins, l’arrêté du 1er octobre 2009 et la circulaire du 18 janvier 2010 réduisent les surfaces susceptibles d’être déclarées comme zones humides en référence au critère « sol hydromorphe » . Cette modification a été publiée à la suite d’informations portées par certains représentants d’agriculteurs, considérant que trop d’espaces agricoles seraient déclarés en qualité de « zone humide ».
En France, plusieurs mesures juridiques de protection des zones humides existent. Depuis 2008, des mesures de protection spécifiques sont mises en place pour les zones humides présentant un intérêt fort vis-à-vis d’une fonction hydrologique, biogéochimique ou écologique. Pour cela, trois dispositifs spécifiques aux zones humides sont disponibles : la protection des zones humides dans le cadre de la police de l’eau, la protection des Zones Humides « d’Intérêt Environnemental Particulier » (ZHIEP) et la protection des « Zones Stratégiques pour la Gestion de l’Eau » (ZSGE).
La première mesure est la protection des zones humides dans le cadre de la police de l’eau. Elle a pour objectif d’identifier l’ensemble des zones humides, en particulier celles dites « ordinaires », pour éviter leur dégradation par divers projets d’aménagement. Les critères de délimitation se basent sur la loi DTR du 23 février 2005. Ceux-ci sont relatifs à « la morphologie des sols liée à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle et à la présence éventuelle de plantes hygrophiles ». L’arrêté du 24 juin 2008 modifié par l’arrêté du 01 octobre 2009 et la circulaire du 25 juin 2008 complétée par la circulaire du 18 janvier 2010 précisent les types pédologiques de sols et les espèces végétales indicatrices à considérer pour la délimitation des zones humides. La seconde mesure est l’identification des ZHIEP. L’article L 211.3 du code de l’environnement spécifie qu’au sein des zones humides, certaines ont une utilité environnementale particulière « dont le maintien et la restauration présente un intérêt pour la gestion intégrée du bassin versant ». Les sites concernés sont en priorité ceux qui : contribuent « au bon état des eaux » (DCE), limitent les risques d’inondation et constituent des corridors écologiques (trames vertes et bleues du Grenelle de l’environnement). La circulaire du 30 mai 2008 détaille la procédure « d’identification et de délimitation des ZHIEP ». Elle repose sur : la nature des zones humides, les fonctions et les services rendus ou pouvant l’être, et enfin l’importance de ses fonctions et services compte tenu des enjeux territoriaux. Cependant, la circulaire précise que : « du fait de la diversité des types de zones humides , de la multiplicité des intérêts dont les ZHIEP peuvent être porteuses (écologiques, hydrologiques, cynégétiques, paysagers, touristiques) et donc de la variété des cas de figure qui peuvent être rencontrés, il n’est pas possible de préconiser, dans l’état actuel des connaissances , une méthodologie unique et détaillée pour l’appréciation des fonctions et services pouvant fonder le ou les intérêts associés à une ZHIEP. Une identification ou appréciation qualitative, s’appuyant sur les données et l’expertise locales, seront à cette fin généralement suffisante. Elles devront être confrontées au contexte et enjeux locaux dans chacun des domaines d’intérêts mentionnes précédemment, en tenant compte des dispositifs réglementaires ou contractuels déjà mis en place». De plus, les mesures de protections doivent être compatibles avec les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). La troisième mesure est la délimitation des ZSGE, définies par l’article L 212.5-1 du code de l’environnement. Ce sont des espaces qui contribuent aux objectifs de bonne gestion de la ressource en eau fixés dans les SDAGE. Des mesures de protection particulière, comme des servitudes d’utilité publique, peuvent être appliquées aux ZSGE afin de limiter le risque de nonrespect de la DCE. Les ZSGE s’inscrivent au sein des ZHIEP.
Identification, délimitation et caractérisation des zones humides
Le terme « identification » employée ici renvoie à la reconnaissance d’un milieu comme étant humide. Si certains milieux peuvent être facilement identifiés comme étant des zones humides (mares, marais…) ; d’autres sont plus difficiles à reconnaitre (prairies humides). La présence de critères caractéristiques des zones humides que sont la présence d’eau, de sol hydromorphe ou de végétation hygrophile permettent d’identifier une zone humide. Le terme « délimitation » renvoie à la notion de limite entre la zone humide et la zone non humide (versant, bourrelet alluvial, milieu aquatique…) – limite externe – mais aussi au sein de la zone humide – limite interne . La limite externe de la zone humide peut être nette et facilement indentifiable (rupture de pente, talus, fossé…) mais aussi floue et progressive. Dans ce dernier cas, la limite externe de la zone humide est plus difficile à déterminer. La problématique de délimitation se pose aussi en fonction de l’échelle considérée : pour une approche descriptive dans le cadre d’un programme de porté à connaissance, une cartographie au 1/25 000ème est suffisante. En revanche, pour une approche opérationnelle, une délimitation fine à l’échelle parcellaire est requise. Enfin le terme de « caractérisation » correspond à caractérisation de la zone humide à travers l’analyse des éléments qui conditionnent ou traduisent son hydrodynamique comme la microtopographie, les formations végétales, les surfaces en eau et le réseau hydrographique. La caractérisation permet non seulement de délimiter les zones humides mais aussi d’entreprendre une démarche d’évaluation de leurs fonctions puisque leurs caractéristiques sont des indicateurs d’état des processus et fonctions pris en compte.
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE 1 : L’ÉVALUATION FONCTIONNELLE DES ZONES HUMIDES
1.1. Éléments de définition
1.1.1. Les zones humides
1.1.1.1. Du point de vue scientifique
1.1.1.2. Du point de vue législatif
1.1.2. Identification, délimitation et caractérisation des zones humides
1.1.3. Fonctions, services et valeurs des zones humides
1.1.3.1. Les concepts de fonction, services et valeurs
1.1.3.2. Identification et qualification des fonctions
1.2. Les fonctions des zones humides
1.2.1. Les fonctions hydrologiques
1.2.2. Les fonctions biogéochimiques
1.2.3. Les fonctions écologiques
1.2.4. La variabilité spatio-temporelle des fonctions des zones humides
1.3. La spatialisation des fonctions des zones humides
1.3.1. Les typologies descriptives
1.3.1.1. Les typologies descriptives hiérarchisées
1.3.1.2. Les typologies descriptives non hiérarchisées
1.3.2. Les typologies fonctionnelles
1.3.2.1. L’approche WET
1.3.2.2. La démarche des communautés végétales
1.3.2.3. L’approche hydrologique
1.3.2.4. L’approche hydro-géomorphologique (HGM)
1.3.2.5. L’approche PEEW
1.3.2.6. L’approche FAP
1.4. L’impact de l’évolution des zones humides sur leur fonctions
1.4.1. L’évolution intra et interannuelle des zones humides et son impact sur leurs fonctions
1.4.1.1. Variations intra-annuelles
1.4.1.2. Variations inter-annuelles
1.4.2. La simulation de changements sur les zones humides
CHAPITRE 2 : ÉTUDE DES ZONES HUMIDES PAR TÉLÉDÉTECTION
2.1. Les données de télédétection
2.1.1. Les photographies aériennes
2.1.2. Les images multispectrales aéroportées ou satellitaires
2.1.2.1. Dans le domaine du visible
2.1.2.2. Dans le domaine de l’infra rouge thermique
2.1.2.3. Dans le domaine des hyperfréquences
2.1.3. Les données laser aéroportées ou satellitaires
2.2. L’identification et la caractérisation des zones humides par télédétection
2.2.1. La microtopographie
2.2.2. Les surfaces en eau
2.2.3. L’humidité des sols
2.2.4. La végétation
2.3. Le traitement des données
2.3.1. Les méthodes analogiques
2.3.2. Les méthodes numériques
2.3.2.1. Les indices spectraux et texturaux
2.3.2.2. Les classifications
2.3.3. Les méthodes hybrides
2.3.4. L’apport de données exogènes
CHAPITRE 3 : LES SITES D’ÉTUDE
3.1. La basse vallée du Couesnon : un enjeu écologique majeur pour la baie du Mont Saint Michel
3.1.1. Caractéristiques de la zone d’étude
3.1.2. Des marais aux caractéristiques géomorphologiques identiques mais aux gestions différenciées
3.1.3. L’enjeu du maintien de la biodiversité
3.1.4. La Zone Atelier Armorique : un réseau de recherches pluridisciplinaires
3.2. Le bassin versant de la Lizonne : le soutien aux étiages, un enjeu majeur
3.2.1. Caractéristiques du bassin versant
3.2.2. Des étiages sévères
3.2.3. Le programme INTERREG WAT
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE 4 : LA DÉLIMITATION DES ZONES HUMIDES
4.1. Méthodologie
4.1.1. Données et site d’étude
4.1.2. Délimitation des zones humides potentielles à partir de données utilisées classiquement
4.1.3. Délimitation des zones humides potentielles à partir de données LiDAR
4.1.3.1. Prétraitements
4.1.3.2. Traitements
4.1.4. Délimitation des zones humides effectives
4.1.5. Validation
4.2. Résultats
4.2.1. Délimitation des zones humides potentielles
4.2.2. Délimitation et dynamique des zones humides effectives
4.3. Discussion
CHAPITRE 5 : LA DÉTECTION ET LA CARACTÉRISATION DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
5.1. La détection et la caractérisation du réseau hydrographique à partir d’images acquises par télédétection passive
5.1.1. Méthodologie
5.1.1.1. Sites d’étude
5.1.1.2. Données
5.1.1.3. Typologie du réseau hydrographique
5.1.1.4. Identification et caractérisation par photo-interprétation
5.1.1.5. Détection et caractérisation par approche orientée-objet
5.1.1.6. Validation des résultats
5.1.2. Résultats
5.1.2.1. Détection du réseau hydrographique
5.1.2.2. Caractérisation du réseau hydrographique
5.1.3. Discussion
5.2. La détection et la caractérisation du réseau hydrographique à partir de données LiDAR
5.2.1. Méthodologie
5.2.1.1. Sites d’étude
5.2.1.2. Données
5.2.1.3. Typologie morpho-phytologique et typologie fonctionnelle
5.2.1.4. Calcul des MNT à partir des données LiDAR
5.2.1.5. Classification des MNT par approche orientée-objet
5.2.2. Résultats
5.2.2.1. Caractérisation de la morphologie d’un fossé
5.2.2.2. Détection du réseau hydrographique
5.2.2.3. Caractérisation du réseau hydrographique
5.2.3. Discussion
CHAPITRE 6 : LA CARACTÉRISATION DE LA VÉGÉTATION
6.1. L’évaluation comparative de l’utilisation de données satellitaires optiques THRS
6.1.1. Méthodologie
6.1.1.1. Site d’étude et données
6.1.1.2. Cartographie de la végétation par approche orientée-objet
6.1.1.3. Validation
6.1.2. Résultats
6.1.3. Discussion
6.2. L’évaluation de l’utilisation de données LiDAR
6.2.1. Méthodologie
6.2.1.1. Sites d’étude et données
6.2.1.2. Traitements
6.2.1.3. Validation
6.2.2. Résultats
6.2.3. Discussion
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE 7 : L’ÉVALUATION FONCTIONNELLE DES ZONES HUMIDES ACTUELLES ET LEUR SPATIALISATION
7.1. La délimitation et la caractérisation des HGMU
7.1.1. Une approche méthodologique multi-scalaire
7.1.1.1. Méthodologie
7.1.1.2. Résultats
7.1.1.3. Discussion
7.1.2. Approche opérationnelle appliquée au bassin versant de la Lizonne
7.1.2.1. Méthodologie
7.1.2.2. Résultats
7.1.2.3. Discussion
7.2. Une évaluation fonctionnelle basée sur une approche multicritères
7.2.1. Méthodologie
7.2.1.1. Site d’étude
7.2.1.2. Données
7.2.1.3. Une évaluation par approche multi-critères
7.2.1.4. Définition des descripteurs à partir des données de télédétection
7.2.1.5. Élaboration des descripteurs
7.2.1.6. Application à la fonction écrêtage de crue
7.2.1.7. Application à la fonction soutien aux étiages
7.2.1.8. Application à la fonction dénitrification
7.2.1.9. Application à la fonction habitat
7.2.1.10. Validation
7.2.2. Résultats
7.2.3. Discussion
CHAPITRE 8 : SIMULATION DE L’ÉVOLUTION DES FONCTIONS DES ZONES HUMIDES SELON DIFFÉRENTS SCÉNARII D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
8.1. La simulation des changements d’occupation des sols
8.1.1. Description des scénarios
8.1.2. L’évolution de l’occupation du sol entre 1959 et 2010
8.1.2.1. La cartographie de l’occupation du sol en 1959
8.1.2.2. La détermination des changements depuis 1959
8.1.3. La détermination des facteurs de changements
8.1.3.1. L’identification des facteurs
8.1.3.2. La hiérarchisation des facteurs de changements
8.1.4. Résultats
8.1.4.1. L’évolution de l’occupation du sol entre 1959 et 2010
8.1.4.2. Les changements futurs du réseau hydrographique selon les scénarios
8.1.4.3. Les changements futurs de l’occupation du sol selon les scénarios
8.1.5. Discussion
8.2. L’évaluation des fonctions des zones humides et de leur vulnérabilité en fonction des scénarios
8.2.1. Données et méthode
8.2.2. Résultats
8.2.2.1. Évolution de l’intensité des fonctions suivant les scénarios
8.2.2.2. Évaluation de la vulnérabilité et de la restauration
8.2.3. Discussion
CONCLUSION GÉNÉRALE