L’évaluation de la pratique des langues au Cycle 3

Lors de ma troisième année de licence LLCE (Langues, Littérature et Civilisations Etrangères), j’ai eu la chance d’intégrer un dispositif peu connu. Le dispositif EAP (Etudiant Apprenti Professeur) qui a été mis en place pour « permettre à des étudiants de L2 et L3 dont le projet est de devenir enseignant, de se familiariser avec l’environnement professionnel de leur futur métier tout en poursuivant des études universitaires dans le cadre d’une formation alternée avec deux lieux de formation :

●L’Université
●L’Etablissement Public Local d’Enseignement » .

Ainsi, cela permet à un étudiant d’acquérir les premiers gestes professionnels au travers d’activités variées et ainsi conforter son choix de devenir professeur. De plus, il possède le double statut d’apprenti et d’étudiant en formation initiale. La formation est régie par une réglementation spécifique définie dans le code du travail :

« L’apprentissage est une forme d’éducation alternée où l’apprenti est un salarié de sa structure. Il a pour but de donner au jeune une formation complète (générale, théorique et pratique) en vue de l’obtention d’une qualification professionnelle sanctionnée par le diplôme d’enseignement de l’Enseignement Supérieur. L’apprentissage fait l’objet d’un contrat conclu entre l’apprenti et son employeur : Contrat d’apprentissage » .

J’ai donc, en ce sens, alterné les cours en faculté et le stage au collège. J’ai été accueillie dans un collège sous la tutelle d’Isabelle MONGODIN, enseignante d’anglais. Cela m’a permis de pouvoir observer des classes de collégiens, la méthode d’enseignement d’une enseignante qualifiée et de donner mes premiers cours. Pour ma deuxième année de Master MEEF (Métiers de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation), j’ai suivi une classe de CM2. J’ai observé, au travers de mon année en tant que EAP au collège, une certaine différence de niveau entre les collégiens et cette classe de primaire, certains élèves de collège ayant des difficultés à s’engager dans la pratique des langues vivantes. Ainsi, comme le certifie Prisca SCHMIDT, l’apprentissage de la langue anglaise est « non vécue, plutôt subie ». De plus, la sixième étant dans la continuité du CM1, CM2 puisqu’étant dans le cycle 3, il y a une large différence entre le système d’évaluation de l’école primaire et du collège. L’année de CM2 est une étape charnière de l’école élémentaire. Elle prépare les futurs collégiens à devenir autonomes. Autre point important, il y a une grande hétérogénéité des élèves de la classe de CM2. Une majeure partie des élèves ont un niveau très élevé et sont moteurs. Il y a une très bonne participation de classe. Cependant, il existe quelques élèves qui ont des difficultés et qui ne peuvent être inclus dans toutes les disciplines, notamment en Langue Vivante Étrangère. Des études PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) montrent que les élèves français ont l’écart le plus important entre ceux qui réussissent le plus et ceux qui présentent des difficultés. Ils seraient , en effet, stressés et manqueraient de confiance en eux. C’est ainsi que m’est venu le questionnement suivant :

En quoi l’évaluation par compétences permet-elle de mieux impliquer l’élève dans la pratique d’une langue vivante étrangère au cycle 3 ? 

Cadre Théorique

Définitions

Afin de mieux comprendre mes travaux de recherche, il est important de définir quelque termes.

L’évaluation 

Tout d’abord, l’évaluation est définie par le Larousse comme : « L’action d’évaluer, de déterminer la valeur de quelque chose. ». C’est une définition, qui a mon sens, est clairement insuffisante. Yves REUTER précise que l’évaluation est : « la prise d’informations qu’effectue un acteur quelconque d’une situation de travail (enseignant, élève, établissement scolaire, système d’enseignement ou de formation, etc.) sur les performances identifiables ou les comportements mis en œuvre par les personnes qui relèvent de cette situation (classe, établissement, système d’éducation, de formation, etc.), en les rapportant à des normes ou à des objectifs ». L’évaluation permet donc de vérifier qu’un individu, apprenant, a acquis des savoirs et des savoir-faire au travers de la validation de compétences. Il s’agit, dans le milieu éducatif, de fournir des situations d’évaluation normées dans un cadre adapté qui permettront de vérifier que l’élève a acquis des savoirs et maîtrisé des compétences. Elle permet à l’enseignant de dresser un constat et de pouvoir réguler ses enseignements mais permet également à l’élève, qui prend alors conscience de ce qu’il sait faire et du chemin à parcourir pour ainsi progresser. La loi n°2013-595 du 8 juillet d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République appelle à « faire évoluer les modalités d’évaluation des élèves vers une évaluation positive, simple et lisible, valorisant le progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles, pour mesurer le degré d’acquisition des connaissances et des compétences ainsi que la progression de l’élève.  » Cette nouvelle loi tend alors vers une évaluation dite« positive et bienveillante » dans laquelle l’enseignant accompagne l’élève dans sa réussite.

L’évaluation diagnostique

L’évaluation diagnostique est organisée au début de l’apprentissage. Elle permet de prendre des informations concernant l’état des connaissances de l’élève, de faire un point. Ainsi, l’intérêt principal de ce type d’évaluation est de permettre à l’élève de se situer du point de vue de ses apprentissages et à l’enseignant d’axer ses futurs enseignements pour répondre aux problèmes identifiés. L’enseignant s’adaptera donc en fonction de ses élèves et mettra en place des apprentisages qui leur permettront de s’améliorer.

L’évaluation formative

L’évaluation formative se déroule en cours d’apprentissage. Elle aide à repérer les notions que les élèves ont déjà et leur difficultés. Elle informe ainsi le niveau de maîtrise des élèves à l’enseignant et aux élèves eux-mêmes et permet donc de se positionner par rapport au niveau de classe. Il sera alors ensuite possible pour l’enseignant de remédier à ces problèmes en ajustant ses situations d’apprentissage et en les adaptant pour pallier aux difficultés. La différence avec l’évaluation diagnostique réside dans le fait qu’elle se déroule pendant l’apprentissage. À distinguer de l’évaluation formatrice qui, elle, est corrigée par les élèves eux-mêmes. Il s’agit donc d’une auto-évaluation.

L’évaluation sommative 

L’évaluation sommative est un bilan d’une séquence d’apprentissage et se déroule donc en fin de période. Elle vérifie la maîtrise des connaissances de l’élève afin de savoir si l’objectif a été atteint et si les compétences sont acquises.

L’évaluation certificative 

L’évaluation certificative est une évaluation sommative. Elle se déroule lors d’un examen ou d’une épreuve et permet de vérifier si l’élève répond au référentiel. À l’issu de cet examen, un diplôme est donc délivré tels que le DNB (Diplôme National du Brevet des Collèges) ou du Baccalauréat par exemple.

Les compétences

Le terme compétence est un terme polysémique. Selon le Larousse, c’est «l’ensemble des dispositions, capacités, aptitudes spécifiques qui permettent à un sujet parlant une langue de la maîtriser, et qu’il met en œuvre à l’occasion de ses actes de parole effectifs dans des situations concrètes. ». Parmi les pédagogues, c’est une notion ambigüe qui fait débat. (P. Pernoux / F. Audigier) Philippe MEIRIEU le décrit comme « un savoir identifié, mettant en jeu une ou des capacités dans un champ notionnel ou disciplinaire déterminé. Plus précisément, on peut nommer compétence la capacité d’associer une classe de problèmes précisément identifiée avec un programme de traitement déterminé » .

Il s’agirait de la mobilisation de ressources diverses pour agir. La personne trouvera des stratégies au travers de connaissances, d’attitudes pour répondre à une situation. La compétence se doit d’être observable et donc mise en lumière par des évaluations. Pour le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues) une compétence est « l’ensemble des connaissances, des habiletés et des dispositions qui permettent d’agir ».

Lors d’une évaluation, il est ainsi important d’indiquer les compétences pour permettre une clarté cognitive des élèves. En effet, indiquer les compétences sur les évaluations serait plus profitable aux élèves. Chaque compétence est mesurée en fonction d’un niveau d’acquisition : Acquis ; en cours d’acquisition ; non acquis. Après une évaluation, il est bon de réaliser où sont les réussites des élèves et les points à améliorer pour que celui-ci puisse se positionner. C’est une restitution détaillée du travail de l’élève grâce à laquelle il pourra être au fait de ses réussites et savoir les points à retravailler. Ainsi, cela va dans le sens d’une évaluation «positive ». Il y a une clarté pour l’élève mais également pour les familles ce qui va dans le sens de la loi n°2013-595 du 8 juillet d’orientation et de refondation de l’Ecole de la République citée précédemment.

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Table des matières

Introduction
Partie I – Cadre Théorique
1. Définitions
1.1 L’évaluation
1.1.1 L’évaluation diagnostique
1.1.2 L’évaluation formative
1.1.3 L’évaluation sommative
1.1.4 L’évaluation certificative
1.2 Les compétences
1.3 L’implication
2. Le cadre institutionnel
2.1 Le CECRL
2.2 Le niveau A1
2.2 Les Langues Vivantes étrangères au cycle 3
3. L’approche des chercheurs et les concepts associés
3.1 La démarche « communic’actionnelle »
3.2 La différenciation pédagogique
Partie II – Cadre opératoire
1. L’établissement d’accueil
1.1 La classe
1.2 La BRNE (Banque de Ressource Nationale en Langues vivantes Etrangères)
2. Protocole de reccueil des données
2.1 Les évaluations au sein de la classe
2.1.1 L’évaluation écrite
2.1.2 Jouer une saynète
2.1.3 Lire un dialogue
2.2 Questionnaire élèves
2.3 L’évaluation au travers du jeu : L’Itinéraire
2.3.1 Présentation du matériel, choix du support
2.3.2 Déroulement, règles du jeu
2.3.3 Compétences évaluées
Partie III – Analyse des résultats
1. Etude menée auprès des élèves : Le questionnaire
2. L’évaluation : L’Itinéraire
2.1 Réalisation
2.2 Prolongement et aménagements possibles de l’activité
3. Limites, Problèmes rencontrés
4. Résultats des hypothèses
Conclusion

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