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LA QUESTION DE DEPART
Dans quelle mesure la régression de la forêt ainsi que sa disparition sont-elles liées à la pression démographique ?
Les observations personnelles, point de départ du phénomène étudié.
Nousavons dit plus haut que nous sommes natives d’Andonabe, la zone de recherche privilégiée. Ce choix s’explique par des observations échelonnées dans le temps notammentles observations durant notre enfance
– Andonabe, et partant la commune du même nom, était une zone recouvertede forêts. Nous avonssouvenanceque même dans notre quartier natal même, nous jouions avec nos amis d’enfance, sur des arbres un peu partout.
– Vers notre dixième année, nous avons entrepris nos étudesàMananjary ville. A chaque grande vacance, nous revenions àAndonabeavecdes yeux nouveaux. Nous commencions à remarquerque la forêt disparaissait progressivement, d’abord de notre quartiernatal, ensuitede la localité d’Andonabe pour s’éloigner d’avantagedu chef-lieu de commune d’Andonabe.
– Nous avons par la suite rejoint la Capitale pour nous inscrire au département de Géographie. Les savoirs acquis dans lesenseignements mais aussi les informations issues de nos lectures ont contribué à ouvrir nos yeux sur un phénomène prenant de plus en plus d’importance dans notre espace d’origine : la disparition spatiale d’une manière progressive mais rapide de la forêt.
La question de départ proprement dite
Chaque fois que nous revenons chez nous, d’une manière fugitive, nous n’avons jamais manqué de poser desquestions à nos « Ray aman-dreny 14». En résumé, nous voulions connaitre la raison de la régression spatiale de la forêt.
Les réponses obtenues ont révélé qu’il ne s’agit pas seulement de reculde la forêtmais aussi dedégradation des essences forestières.
La question sous tendant notre travail de recherche se définit comme suit :Pourquoi le recul spatial et la dégradation de notre forêt ?
Parrecul spatial, nous voulons exprimer la disparition lente dela forêt, à un tel point qu’une bande longitudinale de l’espace Tanala est entrain de s’identifier. Cette bande offre latendance paysagère suivante : disparition ponctuelle de la forêt dans l’espace, et exploitationde plus en plus importante des espaces déboisés.
Par dégradation, nousentendons des ponctions d’essences et devariétés rares de la forêt. Bien entendu, cela a suscité en nous de nombreuses interrogations que nous avons résumées dans notre question de départ.
Les premières lectures
l’étude bibliographique consiste à collecter le maximum d’informationspour bien fonder l’étude. Elle constitue une balise pour bien cerner le cadre du travail et pour assurer la logique de l’étude.
La documentation est une base nécessaire pour aller dans le sens de la position de départ que nous avons définie.
D’après Inventaire forestier national en 1986, plus de 2O% du territoire malgache est alorsrecouvert par la forêt ; cela représente environ 13 260 000 hectares. Depuis longtemps, Madagascar ne cesse d’être confronté à la dégradation excessive de ses ressources forestières, mais aussi à la déforestation. L’avenir du secteur forestier est de plus en plus préoccupant. Aujourd’hui, la déforestation, liée à des facteurs multiples, atteigne des proportions inquiétantes. Le taux annuel de progressionde la déforestation nationale est de 1.39%. Ilatteint1.47 % dans les forêts denses humides qui correspondent à notre zone de recherche.15
Nous avons lu :
– BLANC-PAMARD et RAMIARANTSOA, 2003, « Madagascar : les enjeux environnementaux » pour alimenter nos réflexion sur un constat avéré de la disparition et régression dela forêt de l’Est malagasy, et partant de l’espace Tanala où se localise Andonabe.
– RAJOELISON (LG.), 2005,« Les forêts littorales de la région orientale de Madagascar, vestiges à conserver et à valoriser ». Danssa thèse d’Etat, il a confirmé que «La forêt primitive a dû céder la place à des formes de plus en plus dégradées : d’abord les savoka (dans la région orientale) ou monka (dans la région occidentale), brousse épaisse évoluant d’elle-même vers une sorte de forêt secondaire, jeune taillis où domine une espèce prépondérante, puis la prairie, qui soumise aux régimes des feux annuels s’appauvritjusqu’à ne plus se composer que de graminées coriaces, à souches vivaces, le bozaka. Celles-ci disparaissant même, livrent de vastes surfaces dénudées de tanety et de tampoketsa qui marquent le terme de cette évolution régressive déclenchée par les hommes. » page 24.
– CARRET(J.C), RAJAONSON (B), FENO (J.P) et BRAND (J), 2008, « L’environnement à Madagascar, des enjeux à maîtriser. » Cet ouvrage nous donne davantage la réalité concernant la dégradation de la forêt à Madagascar. Notre zone de recherche n’échappe pas à ce fléau. Par ailleurs, LEBOURDIEC (F) 1970, « Hommes et paysages du riz à Madagascar » consacre tout un chapitre sur l’espace Tanala. Sa carte de la page 278 montre l’importance de l’espace forestière Tanala. Malheureusement nous ne disposons pas d’une image satellitaire16pour nous permettre de comparer l’évolution. Mais, le croquis n°7 nous montre une évolution de la couverture forestière malagasy durant la deuxième moitié du XXème siècle.
Croquis n° 7 : L’évolution de la couverture de la forêt à Madagascar (1950 à2005)
A partir de trois dates particulières nous observons la régression inéluctable de la couverture forestière. Cetteconstatation est valable pour toutes les régions géographiques de Madagascar et plus particulièrement pour l’espace géographique de zone d’appartenance d’Andonabe : l’espace Tanala.
– NAVETCH(P) ,1991 « Paysans de la Région Kianjavato (Sud-est de Madagascar), quelques aspects de leurs systèmes de production »mentionne l’attachement des paysans à leur territoire pour survivre.
– RAHARISOA(J), 2013, dans son écrit intitulé : « Les enjeux de l’exploitation de l’émeraude dans la commune rurale d’Andonabe » souligne le besoin d’une collaboration des sociétés extractives d’émeraude avec la communauté de base pour le développement du sous-espace d’Andonabe. Cet espace Tanala a connu une dégradation excessive de sa forêt. Une nouvelle forme d’organisation spatiale devrait être envisagée pour l’avenir de ce lieu.
– -RAVOLOMANGA(B) 2000, dans son article « La dignité de la femme Tanala » a rappelé que la femme prend une place importante dans la société Antanala.Elle est source des lignées à venir. Malgré tout, la dégradation économique à Madagascar a eu une répercussion sur le taux idéal de fécondité.
L’enfant est devenu un fardeau au lieu d’une richesse.
– BARBAULT(R), 2008, dans son livre qui a comme titre « L’écologie générale, structure et fonctionnement de la biosphère » a souligné que l’homme est l’origine de toute forme de changement. Il qualifiel’humain comme d’envahisseur, colonisateur et transformateur de la biosphère.
– RAMIANDRISOA(L), 2003, dans son ouvrage intitulé « Les enjeux de la mise en place d’un guichet foncier au développement rural » évoque la nécessité d’une sécurisation foncière à Madagascar afin de développer le pays. Elle précise que la terre reste la seule source de production sûre et le pilier pour la croissance économique d’un pays.
– RAHARILANTOSOA (A.Y), 2012, dans son travail « Diversification et commercialisation de la production agricole dans la région Beforina : un avenir prometteur »souligne la nécessité d’un appui aux paysans pour qu’ils puissent améliorer leurs rendements. L’orientation vers une diversification des produits
commercialisables leur est vivement conseillée afin d’augmenter leur revenu. Ces divers ouvrages nous ont fourni des sujets de réflexion concernant le paradigme
de la croissance démographique et la diminution des ressources disponibles. Donc, Andonabe n’est pas le seul endroit confronté à ce fléau.
Nous avons consultéd’autres ouvrages que nous allons exploiter dans le travail de notre future thèse. Ce sont :
– RATSIMBAZAFY (M.M.S), 2013, « Madagascar :concilier croissance démographique et environnement pour un développement durable » mémoire de maitrise, es-sciences économiques, 79p.
– RAKOTOVAO (R.F.M), 2006, « Développement durable en milieu rural- Analyses et perspectives, cas de Madagascar. » 59p.
– ANDRIAMISAINA (N.H), 2007, « Développement durable et conservation de la biodiversité, cas de Ranomafana »mémoire de maîtrise, département de l’économie, 49p.
– RAKOTONIRINA (L.A), 2006, « Diagnostic du risque érosif en pays Tanala, cas des villages d’Ambalavero et d’Ambodivana (commune rurale de Tolongoina- Fianarantsoa) » mémoire d’ingénieur en agronomie, eaux et forêts, 141p
La législation concernant la forêt que nous avons consultée dans le site web du ministère de l’environnement nous a permis de savoir que les essences rares font l’objet d’interdiction et de permission depuis la colonisation. Nous pouvons dire que la législation forestière existe depuis longtemps à Madagascar. La législation depuis la colonisation consiste en la mise en place de nouvelles règles forestières depuis la colonisation jusqu’en 2008 (Cf. Annexe). Ces textes ont pour caractéristiques d’être :
– spécifiques, car leur contenu ne concerne que la forêt (bois, autres produits issus de la forêt et droits d’usage) et présente un caractère inaliénable et imprescriptible ;
– exclusifs, dans le sens où ils énoncent une succession d’interdits plutôt vagues et ambigus sans préciser ce qui est autorisé. En effet, on considère alors que si le paysan dénature la forêt il convient de l’en exclure. Ce n’est pas le cas de l’exploitant qui est réputé savoir ce qu’il fait et qui est le seul à avoir des droits intéressants sur cette forêt. Il y a en outre concentration entre les mains du gouverneur de toutes les concessions ;
– répressifs (interdictions assez floues sauf pour les feux) et créateurs d’obligations (un régime spécial est mis en place pour faciliter les reboisements).
À chaque usage forestier, on fait correspondre des délits qualifiés.
Les réflexions issues de ces premiers travaux
L’espace Tanala
Un espace lié à la forêt au départ
Au début du siècle, l’espace Tanala était recouvert par la forêt.À Madagascar, les usages et les politiques forestières tiennent compte du contexte politique et économique que le pays a connu. La forêt est une ressource capitale pour l’État. Il cherche à freiner la destruction de cette richesse en mobilisant de nombreuses parties prenantes.
Pendant la période coloniale, les colonisateurs ont eu comme objectif la mise en valeur de la Grande-Ile et son développement économique, ou plutôt de leurs croissances économiques, en installant des réseaux d’activités agricoles. Ainsi, la forêt est détruite pour laisser l’espace aux cultures d’exportation (Desloges, 2000). A la même époque, une nouvelle législation naît : le décret du 16 juillet 1887 dicte que tout espace forestier appartient à l’État colonial. Fondée sur cette base, la publication en 1929 et 1930 de deux décrets concernant la propriété foncière impliqua la multiplication très rapide des plantations d’eucalyptus. En même temps, le concept « aires protégés »vitle jour en 1927 appelé RNI. Puis en 1956, Il y eut des parcs nationaux, des Réserves spéciales, les forêts classées. Il est nécessaire d’apporter la remarque que toutes ces législations favorisent les intérêts des colons. Durant cette période la loi a été appliquée. Les agents forestiers réagissaient face aux effractions.
La population et le groupe socioculturel Antanala
Vers 1950, l’espace Tanala est encore boisé. La couverture forestièrea diminué en superficie de même que l’ensemble de l’espace malagasy. FAO a estimé en 1993, que dans les années 80 (entre 1981 et 1990), sur 21 millions d’hectares de forêts tropicales disparues chaque année, sur les plus de trois quarts voués à l’agriculture, 75% sont utilisées pour la culture sur brûlis17 cité par RAJOELISON en 2005, p 26. La forêt existe encore dans l’espace Tanala alors que la densité de la populationaugmente grâce aux progrès de lamédicine.Le croquis n°08 nous montre cette densité. A l’instar de Fort-Carnot, le district Ikongo actuel, la densité de la population était entre 29 à 31 hab/km ² en 1970. Cela atteint à « 50 hab/km² en 2014, soit 307 508 habitants sur une superficie de 2921 km² »18. Cette démographie galopante ne se limite pas à Ikongo, mais dans l’ensemble du territoire de l’espace Tanala.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE
CHAPITRE I : LE THEME ET LA ZONE DE RECHERCHE
1.1- Les concepts et l’idée du thème
1.1-1. La forêt et la problématique forestière de la recherche.
1.1-2. Le concept de l’environnement
1.1-3. Espace nataletle choix de la zone recherche à savoir Andonabe
1.2- Première définition de la zone de recherche
1.2-1. L’Est malagasy
1.2-2. L’espace Tanala
CHAPITRE II : LA QUESTION DE DEPART
2.1- Les observations personnelles, point de départ du phénomène étudié.
2.2- La question de départ proprement dite
2.3- Les premières lectures
2.4- Les réflexions issues de ces premiers travaux
2.4-1. L’espace Tanala
2.4-1.1. Un espace lié à la forêt au départ
2.4-1.2. La population et le groupe socioculturel Antanala
2.4-1.3. L’espace Tanala offrant peu de possibilité à l’occupation humaine
2.4-2. La confirmation de la zone de recherche
2.4-3. La confirmation du thème
2.5- Problématique et hypothèse
2.5-1. Problématique
2.5-2. Hypothèses
2.5-3. Les questionnaires et les travaux de terrain
2.6- Les préparatifs
2.7- L’enquête auprès de la collectivité territoriale décentralisée
2.7-1. Questions auprès des ménages
2.8- L’enquête auprès de responsable de l’église
2.9- L’enquête auprès des commerçants
2.9-1. Question au niveau des entreprises minières
PARTIE II : LES RESULTATS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE III : LES RELATIONS SOCIETE-NATURE : DES RELATIONS A PROBLÉMATIQUES
1.1- Agriculture et survie
1.1-1. La topographie d’Andonabe
1.1-2. La Riziculture
1.1-3. Culture sur brûlis
1.1-4. Les autres activités
1.1-4.1. Les cultures de rente
1.1-4.2. Elevage extensif
1.1-4.3. Les activités minières
1.2- Une déforestation nécessaire à la subsistance
1.3- L’exploitation anarchique de la forêt ou absence de normes
1.4- La recherche minière abusive ou la disparition de l’autorité en générale
1.4-1. Les dégâts à Andonabe
1.4-2. La perturbation de l’équilibre écologique
1.4-3. La pollution de l’eau
1.4-4. Une situation intenable
CHAPITRE IV : LES AUTRES ASPECTS GEOGRAPHIQUES D’ANDONABE
2.1- Le peuplement et l’origine d’Andonabe
2.2- Les infrastructures d’Andonabe
2.3- Service social
2.3-1. Santé
2.3-2. Éducation
2.3-3. Sport et loisir
2.3-4. Le transport
2.3-5. La commercialisation des produits agricoles
CHAPITRE V: LA PROPOSITION DU PLAN DE FUTURE THESE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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