Rappels anatomique et physiologique
L’œil est l’un des cinq organes de sens du corps humain, c’est l’organe de la vue. L’anatomie de l’œil se divise en deux parties, celle du globe et celle des annexes.
Le globe oculaire
Le globe oculaire est un organe sphéroïde, creux, situé à la partie antérieure de la cavité orbitaire. Il mesure 25mm de diamètre, avec une masse d’environ 7g et un volume de 6,5cm3 [12]. Le globe oculaire possède trois tuniques, trois milieux transparents et deux segments topographiques.
Les tuniques du globe oculaire
De l’extérieur vers l’intérieur, les tuniques du globe oculaire sont la tunique fibreuse, la tunique vasculaire et la tunique nerveuse. La tunique fibreuse: la tunique fibreuse est la tunique protectrice du globe. Elle comprend deux parties.
– La sclère : la sclère couvre les 5/6 postérieure du globe et fait suite à la cornée. Elle est opaque et son épaisseur varie de 0,3- 1mm. Par sa solidité et sa résistance, elle joue un rôle protecteur [12].
– La cornée : la cornée occupe le 1/6 antérieure du globe, et est enchâssée dans la sclérotique comme un hublot. Elle est transparente, et représente le 2/3 du pouvoir dioptrique de l’œil et livre passage aux rayons lumineux. Elle est aussi composée de cinq couches successives qui sont de dehors en dedans : l’épithélium pavimenteux, la membrane de Bowman, le stroma cornéen, la membrane de Desemet et l’endothélium vasculaire .
La tunique vasculaire ou uvée : la tunique vasculaire est la tunique nourricière de l’œil, est comprend d’avant en arrière l’iris, le corps ciliaire et la choroïde .
– L’iris : c’est un disque percé en son centre par la pupille, sa surface est rugueuse et montre des cryptes [14]. Il joue un rôle de diaphragme [13] assurant ainsi la régulation de l’éclairement de la rétine [13].
– Le corps ciliaire : Le corps ciliaire est la partie intermédiaire de la tunique vasculaire. Il est constitué par le muscle et l’épithélium ciliaire. Le muscle ciliaire joue un rôle essentiel dans l’accommodation et l’épithélium ciliaire est assure la sécrétion de l’humeur aqueuse [12].
– La choroïde : la choroïde se situe entre la sclère et la rétine. C’est une membrane nourricière grâce à ses nombreux vaisseaux et nerfs. Et par sa richesse en cellule pigmenté, elle joue un rôle d’écran à la lumière [12].
La tunique nerveuse: la tunique nerveuse est constituée parla rétine qui est la tunique la plus interne de l’œil. C’est une fine membrane rosée bien vascularisée. C’est un tissu neurosensoriel capable de transformer les rayons lumineux en un signal nerveux et de le transmettre au système nerveux central .
Les milieux transparents
D’avant en arrière, les milieux transparents de l’œil sont : l’humeur aqueuse, le cristallin et le corps vitré. L’humeur aqueuse : C’est un liquide transparent remplissant les chambres antérieure et postérieure du globe. Elle est sécrétée en permanence par le procès ciliaire. Elle est responsable du maintien de la pression intra oculaire [12]. Le cristallin : C’est une lentille biconvexe. Il est transparent, sans vascularisation ni innervation. Il entre en rapport avec l’iris et la pupille en avant et avec le vitré en arrière. Le cristallin joue un rôle dans l’accommodation en faisant varier ses rayons de courbures [15]. Le corps vitré : C’est une substance transparente, gélatineuse, limité par l’hyaloïde. Il occupe les 2/3 du volume du globe et remplisse la cavité derrière le cristallin et se moule sur les organes qui l’entoure .
Les segments topographiques du globe
La chambre antérieure est limitée par la surface postérieure de la cornée, le limbe, la surface antérieure de l’iris et du cristallin. Elle fait environ 3,5mm de profondeur et 12,5mm de diamètre avec un volume de 260 µl. La chambre postérieure est en arrière du cristallin. Elle plus difficile à examiner et comprend la sclérotique, la choroïde, la vitré et la rétine.
La conjonctive
Anatomie macroscopique de la conjonctive
La conjonctive fait partie des annexes du globe. C’est une muqueuse qui est richement vascularisée qui tapisse la face postérieure des paupières supérieures et inférieures (conjonctive palpébrale) ainsi que la face antérieure du globe (conjonctive bulbaire). Elle constitue un des éléments protecteurs du globe oculaire avec les paupières et l’appareil lacrymal. La partie bulbaire et palpébrale se réunit au niveau des culs de sac conjonctivaux. La conjonctive est ainsi divisée en trois parties qui sont : la conjonctive palpébrale, la conjonctive bulbaire et les culs de sac conjonctivaux ou fornix .
– La conjonctive palpébrale
La conjonctive palpébrale est mince, transparente, brillante et humide, de couleur rosée. Elle a une épaisseur d’environ 0,3mm et comprend trois parties : la conjonctive marginale, la conjonctive tarsale et la conjonctive orbitaire [18]. La conjonctive marginale : La conjonctive marginale débute en arrière de la ligne des orifices de la glande de Meibomius et se termine au niveau du sillon tarsal. Elle constitue la zone de transition entre l’épiderme qui est un épithélium pavimenteux kératinisé et l’épithélium conjonctival qui n’est pas kératinisé [17 ,18]. La conjonctive tarsale : La conjonctive tarsale est très vascularisée et adhère sans possibilité de clivage au tarse. [18]. La conjonctive orbitaire : La conjonctive orbitaire s’étend du tarse au cul de sac conjonctival, elle est plus épaisse et mobile sur les couches sous-jacentes. Elle entre en rapport avec le muscle de Muller (s’insère au bord supérieur du tarse) et le releveur de la paupière supérieure.
– Les culs de sac conjonctivaux ou fornix
Ils constituent la zone de transition entre la conjonctive palpébrale et la conjonctive bulbaire. On distingue quatre culs de sac [17] :
– Cul de sac supérieur : le plus profond et se situe au niveau de la marge orbitaire et à une distance de 8 à 10 mm du limbe.
– Cul de sac externe : se situe à 14mm du limbe.
– Cul de sac inférieur : en rapport avec le muscle droit inférieur et distant de 8mm du limbe
– Cul de sac interne : occupé par la caroncule et le repli semi-lunaire
– La conjonctive bulbaire
La conjonctive bulbaire est mince et transparente. Elle présente deux parties qui sont la partie sclérale et la partie limbique [17] La partie sclérale : La partie sclérale s’étend du cul de sac conjonctival jusqu’à 3mm de la cornée, elle est facilement mobilisable. C’est une partie qui est séparée du capsule de Tenon par le tissu conjonctif sous conjonctival. La partie limbique : La partie limbique réalise un anneau de 3mm de large qui entoure la cornée .
– Vascularisation et innervation de la conjonctive
La vascularisation artérielle de la conjonctive est assurée par les artères conjonctivales antérieures et postérieures. Les artères conjonctivales antérieures proviennent des artères ciliaires antérieures, et les artères conjonctivales postérieures proviennent des artères palpébrales supérieures et inférieures.
Les artères palpébrales forment deux arcades :
– L’une ciliaire se divise en deux rameaux : l’un descendant pour la conjonctive marginale et l’autre ascendant pour la conjonctive tarsale.
– L’autre sous tarsale se divisant aussi en deux rameaux : l’un descendant assurant la vascularisation du deux tiers supérieures de la conjonctive et l’autre ascendant destiné à la conjonctive bulbaire et aux fornix.
Les artères ciliaires antérieures assurent la vascularisation de la conjonctive bulbaire et du limbe. La vascularisation veineuse de la conjonctive est aussi assurée par deux réseaux veineux comme pour les artères : le réseau veineux conjonctival palpébral et le réseau veineux ciliaires. L’innervation sensitive est assurée par le nerf nasal, le nerf lacrymal, le nerf frontal, le nerf sous orbitaire et le nerf ciliaire. L’innervation sympathique est représentée par les fibres amyéliniques des parois vasculaires tandis que l’innervation parasympathique est représentée par les fibres amyéliniques issues du nerf facial .
Anatomie microscopique de la conjonctive
La muqueuse conjonctivale est une muqueuse formée par un épithélium pluristratifié non kératinisé contenant des cellules à mucus dont le nombre varie selon la localisation allant de deux à dix couches cellulaires. Ces couches de cellules reposent sur un tissu conjonctif lâche (stroma) .
– Epithélium conjonctival :
L’épithélium de la conjonctive palpébrale est cylindrique pseudostratifié, tandis que celui de la conjonctive bulbaire est un épithélium pavimenteux stratifié. On distingue des cellules non épithéliales et des cellules épithéliales au niveau de l’épithélium conjonctival.
Les cellules non épithéliales sont constituées par les mélanocytes, les lymphocytes, les cellules de Langerhans, cellules immunocompétentes impliquées dans les pathologies allergiques type retardées [20]. Les cellules épithéliales sont composées par : cellules basales, cellules intermédiaires, et les cellules superficielles [17].
●Les cellules basales : faite de cellules cubiques en une seule couche de cellule. Ce sont des cellules indifférenciées et elles possèdent un potentiel d’auto renouvellement.
●Les cellules intermédiaires : elles sont pavimenteuses et se rencontrent là ou l’épithélium est plus épaisse comme celui qui est au niveau du fornix.
●Les cellules superficielles : ce sont toutes les cellules dont le pole apical est au contact du film lacrymal. Elles sont classées en 5 types (type I à type 5) selon le type de sécrétion ou le type d’organite prépondérant dans la cellule .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. Rappels anatomique et physiologique
I.1.Le globe oculaire
I.1.1.Les tuniques du globe oculaire
I.1.2. Les milieux transparents
I.I.3. Les segments topographiques du globe
I.2. La conjonctive
I.2.1. Anatomie macroscopique de la conjonctive
I.2.2. Anatomie microscopique de la conjonctive
I.2.3. Physiologie de la conjonctive
II. La conjonctivite néonatale
II.1. Définition
II.3. Les conjonctivites chimique
II.4. Les conjonctivites bactériennes
II.5. Les conjonctivites virales néonatales
II.6. Diagnostics différentiels
II.7. Prophylaxie des conjonctivites néonatales
II.7.1. Historique
II.7.2. Recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé en 2005
II.7.3. Recommandation de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSPS) en 2008
II.7. 4. Prévention de la conjonctivite néonatale au Québec en 2017
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. Méthodes
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type
I.3. Période
I.4. Population d’étude
I.4.1. Critère d’inclusion
I.4.2. Critère d’exclusion
I.5. Echantillonnage
I.6. Taille de l’échantillon
I.7. Les variables étudiés
I.8. Technique de recueil des données
I.9. Mode d’analyse et traitement des données
I.10. Limite de l’étude
I.11.Considérations éthiques
II. Résultats
II.1. Genre et âge des nouveau-nés examinés
II.2. Incidence de la conjonctivite néonatale
II.3. Age des nouveau-nés atteints de conjonctivite néonatale
II.4. Genre des nouveau-nés atteints de conjonctivite néonatale
II.5. Les signes cliniques observés chez les nouveau-nés
II.6. Soins ou antibioprophylaxie oculaires à la naissance
II.7. La conjonctivite néonatale et les facteurs favorisants
II.8. Relation entre les facteurs favorisants et la conjonctivite néonatale
II.8.1. La conjonctivite néonatale et les sécrétions vaginales maternelles
II.8.2. La conjonctivite néonatale et le prurit vaginal maternel
II.8.3. La conjonctivite néonatale et les troubles mictionnelle maternelles
II.8.4. La conjonctivite néonatale et la fièvre maternelle
II.8.5. La conjonctivite néonatale et l’aspect du liquide amniotique
II.8.6. La conjonctivite néonatale et la rupture des poches des eaux
II.8.7. La conjonctivite néonatale et le mode d’accouchement
II.8.8. La conjonctivite néonatale et le nombre de CPN
II.8.9. La conjonctivite néonatale et la notion de soins oculaires à la naissance
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
I. Sur la réalisation de l’enquête et limites de l’étude
II. Sur les résultats
II.1. Incidence
II.2. Age
II.3. Genre
II.4. Clinique
II.5. Soins oculaires
II.6. Facteurs de risque de conjonctivite néonatale
II.7. Mode d’accouchement
II.8. Nombre de CPN
II.9. Germes responsables
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES