L’état de l’université au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

La normalisation du secteur de Travaux Publics et des services de l’État

Immédiatement après la guerre, l’État saisit l’opportunité de la reconstruction pour réformer en profondeur le secteur des travaux et de la construction. Jusque dans les années quarante, il s’agissait encore un secteur artisanal, sans véritable coordination, où l’héritage des corporations était encore très présent.
Désirant remanier tout cela, le régime de Vichy met en place un plan de reconstruction dès 1940. Sans qu’on puisse encore parler d’industrialisation du secteur du bâtiment, on observe déjà une volonté d’encadrer les différentes entreprises afin d’accélérer les chantiers. Il faudra cependant attendre la création du MRU en 1944, avec Eugène Claudius Petit à sa tête, pour que l’industrialisation du BTP se fasse de manière plus radicale, via des commandes publiques de grande ampleur, situées majoritairement au nord de la Loire.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’État oblige les entreprises à se moderniser pour répondre à ses commandes en des temps et des budgets très restreints. On constate le développement de techniques modernes qui facilitent la manutention, grâce à l’installation d’usines à proximité des zones sinistrées. Cette modernisation entraîne la normalisation liée à l’utilisation des machines permettant de gagner du temps. L’utilisation de plus en plus fréquente de celles-ci n’empêche toutefois pas le recourt à un nombre important d’ouvriers. Parallèlement, l’État va également normaliser son fonctionnement en instaurant une réglementation plus rigoureuse via l’Association Française de Normalisation (AFNOR) créée le 5 mars 1943. Cet organisme prend de l’ampleur sous le régime de Vichy, qui essaye d’enrayer le marasme économique que connaît alors la France.

Acteurs des projets universitaires de Rennes et Nantes de 1956 à 1972

Les élus et l’administration

Les élus de Nantes et de Rennes ont relativement peu marqué l’histoire des universités édifiées dans leur ville. C’est pourtant grâce à eux que les facultés ont pu bénéficier des emplacements qu’on leur connaît aujourd’hui.
Parfois prévu de longue date, comme à Rennes (avec le plan Wolff qui sera abordé dans notre deuxième chapitre), ou à Nantes où les élus avaient conservés les sites du Tertre et de la Lombarderie (alors appelé Launay) à cet usage, ces terrains ont été mis gracieusement à la disposition de l’État.
À Nantes, les maires Henry Orrion (1891-1971) et André Morice (1900-1990) ont permis l’achat anticipé des terrains du Tertre et de la Lombarderie, qui seront ensuite donnés à l’État. À Rennes, c’est Henri Fréville (1905-1987) qui sera l’initiateur des projets. Enseignant lui-même au sein de la faculté d’histoire, il profite sans doute de sa position pour influencer leur orientation. Toutefois, l’absence de signature sur les arrêtés de réceptions définitives des travaux montre la relative absence des élus dans la conduite de ces projets.
Au niveau du département ou de la région, l’État place un délégué départemental ou régional à la tête de la direction départementale de l’équipement. Il est en charge du dossier pour le compte du ministère de la Construction. Dans la cité des Ducs, c’est Monsieur Bize, successeur de Monsieur Donzelot, qui prend réception des travaux de la faculté des sciences de Nantes et du Tertre.
À Rennes, il s’agit de M. Descottes, mais il se peut que d’autres personnes aient occupé ce poste qui, ici, change de nom pour devenir « Inspecteur régional de l’équipement ». Il est donc plus vraisemblablement supérieur hiérarchique du délégué départemental.
On peut aussi noter la présence récurrente de l’Inspecteur Général de l’Éducation Nationale, Monsieur Seite, qui est présent sur les chantiers de Nantes ou de Rennes et est l’interlocuteur privilégié du recteur.

Le corps enseignant

Notons également l’importance du rôle du recteur, qui représente le ministère de l’Éducation nationale et collabore donc avec le service de la DCSUS pour mener à bien les projets de constructions des facultés de Nantes et de Rennes. Henri Le Moal (1912- 2001), recteur de l’Académie, a ainsi une mission primordiale : il suivra avec assiduité l’évolution des travaux, comme le prouve la nombreuse correspondance qu’il entretient avec les différents acteurs.
Les doyens des facultés ne sont pas en reste puisqu’ils se font le relai entre le corps enseignant de leur faculté et le recteur. Ils sont nombreux et l’on observe un roulement important. Cependant, les doyens ne sont présents qu’à Rennes car, comme évoqué plus tôt, Nantes n’a pas encore d’université au moment des travaux.

Urbanisme et lien avec la ville

Nantes des campus au centre des pôles d’activités

La ville de Nantes, comme celle de Rennes, est en charge de trouver les terrains susceptibles d’accueillir les futures facultés, et ce dès 1957. À cette date, le rectorat valide le choix de la ville en accord avec le ministère de l’Éducation nationale. Toutefois, le projet semble ne pas avancer jusqu’à 1959, comme en témoigne cette lettre que Louis Arretche écrit au recteur : J’ai l’honneur de vous faire connaître que je ne connais pas encore le programme définitif de la faculté des sciences de Nantes. Il m’est donc difficile d’établir un planning et de déterminer la date de commencement et de terminaison des travaux.
Le choix de ces différents terrains n’est pas soumis à débat et la ville semble les imposer au ministère et au recteur d’académie. Sans doute y a-t-il eu des pressions de la part du doyen Max Schmitt pour l’achat de la Lombarderie par la ville. Cette dernière va à son tour imposer ces terrains au ministère, qui, selon toute vraisemblance, n’a pas connaissance d’autres alternatives. La ville et le doyen sous-entendent bien qu’il existe d’autres possibilités mais, selon ces derniers, aucun terrain ne regroupe les qualités de la Lombarderie et du Tertre. Malgré cette absence de choix et de concertation, c’est donc le terrain de la Lombarderie qui est choisi et le ministère, sous l’impulsion du recteur, octroie le possibilité d’acquérir d’emblée des surfaces largement supérieures à ce que désirait originellement la ville de Nantes.
L’emplacement est idéal, les deux terrains se trouvent dans une zone urbanisée qui poursuit son expansion. Le site se trouve à mi-chemin entre les deux zones industrielles importantes de l’agglomération (Fig. 10), Saint-Herblain à l’ouest et Carquefou au nordest, auxquelles il sera rapidement relié grâce au périphérique. Au même moment, ce dernier est en projet (1970-1994) ; jusqu’alors, les voies de circulation étaient suffisantes pour connecter correctement ces deux pôles industriels aux facultés. Les pouvoirs publics sont certains que les sites universitaires seront profitables à l’industrie, qu’il s’agisse de Nantes ou de Rennes. Elles sont également proches du centre-ville, reliées directement grâce à des lignes de bus98 et à la voie correspondant désormais au Boulevard Michelet (Fig. 11).
Outre la bonne desserte de ces lieux, le cadre est exceptionnel : les bords de l’Erdre offrent un petit coteau que l’architecte va pleinement exploiter afin de réduire le coût des fondations et du nivellement99. De plus, la zone étant boisée (Fig. 11), elle permet d’imaginer un site proche de l ‘ idéal du campus américain. Le choix du lieu se caractérise par ailleurs par un certain « hygiénisme », en ce qu’il bénéficie de grands espaces situés à proximité d’une rivière.

Rennes

Le Plan Wolff

La mise en périphérie des sites universitaires situés à Rennes est une solution envisagée très tôt, comme le prouve ce que nous pouvons appeler le plan Wolff. Ce projet était vu comme « le grand centre universitaire de l’Ouest », c’est-à-dire que toutes les facultés auraient été délocalisées en périphérie de la ville. Le site de Villejean- Pontchaillou, près des Lycées Agricoles départementaux, aurait ainsi accueilli un campus à l’américaine, à l’instar de Saclay. Les premières réflexions voient le jour en 1939 mais la forme que nous lui connaissons aujourd’hui prend forme à partir de 1944. Comme le fait remarquer Matthieu Leprince105, la paternité de ce projet est contestée : il pourrait s’agir du recteur Wolff (1944-1946) ou du doyen Milon (1940-1949), également maire de Rennes (1945-1953). Un plan est également déposé aux archives municipales de Rennes accompagné de notes explicatives du projet.
Comme nous l’évoquions ci-dessus, Lefort propose d’ores et déjà un projet qui prend en compte le confort des étudiants. Il souhaite en effet que les chambres des cités étudiantes soit confortables. Bâties autour de la réserve foncière de 35 ha, elles permettraient d’accueillir 2 000 étudiants dont les chambres seraient équipées de commodités, ce qui est innovant pour l’époque. Il souhaite également mettre à leur disposition des terrains d’exercices, le tout dans un cadre verdoyant. Ce faisant, il applique ici des normes hygiénistes : des locaux confortables, un cadre végétalisé, aéré et, même si le programme architectural semble absent des archives, on les imagine adaptés à ces  préoccupations, avec la construction d’infrastructures sportives et de salles de réunions. Cela n’est pas sans rappeler les principes paternalistes prônés dans les années trente par Godin et d’autres entrepreneurs sensibles à la cause sociale. Le confort semble donc primordial pour l’urbaniste ; peut-être y voit-il là une source de réussite pour les futurs étudiants ?
Dans tous les cas, il semble que ce projet reçoive le soutient de Raoul Dautry, alors ministre de la reconstruction. Matthieu Leprince nous informe que le recteur et maire Milon ainsi que l’urbaniste Lefort obtiennent une entrevue avec le ministre le 24 avril 1945. Au cours de cet entretien, ce dernier leur apporte son soutien pour mener à bien ce projet en commandant « une étude plus détaillée ». En juillet de la même année, le ministre les assure de « l’avis entièrement favorable de son administration »à ce sujet. Malgré la motivation du trinôme Lefort-Milon-Wolff, la retraite du recteur Wolff en 1946 stoppe net l’avancée du projet. Son abandon est également lié à la relative hostilité des écoles d’agriculture qui se voient soustraire une partie de leur terrain au profit de ce campus. Ce renoncement est d’autant plus surprenant que des projets similaires verront le jour presque dix ans plus tard, notamment celui de Montmuzard à Dijon.
Une fois Wolff parti, Milon et Lefort seront confrontés à l’opposition de deux recteurs contestant l’emplacement de ce nouveau campus et tout simplement l’annuler, pour préférer un maintien en centre-ville. Les recteurs se montrent par ailleurs peu coopératifs du fait de l’absence de logement de fonction à leur usage dans le nouveau projet. Matthieu Leprince rappelle que le logement se trouvait dans le palais universitaire (actuel Musée des beaux-arts de la ville de Rennes), et que lors du bombardement du pont Pasteur le 2 août 1944, le lieu ne permettait plus d’accueillir toutes les institutions antérieures. C’est donc le rectorat qui va occuper l’ancien logement du recteur, et ce dernier se doit désormais de trouver son propre logement. Cette contrainte n’indisposait pas M. Wolff, qui possédait déjà son propre logement à Rennes, mais les recteurs qui lui succéderont,Maurice Collevile et Paul Henry, se satisfont pas de la situation et jugent donc qu’ils n’apporteront pas leur soutien à ce projet. Selon l’étude de Matthieu Leprince, il semble que les relations entre le recteur et la municipalité de Rennes se soient dégradées en trois années, années qui suffiront à faire oublier le projet. À cela s’ajoute le fait que l’État va favoriser, via des promesses de crédits importants, le maintien de la faculté de droit en centre-ville. Les crédits promis doivent être rapidement utilisés113 faute de quoi ils seront perdus. C’est la municipalité qui est charge des achats des terrains pour ensuite les céder à l’État. Cependant, l’empressement du doyen de la faculté de droit, M. Talbot, pour trouver des financements pour la construction des nouveaux locaux n’est pas compatible avec le projet de Lefort. En 1949, aucun terrain sur le site de Villejean-Malifeu n’est encore acquis, et les premiers financements (500 000 francs pour les études et 100 millions de francs pour la première tranche de travaux) arrivent fin 1949. C’est pourquoi, selon M. Leprince, entre le 15 et le 22 février 1950, à la suite de plusieurs réunions, le projet de transférer la faculté de droit en périphérie est abandonné au profit du terrain situé avenue Jules Ferry, où se trouvent des locaux du MRU.

L’impact du rôle d’urbaniste-conseil de Louis Arretche sur les campus de Rennes Villejean-Pontchaillou

En 1956, Louis Arretche est nommé architecte et urbaniste conseil de la ville de Rennes,titre qu’il conservera jusqu’à son décès en 1991. En tant qu’architecte des deux campus, il aura à coeur de relier Villejean-Pontchaillou et le campus de Beaulieu sans tomber dans la facilité de réaliser des campus identiques.
Très vite, Louis Arretche projette de créer ce qu’on qualifierait aujourd’hui d’autoroute urbaine, afin de relier ces deux entités. Le plus ancien plan d’urbanisme retrouvé faisant mention d’une telle infrastructure date de 1960 (Fig. 15). Il montre qu’une nouvelle route doit être créée au nord, reliant la route de Fougères à la route de Paris. Elle permettrait ainsi une liaison directe entre l’ouest et l’est de la ville.
Les terrains les moins chers étant les plus éloignés de la ville et l’économie étant le mot d’ordre de ces projets, une subvention de 127 millions de francs est accordée pour l’achat de la totalité des terrains. Les 35 hectares de la première tranche prévue dès le 8 décembre 1958 ont, quant à eux, été acquis pour 94 600 000 francs. Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, Baulieu va bénéficier d’une autoroute urbaine le reliant au campus de Villejean ainsi que d’une voie méridionale conduisant directement au centre de la ville. Tout un réseau routier est prévu autour de ce campus par Louis Arretche. Les plans font d’ailleurs état d’un projet de parc des expositions au sud-ouest du campus (numéro 40 sur la figure 20). Cette initiative montre, là encore, la volonté d’associer les facultés au développement industriel de la ville et, comme pour Villejean, Louis Arretche prévoit également la desserte d’une cité universitaire par ces routes. Le dénomination « cité » illustre la volonté de regroupement de l’ensemble des services au sein d’un campus autonome par rapport à la ville (Fig. 20).

Le cas de la faculté de droit de Rennes

Rennes dispose d’une faculté de droit depuis le 1er octobre 1735, transférée de Nantes par décision royale. Malgré la réimplantation d’un nouvel établissement de droit dans la cité des Ducs en 1956, la ville va pouvoir conserver sa faculté historique tandis que les nouveaux locaux seront inaugurés en 1972. Cette nouvelle faculté possède une croissance démographique relativement importante dans l’immédiate après-guerre, comptabilisant 3 000 étudiants à la rentrée 1967123, alors qu’ils étaient moins de 500 en 1945. Son maintien dans le centre-ville est ici original qui, contrairement à la faculté de médecine de Nantes, n’est pas motivé par la proximité d’un institution spécialisée.
La solution proposée permet de répondre à l’urgence qu’il y a à construire une nouvelle faculté de droit, ce qui permet son installation en centre-ville. Des pressions de la part du corps professoral envers le rectorat peuvent également justifier le maintien d’un emplacement central, d’autant que le site de Villejean-Pontchaillou n’est pas encore équipé pour accueillir les étudiants. Comme cela a été évoqué précédemment, la faculté bénéficiait en outre de subventions de l’État à hauteur de sept millions de francs dès 1956 à partir du moment où la ville mettait rapidement des terrains à disposition. Rennes peut donc offrir à l’État les terrains viabilisés qu’elle prêtait déjà aux services du MRU, quoique la parcelle soit relativement étroite. Dans un premier temps, ce sont les architectes Cornon et Le Normand qui sont choisis pour mettre en oeuvre le projet. Ils proposent une construction en hauteur afin de contourner cette difficulté. Louis Arretche remplace Le Normand une fois le projet planifié car ce dernier ne satisfait ni le ministère ni la faculté de droit en raison de son non-respect de l’avant-projet et des retards très importants que cela occasionne.

Urbanisme des campus

Le rapport de Louis Arretche aux sites

Louis Arretche semble être sensible à l’esthétique et à la beauté des sites où il doit construire. Bien que la plupart lui soit imposée, il les étudie avec minutie et intérêt, ce qui transparaît dans les nombreux plans conservés (Fig. 23, Fig. 24). Il évite de transformer l’existant et préfère adapter ses ouvrages aux sites. Par exemple, avec l’aménagement de la Côte des Basques à Biarritz, il exploite la falaise et le dénivelé naturel pour que son bâtiment se fonde de la meilleure manière dans le paysage, tout en servant de contrefort aux falaises. C’est également le cas avec les facultés de Nantes, où les bois sont laissés en l’état. Là encore, on peut retrouver les principes mis en place pour la reconstruction de la ville de Saint-Malo : si le contexte est différent, Arretche évoque l’importance de la silhouette urbaine et de ce « vaisseau de pierre »128 qu’est la ville. Cela montre qu’il cherche à préserver un caractère qui préexistait à ses projets.
De même, il est sensible à la végétation qu’il cherche à préserver au maximum : il n’hésite pas à implanter de nouvelles essences qu’il sélectionne lui-même pour leur apparence, mais aussi pour leur couleur, comme à Saint-Malo, où les rhododendrons roses contrastent avec le noir et le gris des matériaux. Son Atelier semble à cet effet choisir des essences d’arbres spécifiques pour les campus, notamment à la Lombarderie où une liste d’achat d’arbres a été réalisée ; on peut notamment y lire que 120 tilleuls argentés sont requis pour l’agencement des espaces verts.

La Lombarderie et le Tertre, l’importance du paysage

Ces deux facultés nantaises sont implantées sur un même site qu’on peut qualifier sans ambiguïté d’exceptionnel, les deux châteaux du XIXème siècle, celui du Tertre et de la Lombarderie sont une des preuves que ce site est remarquable. Les propriétaires avaient installé leur demeure sur un promontoire surplombant l’Erdre, au sein d’un espace boisé de chênes et de peupliers offrant un cadre bucolique. Louis Arretche a conservé les deux châteaux, les intégrants aux campus.
Ces deux facultés nantaises sont implantées sur un même site exceptionnel, de par leurs deux châteaux du XIXème siècle. Les propriétaires avaient installé leur demeure sur un promontoire surplombant l’Erdre, au sein d’un espace boisé de chênes et de peupliers.
Louis Arretche tire parti de ce cadre bucolique remarquable et conserve les deux châteaux en les intégrant aux campus. Les bâtiments sont installés en haut de la colline au pied de laquelle coule l’Erdre, offrant ainsi un panorama sur le bois qui la précède. L’architecte crée un parc duquel les bâtiments surgissent devant le promeneur qui traverse le bois.
Cette abondance de verdure est en parfaite adéquation avec les préceptes hygiénistes contemporains, qui feront également recette à Beaulieu à Rennes. Les bâtiments sont percés de nombreuses baies qui permettent une bonne circulation de l’air et de la lumière.
Cette manière d’appréhender un site universitaire se rapproche des campus anglais : la présence des deux châteaux ancrent la Lombarerie et le Tertre dans un passé historique qui fait défaut à Beaulieu et à Villejean-Pontchaillou. Même si la disposition des bâtiments est très éloignée de l’inspiration médiévale qui caractérise les campus d’Oxford ou Cambridge, le relatif isolement de la Lombarderie et du Tertre est comparable à celui des sites anglo-saxons qui, rappelons-le, sont des campus renfermés sur eux-mêmes et disposant de tout le confort et les services nécessaires à leurs usagers. Ce relatif isolement rejoint les préoccupations de l’architecture universitaire des années 60, selon lesquelles un site placé en retrait dans paysage préservé, est propice à la réussite des étudiants. On retrouve déjà une volonté similaire à Rennes lors de l’élaboration du plan Wolff. Louis Arretche exploite donc de manière rationnelle et économe les espaces qu’il doit agencer, sans les altérer plus que nécessaire.
Outre la vallée de l’Erdre, les campus de la Lombarderie et du Tertre sont circonscrits à l’est par le boulevard Michelet. Sur les photos aériennes, celui-ci dessine un axe rectiligne en direction du centre-ville qui contraste avec les méandres que forme le lit de la rivière.
Au nord, les campus sont cernés par l’orphelinat de Bethléem et au sud par le boulevard Eugène-Orieux, explicitant ainsi l’organisation générale des sites : une façade ouverte sur un paysage naturel contrastant avec une façade urbaine connectée à la ville et à ses infrastructures.
Les photographies aériennes (Fig. 11, p.37) montrent par ailleurs que les édifices sont composés de deux blocs de bâtiments. Leur distinction n’est cependant pas aisée : ces deux ensembles pourraient tout aussi bien ne relever que d’un seul et même campus.
Leur implantation seule les distingue l’un de l’autre avec, pour la Lombarderie, un système de barres obliques par rapport au boulevard Michelet, reliées à un corps central perpendiculaire à ces barres. Cette disposition contraste avec la nature environnante : une certaine rigueur se retrouve au milieu de formes plus organiques et anarchiques.
Le site du Tertre est pour sa part composé de blocs agencés en deux groupes distincts : la faculté de droit et celle de sciences humaines et sociales. Les bâtiments sont disséminés dans la nature environnante. Le paysage qu’on peut voir en se promenant confirme cette volonté d’intégrer les constructions basses (limitées en l’occurrence à cinq niveaux) dans les massifs d’arbres les environnants afin d’inciter à la déambulation.

 

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Table des matières

Liste des abréviations utilisées
Introduction
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION DES CAMPUS EN FRANCE
1 L’état de l’université au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
2 La place de l’État : expérimentation, normalisation et réglementation
CHAPITRE 2 : URBANISME DES CAMPUS DE NANTES ET DE RENNES
1 Urbanisme et lien avec la ville
2 Urbanisme des campus
CHAPITRE 3 : L’ARCHITECTURE DES CAMPUS, ENTRE ORIGINALITÉ ET RÉCURRENCE
1 Avant-projets et projets finaux, état des lieux des modifications
de la composition des campus
2 Composition des sites
3 Les façades et la préfabrication
Conclusion
Bibliographie
Sources

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