L’etude du cadre physique et humain des kalounayes

Les Kalounayes que nous étudions sont situés dans l’arrondissement de Tenghory, département de Bignona et région de Ziguinchor, une subdivision de la région historique de Casamance dans le sud du pays. Ils se situent sur la rive droite du fleuve Casamance.

Cette zone des Kalounayes compte deux communautés rurales, Coubalan et Ouonk. Selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) publiés en janvier 2002 effectué par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), ces deux communautés ont chacune une population respective de 10881 habitants et 9894 habitants. Au total, les Kalounayes couvrent une population de 20775 habitants et des estimations de 20706 habitants en 2006, de 21141 habitants en 2008 et de 25944 habitants pour l’année 2009. Elle est limitée au Nord par la communauté rurale de Oulampane, au Sud par le fleuve Casamance, à l’Est par la commune de Marsassoum (région de Sédhiou) et à l’Ouest par les communautés rurales de Tenghory et de Niamone. Avec une superficie de 503,06 km2 (presque l’équivalence de la région de Dakar) et une densité de 41,29 habitants au km2, la zone des Kalounayes représente (7%) de la superficie de l’arrondissement de Tenghory, 7,33 % de la superficie moyenne départementale et 6,84 % de celle régionale. Avec ces deux communautés rurales, la zone des Kalounayes compte 36 villages et 14 hameaux. La communauté rurale de Coubalan regroupe 13 villages et 11 hameaux tandis que celle de Ouonk dispose de 23 villages et 3 hameaux. Mais la communauté rurale de Ouonk est la plus vaste avec 297 km2 soit 59,03 % contre 206, 06 km2 avec 40,97 % pour celle de Coubalan. La Communauté de Coubalan est la plus peuplée avec une population de 14477 habitants soit une densité de 47,62 habitants au km2 contre une population de Ouonk de 11467 habitants avec une densité de 33,31 habitants au km2 selon les estimations de 2009. Cette zone des Kalounayes a une superficie cultivable de 400 km2 soit 79,51 % de la superficie zonale et une superficie cultivée de 65,16 km2 soit 12, 95% de la superficie cultivable. La faiblesse de la superficie cultivée peut s’expliquer par le fait que les habitants des Kalounayes sont de plus en plus orientés vers les activités de commerce et de cueillette. Mais aussi par une immigration de la population active vers Dakar, Gambie et dans les autres villes du pays. A ces facteurs, peuvent s’ajouter la faiblesse du prix du Kg de l’arachide, le manque d’outils et de moyens techniques et matériels et enfin du fait de la destruction des cultures par les animaux (bœufs, singes, rats palmistes, etc.). Originairement peuplée de Baïnounk comme l’ensemble de toute la Basse Casamance, la zone des Kalounayes est présentement à majorité Diolas 80%. La domination des Diolas peut s’expliquer par la conversion de certaines personnes qui se réclament Diola même si elles ne portent pas des noms de famille typiquement Diola. On y trouve également une multitude d’ethnies parmi lesquelles nous avons les Mandingues 10%, les Peuls 6%, les Wolofs 3% et les autres groupes ethniques (Sérères, Balants) 1%. L’agriculture demeure l’activité dominante dans cette zone. Elle représente plus de 90% de la population active des Kalounayes. Cette activité est composée de cultures vivrières (riz, mil, mais) et de cultures commerciales, principalement l’arachide dont les rendements sont de 20521 kilogramme par hectare et la production s’élève à 40106 tonnes. Toutes ces cultures qui nourrissent l’homme Diola sont fortement dépendantes de la pluie. A côté de l’agriculture, nous avons d’autres activités comme sources de revenus économiques. Ces dernières sont la cueillette et le commerce qui deviennent de plus en plus des activités émergentes dans les Kalounayes. Le climat est de type soudano-guinéen. La zone est bien arrosée au cours de la saison des pluies qui va de Mai à Octobre. Les bonnes conditions pour l’agriculture permettent d’avoir de bonnes récoltes. Ces dernières assurent l’autosuffisance alimentaire. En supposant un espace uniforme de localités et d’espaces, il considère que l’agriculture choisit sa position en fonction de l’accessibilité aux marchés. Autrement dit, celle préfère vendre ses produits sur le marché le plus facile d’accès. Ce qui permettrait le développement de la zone et aussi de ravitailler les marchés urbains de Ziguinchor et de Bignona. Cette agriculture a entrainé une augmentation de la famille paysanne des Kalounayes du fait de l’attirance des travailleurs saisonnières des zones comme le bassin arachidier, de la Guinée Bissau et des zones frontalières. Le réseau hydrographique est dominé par les affluents du  fleuve Casamance long de 300 km. Le sol est ferrugineux, présentant par endroit une hydromorphie. L’agriculture y est développée mais reste tributaire de la pluviométrie qui est très inégalement repartie dans le temps. La profondeur de la nappe phréatique varie entre 10m et 15m. La production fruitière est assez importante. L’élevage connait un développement important. Les tendances des productions apicoles et avicoles sont prometteuses. La pêche en particulier celles des crustacés est pratiquée de façon occasionnelle en hivernage. La zone est à vocation touristique en raison de sa nature luxuriante et son riche folklore.

Dans les Kalounayes, le réseau routier est constitué de deux routes départementales la D209 et la D211 et des pistes rurales. La route D209, longue de 22km et va de Coubanao à Bignona, est sablonneuse. Tandis que la route D211, longue de 44km et reliant la Nationale quatre (N4) à Ndiéba est en latérite. Cette dernière est aussi appelée la route des Kalounayes. Les pistes rurales très nombreuses sont sablonneuses et souvent en très mauvais état et presque impraticables en hivernage avec beaucoup de flags d’eau et d nid-de-poule. Elles assurent les déplacements inter villageois. Nous avons aussi la voie fluviale même si elle ne permet aucune navigation. Les moyens de transport sont constitués de moyens motorisés à savoir les cars, les minicars, les horaires et les mobylettes et ceux non motorises tels que le vélo, la charrette et la marche. Les premiers moyens de déplacement cités permettent les déplacements longs des Kalounayes vers Ziguinchor, Bignona et Marsassoum. Les seconds quant à eux assurent les courts déplacements à l’intérieur de la zone.

PROBLEMATIQUE

CONTEXTE

L’accessibilité constitue une notion centrale dans l’étude de la mobilité. Elle peut se définir comme étant la facilité à joindre deux endroits de localisation géographique différente. On peut ainsi en retenir au moins deux dimensions fondamentale : une dimension d’ordre physique (distance, temps de parcours, effort physique) et une dimension d’ordre financière (coûts de transport). Il s’agit donc d’une notion assez complexe. La mobilité des populations dépend de plusieurs facteurs dont la localisation géographique mais aussi de la capacité à supporter les coûts financiers que le déplacement occasionne. Il s’en suit que la nature du système de transport, c’est-àdire la configuration ainsi que la capacité des supports de la mobilité que constituent les infrastructures et l’offre de transport en commun, est un élément clé de l’accessibilité. C’est ainsi que la volonté de l’Etat du Sénégal de lutter contre cette situation d’enclavement des zones rurales c’est engagé à mettre en place un réseau routier de qualité. C’est dans ce sens que B. PECCOUD dans le développement du réseau rural au Sénégal disait que «le gouvernement s’est donc engagé, dans sa déclaration de politique sectorielle pour les transports, a élaboré une stratégie de développement du transport rural. Cette stratégie s’inscrira dans le cadre de ses objectifs de développement rural décentralisé, de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement humain participatif et durable. Cette nouvelle stratégie devra évidemment tenir compte des contraintes physiques constitutionnelles et financières qui entravent le fonctionnement du transport rural… » . Le développement des activités agricoles, commerciales et culturelles suppose la multiplication des transports. L’extension rurale a allongé les migrations quotidiennes et pendulaires, un cadre de vie et de déplacement médiocres et des conditions d’existence pénibles se sont établies et sont aujourd’hui de moins en moins acceptées par les populations.

ETUDE DU CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DES KALOUNAYES

CADRE PHYSIQUE

CLIMAT

La zone des Kalounayes a un climat de type tropical subguinèen caractérisé par une saison sèche et une saison des pluies. Le balancement annuel du front intertropical (FIT) y détermine une longue saison sèche qui dure huit mois de novembre à mai et une courte saison des pluies qui dure quatre mois de mai à octobre. Situant dans la partie sud du Sénégal, la zone des Kalounayes se situe dans l’isohyète oscillant entre 1200 mm et 1500mm. La moyenne annuelle des précipitations est de 1250mm avec une hauteur d’eau obtenue entre 55 et 77 jours. Les températures sont modérées grâce à l’influence océanique. Leur évolution est bimodale avec deux maxima en mai-juin et octobre et deux minima en janvier et août. La température moyenne annuelle est de 27° bien que l’amplitude thermique annuelle ne dépasse pas 22°.

RELIEF ET SOLS

Situant dans la zone des paysages des rivières du sud, la zone des Kalounayes a un relief plat avec des plateaux ne dépassant pas 10m d’altitude. Il est constitué de bas plateaux, de plaines et de grandes vallées. Les bas plateaux souvent cuirassés donnent d’immenses étendues de terres basses inondables déposées par les deux transgressions marines. Environ 90% de la superficie de la zone est dominée par de très faibles dénivellations à l’exception de la partie Est qui est un peu plus élevée. La pédologie de la croute terrestre des Kalounayes présente plusieurs types de sols. Parmi ces derniers, on peut citer les sols de plateau, la terrasse, les rivières du sud près des estuaires et le long des cours d’eau. La terrasse est constituée de sols ferralitiques et de sols ferrugineux tandis que les rivières du sud sont caractérisées par des sols hydromorphes. Aussi, on y rencontre des sols argileux et sablonneux. La qualité des sols permet aux populations locales de pratiquer leurs activités hivernales. Elle permet également d’avoir de bonnes récoltes afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Mais de nos jours, la situation est toute autre d’année en année avec la dégradation des sols. Cela pourrait s’expliquer d’une part par la surexploitation et d’autre part par la remontée du sel entrainant du coup l’abandon de certaines rizières notamment les plus basses. La situation est d’autant plus inquiétante que le tapis végétal qui protège le sol contre l’érosion et les fortes insolations évoluent dans le sens de la dégradation. Les facteurs souvent mis en cause dans cette dégradation sont relatif à la dénudation du sol, la pratique de la monoculture sans apport de matières organiques aux sols appauvris. Les ravins qui drainent l’eau et les matières organiques sont transportés par les eaux de ruissellement vers les fleuves ou vers les marigots en saison des pluies. Toutefois dans la vallée, la zone des Kalounayes recèle des sols très riches propices à l’agriculture, à la riziculture, au maraichage et à la culture fruitière.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
A – LA PROBLEMATIQUE
B – LA METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : L’ETUDE DU CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DES KALOUNAYES
PREMIER CHAPITRE : LE CADRE PHYSIQUE
DEUXIEME CHAPITRE : LE CADRE HUMAIN
TROISIEME CHAPITRE : LES EQUIPEMENTS ET LES ACTIVITES ECONOMIQUES RURALES
DEUXIEME PARTIE : LA MOBILITE ET LE SYSTEME DE TRANSPORT DANS LES KALOUNAYES
PREMIER CHAPITRE : LA MOBILITE DANS LES KALOUNAYES
DEUXIEME CHAPITRE : L’ORGANISATION ET LA GESTION DU SYSTEME DE TRANSPORT
TROISIEME CHAPITRE : L’ANALYSE DU SYSTEME DE TRANSPORT
TROISIEME PARTIE : LES CONTRAINTES ET LES PROJETS D’AMELIORATION DU SYSTEME DE TRANSPORT DANS LES KALOUNAYES
PREMIER CHAPITRE : LES DIFFICULTES DU SYSTEME DE TRANSPORT DANS LES KALOUNAYES
DEUXIEME CHAPITRE : LES PROJETS D’AMELIORATION DU SYSTEME DE TRANSPOT DANS LES KALOUNAYES
CONCLUSION GENERALE

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