PHARMACOLOGIE
Activité anti-diarrhéique L’action anti-diarrhéique des racines de Cassia sieberiana est le résultat de la fixation des tanins au niveau de la muqueuse intestinale entraînant une diminution de sa perméabilité (BRUNETON, 1974).
> Activité antiparasitaire : Selon GUEYE (2001), l’administration de l’extrait hydro alcoolique de racines de Cassia sieberiana à deux lots de chiens (un lot errant et un lot de chiens domestiques) permet de déceler une activité antiparasitaire au cinquième et dixième jour après ingestion du produit. En effet, le suivi parasitologique effectué en suivant l’évolution de la charge parasitaire des selles, au cinquième jour révèle une efficacité thérapeutique de 63,5% pour le lot de chiens errant. Au dixième jour, l’efficacité thérapeutique baisse jusqu’à 48% à cause des ré infestations. Par compte, le lot de chiens domestiques donne un meilleur résultat au traitement car l’efficacité thérapeutique du produit est passée de 25% au cinquième jour à 62,2% au dixième jour.
➢ Activité antifongique : La décoction de la poudre des racines de Cassia sieberiana a révélé une efficacité comparable à celle du fluconazole sur la candidose bucco oesophagienne. La posologie est de 10 ml de l’extrait de racine de Cassia sieberiana en bain de bouche après chaque repas pendant 15 jours suivis de 3 ml à avaler après chaque repas (BERHAUT, 1975).
➢ Activité antivirale : Les travaux effectués par HABAF, (1988), ont montré que l’extrait aqueux des racines de Cassia sieberiana entraîne une inhibition de l’infection HSV 1.
➢ Activité antimicrobienne : Des études in vitro menés par HABAF, (1988), ont montré que l’extrait aqueux de racine de Cassia sieberiana est actif sur 9 souches de Neisseria gonorrhee. Ceci explique l’utilisation de cette plante par la population Bissau Guinéenne pour le traitement des maladies vénériennes.
Extraction à l’eau
Deux litres d’eau distillée ont été ajoutés à 150g de poudre de racine de Cassia sieberiana. L’ensemble a été porté à l’ébullition modérée sous reflux pendant deux heures. L’extrait a été filtré et concentré sous vide pour obtenir ainsi un extrait mou qui après évaporation a été placé au dessiccateur dans le but d’obtenir un extrait sec. Ensuite 7,5g de cet extrait sec sont prélevés puis dissous dans 100m1 d’eau pour obtenir une solution de concentration égale à 75g/1 destinée à préparer l’échantillon.
Toxicité aiguë
Cette étude a été effectuée en deux étapes : d’abord le screening par la méthode par classe de toxicité aiguë et ensuite par celle de la DL50. Méthode par classe de toxicité aiguë ou (( oral acut toxic class » Ce test a été effectué comme méthode de screening sur la toxicité des racines de Cassia sieberiana. Pour cela, nous avons utilisé 24 rats dont 12 traités (6 mâles et 6 femelles) et 12 témoins (6 mâles et 6 femelles) ayant un poids compris entre 130 et 250g. Les rats ont été identifiés grâce à un système de marquage et pesés à la veille du gavage. Les rats traités ont reçu par gavage 2 g/kg de l’extrait aqueux de racines de Cassia sieberiana à la concentration de 75 g/1 en une seule prise. Les lots témoins ont reçu de l’eau distillée. Au bout de 7 jours, 3 mâles et 3 femelles traités d’une part, 3 mâles et 3 femelles témoins d’autre part représentant la moitié des rats ont été sacrifiés pour prélever du sang en vue de procéder à des analyses hématologiques et biochimiques.
> Méthode de détermination par DL50 : La détermination de la DL50 a été effectuée sur 5 lots de 6 rats (3 mâles et 3 femelles). Le produit à tester a été administré par gavage en dose unique :
• Pour le premier lot, la dose administrée était de 50 mg/kg
• Pour le deuxième lot, la dose administrée était de 200 mg/kg
• Pour le troisième lot, la dose administrée était de 1000 mg/kg
• Pour le quatrième lot, la dose administrée était de 2000 mg/kg
• Pour le cinquième lot, la dose administrée était de 5000 mg/kg.
CONCLUSION
La médecine traditionnelle connaît un regain d’intérêt à cause non seulement de sa contribution dans la lutte contre certaines maladies mais également de l’apport des chercheurs sur les dosages, les limites d’indications et un meilleur conditionnement des médicaments à base de plantes. Cependant, la recherche contre les maladies ne peut être considérée comme une réussite que si elle garantie l’accès des médicaments aux populations. Ce qui n’est guère compatible avec les préoccupations de rentabilité des groupes pharmaceutiques privés. Il semble évident que pour atteindre l’objectif des médicaments pour tous durant ce 3 èmemillénaire la médecine traditionnelle doit être revalorisée. C’est ainsi que nous avons voulu apporter notre contribution dans la valorisation de la phytothérapie en Afrique principalement au Sénégal en entreprenant ce travail qui a consisté à étudier non seulement la composition chimique, la toxicité aiguë et subaiguë de Cassia sieberiana. Cassia sieberiana est une espèce très utilisée au Sénégal du fait de ses propriétés pharmacologiques notamment son activité anti-parasitaire, antidiarrhéique et anti—inflammatoire. C’est un arbre de 8 à 10 m de haut, rencontré pratiquement dans plusieurs pays Africains. Malgré toute l’importance qu’elle revêt, cette espèce végétale n’a pas fait l’objet de beaucoup d’investigations notamment sur le plan toxicologique. Au cours du criblage chimique, nous avons effectué la recherche des substances pharmacologiquement actives et les résultats obtenus ont permis de déceler des flavonoïdes, des tanins condensés et des hétérosides anthracéniques. La toxicité aiguë des racines de Cassia sieberiana a été effectuée en deux étapes :
– une première étude qui avait pour objectif de faire un screening en utilisant la méthode par classe de toxicité aiguë qui est une alternative développée pour remplacer la DL50. L’étude a été faite sur 12 rats mâles et femelles avec la dose de 2000 mg/kg en prise unique comparés à 12 rats témoins. Cette méthode a permis de classer le produit à un niveau 0 de toxicité, car aucun mort n’a été décelé. En outre, le comportement des rats était resté normal. Ces résultats ont été confirmés par les prises de poids et les analyses biologiques effectuées chez tous les animaux d’expérience.
-la deuxième étape avait pour but de déterminer la DL50 du produit. Pour cela l’étude a été effectuée sur des lots de rats mâles et femelles. Les doses testées, à savoir 50, 200, 1000, 2000 et 5000 mg/kg n’ont pas entraîné de mort chez les rats ; donc la DL50 n’a pu être déterminée. Concernant la toxicité subaiguë, nous avons administré quotidiennement des doses de 500, 1000 et 2000 mg/kg à des rats mâles et femelles pendant 4 semaines. Au cours de l’expérimentation, la recherche du sucre et de l’albumine dans les urines s’est révélée négative. La prise de poids hebdomadaire n’a pas montré une influence du produit sur le poids corporel des rats. L’évolution de l’activité des transaminases (TGP et TGO) n’a pas permis de conclure dans le sens d’une altération de la fonction hépatique. L’analyse des paramètres hématologiques, à savoir les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes et l’hémoglobine n’avait pas présentée de différence significative par rapport aux témoins. La poursuite de ces travaux devrait s’inscrire dans la perspective de purification de l’extrait aqueux total des racines de Cassia sieberiana de façon à améliorer l’efficacité des activités pharmacologiques. Il serait également intéressant d’apporter des approfondissements sur l’étude de la toxicité aiguë et subaiguë pour améliorer l’utilisation de la poudre de racine de Cassia sieberiana par les populations.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I-ETUDE BOTANIQUE DE CASSIA SIEBERIANA
I -1— Classification
I-2 — Synonymie et noms vernaculaires
1-3— Description botanique de la plante
I-4- Répartition Géographique
II- CHIMIE DE LA PLANTE
III- EMPLOIS DE LA PLANTE
IV- ACIVITES PHARMACOLOGIQUES ET TOXICITE DE LA PLANTE
IV-1 — Pharmacologie
IV-2- Toxicité de Cassia sieberiana
V- ETUDE DE LA TOXICITE AIGUE ET SUBAIGUE DES PLANTES MEDICINALES
V-1- Toxicité aiguë
V-2- Toxicité subaiguë
DEUXIEME PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- Matériels
1-1 – 1 – Matériel végétal
I -1 -2- Les animaux
I-1-3- Les analyses
I-2- Méthodes
I-2-1- Extraction
I-2-2- Criblage chimique
I-2-2-1- Recherche des hétérosides flavonoliques
I-2-2-2- Recherche des hétérosides anthracéniques
I-2-2-3- Recherche des tanins
I-2-2-4 — Recherche des alcaloïdes
1-2-3- Toxicité aiguë
I-2-4- Toxicité subaiguë
1-3- Les analyses biologiques
I-3-1- Les dosages biochimiques
I-3-2- Les analyses hématologiques
I-3-3-Interprétation des résultats
II- RESULTATS
II-1- Rendement de l’extraction des racines de Cassia sieberiana
II-2- Criblage chimique
II-2-1- Recherche des flavonoïdes
II-2-2- Recherche des hétérosides anthracéniques
II-2-3- Recherche des alcaloïdes
II-2-4- Recherche des tanins
II-3- Toxicité aiguë
II-3-1-Méthode par classe de toxicité aiguë
II-3-2- Méthode de détermination par DL50
II-4 — Toxicité subaiguë
III — DISCUSSION
III-1- Chimie de la plante
III-2- Toxicité aiguë
III-3- Toxicité subaiguë
IV-CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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