L’état des ressources naturelles dans la CR de Thionck-Essyl

Le Sénégal est divisé en six domaines climatiques différents par leurs caractéristiques. Chaque domaine détermine un type de climat. Ainsi nous avons le domaine sahélien côtier, le domaine sahélien continental, le domaine nord soudanien continental, le domaine nord soudanien côtier, le domaine sud soudanien continental et le domaine sud soudanien côtier. Ce dernier, qui englobe notre zone d’étude, « correspond à la partie sud soudanienne qui est fortement influencée par l’océan Atlantique et les remontées de la Zone intertropicale de Convergence.» Il fait partie de la zone la plus pluvieuse du pays. Avant les années de sécheresse, la moyenne pluviométrique annuelle tournait autour de 1500 à 2000mm/an. Mais depuis les années 1970, une baisse sensible voire une rareté des pluies a été notée. Cette baisse de la pluviométrie entraine la dégradation des ressources naturelles surtout les ressources pédologiques qui sont plus marquées par la salinisation. Celle-ci est facilitée par les fortes évaporations qui laissent sur la surface terrestre des cristaux de sel qui de ce fait rendent le sol infertile. En plus de cela, la déforestation entraine l’ensablement des rizières par le drainage des terres du plateau vers les bas-fonds rizicoles. Toutes ces causes combinées vont hypothéquer la production agricole marquée par une perte considérable de surfaces « rizicultivables ».

La CR de Thionck-Essyl, à l’instar de la Basse Casamance, a connu ces problèmes de dégradation des ressources naturelles à savoir : la salinisation des sols, l’ensablement des rizières et des mares, la rareté voire la disparition de certaines espèces végétales et animales. La dégradation de ces ressources se répercute directement sur les activités humaines et surtout sur la production agricole. Face à ces difficultés, il urge de réagir en adoptant des stratégies de lutte contre ce problème environnemental pour une gestion durable de ces ressources. Cependant plusieurs stratégies sont entreprises par les populations locales qui voient le soutien de beaucoup d’Organisations non gouvernementales.

La CR de Thionck-Essyl se situe au cœur du Blouf, à 42 km à l’ouest de Bignona et à 72 km au Nord-Ouest de Ziguinchor, chef-lieu de la région. Elle est comprise entre les parallèles 12°47’ et 12°44’de latitude Nord et les méridiens 16°30’et 16°34’ Ouest. La CR de Thionck-Essyl est limitée au nord par le village de Mlomp, au sud par Ediamate, à l’est par le village Djimande et à l’ouest par la rive droite du fleuve Casamance. Les ressources naturelles de cette localité évoluent à l’échelle du temps et de l’espace sous l’effet de plusieurs facteurs physiques et humains liés au domaine climatique, pédologique, sociodémographique et économique. Ces facteurs sont les principaux éléments explicatifs de la dynamique d’évolution des ressources naturelles dans cette partie de la Basse Casamance.

Synthèse bibliographique 

Pour les sols, Demollon, A. (1949) avait réalisé une étude sur les pratiques faites sur le sol et son évolution. Il montre aussi les rapports qui existent entre la végétation et le sol pour voir le rôle que le sol joue sur le développement des végétaux mais aussi pour montrer comment les végétaux fertilisent les sols. Fauck, R. (1972), après avoir fait une différenciation des sols dans plusieurs régions, aborde leur étude morphologique et micro morphologique. Il montre aussi les facteurs et les mécanismes de l’appauvrissement des sols. Aubert, G. et Boulaine, J. (1980) avaient abordé les généralités du sol en montrant les facteurs de différenciation et la classification des types de sol. Ils font apparaitre une classification de douze types de sol dont les sols ferralitiques qui se trouvent dans le domaine tropical humide et dont la moyenne pluviométrique se situe entre 1000 et 1300mm par an et sous forêt dense. Ils dégagent alors des techniques agricoles adaptées à ces types de sol. Ségalen, P. (1995) fait une répartition des sols ferralitiques en Afrique, en Extrême Orient, en Australie et en Océanie. À chaque fois il fait une description de ces sols dans différents pays et dans différentes entités géographiques. Au Sénégal, il dit que ces sols se trouvent en Basse Casamance et en Basse Gambie et jusqu’ en Guinée Bissau. Duchaufour, P. (1997) expose des techniques de protection du sol contre la dégradation et l’érosion. Il présente aussi le sol sous différentes fonctions : le sol en tant qu’agent d’immobilisation des métaux toxiques, le sol en tant que milieu tampon, le sol en tant que transformateur biologique, le sol comme ralentisseur de l’infiltration des solutions salines (nitrates) et le sol comme protecteur des eaux contre l’eutrophisation. En 2001, il fait une classification des sols par rapport à leur altération. Il parle entre autres de l’action de la température sur la végétation, du sol en tant que nutriment des plantes mais aussi de sa capacité d’échange et de sa protection et de celle de l’environnement. Le projet LADA (2010) a fourni un document sur les techniques locales de protection des ressources naturelles basées sur des connaissances traditionnelles et empiriques. Il a montré comment les paysans à partir de faibles moyens sont parvenus à récupérer des terres qui étaient jadis dégradées par l’érosion hydrique et à régénérer la mangrove. Ces ouvrages ont traité des types de sols, de leurs caractéristiques et de leur répartition dans les zones éco-géographiques mais ils n’ont pas montré les conséquences de leur dégradation. Cette étude a permis de connaître les types de culture que peut abriter chaque sol. Pour cela des auteurs ont abordé dans divers sens le concept de l’agriculture.

Billaz. R. et Dufumier, M. (1980) ont montré des techniques agricoles expérimentées dans les pays du Maghreb, de l’Afrique noire et de l’Amérique latine pour un développement de l’agriculture. Au Sénégal, ils ont montré des expériences faites au Sine-Saloum et des techniques modernes qui ont été apprises aux agriculteurs. Gaye, D. (1987), a fait un bilan des études et interventions de beaucoup d’ONG sur la Basse Casamance dans le cadre de la lutte contre la dégradation des ressources naturelles et la production agricole. Il soutient que la crise de l’agriculture casamançaise est une crise environnementale qui est liée au pillage de ses écosystèmes naturels et d’un écartèlement de ses systèmes de production. Chambers, R. [et al.] (1994) révèlent des efforts de recherche portés sur les techniques et méthodes d’amélioration du sol initiées par des paysans qui vont permettre d’intensifier leur exploitation. Ces techniques modernes les poussent à abandonner les méthodes traditionnelles peu rentables et destructrices. La FAO (2003) a établi un document sur les causes des difficultés alimentaires en Afrique subsaharienne. Elle a préconisé des solutions sur la gestion de la fertilité des sols par le contrôle et le renforcement des efforts pour combattre la dégradation des terres cultivables. Les auteurs ont montré des techniques agricoles très rentables utilisant des intrants, mais ils n’ont pas abordé le danger de l’usage excessif de ces fertilisants sur la production et la dégradation des sols.

Le cadre physique

Plusieurs études et recherches ont montré que l’état actuel de l’environnement de la Basse Casamance est très lié à l’évolution des conditions climatiques, à la nature des différentes formations pédologiques, à l’histoire géologique de cette région mais aussi au mode d’utilisation des terres et aux données socio-économiques. Dans le but de connaitre l’état actuel des ressources naturelles dans la CR de Thionck-Essyl, nous nous proposons d’étudier dans cette première partie les données climatiques, hydrologiques, pédologiques, le relief et les différentes formations végétales pour apprécier leur évolution dans le temps et dans l’espace.

Le relief
Située sur un plateau, à l’instar du reste de la Basse Casamance, Thionck-Essyl présente un relief monotone et bas dont l’altitude varie entre 0 m dans les bas-fonds et 20 m au niveau du plateau. Le niveau le plus bas dans le plateau par rapport aux bas-fonds est de 4 m.

La géologie
La CR de Thionck-Essyl se situe au niveau de la Basse Casamance qui constitue la partie méridionale du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, l’un des plus vastes bassins du littoral Ouest africain. Le socle paléozoïque est constitué de schistes, de grés, de quartzites et est traversé par un complexe volcanique effusif (rhyolites, dolirites). Ces dépôts atteignent plusieurs milliers de mètres en Basse Casamance, alors qu’ils n’ont plus que 400 à 600m d’épaisseur en Haute Casamance. Après le Miocène, un sédiment composé de grés inter stratifiés s’est déposé. Il correspond à la formation appelée Continental Terminal. Ces matériaux détritiques seraient originaires des régions plus élevées à l’Est du bassin (Fouta Djalon) et se seraient déposés sous l’action d’un climat tropical à tendance subaride, à pluviométrie irrégulière .

Le climat
À l’image de la Basse Casamance, Thionck-Essyl a un climat tropical de type sudsoudanien côtier qui se définit par des précipitations supérieures à 1000 mm. Il est caractérisé par l’alternance de deux saisons bien différenciées : une saison sèche de sept mois (novembremai) et une saison pluvieuse ou hivernage de cinq mois (juin-octobre) avec un maximum pluviométrique en août.

Il se caractérise aussi par une température moyenne maximale de 30°C et une hygrométrie élevée en saison des pluies. Le manque de données sur les paramètres climatiques, nous oblige à exploiter les données de la station de référence de Ziguinchor.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Caractéristiques physiques et potentialités naturelles
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III : Les systèmes de production
Deuxième partie : Les facteurs et impacts de la dégradation des ressources naturelles
Chapitre IV : Les facteurs naturels
Chapitre V : Les facteurs anthropiques
Chapitre VI : Les impacts de la dégradation des ressources naturelles
Troisième partie : Les stratégies de réhabilitation de ressources naturelles et leurs impacts sur la vie des populations
Chapitre VII : Les stratégies de réhabilitation
Chapitre VIII : Les impacts de la réhabilitation des ressources naturelles
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des cartes
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des photos

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