Les zones humides méditerranéennes dans le contexte mondial

Les zones humides méditerranéennes dans le contexte mondial

Les zones humides du bassin Méditerranéen partagent des caractéristiques similaires, du fait de leur climat, de leur topographie et de leur géologie, ainsi que des particularités liées à la Mer Méditerranée (Britton & Crivelli, 1993). Cela explique que, dans ces pays, les zones humides doivent faire face à des problèmes semblables (Chekchaki, 2012). Un large éventail de zones humides est rencontré dans la région méditerranéenne, les plus communes étant les marais temporaires, les lacs, les réservoirs, les fleuves, les deltas, et les lagunes. Elles hébergent de fortes concentrations d’espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, de poissons et d’invertébrés, dont beaucoup sont endémiques de larégion (par exemple CEPF, 2010). Les zones humides sont importantes pour les populations humaines qui bénéficient directement de leurs ressources (récolte de la végétation, de poisson et de gibier, etc.), mais aussi indirectement grâce aux multiples fonctions et services qu’elles offrent quotidiennement (protection contre les inondations et les sécheresses, recharge des nappes phréatiques, épuration de l’eau, etc.). Les zones humides sont les écosystèmes qui contribuent le plus à la subsistance humaine et au développement. Bien qu’elles ne couvrent qu’environ 1,5 à 3 % de la surface de la Terre (calculé d’après Finlayson & Davidson 1999), elles représentent 45 % des services écologiques évalués (Coates, 2010).

Malheureusement, en dépit des progrès significatifs réalisés ces dernières décennies, les zones humides sont toujours trop souvent considérées comme des “terres inutiles”, au lieu d’être justement perçues comme des zones riches et essentielles à la survie humaine (Beltrame et al., 2012).

Zones humides algériennes d’importance internationale 

L’Algérie est riche en zones humides, ces milieux qui font partie des ressources les plus précieuses sur le plan de la diversité biologique et de la productivité naturelle. Durant la colonisation, cela a été le cas pour de nombreuses zones humides en Algérie, le lac Haloulla dans la Mitidja, qui a totalement disparu, ou les marais de la Macta, le lac de Fetzara et le lac Tonga qui ont subi plusieurs tentatives d’assèchement heureusement échouées. Récemment, le Lac des Oiseaux, le Lac noir et le marais d’El Kennar ou Em’Ridj ont fait l’objet de tentatives d’assèchement. Le Lac noir est sec depuis de nombreuses années. De nombreuses zones humides sont le réceptacle à ciel ouvert des rejets d’eaux usées. Le marais de la Macta a été retenu comme réceptacle pour le dépôt des boues  » non polluantes  » selon une récente étude d’impact, issues du désenvasement du barrage de Fergoug. Enfin, la Sebkha d’Oran fait l’objet d’une  » étude d’aménagement  » pour être le réceptacle, après traitement, des eaux usées de la ville d’Oran et des agglomérations environnantes (DGF, 2004) .

L’adhésion de l’Algérie à la convention Ramsar a été effective en novembre 1983 avec l’inscription de deux sites sur la liste des zones humides d’importance internationale : le Lac Tonga et le Lac Oubeira situés tous deux dans le complexe de zones humides d’El Kala (wilaya d’El Tarf). Depuis, d’autres sites ont suivi : le Lac des Oiseaux, en mars 1999, le marais de la Mekhada en 2001, etc. L’Autorité de la Convention de Ramsar en Algérie, la Direction Générale des Forêts (DGF), a classé 47 sites sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale en 2010 contre 42 en 2009 (Figure 2), alors que 13 autres sont en cours de classement. Les 47 sites classés couvrent une superficie de 3,02 millions d’hectares (ha) pouvant s’étendre à 3,5 millions d’hectares en y incluant les 13 autres zones en cours du classement. En égard à sa position géographique et la diversité de son climat, l’Algérie présente une grande diversité d’écosystèmes de zones humides. Pour protéger ces espaces naturels et artificiels, la DGF a entrepris de multiples actions ces dernières années. Il s’agit, outre le classement de nouveaux sites sur la liste Ramsar, de la création du réseau d’observateurs ornithologiques, de l’élaboration de 6 plans de gestion des zones humides classées sur la liste Ramsar et de l’inscription de 22 autres au titre du programme 2010-2014. Ces actions concernent également la mise en place d’un comité national en vue de l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion durable des zones humides, de la mise en oeuvre d’un programme d’éducation, de sensibilisation du grand public sur les valeurs et fonctions de ces espaces dont certains vont être restaurés et réhabilités comme celui du lac de Réghaïa.

Zones humides urbaines 

Zone urbaine (urban area) : Zone incluant des villes, des villages, des installations humaines. La notion de densité de population peut être intégrée dans une zone urbaine dont la définition varie en fonction des pays. Une zone péri-urbaine (peri-urban area) est la zone intermédiaire entre la zone urbaine et la zone rurale. Elle se caractérise par une combinaison d’utilisations des milieux urbains et ruraux (Triplet, 2015). Les activités humaines sont à l’origine de la régression des milieux humides. L’urbanisation, le développement d’infrastructures et d’autres aménagements lourds se traduisent par la disparition de nombreux milieux humides. Certaines activités ont des effets plus progressifs ou plus complexes :
-Perturbation de l’alimentation en eau des milieux à cause des équipements fluviaux, -Remblaiement (dépôts divers, aménagements),
-Drainage à finalité agricole (ou pour la salubrité et l’aménagement),
-Mitage (ou morcellement) du milieu (ruptures de corridors, diminution de la diversité génétique et biologique – espèces, habitats-, …),
-Enfoncement de la nappe suite à l’incision des cours d’eau, gravières,
-Introduction et expansion d’espèces exotiques envahissantes… Bien d’autres menaces pèsent sur les milieux humides, parfois sans que l’on en perçoive toute la portée, comme la pollution des eaux ou le réchauffement climatique (Figure 3: source ONEMA).

Depuis le milieu du XXe siècle, la pression urbaine s’accentuant, la multiplication des projets a induit des transformations radicales des zones humides. Plus récemment, de nouvelles règlementations dont la mise en place des Plans de prévention des risques d’inondation (PPRI) ont permis d’arrêter ou pour le moins de maîtriser l’urbanisation des zones inondables. Conjointement, l’émergence d’une demande de « naturalité », de qualité de cadre de vie des citadins et les actions d’associations locales pour une prise en compte de l’environnement et du paysage ont œuvré, dans une certaine mesure, pour la préservation des zones humides urbaines et périurbaines (Zones Humides Infos – n° 68 – 2ème trimestre 2010).

Avifaune aquatique en Algérie 

Zone importante pour les oiseaux (Important Bird Areas [IBaS]) 

Zones identifiées comme importantes pour les oiseaux et plus généralement pour la biodiversité sur la base de critères scientifiques validés au plan international. Des sites sont considérés comme importants pour les oiseaux s’ils accueillent des espèces globalement menacées au plan mondial, s’ils font partie de l’aire de distribution restreinte de certaines espèces (moins de 50 000 km²) ou s’ils accueillent des effectifs significatifs d’une espèce particulière. Une zone importante pour les oiseaux doit présenter des caractéristiques différentes de son environnement, être déjà ou pouvant devenir une aire protégée et fournir, seule ou avec d’autres sites, une réponse aux besoins des oiseaux pour lesquels elle est importante (Triplet, 2015). Les oiseaux d’eau qui nichent dans la partie septentrionale du Paléarctique Occidental hivernent dans le bassin méditerranéen. Certaines espèces ou populations traversent la Méditerranée pour hiverner dans les zones humides d’Afrique du Nord qui constitue la limite méridionale du Paléarctique Occidental. Les oiseaux d’eau constituent l’une des plus remarquables composantes faunistiques de ces zones humides. L’Algérie occupe parmi les pays du Paléarctique occidental une place très privilégiée pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux migrateurs. Par ailleurs, de nombreuses études ont montré que la répartition des oiseaux d’eau était structurée dans le temps et dans l’espace (Allouche et al., 1990) et que le succès reproducteur des Anatidés migrateurs dépendait largement des stratégies d’hivernage et des ressources des quartiers d’hivernage et de transit (Krapu 1981 ; Ankney et al., 1991 ; Tamisier et al., 1995). Ainsi, le complexe de zones humides de Guerbes-Sanhadja, considéré comme exceptionnel, constitue l’un des principaux réservoirs de la biodiversité du bassin méditerranéen. Les premières études écologiques de la Numidie occidentale ont été initiées par Samraoui & De Bélair (1997). L’ensemble des travaux récents, qui se poursuivent activement, suggère que le statut de l’avifaune aquatique mérite un mi se à jour. (Metallaoui 2010 ; Metallaoui & Houhamdi 2007, 2008, 2010 ; Metallaoui & Merzoug 2009 ; Metallaoui et al., 2009, 2014).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Généralités sur les zones humides et Description du site
I. Généralités sur les zones humides
I.1. Définition
I.2. Convention sur les zones humides
I.3. Les zones humides méditerranéennes dans le contexte mondial
I.4. Zones humides algériennes d’importance internationale
II. Zones humides urbaines
III. Avifaune aquatique en Algérie
IV. Description de la zone d’étude
IV.1. Situation géographique
IV.2. Données géologiques
IV.3. Données hydrologiques
IV.4.Données climatologiques
IV.4.1. Température
IV.4.2. Précipitation
IV.4.3. Synthèse climatique
IV.4.3.1. Diagramme pluviothermique de Bagnouls et Gaussen
IV.4.3.2. Climagramme d’Emberger
IV.4.4. Vents
I.1.3.5.6.1. Tests complémentaires
IV.4.5. Humidité
IV.5. Fonctions de la zone humide
IV.6. Faune et flore
IV.7.Menaces agissant sur le marais de Boussedra
IV.8. Différents types de pollution dans la wilaya d’Annaba
Chapitre II : Matériel et méthodes
I. Caractérisation du biotope
I.1. L’analyse bactériologique
I.1.1.Echantillonnage
I.1.2. Matériel de prélèvement
I.1.2.1. Le mode de prélèvement
I.1.2.2. Choix des points de prélèvement
I.1.3. Méthodes d’analyse
I.1.3.1. Recherche et dénombrement des germes revivifiables
I.1.3.2. Recherche et dénombrement des coliformes totaux, fécaux avec identification de Escherichia coli en milieu liquide
I.1.3.3. Recherche et dénombrement des Streptocoques fécaux
I.1.3.4. Recherche et dénombrement des spores de bactéries anaérobies sulfitoréducteurs (ASR)
I.1.3.5. Recherche des germes pathogènes
I.1.3.5.1. Recherche des staphylocoques
I.1.3.5.2. Recherche de Pseudomonas aeruginosa
I.1.3.5.3. Recherche de Salmonella
I.1.3.5.4. Recherche de Shigella
I.1.3.5.5. Recherche de Vibrio cholérique
I.1.3.5.6.2 Caractères enzymatique
I.1.3.5.6.3. Caractères biochimiques
II. Avifaune aquatique
II.1. Phénologie de l’avifaune aquatique
II.1.1.Techniques de dénombrement des oiseaux d’eau
II.1.2. Méthodes utilisées
II.2. Occupation spatio-temporelle
II.2.1. Choix des points d’observation
II.2.2. Richesse spécifique
II.2.3. Indice de diversité de Shannon et Weaver
II.3. Matériel
II.4. Biologie de la reproduction
Chapitre III : Résultats et discussions
Partie 1 : Caractérisation du biotope
I. Caractérisation bactériologique
I.1.Recherche et dénombrement des coliformes totaux et fécaux et streptocoques fécaux
I.2. Recherche et dénombrement des spores des bactéries anaérobies sulfito-réductrices (ASR)
I.3. Recherche des germes pathogènes
I.3.1. Résultats du profil biochimique des Staphylocoques
I.4. Caractères morphologiques et coloration de Gram
I.5. Résultats et identification biochimique
Partie 2: Ecologie de l’avifaune aquatique
I.Phénologie
I.1. Phénologie
I.1.1. Famille des Podicipedidés
I.1.1.1. Le Grèbe à cou noir Podiceps nigricollis
I.1.1.2. Le Grèbe huppé Podiceps cristatus
I.1.1.3. Le Grèbe castagneux Tachybaptus ruficollis
I.1.2. Famille des Phalacrocoracidés
I.1.2.1 Le Grand Cormoran Phalacrocorax carbo
I.1.3 Famille des Ardéidés
I.1.3.1. Le Héron crabier Ardeola ralloides
I.1.3.2. Le Héron bihoreau Nycticorax nycticorax
I.1.3.3. Le Héron Garde-bœuf Ardea ibis
I.1.3.4. La Grande Aigrette Egretta alba
I.1.3.5. L’Aigrette garzette Egretta garzetta
I.1.3.6. Le Héron cendré Ardea cinerea
I.1.3.7. Le Blongios nain Isobrychus minutus
I.1.4. Famille des Ckonilidés
I.1.4. La Cigogne blanche Ciconia ciconia
I.1.5. Famille des Threskiornithidés
I.1.5.1. L’Ibis falcinelle Plegadis falcinellus
I.1.5.2. La Spatule blanche Platalea leucorodia
I.1.6. Famille des Phoenicoptéridés
I.1.6.1. Le Flamant rose Phoenicopterus roseus
I.1.7. Famille des Anatidés
I.1.7.1. Le Canard colvert Anas platyrhynchos
I.1.7.2. Le Canard Chipeau Anas strepera
I.1.7.3. Le Canard siffleur Anas Penelope
I.1.7.4. Le Canard pilet Anas acuta
I.1.7.5. Le Canard Souchet Anas clypeata
I.1.7.6. La Sarcelle d’hiver Anas crecca
I.1.7.7. La Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris
I.1.7.8. La Sarcelle d’été Anas querquedula
I.1.7.9. Le Fuligule Milouin Aythya ferina
I.1.7.10. Le Fuligule nyroca Aythya nyroca
I.1.7.11. L’Erismature à tête blanche Oxyura leucocephala
I.1.8. Famille des Falconidés
I.1.8.1.Le Busard Harpaye Circus aeruginosus
I.1.9. Famille des Rallidés
I.1.9.1. La Poule d’eau Rallus aquaticus
I.1.9.2. La Talève sultane Porphyrio porphyrio
I.1.9.3. La Foulque macroule Fulica atra
I.1.10. Famille des Récurvirostridés
I.1.10.1. L’Echasse blanche Himantopus himantopus
I.1.10.2. L’Avocette élégante Recurvirostra avosetta
I.1.11. Famille des Glaréolidés
I.1.11.1. Le Glaréole à collier Glareola pratincola
I.1.12. Famille des Charadriidés
I.1.12.1. Le Grand Gravelot Charadrius hiaticula
I.1.12.2. Le Petit Gravelot Charadrius dubius
I.1.12.3. Le Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus
I.1.12.4. Le Vanneau huppé Vanellus vanellus
I.1.13. Famille des Scolopacidés
I.1.13.1. .Le Bécasseau cocorli Calidris ferruginea
I.1.13.2. Le Bécasseau variable Calidris alpina
I.1.13.3. Le Bécasseau minute Calidris minuta
I.1.13.4. La Bécassine des marais Gallinago gallinago
I.1.13.5. La Barge à queue noire Limosa limosa
I.1.13.6. Le Chevalier combattant varié Philomachus pugnax
I.1.13.7. Le Chevalier arlequin Tringa erythropus
I.1.13.8. Le Chevalier guignette Actitis hypoleucos
I.1.13.9. Le Chevalier gambette Tringa totanus
I.1.13.10. Le Chevalier cul blanc Tringa ochropus
I.1.13.11. Le Chevalier stagnatile Tringa stagnatilis
I.1.13.12. Le Chevalier aboyeur Tringa nebularia
I.1.13.13. Le Chevalier sylvain Tringa glareola
I.1.14. Famille des Laridés
I.1.14.1. Le Goéland leucophée Larus michahellis
I.1.15. Famille des Sternidés
I.1.15.1. La Sterne naine Sternula albifrons
I.2. Evolution des indices écologiques
I.2.1. Abondance
I.2.2. Richesse spécifique
I.2.3.Indices de diversité et d’équitabilité
I.3. Variation temporelle et groupements phénologique
II. Biologie et écologie de la reproduction
II.1. Famille des Podicipedidés
II. 1.1. Le Grèbe castagneux Tachybaptus ruficollis
II.2. Famille des Ardéidés
II. 2.1. Le Héron crabier (Crabier chevelu) Ardeola ralloïdes
II. 2.2. Le Héron garde bœuf Ardea ibis
II. 2.3. Le Héron bihoreau Nycticorax nycticorax
II. 2.4. L’Aigrette garzette Egretta garzetta
II. 2.5. Le Blongios nain Ixobrychus minutus
II.3. Famille des Threskiornithidés
II. 3.1. L’Ibis falcinelle Plegadis falcinellus
II. 4. Famille des Anatidés
II. 4.1. Le Canard colvert Anas platyrhynchos
II. 4.2. La Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris
II.4.3. Le Fuligule nyroca Aythya nyroca
II.4.4. L’Erismature à tête blanche Oxyura leucocephala
II.5. Famille des Rallidés
II.5.1. La Poule d’eau Gallinula chloropus
II.5.2. La Talève sultane Porphyrio porphyrio
II.5.3. La Foulque macroule Fulica atra
II.6. Famille des Recurvirostridés
II.6.1. L’Echasse blanche Himantopus himantopus
II. 7. Famille des Charadriidés
II.7.1. Le Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus
Conclusion
Références biobibliographique

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