Les usages avoués de la photographie

Les usages avoués de la photographie

Qu’est-ce-que la photographie ?

C’est une question à laquelle il est devenu difficile de répondre de nos jours. La réponse n’est pas évidente. Quand nous regardons dans un dictionnaire la définition de ce mot, il n’y a aucune définition très générale, toutes font référence à un procédé technique qu’est « la fixation sur une surface sensible, grâce à la lumière, d’images, d’objets, de personnes et d’événements ». Même dans un dictionnaire de 2014 on retrouve cette définition. Or, est-il toujours possible de parler ainsi de la photographie aujourd’hui, à l’ère du numérique ? Il y a dix ans, la photographie pouvait tout à fait se définir en ces termes puisque la photographie analogique emplissait notre quotidien. Mais en 2014 ce n’est plus le cas. Le numérique a rempli notre vie. Qu’est-ce-qu’une photographie de nos jours ? Des octets ? Des bits ? Il a été convenu de définir la photographie numérique comme « un procédé d’enregistrement qui produit l’image d’un sujet, au moyen de la lumière associée à un système optique et d’un capteur CDD (ce qui remplace le film des anciens appareils analogiques) permettant de la numériser. L’image captée par l’objectif est codée en une suite logique de 0 et 1, ce qui correspond au système de numérotation binaire 5». La différence se fait donc au niveau de l’action. La photographie numérique ne fixe plus, elle enregistre seulement. Nous pouvons nous accorder pourtant sur un point : la photographie est une écriture par la lumière comme son étymologie grecque le suggère (phos : lumière et graphein : écrire). Mais, la photographie a ceci d’unique : elle mêle le réalisme (une image non fictive) au souvenir qu’elle véhicule. Elle est un témoin précieux puisqu’elle documente au-delà de son sujet même.
La photographie, « un art mineur »
Il a souvent été dit que les peintres étaient ceux qui avaient inventé la photographie parce qu’ils lui ont transmis le cadrage ou encore la perspective albertienne (perspective centrale). Or, c’est véritablement aux chimistes que l’on doit la découverte et l’invention du procédé photographique. En effet, la photographie n’a été possible que lorsqu’une circonstance scientifique (la découverte de la sensibilité à la lumière des halogénures d’argent) a permis de capter et d’imprimer directement les rayons lumineux émis par un objet diversement éclairé sur une surface sensible. D’ailleurs, et pour corroborer ce propos, c’est le physicien François Arago qui présente, devant l’Académie des Sciences à Paris, le 19 août 1839, le procédé photographique mis au point par Nicéphore Niépce9. Dès cette annonce publique, la photographie n’a de cesse de se perfectionner et se propage très rapidement, au point qu’au XXIe siècle, tout le monde s’est déjà fait photographier et que la plupart des habitants d’un pays développé se retrouve en possession d’un appareil photographique dont le prix est parfois modique. Avec cette vulgarisation qui s’est produite très tôt, la photographie devient un art mineur, « moyen », selon l’expression de Pierre Bourdieu10. L’explosion de cette pratique permet à cette activité de ne plus être réservée à une élite mais d’appartenir à un groupe social dans lequel prendre des photographies et être pris en photographie sont deux actions essentielles pour être intégré dans celui-ci. Tout le monde peut y accéder.

Le temps des photographes professionnels

La pratique photographique à son tout début est le résultat d’une décision nécessairement réfléchie puisque le matériel est lourd et encombrant. L’utilisation des plaques de verre ne permet pas d’en emporter en grand nombre avec soi lors de déplacements. Par ailleurs, les prises de vues ne peuvent pas être multipliées. Il est certain que le photographe doit utiliser à bon escient ses supports uniques et fragiles. Il doit prendre le temps de trouver les bons modèles, la bonne luminosité pour ne pas gâcher cette plaque de verre si précieuse.C’est en 1816 que la photographie est inventée lorsque l’héliographie (procédé d’obtention de formes d’impression gravées en creux) voit le jour, puis c’est avec le daguerréotype (procédé qui consiste à fixer sur une feuille d’argent pur, plaquée sur du cuivre, l’image obtenue dans la chambre noire) que le procédé est perfectionné. Cette nouvelle pratique photographique a un succès très fort au sein de la bourgeoisie aisée. La précision de son rendu est très appréciée pour les portraits.
A la suite de la présentation du daguerréotype à l’Académie des Sciences de Paris, la photographie devient très rapidement et de façon durable l’apanage d’un artisanat de professionnels. En réalité, la photographie répond plus à un désir ou à un besoin d’images qu’à l’aspiration à une pratique. L’essor des procédés négatifs/positifs et l’emprise du procédé du collodion humide (procédé par lequel est formée une gélatine lors d’un mélange d’alcool, d’éther et de nitrate cellulose, produit chimique) sur verre dès les années 1850 favorisent ce désir : le commerce du portrait au format « carte de visite » et le développement de la stéréoscopie répondent à cette demande d’images. La photographie est un objet rare où les valeurs émotionnelle et économique sont très présentes d’où le fait que ne s’y aventurent que quelques groupes d’artistes ou de « grands amateurs »11 c’est-à-dire, aisés. La photographie est un loisir qui coûte très cher et qui est dangereux. Le photographe est une sorte de petit chimiste à lui tout seul. En effet, des connaissances en chimie sont nécessaires lors de l’étape du tirage des clichés : maîtriser avec rigueur un certain nombre d’étapes techniques est indispensable. Par ailleurs, les premiers à connaître des prédispositions dans ce domaine sont les pharmaciens. Le travail du photographe doit se dérouler dans un laboratoire, équipé d’une lumière inactinique (rouge), afin de développer les photographies sans que celles-ci ne soient attaquées par la lumière du jour. Photographier nécessite donc de disposer de nombreux moyens financiers pour acheter les produits nécessaires au développement des photographies mais aussi pour pouvoir se procurer un laboratoire ou utiliser une pièce entière chez soi et l’entretenir. Tout le monde, au XIXe siècle n’a pas accès à ce loisir. Ce sont souvent des professionnels qui peuvent en bénéficier avant tout. Le XIXe siècle est avant tout le temps des photographes professionnels. C’est un métier à part entière.

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Table des matières

Table des matières
INTRODUCTION
I – RÉFLEXIONS AUTOUR D’UN MÉDIA NEUF ET QUI QUESTIONNE PERPÉTUELLEMENT : LA PHOTOGRAPHIE. APERÇUS HISTORIQUES, USAGES SOCIAUX, PROFONDEUR ARTISTIQUE ET INTÉRÊT POUR LES ARCHIVISTES
1La photographie, « un art mineur »
1.1 Le temps des photographes professionnels
1.2 Le temps de la vulgarisation de la photographie : « Appuyez sur le bouton, nous ferons le reste », Kodak®
1.3 Le temps du numérique ou l’explosion de la pratique photographique
2Les usages avoués de la photographie
2.1 Laisser des traces historiques
2.2 Quelles autres traces en sciences humaines ?
2.3 La place du souvenir et le rôle de la mémoire dans les photographies
2.4 La photographie comme création
3Les usages plus suggérés de la photographie
3.1 Une sociabilité entre les individus ou comment s’intégrer dans un groupe social et familial par cette pratique
3.2 Capturer et dévoiler l’intimité d’une personne : un chemin souvent semé d’embûches
3.3 Rechercher l’immortalité ?
4Collecter des photographies
4.1 Quels acteurs ?
4.2 Quels obstacles à la collecte ?
4.2.1 Les collecteurs confrontés à des choix
4.2.2 Des cédants méfiants
4.3 Le don, une pratique spécifique
5Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
ETAT DES SOURCES
II – LES PAYS-DE-LA-LOIRE ET LA COLLECTE DES FONDS PHOTOGRAPHIQUES PRIVÉS EN ARCHIVES DÉPARTEMENTALES : QUELLE POLITIQUE ?
1Archives photographiques privées : aperçu général en Pays-de-la-Loire
.1.1 En Maine-et-Loire
1.2 En Mayenne
1.3 En Vendée
1.4 En Sarthe
1.5 En Loire-Atlantique
1.6 La réglementation de la série Fi en Archives départementales
2L’entrée des documents
2.1 Collecter de façon objective ou subjective ?
2.2 La collecte des fonds photographiques privés : pour l’histoire, les sciences humaines et leur intérêt esthétique
2.3 Collecter pour la mémoire du département
2.4 Faire entrer des fonds photographiques privés dans les Archives départementales des Pays-de-la-Loire
3.Le traitement et la conservation
3.1 Traiter des fonds photographiques privés
3.2 La conservation
4.La valorisation
4.1 La numérisation
4.2 Les exposition
5Conclusion
CONCLUSION D’ENSEMBLE DU MÉMOIRE
ANNEXES

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