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Propagation de V. destructor ร Madagascar (Rasolofoarivao, Clรฉmencet, Raveloson et al., 2013)
Une รฉtude rรฉalisรฉe entre les mois dโAoรปt 2011 et Fรฉvrier 2012 sur 30 districts a permis de prospecter un total de 119 sites et 695 colonies. Cette รฉtude a รฉtรฉ ultรฉrieurement complรฉtรฉe en 2013.
Chaque colonie domestique ou sauvage prospectรฉe a tรฉ soigneusement examinรฉe afin de dรฉtecter la prรฉsence deVarroa ou de symptรดmes dโattaque du Varroa (dรฉformation du corps ou des ailes des abeilles, abeilles malades (paralysie), abeilles noires. La technique utilisรฉe a รฉtรฉ le saupoudrage des abeilles avec dusucre en poudre suivi dโune agitation pour faire tomber les varroas (Aliano et al., 2006) afin de vรฉrifier et confirmer la prรฉsence de varroa dans une colonie. La rรฉpartition de V. destructor ร Madagascar depuis son introduction en Fรฉvrier 2010 (notification OIE, Fรฉvrier 2010) jusquโen Fรฉvrier 012 et en 2013 est donnรฉe dans les cartographies (Figs 1 et 2). En 2012, cinq nouveaux districts sont infestรฉs par le varroa, tous sont relativement proches des premiers sites infestรฉs. Aucune colonie sauvage prospectรฉe nโa รฉtรฉ infestรฉe. Par contre tous les ruchers inspectรฉont รฉtรฉ infestรฉs, ร lโexception de deux ruchers sur les cinq observรฉs dans le district D8. En 2013, les rรฉgions dโAntsirabe et dโAmoronโi Mania ont aussi รฉtรฉ infestรฉes.
La propagation de V. destructor ร Madagascar est relativement lente mais progressi ve avec une vitesse de dรฉplacement de 80 km en deux ans et 300 Km en trois ans. En Afrique, comme au Kenya et Tanzanie, V. destructor est prรฉsent dans des sites distants de plus de 650 km de son aire dโorigine (Fazier et al., 2010). Cette propagation rapide est due probablement ร lโinfestation des colonies sauvages.
A Madagascar, le transport de colonies dโune rรฉgion ร une autre est peu frรฉquent ; les apiculteurs approvisionnent leurs ruches soit par essaimage artificiel soit par achat ou capture dโessaims sauvages issus des terroirs. Depuis 2010, le transport de colonies, de reines, de paquets dโabeilles ou de matรฉriels apicoles entre les districts a รฉtรฉ strictement interdit. Ce qui a limitรฉ la propagation du varroa. Cependant lโรฉlargissement de lโaire de propagation du Varroa vers la rรฉgion dโAmoronโi Mania est certainement dรป ร un essaimage naturel avec un dรฉplacement des essaims du centre de lโรฎle vers lโEst. Lโinfestation des colonies sauvages est ainsi ร craindre.
Impacts du varroa sur les colonies: les faits observรฉs ร Madagascar (Rasolofoarivao et al., 2013)
Pour รฉvaluer les impacts du Varroa sur les colonies, des observations et des enquรชtes sur terrain ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes dans la rรฉgion dโAnalamanga sur cinq sites (quatre infestรฉs et un indemne) (Tableau 1). Les observations consistaient ร inspecter les symptรดmes de prรฉsence du Varroa dans les ruches pendant les descentes sur le terrain. Une fiche dโenquรชtes a รฉtรฉ รฉtablie lors de chaque descente (cf annexe 1). Les enquรชtesont รฉtรฉ menรฉes au niveau des apiculteurs et associations dโapiculteurs. Un an plus tard, le nombre de ruches ayant survรฉcu dans chaque site a รฉtรฉ notรฉ. Les rรฉsultats sont prรฉsentรฉs dansletableau suivant (Tableau 1).
Les quatre sites S1, S2, S4 et S5 ont รฉtรฉ infestรฉspar le varroa en 2011, soit 55 colonies infestรฉes. Le site S3 รฉtait encore indemne de varro. En 2012, seules 20 colonies parmi les 55 infestรฉes ont survรฉcu. Le site S3 a รฉtรฉ infestรฉ 2012en et seules huit colonies sur les 18 recensรฉes ont survรฉcu. Outres certaines dรฉformations morphologiques observรฉes dans les colonies D1, D2 et D4, la perte des colonies infestรฉes รฉtait donc importante. Pour certains apiculteurs (S4), elle atteint 100%. En moyenne, elle a รฉtรฉ estimรฉe ร 60%sur les Hauts plateaux (Tableau 1). Toutefois, nous avons remarquรฉ que certains apiculteurs ont tentรฉ de sauver leurs colonies en ayant recours ร des thรฉrapies traditionnelles comme lโutilisation de plantes acaricides telle lโhuile de thym (D1 et D2). Mais dans tous les cas, cette tolรฉrance au varroa peut aussi รชtre liรฉe ร la biologie et au comportement de lโabeille malgache. Apis m. scutellata et A. m. capensis , deux sous espรจces africaines semblent tolรฉrer Varroa destructor aprรจs le passage dโune pรฉriode initiale dโinfestation dramatique. Une faible fertilitรฉ de V. destructor due ร une incompatibilitรฉ du cycle de dรฉveloppement de lโacarien et de son hรดte (la durรฉe de dรฉveloppement des ouvriรจres est plus courte et elles produisent peu de mรขles) a insi que le comportement de nettoyage (hygienic behaviour) et dโรฉpouillage (grooming behaviour) sont des mรฉcanismes de tolรฉrance aux parasites chez les abeilles africaines (Calderone et al., 2010). Ainsi, en perspectives de lutte contre varroa, lโรฉtude de la gรฉnรฉtique de lโabeille malgache et du Varroa est nรฉcessaire afin de distinguer des souches tolรฉrantes auVarroa.
Valorisation de la biodiversitรฉ pour la luttecontre Varroa destructor
Plusieurs mรฉthodes de lutte ont รฉtรฉ รฉtablies contrevarroa et plusieurs produits de synthรจse (Amitraze: APIVAR, Tau-Fluvalinate: APISTAN, acide oxalique, acide formique) et biologiques (Thymol: Apiguard ) pour le traitement des ruches infestรฉes sont dรฉjร disponibles. Mais V. destructor reste un des problรจmes majeurs de lโapiculture mondiale (Anderson et Trueman, 2000). A Madagascar, des produits phytosanitaires sont actuellement autorisรฉs et disponibles. Mais du fait leur coรปt รฉlevรฉ et de lโabsence dโinformation sur les consรฉquences รฉventuelles de ces produits sur la qualitรฉ du miel, les apiculteurs ne les utilisent quโen dernier recours.
Tenant compte du contexte actuel ร Madagascar et af in de mieux adapter les mรฉthodes de lutte ร mettre en place, il nous a semblรฉ nรฉcessaire dโรฉtudier la diversitรฉ gรฉnรฉtique du Varroa et celle dโ Apis mellifera unicolor prรฉsents ร Madagascar. En Afrique,
A. m. scutellata et A. m. capensis qui sont toutes deux des sous-espรจces africaines, semblent tolรฉrerV. destructor aprรจs le passage dโune pรฉriode initiale dโinfestation dramatique. En effet, une faible fertilitรฉ de V. destructor ainsi que le comportement de nettoyage (hygienic behaviour) et dโรฉpouillage (grooming behaviour) sont des mรฉcanismes de tolรฉrance aux parasites chez ces abeilles africaines (Calderone et al., 2010).
Diversitรฉ gรฉnรฉtique du Varroa (Rasolofoarivao, Raveloson et al., 2013)
Les collectes de Varroa nรฉcessaires ร cette รฉtude ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes dansuithsites infestรฉs issus de cinq districts. Les varroas phorรฉtiques ont รฉtรฉ collectรฉs ร partir des ouvriรจres parasitรฉes ; elles ont รฉtรฉ prรฉlevรฉes et conservรฉesdans lโรฉthanol 96% et stockรฉes au congรฉlateur jusquโร lโanalyse gรฉnรฉtique. LโADN a รฉt extrait de chaque individu selon la mรฉthode mise au point par Delatte et al., 2010. Les extraits dโADN ont รฉtรฉ conservรฉs ร โ 20ยฐC. Lโidentification des lignรฉes de V. destructor a รฉtรฉ rรฉalisรฉe par sรฉquenรงage partiel du gรจne Cytochrome oxydase I. Les amorces utilisรฉes pour lโamplification des extraits dโADN รฉtaient :
COXF (5โGGRGGWGAYATTYAWTATCAAC) et COXR (5โGGWGACCTGTWAATAGCAAATAC) dรฉveloppรฉes par Anderson et Fuchs, 1998. Les produits de rรฉaction PCR ont รฉtรฉ migrรฉsarpรฉlectrophorรจse sur gel dโAgarose 2%, utilisant un marqueur molรฉculaire de 1kb pour identifier les bandes. Les fragments amplifiรฉs ont รฉtรฉ envoyรฉs ร MACROGEN pour sรฉquenรงage. Les sรฉquences ont รฉtรฉ assemblรฉes en utilisant MEGA package V4 (Kumar et al., 2008) et lโalignement des sรฉquences a รฉtรฉ rรฉalis avec Clustal W v1.8 (Thompson et al., 1994). La reconstruction gรฉnรฉtique a รฉtรฉ basรฉeur les mรฉthodes neighbor-joining implรฉmentรฉes dans MEGA package V4. Les sรฉquences des diffรฉrents haplotypes mitochondriaux de V. destructor ont รฉtรฉ insรฉrรฉes dans la phylogรฉnie issue de Genbank, la plupart des sรฉquences provenant de Navajas et al., 2010.
Diversitรฉ gรฉnรฉtique deApis mellifera unicolor (Hymรฉnoptรจres Apidae) (Rasolofoarivao, Raveloson et al., 2014)
Les abeilles sont des pollinisateurs connus des plantes cultivรฉes et sauvages et qui ont รฉtรฉ exploitรฉs depuis lโAntiquitรฉ pour la productionde miel et de cire.
La souche prรฉsente ร Madagascar, Apis mellifera unicolor Latreille, 1804 (Hymรฉnoptรจres-Apoidea) y est endรฉmique. Elle est active et peu agressive, ce qui facilite son รฉlevage. La production moyenne peut atteindre jusquโร 10kg de m iel par ruche par rรฉcolte mรชme avec un encadrement minimum et des moyens de production qui restent artisanaux pour la plupart des apiculteurs (Razafindrazaka, 2011). La filiรจre apicole constitue une source de devises non nรฉgligeable et contribue ร la sรฉcuritรฉ alimentairedes malgaches. Mais depuis lโintroduction accidentelle en 2010 du varroa, acarien ectoparasite des abeilles, les apiculteurs font face ร un problรจme crucial de maintien de colonies et de perte de production et dโactivitรฉs. Ces diverses raisons ont motivรฉ lโinitiation dโรฉtudes approfondies sur la gรฉnรฉtique des abeilles malgaches et du varroa afin dโavoir une meilleure comprรฉhension des relations existantes entre hรดtes/parasites et dโadapter ainsi les moyens de co ntrรดle de ce bioagresseur.
Apis mellifera unicolor est prรฉsente dans toutes les rรฉgions de lโรฎle (Ruttner 1975; Ralalaharisoa-Ramamonjisoa 1992, Razafindrazaka, 2011). Cโest une race gรฉographique distincte des autres variรฉtรฉs qui existent dans le monde. Elle possรจde des caractรจres spรฉcifiques telle la coloration foncรฉe uniforme etune faible pilositรฉ sur tout le corps (Ruttner, 1975). Les ouvriรจres sont parmi les plus petites (10 mm) du genre (Ruttner 1988). Elle est aussi prรฉsente dans les รฎles Mascareignes (รฎle de la Rรฉunion et รฎle Maurice) oรน elle a รฉtรฉ introduite en 1982 (Tribe, 1987 et Crane, 1989). Cโest la seule souche connue ร Madagascar bien que lโexistence rare dโune race hybride ait รฉtรฉ signalรฉe (Ralalarisoa Ramamonjisoa, 1996). Deux รฉcotypes ont รฉtรฉ dรฉfinis : un รฉcotypeโaltitude caractรฉristique des hauts-plateaux et un รฉcotype des zones cรดtiรจres (Ralalarisoa Ramamonjisoa, 1992). Les abeilles de la rรฉgion des hauts plateaux ont un comportement de butinage plus sรฉlectif par rapport ร celui des rรฉgions cรดtiรจres. Elles sont douces, trรจs travailleuses, peu agressives et forment de gros essaims sรฉdentaires ร lโinverse de celles des zones cรดtiรจres ร comportement plus agressif, moins actives, qui forment des petites colonies trรจs migratrices et qui accumulent peu de rรฉserves(Ralalaharisoa Ramamonjisoa, 1992).
Les รฉtudes que nous avons rรฉalisรฉes sur lโabeille malgache concernent la diversitรฉ gรฉnรฉtique. Six lignรฉes รฉvolutives distinctes ontรฉรฉtdรฉcrites pourApis mellifera basรฉes sur des caractรจres phรฉnotypiques et molรฉculaires (Garnery t eal., 2001 ; Alburaki et al., 2013). En Afrique, 10 sous-espรจces sont rรฉparties dans toutesles lignรฉes ร lโexception de M (Engel, 1999) : lignรฉe Y pour Ethiopie et comprend A. m. jemenitica (Ruttner, 1975) ; O (lignรฉe orientale) typique de A. m. littorea en Egypte, Lybie et Tunisie ; A (lignรฉe Africaine) endรฉmique de lโAfrique tropicale et inclut six sous espรจces (A. m. scutellata, A. m. capensis, A. m. lamarckii, A. m. littorea, A. m. adansonii et A. m. unicolor).
Collecte dโรฉchantillons
Les รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes entre Aoรปt 2011 et Mars 2013 sur 76 sites issus de 18 rรฉgions administratives (Tableau 2, Fig 4). Une ouvriรจre par colonie a รฉtรฉ collectรฉe, donnant un total de 884 รฉchantillons. Les รฉchantillons ontรฉtรฉ conservรฉs dans lโรฉthanol absolu et maintenus ร โ20ยฐC jusquโร lโanalyse molรฉculaire. Le s collectes ont รฉtรฉ effectuรฉes principalement dans des ruches sauf pour 33 colonies sauvages issues de 3 rรฉgions D.I.A.N.A. (Djamanjar (S8) n=6, Antsoha, Ambilobe (S7) n=9); Analanjirofo (Rantolava (S24) n= 3); et Boeny (Tsararano (S21) n= 15).
Pour chaque abeille, les trois paires de pattes (pattes prothoraciques, mรฉsothoraciques et mรฉtathoraciques) sont prรฉlevรฉes et lโADN total aรฉtรฉ extrait (Delatte, Virgilio et al. 2010). LโADN ainsi extrait a รฉtรฉ stockรฉ au congรฉlateur (0ยฐC)-2 dans le tampon dโรฉlution avant analyse par PCR. Toutes les abeilles ont รฉtรฉ utilisรฉes aussi bien pour les analyses microsatellites que mitochondriales.
LES VERS BLANCS ET LES LEPIDOPTERES FOREURS DE TIGE, INSECTES NUISIBLES DU RIZ PLUVIAL
A Madagascar, la production rizicole tient une place importante sur le plan รฉconomique et social. Le riz est la base de lโalimentation des malgaches, bien quโune part non nรฉgligeable de la population soit contrainte dโutiliser dโautres ressources pour couvrir ses besoins quotidiens. Deux groupes de ravageurs ont causรฉ ces derniรจres annรฉes des dรฉgรขts non nรฉgligeables aux cultures et une perte consรฉquentedu point de vue รฉconomie ร savoir les vers blancs de la superfamille des Scarabaeoรฏdea et les foreurs de tige des Lรฉpidoptรจres de la superfamille des Noctuoidea.
Les Vers blancs
Systรฉmatique et biologie
Systรฉmatique
Les Colรฉoptรจres Scarabaeoidea comprennent plusieurs familles dโimportance รฉconomique, car leurs larves appelรฉes vers blancs onts trรจs nuisibles aux cultures. Ce sont principalement les familles des Dynastidae, Melolonthidae et les Cetoniidae. Morphologiquement, les vers blancs sont dโapparence identique, ce qui rend difficile leur distinction. Ils sont tous de couleur blanche et de forme arquรฉe en C et leur corps est mou avec la tรชte fortement chitinisรฉe.
Pour la diffรฉrenciation des larves de ces diffรฉrentes familles, une observation de leur mode de dรฉplacement et un examen de la face ventrale de leur extrรฉmitรฉ abdominale formant le raster est nรฉcessaire (Randriamanantsoa, 2010). Le raster peut porter un groupe dโรฉpines formant les palidia et de poils qui constituent le teges. Chez les MELOLONTHIDAE, le raster prรฉsente une fente anale en Y, les Palidia sont en gรฉnรฉral prรฉsents rarement absents; le dรฉplacement des larves est un peu courbรฉ. Chez lesDYNASTIDAE, le raster prรฉsente une fente anale transverse, droite ou un peu arquรฉe, les Palidia sont absents et le dรฉplacement des larves est droit. Chez les CETONIIDAE, le raster prรฉsente une fente anale transverse, droite ou un peu arquรฉe, les Palidia sont en gรฉnรฉral prรฉsents, rarement absents et lesarvesl se dรฉplacent sur le dos.
Cycle de dรฉveloppement
Le cycle de dรฉveloppement des vers blancs peut รชtrecourt ou long pouvant durer jusquโร plusieurs annรฉes tel le cas de Melolontha melolontha (Fig 8) mais la larve passe toujours par trois stades. Pour Heteronychus arator, le cycle complet de lโลuf ร lโadulte dure dโenvir on 154 jours. Le dรฉveloppement embryonnaire est dโenviron 15 jours ; le stade larvaire est de 130 jours environ et le stade nymphal de 17 jours.
Les adultes รฉmergent ร lโarrivรฉe des premiรจres pluies, gรฉnรฉralement au dรฉbut du mois dโOctobre et disparaissent vers fin Fรฉvrier/dรฉbut Mars. Les ลufs sont pondus ร partir de Janvier jusquโร mi-Juin. Le premier stade larvaire apparaรฎt vers fin Janvier et sโรฉtale jusquโen fin Mars. Le deuxiรจme stade dรฉbute en vers mi-Mars jusquโen fin Juin. Le 3รจ stade est le plus long, il apparaรฎt de mi-juin ร dรฉbut septembre. Les nymphes se rencontrent de dรฉbut Aoรปt ร fin Septembre (Randriamanantsoa et al., 2010). Ce sont les femelles qui choisissent le lieu de ponte lors de leur vol reproducteur. Les conditions favorables ร la ponte sont des sols avec un couvert vรฉgรฉtal dense et bas (couverture rase de moins de 8cm), des profils plutรดt lรฉgers et humides (sols limoneux), et la proximitรฉ d’arbres pour( l’alimentation de l’adulte).
Dรฉgรขts des vers blancs
Les vers blancs sโattaquent ร diverses cultures mai s surtout les cultures sur tanety (collines) : riz, mais, sorgho, canne ร sucre, arbres en pรฉpiniรจre, etcโฆ.Cependant, tous les vers blancs ne sont pas nuisibles. Heteronychus arator, H. bituberculatus et H. plebeius sont des rhizophages facultatifs. En sols pauvres, ils sont rhizophages. En sols riches en matiรจres organiques, si le ratio C/N est รฉlevรฉ, ils deviennent saprophages (Ratnadass et al., 2013).
Les Dynastidae et les Melolonthidae sont les plus redoutables aux cultures pluviales ร Madagascar. Chez les Dynastidae, les espรจces les plus nuisibles appartiennent aux genres Heteronychus (comme H. arator rugifrons, H. plebeius, H. bituberculatus) et Heteroconus, tandis que chez les Melolonthidae, elles appartiennent notamment au genre Hoplochelus (comme H. marginalis), Enaria spp, Encya spp (Randriamanantsoa, 2010).
Les dรฉgรขts des Melolonthidae sont essentiellement dus aux larves de 3รจme stade, qui sont particuliรจrement voraces. Elles attaquent les racines des plantes. Ces attaques peuvent se produire aussi bien au stade jeune quโau stade รขgรฉ de la culture. Toutes les racines de la plante peuvent ainsi รชtre dรฉtruites. Les plants attaquรฉs รฉpรฉrissent,d jaunissent (ce sont des symptรดmes qui permettent de reconnaรฎtre les attaqu es de ces vers blancs) et sโarrachent facilement ร la main. Hoplochelus marginalis sโattaque ร la canne ร sucre, au gรฉranium, ร lโanan as, au fraisier, au thym, au piment, au gazon, aux arbres en pรฉpiniรจres et aux fleurs, mais peut provoquer รฉgalement des dรฉgรขts importants sur haricot, arachide, choux, oignon, maรฏs, riz.
Les dรฉgรขts de Dynastidae sont surtout dus aux adultes qui dรฉtruisent les racines des plantes et les talles primaires au cours de la levรฉe. Ils dilacรจrent le collet entraรฎnant le dessรฉchement de la plante ainsi que sa mort (symptรดmes pour dรฉterminer les attaques de ces vers blancs). Lโimportance des attaques dรฉpend de la pรฉriode dโรฉmergence des adultes.
Les larves de Dynastidae sont essentiellement dรฉtritivores mais peuvent รชtre rhizophages en fonction du statut organique du sol. Heteronychus sp sโattaque de prรฉfรฉrence aux Graminรฉes (riz pluvial, maรฏs, sorgho, blรฉ, canne ร sucre) mais aussi lโarachide, la pomme de terre, le pois du cap, โฆ.
Valorisation de la biodiversitรฉ pour la lutte contre les vers blancs
Pour lutter contre les vers blancs, diffรฉrentes techniques chimiques peuvent รชtre utilisรฉes : enrobage des semences, traitement du sol, poudrage du sillon de plantation, รฉpandage au pied de chaque plant. Divers produits existent mais leur efficacitรฉ dรฉpend de diffรฉrents facteurs : types de sol, climat ; cultures en place (riz, maรฏs, manioc, ….), conditions de culture (labour, semis direct sur couverture vรฉgรฉtale morte ou vivante), stades des cultures (attaque ร la levรฉe ou au tallage, rรฉcolte), modalitรฉs de traitement (semences, semis, phases vรฉgรฉtatives, combinaison avec fongicides).
Le traitement du sol a un impact sur la composition de la faune du sol et peut influencer la dรฉcomposition et la minรฉralisation dela matiรจre organique. Le recours au traitement de semences constitue une alternative pour rรฉduire le coรปt du traitement et lโimpact des traitements sur lโenvironnement. Ceci a fait lโobjet de notre article :
Protection of upland rice at lake Alaotra Madagascar from black beetle damage Heteronychus plebeius (Colรฉoptรจres Dynastidae) by seed dressing (Ratnadass, Razafindrakoto, Andriamizehy, Ravaomanarivo et al., 2012)
Du fait des dรฉgรขts occasionnรฉs parH. plebeius en cultures pluviales, des รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes en vue de comparer lโefficacitรฉ de diffรฉrents produits disponibles sur le marchรฉ.
Matรฉriels et mรฉthodes
Pour Heteronychus plebeius, diffรฉrents produits ont รฉtรฉ testรฉs dans un champexpรฉrimental situรฉ ร Ambatofotsy (48ยฐ 27 โ 22,8โโ E 17ยฐ41โ1,1โโS , altitude 765m) Centre Rรฉgional de Recherche du Moyen Est Ambohitsilaozana :
– Gauchoยฎ 45WS (350g/kg Imidaclopride + 100g/kg Thira me) ;
– Ponchoยฎ 600 FS (600g/l Clothianidine) ;
– Cruiserยฎ 350 FS (350g/l Thiametoxam) ;
– Calthirยฎ (fongicide 800g/kg de Thirame) en mรฉlange avec Clothianidine
– Maximยฎ XL 035FS (25g/l fludioxonil + 10g/l mefenoxa m) en mรฉlange avec Thiametoxam
– Produit biologique : Umisanยฎ SS 3 (Eliciteur nature l) + Umisanยฎ TY 10 (extrait de Neem) + Humus liquideยฎ Elvisem (fertilisant).
Les essais ont รฉtรฉ conduits depuis 2005 โ 2006 et uivis pendant plusieurs annรฉes. Un troisiรจme essai a รฉtรฉ effectuรฉ en 2007-2008 aprรจsneu rotation de cultures avec le niรฉbรฉ en 2006-2007. La variรฉtรฉ de riz testรฉe est le B22 orinaireg du Brรฉsil, plantรฉe ร raison de 70kg/Ha.
Pour la saison 2005-2006, lโessai comprend les traitements suivants :
1) Tรฉmoin non traitรฉ
2) Thirame ร raison de 0,5 g ma/kg de semences
3) Imidaclopride + Thirame (1,75 et 0,5 g ma g/kg de semeces)
4) Clothianidine + Thirame (4,0 et 0,5 g ma /g /kg de semences)
5) Thiametoxam + fludioxonil + mefenoxam (1,4 0,1 0,04 g a.i. g/ kg de semences respectivement)
6) Eliciteur naturel 5g/kg de semences.
Pour chaque traitement, 50g de semences ont รฉtรฉ util sรฉes et mรฉlangรฉes avec chaque produit dans un sac.
Le T6 a รฉtรฉ remplacรฉ par Eliciteur + Extrait neem +humus liquide (5g/kg 5ml/kg et 1ml) Un deuxiรจme de dosage de lโimidaclopride a รฉtรฉ ajoutรฉ
Imidaclopride + Thirame (0,875 et 0,25g ma / kg semences qui correspond ร environ 2,5 g de produit commercial/kg et qui est la dose appliquรฉepar les agriculteurs ;
Extrait neem ร trois doses (5ml, 10ml, 15 ml/kg de semences) + รฉliciteur (5g/kg semences + Humus liquide (1ml)
Les cadavres de Heteronychus sont collectรฉs, comptรฉs par espรจce aprรจs รฉvaluation des dรฉgรขts 20 jours aprรจs semis (DAS Day After Sowing)
Une รฉchelle de notation des dรฉgรขts a รฉtรฉ รฉtablie :
1=0ร 20%
2=21ร 40%
3=41ร 60%
4=61ร 80%
5 = 81 ร 100% (une absence complรจte de talles est marquรฉe 5)
A la rรฉcolte, le rendement en grains (poids des paddy) a รฉtรฉ รฉvaluรฉ pour 96 talles correspondant ร une surface dโenviron 5,76 mยฒ par parcelle.
Les donnรฉes ont รฉtรฉ analysรฉes avec XLSTAT (Addinsoft, 2009) utilisant le test de Friedman pour la notation des dรฉgรขts et ANOVA pour les rendements en grains.
Les corrรฉlations entre les notations de dรฉgรขts et les rendements en grains sont calculรฉs utilisant le coefficient de corrรฉlation de Spearman.
Rรฉsultats
Les impacts des traitements de semences sur les dรฉgรขts des vers blancs et le rendement sont consignรฉs dans le tableau suivant (Tableau 7) .
Pour la premiรจre annรฉe dโรฉtude (2005-06), lโessai aservi ร dรฉterminer lโincidence des ravageurs et tester lโรฉchelle de notation des dรฉgรขts. Un total de 155 vers blancs morts ont รฉtรฉ enregistrรฉs rรฉpartis en H. plebeius 68 ยฑ1,7% ; H. arator rugifrons 28 ยฑ1,0 %, H. bituberculatus 4 ยฑ 0,5 % (moyenne ยฑET, n = 4). Ces rรฉsultats ont montrรฉ la dominance deH. plebeius contrairement ร ce quโon observe sur les Hauts Plat eaux oรน H. arator rugifrons est lโespรจce dominante.
En 2006-07, les semis effectuรฉs avec des semences raitรฉes ร la Clothianidine ont รฉtรฉ significativement moins attaquรฉs par les vers blancs par rapport aux semis non traitรฉs ou traitรฉs avec le thirame seul. Les semis effectuรฉs veca des semences traitรฉes ร lโimidaclopride, au thiametoxam et aux produits organiques (neem) nโont pas รฉtรฉ significativement plus endommagรฉs que ceux traitรฉs avec la clothianidine โuned part et le tรฉmoin et le thiram
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. Varroa destructor ACARIEN PARASITE DES ABEILLES MALGACHES Apis mellifera unicolor.ย
I.1. Morphologie et biologie de Varroa
I.1.1. Morphologie
I.1.2. Cycle de dรฉveloppement
I.2. Nuisibilitรฉ de V. destructor
I.3. Propagation de V. destructor ร Madagascar
I.2.1. Collecte dโรฉchantillon
I.2.2. Amplification microsatellite et gรฉnotypage
I.2.3. Marqueur mitochondrial, digestion enzymatique et sรฉquenรงage
I.2.4. Rรฉsultats
II. LES VERS BLANCS ET LES FOREURS DE TIGE INSECTES RAVAGEURS DU RIZ PLUVIAL
II.1. Les vers blancs
II.1.1. Systรฉmatique et biologie
II.1.1.1. Systรฉmatique
II.1.1.2. Cycle de dรฉveloppement
II.1.2. Dรฉgรขts des vers blancs
II.1.3. Valorisation de la biodiversitรฉ pour la lutte contre les vers blancs
II.2. Les Foreurs de tige
II.2.1. Systรฉmatique et biologie
II.2.1.1. Systรฉmatique
II.2.1.2. Biologie
II.2.2. Dรฉgรขts des foreurs de tige
II.2.3. Valorisation de la biodiversitรฉ pour la lutte contre les foreurs de tige
III. Aedes albopictus ET Culex quinquefasciatus, INSECTES VECTEURS DE MALADIES HUMAINES ET ANIMALESย
III.1. Systรฉmatique et biologie de Aedes albopictus et Culex quinquefasciatus
III.2. Nouvelle rรฉpartition de Aedes albopictus et Ae. aegypti ร Madagascar et รฉtude phylogรฉnรฉtique de Aedes albopictus
III.3. Valorisation de la biodiversitรฉ pour la lutte contre Culex quinquefasciatus et Aedes albopictus
CONCLUSION GENERALEย
Bibliographieย
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