L’ETUDE GEOGRAPHIQUEDELA DEGRADATIONDES ECOSYSTEMESCOTIERS

La reproduction des coraux

   Il existe deux modes de reproduction des coraux : reproductions sexuée et asexuée. Bien que les coraux soient capables de se reproduire sexuellement, ils se prêtent très bien au système de bouturage, surtout celui de type branchu. Près de 65 % des espèces des coraux qui forment le récif corallien sont « Broadcast spawners », c’est à-dire qu’elles lâchent leurs spermatozoïdes dans la colonne d’eau. Au cours du développement, les larves entrent dans une phase planctonique. Après, elles se déposent sur un substrat. Si les conditions sont favorables, elles vont directement se développer. En phase adulte, elles ont à leur disposition des tentacules et secrètent facilement leur squelette externe. Arrivés à ce stade, les polypes peuvent établir la colonie et se produire d’une façon asexuée. La reproduction sexuée permet alors la diversification du patrimoine génétique et favorise surtout la dispersion géographique de l’espèce.

Les invertébrés

   Les crustacés et les mollusques occupent une place considérable dans la mangrove. Parmi eux, nous citons : Scylla serrata mesurant jusqu’à 22 cm et les petits crabes Uca lactea. Les gastéropodes sont très rares et sont représentés seulement par : Oncidium verrucullatum et Cassudulia labrella. Quand aux mollusques, ils sont présentés par : Pyrazus et Anadara des coraux morts. Dans l’ensemble des écosystèmes des mangroves, les espèces sont réparties en 3 étages :
– l’étage suppra-littoral est occupé par les organismes supportant ou exigeant une émission continue des eaux. Cet étage comprend les littorines ;
– l’étage médiolittoral est presque colonisé par des huîtres, des palettes et des nérites ;
– l’étage infralittoral est caractérisé par des périophthalmes dans les chenaux, des crabes comme les Ucas, Sesarma, Pyrazus. (JOSEPHINE, s.d.).

Engins et techniques de pêche

   Les Vezo utilisent toujours des filets à nappes droites. La différence entre ces filets s’observe juste au niveau de la proportion et de la dimension de leurs mailles. On distingue les filets maillants et non maillants répartis comme suit:
– Les filets maillants :
• Harato tanjaka ou grand filet,
• Harato ou filet ordinaire,
• Efe.
– Les filets non maillants :
• Harato trovoko ou senne de plage,
• La « tente » à mulet.
Cependant, ces filets peuvent être combinés. C’est-à-dire que deux filets maillants sont associés à un filet non maillant au milieu (Makarakara ou moustiquaire). Les filets à maille sont pour la plupart utilisés pour la capture de gros poissons. Par contre, les filets non maillants (Makarakara) sert à attraper les petits poissons.

Usage du filet à mulet : la tente 

   La pêche du mulet avec la tente est l’une des techniques les plus curieuses utilisées par les Vezo. Le mois de décembre reste la période privilégiée pour ce genre de pêche. Elle se déroule surtout dans des baies et mobilise entre 5 et 10 piroguiers jouant le rôle de rabatteurs. Les pêcheurs doivent se munir de deux filets. Une fois les poissons repérés, les pêcheurs forment avec leurs embarcations un demi-cercle. Le premier filet est disposé verticalement à l’extérieur du balancier de la pirogue. Le deuxième qui joue le rôle de tente est tendu horizontalement entre les deux travers du balancier pour servir de piège. Après avoir installé le dispositif, les pêcheurs rabattent les poissons vers le filet du fond qu’ils franchissent d’un simple saut mais en retombant ils se trouvent prisonnier de la tente ou dans la pirogue. Cette technique figure parmi les plus efficaces dans la mesure où en une seule sortie on peut capturer jusqu’à 500 à 600 kg de mulets. Malheureusement, ce poisson, difficile à conserver, doit être vendu à bas prix pour être écoulé rapidement.

L’EXPLOITATION DE LA MANGROVE

   La mangrove renferme des espèces qui ont, pour la plupart d’entre elles, une grande utilité pour la communauté locale. Ankiembe et Ambohitsabo ne disposent pas d’autres formations ligneuses que les palétuviers. Dans certains cas, leur exploitation est très importante. Les sites de mangroves sont facilement accessibles. L’acheminement du bois vers les villages riverains ne pose pas de grands problèmes. Cela explique l’importance de leur exploitation. Les espèces des palétuviers les plus exploitées sont (Photos : 4-5-6-7) :
– Rhizophora mucronata (Honkolahy), c’est un bois dur et imputrescible. Il est surtout employé pour la construction des maisons. Elles sont faites à base de « Bararata » (Phragmites mauritianus) et de « Vondro » (Typha Angustifolia). Il est aussi utilisé pour la charpente des embarcations maritimes, la réparation des pirogues. Dans nos sites de travail, cette espèce occupe une place non négligeable. Les branches du « Honkolahy », elles sont utilisées pour clôturer les habitations. Elles servent aussi de bois de chauffe que les femmes vont chercher pour les besoins du foyer (Photo 9).
– Ceriops tagal ou condolleana a l’avantage de fournir des perches longues et très droites. Elles servent à propulser les pirogues dans des eaux peu profondes (2 à 3m) et de balancier pour les pirogues. Cette espèce observée seulement dans le site d’Ankiembe est majoritairement en petite formation. Elle sert aussi de bois de chauffe et de clôture pour les concessions.
– Sonneration alba (Farafaka) est un très beau bois rouge, durable et très grand. Par sa taille, il est utilisé dans plusieurs domaines : la menuiserie (planches, chevrons etc.), la carbonisation, la construction,…Les crabes aménagent généralement leurs terriers entre ses racines.
– Avicennia marina (Afiafy) est l’espèce dominante, la plus ubiquiste. Il est le plus exploité. Quotidiennement, il est utilisé dans divers domaines, notamment en menuiserie pour ceux qui ont une grosse taille.
Les enfants font la cueillette des fleurs de Sonneratia alba. Ils enlèvent ses étamines pour récupérer une substance riche en glucide. Les palétuviers font l’objet d’exploitation dont l’intensité varie suivant le lieu d’exploitation ou de prélèvement et l’espèce.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU BIOGEOGRAPHIQUE PRESENTATION DU MILIEU BIOGEOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : LOCALISATION ET DESCRIPTION DU MILIEU
I.1- LIMITES ADMINISRATIVES ET GEGRAPHIQUES
I.2- QUELQUES ELEMENTS TOPOGRAPHIQUES
I.3- LA REPARTITION DES MANGROVES PAR SITES
I.4- REPARTITION ET LOCALISATION DES RECIFS
CHAPITRE II : DONNEES BIOCLIMATIQUES
II.1- LE CLIMAT
II.2- LA BIODIVERSITE
DEUXIEME PARTIE : L’ESPACE HUMANISE L’ESPACE HUMANISE
CHAPITRE III : OCCUPATION DE L’ESPACE
III.1- CONTEXTE HISTORIQUE
III.2- REPARTITION DE LA POPULATION
III.3- LES DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE : L’ESPACE HUMANISE L’ESPACE HUMANISE
CHAPITRE III : OCCUPATION DE L’ESPACE 
III.1- CONTEXTE HISTORIQUE
III.2- REPARTITION DE LA POPULATION
III.3- LES DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE IV : UNE POPULATION DYNAMIQUE
IV.1-LA PECHE ET SES TECHNIQUES
IV.2- LA PRODUCTION DU SEL
IV.3- L’EXPLOITATION DE LA MANGROVE
IV.4- L’EXPLOITATION DE LA FAUNE DANS LA MANGROVE
IV.5- L’EXPLOITATION ET LA VENTE DES CORAUX
IV.6- AUTRES ACTIVITES
TROISIEME PARTIE : ASPECTS DE LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES, IMPACTS ET SOULUTIONS IMPACTS ET SOULUTIONS
CHAPITRE V : LES ASPECTS DE LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES 
V.1-GENERALITES SUR LE PROCESSUS DE LA DESTRUCTION
V.2- LES CAUSES LOINTAINES LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES MARINS ET COTIERS : les problèmes morpho-pédologiques
V.3- LES PRINCIPALES CAUSES DE LA DEGRADATION DE LA MANGROVE
V.4- LES FACTEURS RESPONSABLES DE LA DEGRADATION DES RECIFS CORALLIENS
CHAPITRE VI : LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES ET LES SOLUTIONS
VI.1- LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES
VI.2- LES SOLUTIONS : VERS UNE PRISE DE CONSCIENCE
CONCLUSION

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