La politique linguistique du système éducatif sénégalais
La politique linguistique connaît deux volets: le maintien du français, comme langue officielle langue de communication, et l’intégration des langues nationales dans le système éducatif. Ainsi au Sénégal, le système éducatif adopte une politique linguistique dont on maintient le français comme une langue véhiculaire, et on introduit les langues nationales. Au Sénégal, le français a été considéré depuis l’indépendance comme la langue officielle et la langue principale de l’enseignement: de nombreux arrêtés et décrets d’application ont permis de déterminer sa place et son rôle dans les institutions éducatives. Le décret 72-861 du 13/07/1972 stipule:« Le français restera au Sénégal une langue étrangère et son enseignement devra se faire à partir des interférences que cette langue a avec les langues nationales.» Et dans le décret 79-1161 du 20 décembre 1979, portant l’organisation de l’enseignement élémentaire. Également dans le précédent décret, les objectifs sont plutôt d’ordre méthodologique, puisqu’ils visent «la meilleure façon d’appréhender l’enseignement du français selon les techniques les plus éprouvées de la linguistique.»Le circulaire nº00691/MBN/SG/DEP du 19 janvier 1978 stipule: Le français restera au Sénégal une langue étrangère et seconde et son enseignement devra se faire à partir des interférences que cette langue a avec les langues nationales.»Le décret 79.1165 du 20 décembre 1979, portant, programmes et horaires, fixe comme modalité l’entrée par les contenus ,discipline et décline les horaires retenus pour chaque enseignement, ainsi que les emplois du temps. Une autre approche est expérimentée dés 1987, qui consacre l’avènement des classes et des écoles pilotes dont la vocation est de placer l’élève au centre des apprentissages. Il s‘agit dans cette optique de déterminer des objectifs à atteindre pour chaque leçon, en rapport avec items spécifiant les contenus disciplinaires. La langue française est considérée, au Sénégal comme une langue d’information, de formation de communication et d’enseignement des autres disciplines comme les mathématiques, l’histoire, la géographie et les sciences… Il est mis sous des aspects fondamentaux de privilégier, la parler, l’écrire, l’écouter, la lire. Le français a été choisi comme seule langue officielle dans de nombreux pays après l’indépendance: cela lui donne une place et un rôle privilégiés par rapport aux autres langues. Il subit un certain nombre d’influences au contact des langues africaines et les réalités socioculturelles des pays où il est employé. Langue officielle, le français est la langue de l’enseignement, de la presse écrite, des discours officiels ; il est la langue des examens professionnels, de la littérature écrite, du commerce, de la médecine et des ordonnances, de la pharmacie et des prospectus. De même, le français peut être la langue internationale permettant les échanges indispensables entre les différentes communautés nationales d’Afrique. Ainsi on soutient que le français est la langue véhiculaire, c’est à dire il est utilisable dans tous les domaines. Selon Pierre Dumont dans son ouvrage le français et les langues africaines au Sénégal «le français demeure la seule langue de communication internationale utilisée par les hommes politiques sénégalais à l’extérieur du Sénégal ». C’est pour cela que nous pouvons dire que la langue française marque une grande importance dans l’enseignement du Sénégal. Selon Jean Tabi-Manga dit dans son extrait: La problématique du français langue seconde dans un milieu multilingue, tiré de l’ouvrage Emile Derlin Zinsou : États généraux de la francophonie scientifique: «Sur le plan institutionnel, le français est langue seconde partout où bien que langue étrangère, il est fondamentalement langue officielle et utilisée de façon privilégiée dans l’administration, la justice, au parlement, dans l’éducation et les communications. Ainsi de cette approche institutionnelle que réfère à la situation des pays africains francophones où le français, dans la plupart des constitutions, est la langue officielle.» Selon les propos de Pierre Dumont, dans le statut, l’usage et rôle du français au Sénégal, tiré de l’ouvrage de Selim Abou et Katia Haddad, Francophonie différentielle «Au Sénégal, le français est la seule langue officielle, six autres langues sont reconnues comme des langues nationales: le Wolof, le Pular, le Sérère, le soninké, le Mandingue, le Diola. Dans la religion, on remarque que l’usage des langues nationales est plus développé. Alors dans ce domaine de culte le français est utilisé comme seconde langue dans les églises et l’arabe dans les mosquées. Dans l’éducation, on note que le français est aussi bien un moyen d’enseignement dans le primaire, le secondaire et le supérieur. Dans l’administration locale pour assurer le contact entre agents administratifs et administrés, l’usage du français est largement concurrencé par la langue de la zone géographique. Mais dans ce milieu rural, l’agent de santé, d’agriculture, d’élevage et l’instituteur du village utilisent la langue du milieu où il peut faire sa communication ou alors il peut recourir à la langue nationale la plus utilisée dans cette localité.
Les causes du faible niveau des élèves en français au Sénégal
Dans les difficultés pour parler français, on remarque qu’il ya le manque de qualité, de clarté, d’ordre et de rigueur par certains enseignants dans leur manière de dispenser leurs cours en classe. Cela reste le souci quotidien et permanent des maîtres de bonne volonté. Mettons l’ordre dans les observations et ébauchons une pédagogie plus efficace qui nous aide à poursuivre une bonne démarche sur la maitrise de la langue française ou pour un bon usage de la langue parlée. Parmi les causes du faible niveau des élèves, figurent quelques-unes:
-L’âge, qui conditionne théoriquement la présence aux différents degrés de la scolarité est à toutes fantaisies d’un état civil flou et mouvant.
-L’esprit de travail et la discipline sont en constante diminution dans des classes surchargées par une politique de scolarisation quantitative exagérée. Mais on peut dire de ce fait que les maîtres portent, eux aussi leur poids de responsabilité, car ils se prêtent trop volontiers aux jeux illégaux ci-dessus, ils présentent aussi de sérieuses lacunes professionnelles.
-Les négligences dans la préparation et la mise en forme des leçons et des devoirs peuvent être l’une des causes pour ne pas bien parler français.
-Notons également la carence des méthodes ou l’exercice d’analyse et le verbalisme qui occupent une place excessive au détriment des observations.
-On note également l’utilisation des vieux manuels et le manque d’adaptation de la soumission regrettable des manuels existants. À ce propos nous pensons que les causes majeures pour parler français peuvent être également provoquées d’une part par les maîtres paresseux qui ne prennent pas leurs responsabilités d’assurer sa classe par les bonnes méthodes de ses apprentissages. De cela certains entre eux deviennent des irresponsables dans sa classe parce qu’ils ne respectent pas les heures de travail et la logique des leçons proposées aux programmes. D’autre part, nous remarquons aussi que l’usage des anciens manuels proposés dans l’enseignement/apprentissage et le surcharge des élèves dans une petite salle, où le maître n’arrive pas à interroger tous les élèves s’y trouvant, constitue un obstacle. Dans les difficultés pour parler français, on peut retenir également la formation des maîtres.En ce qui concerne ce problème pour la formation des maîtres, nous nous referons sur les propos de Pierre Dumont qui dit dans son œuvre le français et les langues nationales au Sénégal. (Problèmes, politiques, linguistiques et pédagogiques) de la cinquantième publication de CLAD:«Ceci est très important, car les problèmes de formation restent préoccupants pour la méthode. Celle-ci a été conçue en fonction de l’insuffisante formation de la plupart des maîtres sénégalais dont certains n’étaient que des moniteurs au moment où la politique de scolarisation de masse fut décidée et appliquée. C’est la raison pour laquelle les fiches pédagogiques «pour parler français» sont si précises et si détaillées. Il n’était pas question de robotiser le maître, comme on l’a dit, mais de lui apporter tout le soutien dont il avait besoin. Mais si les classes de C.I, C.P n’ont pas un bon suivi, les classes C.E.1, C.E.2 pouvaient être menées par des maîtres insuffisamment formés, mais bien encadrés, il ne peut en être, même pour les classes de quatrième année, d’où la nécessité de parfaite et d’approfondir la formation.» En effet la méthode pour parler français s’appuie sur les principes méthodologiques de la pédagogie moderne, mais l’enseignement du français étant seul dispensé, il dispose des cadres, mais subit parallèlement les contraintes d’un enseignement de la langue maternelle. Enseignée selon les techniques propres à la première catégorie on voudrait qu’il puisse jouer le rôle de la seconde. C’est là une erreur fondamentale, cause profonde de toutes les difficultés rencontrées sur les plans méthodologiques et pédagogiques. Cette contradiction fondamentale est sans nul doute la cause première de la dégradation du français constatée au Sénégal par la plupart des observations. C’est dont, tout d’abord a un problème d’ordre purement linguistique que se heurte l’enseignement exclusif de la langue française au Sénégal, incapable de véhiculer, quels que soient les efforts entrepris les valeurs spécifiquement africaines. Ceci s’est traduit concrètement. Par exemple au niveau de l’élaboration pédagogique, par la nécessaire adaptation au français fondamental, à laquelle ont été contraints les auteurs de la méthode« pour parler français» .dans la situation actuelle l’enseignement du français se heurte également à un problème d’ordre sociolinguistique. Seule langue officielle reconnue, seule langue présente à l’école élémentaire à la fois objet d’étude et médium d’apprentissage, le français n’est pas une langue de communication.À ce propos, on soutient apporter une amélioration pour en sortir de ces difficultés pour parler français. Pour cela il est nécessaire qu’on introduise les langues maternelles des élèves dans les programmes scolaires dés la classe préparatoire. On peut également noter que le manque de livres dans les bibliothèques scolaires est aussi une cause de la difficulté pour parler français, car dans la plupart des écoles sénégalaises il ya une carence de livres dans les bibliothèques scolaires. On remarque également que les élèves ne lisent plus. Cela est dû arriver par le développement de la science comme l’internet. Mais avec le développement technologique, les élèves préfèrent aller vers l’internet pour leurs recherches plutôt d’aller à la bibliothèque pour lire les livres. De ces difficultés pour parler français, d’autres auteurs en retiennent les causes du faible niveau des élèves en français comme: B. Pascal Alassounouma souligne dans son ouvrage le français en classe d’initiation. Rapport sur l’expérimentation de la méthode du CLAD au CI «il ya l’effectif des classes qui augmente de plus en plus d’une année en une autre année, le manque de matériel de travail qui paralyse tout l’effort et l’insuffisance de l’assistance pédagogique qui est le principal obstacle de l’intervention des parents qui sont mal informés sur les exigences parce qu’ils ne comprennent toujours pas les normes du travail scolaire et ils sont parfois en contradiction avec les principes pédagogiques.» Jacques Blonde dans Grammaire en question parle des programmes scolaires inappropriés par le niveau et besoins des élèves, l’inutilisable de certains manuels en Afrique ou tout simplement absents, le découpage des horaires en unité pendant la journée. Cela ennuie souvent le maître qui veut donner plus de souplesse à son enseignement, et, le sur chargement des effectifs des élèves dans les classes qui devient de plus en plus nombreux.
Conclusion
Dans notre travail, nous essayons d’étudier les changements d’appellation des termes grammaticaux dans les manuels de français mis aux programmes élémentaires sénégalais: deuxième étape, troisième étape. Ainsi avant d’entrer dans le but de ce travail, nous rappelons que la langue française présente beaucoup de problèmes aux apprenants sénégalais surtout dans les écoles publiques. Pour remédier à ce problème, le système éducatif sénégalais met en place des planifications de réformes dans l’enseignement élémentaire pour aider l’élève à mieux exprimer et exploiter ses compétences. Dans les planifications de réformes proposées, des manuels de français de différentes collections ont été destinés aux apprenants. Le sujet a pour objectif de réfléchir sur une étude des termes grammaticaux dans l’enseignement de la grammaire descriptive, et aussi de faire une comparaison des variations terminologiques de la grammaire descriptive dans les manuels de français mis aux programmes élémentaires sénégalais: deuxième étape, troisième étape. La comparaison portant sur les variations terminologiques de la grammaire descriptive dans les manuels de français mis aux programmes élémentaires sénégalais vise les différentes catégories grammaticales: le nom, les déterminants ou adjectifs (démonstratifs, possessifs, indéfinis et numéraux), le genre et le nombre. Sur ce point, la formation des enseignants en didactique de la grammaire française apporte une importance dans l’étude grammaticale. L’intérêt de cette étude en terminologies grammaticales doit être porté sur la maitrise des notions, des règles et l’expression écrite et orale des élèves. L’objectif de ce travail sur les variations terminologiques de la grammaire descriptive est aussi d’assurer la maitrise de la langue et de la communication. C’est à ce rapport que son apprentissage dans les règles grammaticales vise non seulement les savoirs, mais dans les savoir-faire comme la grammaire au service de la production des textes écrits oraux dans leur dimension énonciative autant qu’orthographique et les savoirs-comprendre comme la grammaire au service de la lecture. Pour les changements d’appellation des termes grammaticaux, il nous faut des connaissances et des informations dans les différentes catégories grammaticales pour mieux les étudier et les comparer d’un manuel à un autre. Le changement d’appellation des termes grammaticaux dans les manuels de français et ses objectifs vis -à vis des enseignants et des apprenants posent-il des problèmes?
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Table des matières
Introduction
Première partie: Statut du français au Sénégal
Chapitre1: L’enseignement du français au Sénégal
Chapitre2: Les difficultés de la langue française au Sénégal
Deuxième partie: La place de la grammaire dans l’enseignement primaire
Chapitre1: Etude des termes grammaticaux: articles, adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, numéraux, et nom
Chapitre2: Étude comparative en catégories grammaticales entre les différents manuels de français utilisés dans les programmes élémentaires de la deuxième étape à la troisième étape du cycle élémentaire
Conclusion
Références bibliographiques
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