L’espace gossassois atouts et contraintes pour le developpement des marches hebdomadaires

Les indépendances des années 1960 combinées à la sécheresse dramatique des années 1980 qu’a connues la plupart des pays africains a eu de nombreuses conséquences notamment sur le monde rural. Il en a résulté un exode rural qui a eu comme conséquence majeur le dépeuplement des villages et la diminution de la production agricole. Dans cette crise généralisée, l’approvisionnement des villes n’est plus assuré par la campagne qui éprouve elle-même d’énormes difficultés pour assurer son ravitaillement. Pour faire face à leurs difficultés et trouver des solutions les paysans chercherons d’autres alternatives d’autant plus que les préoccupations de l’Etat se trouvent désormais ailleurs. C’est dans cette optique que les marchés hebdomadaires plus connu au Sénégal sous le nom de « louma » vont apparaitre de manière spontanée dans le monde rural. D’abord rural, ils vont se rependre dans la ville où ils vont connaitre un très grand succès. Leur organisation va être complètement différente du mode de fonctionnement des marchés classiques car dans ces milieux c’est l’informel qui marque le pas sur le formel. Leur rôle sera d’autant plus important, qu’ils vont prendre le relais des anciens comptoirs commerciales Ce nouveau phénomène n’échappera pas au Département de Gossas qui en profitera largement.

HISTORIQUE DU PEUPLEMENT ET MISE EN VALEUR DE LA TERRE

L’HISTORIQUE DU PEUPLEMENT ET OCCUPATION DU SOL

Historique du peuplement

Gossas, fait partie de l’ancien royaume du sine et du Saloum. Selon H (Gravrand 1983) « le Sine et le Saloum étaient occupés à l’origine par des populations Noon, Ndut et Safeen ». Néanmoins, entre le VIII et le XII siècle, les Sosé vont s’y installer. Les Serers quant à eux n’y feront leur apparition qu’à partir du XIII siècle. Beaucoup d’entre eux à l’image des Singandum et des Fefey iront s’installer à Gossas, Fatick et Gandiaye. Cependant à partir du XIV siècle, on nota l’arrivée d’une autre ethnie qui serait venus du Mali qui va dominer politiquement cette partie du Sénégal jusqu’à l’arrivée des français au XIX siècle. Ce sont d’ailleurs eux qui vont fonder le royaume du Sine qui a eu pour capitale Mbissel, ensuite, Djilass, Dionkolof et enfin au XV siècle Diakhao et dont le premier roi fut Waagan Maissa Faye. Ce sont les terroirs de Mbissel, Jilor, Fimele, Jokul, Fatick et Maaran qui ont donné naissance au royaume du Sine. Ils vont d’abord occuper le Sine puis le Saloum. A cette époque, l’Islam n’avait pas encore gagné le Sine dont la population s’adonnait toujours à l’animisme. Ils vont aussi fonder le royaume de Djonik dont la capitale était Kulaar. Ils vont également centraliser le pouvoir dans le Sine Saloum. Dans le Saloum, les Gelwar vont également occuper un nombre important de terroirs et étendre ainsi leur domination dans le Sine Saloum. Ces terres occupées furent Gaanik, Jilor, Njaafat, Laaghem, Kaymor, Kahone, Sokone, Mandak, Pakala, Noom et Niombato. Le Saloum fut dirigé par les familles Ndaw, Mbodj, les Ndiaye, les Faal jusqu’à la colonisation. Au fur et à mesure, les Gelwar vont conquérir de nouvelles terres et étendre ainsi leur domination. Pour consolider leurs pouvoirs, ils vont tisser des liens avec les populations trouvées sur places en y contractant des mariages. Ces mariages mixes ont contribué à l’émergence d’une certaine forme de métissage.

Cependant, il faut noter que la plupart des territoires du Sine Saloum date du début du XX siècle avec l’arrivée des européens et la propagation de l’Islam avec des marabouts tels que El hadji Malick et Serigne Touba. Ainsi selon certaines informations, Gossas a été fondé Sur indication d’El Hadji Malick Sy. Le marabout avait alors converti Mor Khoudia à l’Islam à Saint Louis du Sénégal, il Fut roi de Ndokh qui était un ancien royaume situé dans le Djolof. Il s’installa alors à Gossas avec ses disciples et y pratique l’enseignement du Coran, l’agriculture et l’élevage. Selon d’autres informations, le nom de Gossas viendrait de celui d’un ancien marigot qui s’appelait Njaluck qui se trouvait à l’actuel emplacement des gargots et de la gare routière. La ville serait fondée en 1906 par Bour Sine Coumba Ndofféne Famack ancien roi du Sine ou Khar Kane. Le peuplement actuel du Département de Gossas a été favorisé par l’installation des colons, le chemin de fer mais surtout par la proximité de la cité religieuse de Touba. En effet durant la période coloniale, la culture de l’arachide avait favorisé l’installation de nombreuses personnes venues de l’intérieur du pays. Durant cette période des européens et des Libanosyriens s’y étaient également installés cependant après l’indépendance presque tous sont partie vers d’autres partie du pays afin d’y gagner leur vie. Ainsi la ville verra l’installation de Ouolof, de Bambara, de Maures …..etc. La présence du chemin de fer a aussi contribué à attirer de nombreuses personnes dans cette localité.

Occupation du sol 

L’occupation du sol a été accélérée par la présence de Touba. En effet durant la période coloniale, il aurait demandé à ses disciples de s’éparpiller dans le pays afin de faire connaitre l’Islam et son œuvre. Beaucoup d’entre eux, iront s’installés dans des localités pas très loin de Touba. Dans leurs nouveaux terroirs, ces marabouts fonderont des villages s’adonneront à l’agriculture et à l’apprentissage du Coran en créant des « Daraa ». Dans cette entreprise, ils vont être rejoins par de nombreux « talibé » qui vont s’occuper des champs et s’adonner à l’étude du Coran. C’est dans ce contexte que Gossas verra nombreux personnes s’y installer. Ces mouvements se renforceront avec l’exil du Cheick au Gabon. Ainsi sous cette impulsion de nombreuses localités seront fondées par ces disciples. Ceci est le cas de Ndiéné Lagane fondé par Cheikh Issa Diène en 1927 ; de Khayane mouride fondé par Serigne Mor Seck sous le « ndiguel » de Cheick Ahmadou Ndiaye, de Keur Alioune Touré en1911. Le passage des marabouts est même visible à travers l’appellation de certains quartiers et villages comme Ker El Hadj à Gossas en hommage au marabout de Tivaouane, de Mbar Tidiane à Mbar et Kawsara Fall fondé par les «Baye fall ». Ces terres à l’exception de Gossas ont été occupées à partir du début xx siécle et n’ont cessées depuis lors de connaitre une affluence de personnes.

Aujourd’hui encore de nouveaux espaces sont conquis. Généralement, ces nouvelles conquêtes sont l’œuvre des Peuls qui vivent la plupart du temps éloignés des populations afin de s’adonner à l’levage. Ils font partis des ethnies qui ont crée la plupart des localités de Gossas et leur présence sur l’ensemble du Département reste très remarquer.

L’ESPACE GOSSASSOIS

Gossas un espace du bassin arachidier

Selon R. BONNARDEL « le centre occidental 64643km2 soit un peu moins du tiers de l’étendu du pays, correspond en gros au bassin arachidier et abritaient 2901089 habitants en 1974 soit plus de deux tiers (68,7%) de l’effectif national, 44,9 au km2 » (R BONNARDEL « Vie de Relation au Sénégal : la circulation des biens, IFAN, 1978 Pages 927). Le bassin arachidier est situé au centre du Sénégal. Il couvre aujourd’hui 50 000km2 et comprend les régions de Thiès, Fatick, Kaolack, Kaffrine et Louga. Le climat y est de type soudano-sahélien et les précipitations enregistrées varient entre 300 et 900mm de pluies par an. Le sol est de type Dior.

Partie intégrante de la région de Fatick, le Département de Gossas est un terroir du bassin arachidier. Depuis l’époque coloniale, il a occupé une place de choix dans l’administration à l’instar des autres terroirs du bassin arachidier. Pendant l’époque coloniale, le Sine Saloum fut même la première région du bassin arachidier en production en couvrant la plus grande superficie. Le bassin arachidier comme son nom l’indique est une zone de culture de l’arachide.

Depuis la colonisation la culture de l’arachide a constituée la principale activité économique du pays. La culture arachidière a permis à Gossas de rayonner pendant la période post –coloniale. Dans sa thèse intitulée « les paysans du Sénégal», citée dans l’ouvrage de Moustapha Kassé, Paul Pélissier observe que « depuis 1840, dâte de la première expédition arachidière en direction de la France jusqu’à nos jours, l’intégration de la paysannerie dans une économie de marché s’est opérée sous la pression de cet unique facteur, le développement de l’arachide » Moustapha Kassé : crise économique et ajustement structurel au Sénégal, Edition, Nouvelles du Sud, 1990, pages 204 ,page 5). Depuis toujours l’arachide a influencé la vie des paysans dans cette partie du Sénégal. L’arachide a toujours été privilégiée au détriment des autres cultures. Sa culture a beaucoup servi à Gossas tant sur le plan économique que social. Elle a permis la construction de voies de communications comme les routes et les gares. Ces voies de communications ont été construites en vue d’acheminer la production arachidière. Elles permettaient également à la population de l’intérieur du pays de bénéficier des produits provenant de Dakar. Gossas était aussi grâce à l’arachide fréquenté par les européens, les libano-syriens mais aussi les migrants venus des terroirs extérieurs au bassin. La culture de l’arachide permettait à la population de subvenir à leurs besoins. Chaque fois que la campagne agricole était satisfaisante, le niveau de vie des paysans était plus élevé.

Cependant les sécheresses qu’ont connu le Sénégal ont plongé la plupart des régions du bassin jadis florissantes dans des états de délabrement très avancé. A partir de cette période, l’arachide qui était à la base de l’économie nationale avait perdu de son attrait. Les pluies sont devenues moins importantes et la condition sociale des paysans s’est peu à peu détériorée. « L’agriculture sénégalaise est tributaire des variations climatiques qui conditionnent la production et les rendements, » (MOUSTAPHA KASSE : Crise économique et ajustement structurel au Sénégal, Edition, Nouvelle du Sud, 1990, Pages 204, p (35)). En effet, l’agriculture sénégalaise est victime de son manque d’eau. L’eau reste le problème majeur des paysans. Lorsque les pluies ne sont pas bonnes, c’est toute l’économie qui en souffre. Les difficultés climatiques combinées à l’étatisation du commerce de la graine ont contribué à démanteler le secteur arachidier. Ce démantèlement du secteur arachidier a également vidé la plupart de ces régions de leurs populations. Peu à peu des zones comme Gossas se sont vidées de leurs habitants et dépourvues de leur ancien statut. Privés presque de leur principal moyens de subsistances, ces espaces se sont peu à peu retrouvé au second plan. « La suppression de l’ancienne économie de traite arachidière et l’étatisation du commerce de la graine ont eu pour effet de vider les villes occidentales jusque là importants relais dans le système arachidier d’une bonne part de leur négoce et de leurs influences commerciales » (R BONNARDEL, Vie de Relation au Sénégal : la circulation des biens, IFAN Dakar, 1978, pages 927, p(401)).

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Table des matières

INTRODUCTIONGENERALE
PREMIERE PARTIE : L’ESPACE GOSSASSOIS ATOUTS ET CONTRAINTES POUR LE DEVELOPPEMENT DES MARCHES HEBDOMADAIRES
CHAPITRE I : HISTORIQUE DU PEUPLEMENT ET LA MISE EN VALEUR DE LA TERRE
A- HISTORIQUE DU PEUPLEMENT ET OCCUPATION DU SOL
1-Historique du peuplement
2-Occupation du sol
B- L’ESPACE GOSSASSOIS
1-Gossas un espace du bassin arachidier
2- Les caractéristiques du peuplement
3- L’émiettement de l’espace
CHAPITRE II : L’ESPACE ATOUTS ET CONTRAINTES
A-LES SOLS ET LA VEGETATION
B-CLIMAT ET PLUIVIOMETRIE
C-LES ACTIVITES ECONOMIQUES
1-L’agriculture
2-L’élevage
3-Les autres activités économiques
4-CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : LES MARCHES HEBDOMADAIRES DE GOSSAS : SITE ET SITUATION
CHAPITRE I : MARCHE HEBDOMADAIRE ET COLLECTIVITES LOCALES
A-ORIGINE DES MARCHES HEBDOMADAIRES
B-LES COLLECTIVITES LOCALES
1- La communauté rurale de Patar
2- La communauté rurale de Mbar
3- La communauté rurale de Ndiéné Lagane
4- La ville de Gossas
C-LOCALISATION DES MARCHES
CHAPITRE II : L’ETUDE DES MARCHES
A-ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES MARCHES
1 Le marché de Gossas
2 Le marché de Mbar
3 Le marché de Ndiéné Lagane
4-Le louma de Patar Lya
B-LES MARCHES HEBDOMADAIRES ET LEURS FONCTIONS DE POLARISATION
CHAPITREIII : LA MANIFESTATION DES RELATIONS VILL-CAMPAGNE A TRAVERS LES MARCHES HEBDOMADAIRES
A-LE ROLE DES ACTEURS
B-LES MOYENS DE TRANSPORTS
C-LES DIFFERENTS PRODUITS COMMERCIALISES
1-La nature des produits
a- Les produits d’origines agricoles
b- Les produits d’origines animales
c- Les autres types de produits
2- La provenance des produits
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : ROLE D’INTERFACE, FONCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DES MARCHES HEBDOMADAIRES
CHAPITRE I : ROLE DES MARCHES HEBDOMADAIRES DANS LES RELATIONS VILLE-CAMPAGNE
A-LE ROLE ECONOMIQUE DES MARCHES HEBDOMADAIRES
1-Le louma de Gossas
2-Le louma de Mbar
3-Le louma de Ndiéné Lagane
4-Le louma de Patar
B-LE ROLE SOCIALE DES MARCHES
CHAPITREII : LES CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DES MARCHES HEBDOMADAIRES
A-LA DEPENDANCE AUX PRODUITS ET CALENDRIER AGRICOLES
B-L’INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS AGRICOLES
C-L’INSUFFISANCE DU RESEAUROUTIER
CHAPITREIII : LES PROBLEMES DE L’IMPLANTATION DES MARCHES ET LES SOLUTIONS
A-LES CONTRAINTES D’ORDRE SOCIAL
B-LES SOLUTIONS
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE

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