La fente sphรฉno-maxillaire (ou fissure orbitaire infรฉrieure)
ย ย ย Elle constitue les 2/3 postรฉrieurs de l’angle infรฉro-externe. Elle met en communication l’orbite avec la fosse ptรฉrygo-maxillaire. De forme elliptique, irrรฉguliรจre, cette fente est limitรฉe :
– en avant : par le bord postรฉro-supรฉrieur du maxillaire
– en arriรจre : par le bord infรฉrieur de la grande aile du sphรฉnoรฏde
– en dehors : par l’os malaire
– en dedans : par l’apophyse orbitaire du palatin
Elle est obstruรฉe par le pรฉrioste orbitaire que doit perforer, pour pรฉnรฉtrer dans l’orbite, le rameau orbitaire du nerf maxillaire supรฉrieur.
Le segment postรฉrieur
๏ถ La sclรฉrotique ou sclรจre : tunique pรฉriphรฉrique, inextensible, รฉpaisse et rรฉsistante (du grec ยซ scleros ยป, dur), vรฉritable membrane de protection de l’ลil. Elle reprรฉsente les 5/6 postรฉrieurs d’une sphรจre creuse, formant le ยซ blanc de l’ลil ยป en dehors, brune en dedans. Elle est en rapport avec les insertions des muscles moteurs du globe oculaire et est doublรฉe ร sa pรฉriphรฉrie par la capsule de Tenon Elle est perforรฉe par de nombreux orifices
– en arriรจre : le nerf optique, les artรจres et nerfs ciliaires courts postรฉrieurs, les orifices des 4 veines vorticineuses, les 2 artรจres ciliaires longues postรฉrieures.
– en avant : par la cornรฉe et tout autour les petits orifices des artรจres et veines ciliaires antรฉrieures
๏ถ La choroรฏde (choroรฏdea) : tunique intermรฉdiaire, situรฉe entre sclรฉre et rรฉtine essentiellement vasculaire, occupe les 2/3 postรฉrieurs de Parcourue par les artรจres ciliaires postรฉrieures et les veines vorticineuses, la choroรฏde de couleur rouge constitue la teinte rouge du fond d’ลil.
๏ถ La rรฉtine (rรฉtina) : tunique profonde, essentielle de l’ลil car reรงoit les impressions lumineuses et les transmet au cerveau par le nerf optique Elle s’รฉtend du nerf optique ร la pupille. Transparente et incolore, la rรฉtine revรชt rรฉguliรจrement la face profonde de la choroรฏde sans lui adhรฉrer. Deux rรฉgions de la rรฉtine, visibles au fond d’ลil, sont particuliรจrement intรฉressantes :
– La pupille : rรฉpond ร l’origine du nerf optique, ร environ 3 mm en dedans du pรดle postรฉrieur. Ses modifications pathologiques (ลdรจme, atrophie) revรชtent une grande valeur sรฉmรฉiologique
– la macula lutea ou tรขche jaune : situรฉe ร 4 mm en dehors de la pupille.
La vascularisation de la rรฉtine est assurรฉe par :
– l’artรจre centrale de la rรฉtine : branche de l’ophtalmique, suit le nerf optique et se divise en 2 branches ascendante et descendante au centre de la pupille donnant chacune un rameau nasal et un rameau temporal. Toutes ces artรจres sont terminales.
– La veine centrale de la rรฉtine draine les veines satellites des artรจres vers la veine ophtalmique supรฉrieure ou le sinus caverneux.
๏ถ Le corps vitrรฉ : C’est une substance visqueuse, transparente qui remplit la cavitรฉ oculaire en arriรจre du cristallin, entourรฉe par la membrane hyaloรฏdienne. En volume, il reprรฉsente les 6/10 du globe oculaire.
L’artรจre ophtalmique
ย ย ย ย Seule collatรฉrale de la carotide interne, elle vascularise tous les organes contenus dans la cavitรฉ orbitaire.
a) Origine : en avant de la carotide interne, elle รฉmerge du sinus caverneux
b) Trajet : d’un calibre de 1,5 mm elle dรฉcrit 3 portions
– intracrรขnienne : dans l’espace sous arachnoรฏdien en bas du nerf optique, pรฉnรจtre dans sa gaine dure-mรจrienne
– canalaire : dans le canal optique
– orbitaire : d’abord latรฉro-optique, l’artรจre croise transversalement le nerf au-dessus de lui. D’abord entre grand oblique et droit interne, puis sous la poulie de la grande oblique elle se place entre le rebord orbitaire et le ligament palpรฉbral interne.
c) Collatรฉrales : l’artรจre ophtalmique fournit 14 collatรฉrales subdivisรฉes en 3 groupes :
– Groupe neuro-oculaire composรฉ des rameaux destinรฉs au nerf optique, de l’artรจre centrale de la rรฉtine et des artรจres ciliaires postรฉrieures longues et courtes.
– Groupe orbitaire comprenant les artรจres musculaires infรฉrieures et supรฉrieures et l’artรจre lacrymale
– Groupe extra-orbitaire : il regroupe les artรจres ethmoรฏdales, palpรฉbrales internes, sus-orbitaire, supra-trochlรฉaire et dorsale du nez.
d) terminaison : au niveau de l’angle supรฉro interne de la base de l’orbite, perfore le septum orbitaire. Elle s’anastomose avec l’artรจre angulaire de la faciale devenant l’artรจre nasale.
e) Anastomoses : elle est largement anastomosรฉe, avec les artรจres de la face en avant et mรฉningรฉes en arriรจre. Celles-ci facilitent la crรฉation de nombreuses voies de supplรฉance.
ANATOMIE PATHOLOGIE
ย ย ย ย Nous entendrons par tumeur orbitaire, non pas uniquement les tumeurs au sens anatomopathologique strict, mais รฉgalement les masses orbitaires de nature non tumorale selon Brihaye et col [11]. Plusieurs classifications sont utilisรฉes et sont plus ou moins superposables tel que celle dโAdenis et Morax en 2008, Shiel et al en 2004 ou celle de Garity and Handerson en 2007. Une classification des tumeurs orbitaires a รฉtรฉ proposรฉe dans le rapport de neurochirurgie en 2010 traitant les tumeurs de lโorbite [12] mais elle est purement anatomo-pathologique comme celle reprรฉsentรฉe dans le tableau 1. Cette classification les classe en tumeurs primitives (nerveuse, vasculaire, mรฉsenchymateuse et osseuse), tumeurs secondaires et les tumeurs congรฉnitales. La classification des tumeurs orbitaires nโest pas simple. En effet, la diversitรฉ des tissus constituant et occupant la cavitรฉ orbitaire, explique lโextrรชme variรฉtรฉ des tumeurs bรฉnignes ou malignes rencontrรฉes dans lโorbite. Une classification purement anatomopathologique nโest donc guรจre satisfaisante pour le clinicien. A lโopposรฉ, une classification purement topographique est nรฉcessairement grossiรจre. Elle est utile cependant, permettant de classer les tumeurs orbitaires en tumeurs intraconiques, comprenant les tumeurs du nerf optique et les autres variรฉtรฉs tumorales dรฉveloppรฉes ร lโextรฉrieur du nerf optique, tumeurs extraconiques, tumeurs des parois osseuses, qui se divisent elles-mรชmes en tumeurs primitives des parois et tumeurs propagรฉes ร partir des structures de voisinage. La plupart des grandes sรฉries de tumeurs orbitaires font appel ร une classification mixte, topographique et anatomopathologique.
Les gliomes du nerf optique
ย ย ย ย ย Ils sont classรฉs en deux (02) groupes diffรฉrents autant sur le plan clinique qu’histologique et รฉvolutif : les astrocytomes pilocytaires juvรฉniles et les glioblastomes de l’adulte.
a) Les astrocytomes pilocytaires juvรฉniles : Ils constituent la majeure partie des gliomes du nerf optique. Ils se dรฉveloppent ร partir de certains astrocytes situรฉs dans les voies optiques. La plupart sont isolรฉs, mais une certaine proportion (10 ร 50%, selon les sรฉries) [1,7] se retrouve dans le cadre de neurofibromatoses oรน ils peuvent รชtre multifocaux, parfois bilatรฉraux dans le type 1. Deux (02) modes de croissance ont รฉtรฉ dรฉcrits :
– intrinsรจque : en infiltrant les faisceaux nerveux et la globalitรฉ du nerf optique
– extraneurale : l’astrocytome s’รฉtend dans l’espace sous arachnoรฏdien, typiquement n’envahit pas la dure-mรจre qui reste intacte, contrairement au mรฉningiome. Ils sont formรฉs d’astrocytes fibrillaires pouvant contenir des nodules รฉosinophiles dans leurs expansions (fibres de Rosenthal) La diffรฉrenciation entre une cellule fusiforme d’une tumeur de la gaine d’un nerf pรฉriphรฉrique nรฉcessite certains colorants histochimiques : GFAP (Ghal fibrilling and protein) ou le PTAH (phosphotungstic acid hematoxylin) pour colorer les filaments gliaux. En microscopie รฉlectronique, les fibres de ROSENTHAL apparaissent comme des condensations denses de filaments gliaux typiques aux astrocytes. Les nouveaux marqueurs immuno-histochimiques permettent de poser le diagnostic dโastrocytome pilocytique sans aucun doute avec la prรฉsence de la mutation BRAF 6OOe en PCR comme lโatteste Capper et coll. [15]
b) Les gliomes malins du nerf optique l’adulte ou glioblastome : Ils atteignent surtout le chiasma et la partie intracrรขnienne des nerfs optiques. Histologie : les astrocytomes malins enveloppent le nerf optique de maniรจre sous-dure-mรฉrienne et produisent une altรฉration de la circulation capillaire et une dรฉmyรฉlinisation. L’extension se fait sous la dure-mรจre, le long des voies optiques ou directement dans les tissus cรฉrรฉbraux avoisinants. Capper note dans leur sรฉrie une absence de la mutation BRAF 6OOe dans les gliomes malins.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES FONDAMENTALES
I. ANATOMIE DESCRIPTIVE DE L’ORBITE ET RAPPORTS
I.1 Morphologie
I.2 Dimensions Moyennes
I.3 Contenant (Fig. 1)
I.3.1 Parois
a) Paroi supรฉrieure ou (voรปte crรขnienne) fig. 1 et 2
b) Paroi infรฉrieure ou plancher (maxillaire) fig. 1 et 2
c) Paroi externe ou latรฉrale
d) Paroi interne ou mรฉdiale (nasale)
I.3.2 Angles
1. Angle supรฉro-externe
2. Angle supรฉro-interne
3. Angle infรฉro-externe
4. Angle infรฉro-interne
I.3.3 Base
I.3.4 Sommet (Ou Apex Orbitaire)
I.3.5 Orifices
1. Le trou optique
2. La fente sphรฉnoรฏdale (ou fissure orbitaire supรฉrieure)
3. La fente sphรฉno-maxillaire (ou fissure orbitaire infรฉrieure)
4. Les trous sus-et sous- orbitaires
5. Le trou temporo-malaire (ou zygomatico-orbitaire)
6. Les canaux ethmoรฏdaux (postรฉrieur et antรฉrieur)
I.4 Contenu (Fig.4)
I.4.1 Le Globe Oculaire (Fig. 3)
1. Situation dans l’orbite (Fig. 1 et 2)
2. Dimensions et Poids
3. Constitution
4. Topographie
I.4.2 La Loge Postรฉrieure de l’Orbite
A. Les muscles de l’orbite
1) Le muscle releveur de la paupiรจre supรฉrieure
2) Les muscles droits
3) les muscles obliques
B. Les vaisseaux de l’orbite : (fig.4 et 5)
1) L’artรจre ophtalmique
2) Les veines
3) Les nerfs de l’orbite : fig.4
1) Les nerfs moteurs de l’ลil6
2) Le nerf ophtalmique de WILLIS : fig. 4 et 5
3) Le ganglion ophtalmique (ou ciliaire)
II. ANATOMIE PATHOLOGIE
II.1 LES TUMEURS PRIMITIVES ORBITAIRES
II.1.1 Les Tumeurs Mesenchymateuses de l’Orbite
II.1.1.1 Les tumeurs d’origine musculaire striรฉe
II.1.1.2 Les tumeurs d’origine adipeuse
II.1.1.3 Les tumeurs d’origine fibro-conjonctive
II.1.1.4 Les tumeurs d’origine osseuse ou cartilagineuse
II.1.2 LES TUMEURS NEUROGENIQUES
II.1.2.1 Les gliomes du nerf optique
II.1.2.2 Les gliomes du chiasma ร extension orbitaire
II.1.2.3 Les mรฉningiomes du nerf optique
II.1.2.4 Les mรฉningiomes propagรฉs ร l’orbite
II.1.2.5 Les tumeurs des nerfs pรฉriphรฉriques
II.1.3 LES TUMEURS VASCULAIRES
II.1.4 LES LESIONS LYMPHO-PROLIFERATIVES
II.1.5 LES TUMEURS CONGENITALES
II.1.6 LES TUMEURS DE LA GLANDE LACRYMALE
II.1.6.1 Les tumeurs bรฉnignes
II.1.6.2 Les tumeurs malignes : carcinomes
II.2 LES TUMEURS SECONDAIRES
II.2.1 LES TUMEURS METASTATIQUES DE L’ORBITE
II.2.1.1 Chez l’adulte
II.2.1.2 Chez l’enfant
II.2.2 LES TUMEURS PROPAGEES A L’ORBITE
II.2.2.1 Les tumeurs des sinus
1) Les tumeurs bรฉnignes
2) Les tumeurs malignes
II.2.2.2 Les tumeurs du globe oculaire
II.2.2.3 Les tumeurs des paupiรจres
II.2.2.4 Les tumeurs du systรจme nerveux
III. PHYSIOPATHOLOGIE DES TUMEURS DE L’ORBITE
IV. DIAGNOSTIC
IV.1 CLINIQUE
A- Circonstances de dรฉcouverte
B- Signes cliniques
IV.2 SIGNES PARACLINIQUES
IV.3 Diagnostic diffรฉrentiel
IV.3.1 Ophtalmopathie basedowienne
IV.3.2 Pseudotumeur orbitaire inflammatoire idiopathique
IV.3.3 Les exophtalmies inflammatoires
A. Les inflammations aiguรซs et les suppurations profondes
B. Les inflammations chroniques dโorigine diverses
IV.3.4 Les exophtalmies post traumatique
1. Aprรจs une plaie ouverte de la cavitรฉ orbitaire
2. Aprรจs un traumatisme fermรฉ du crรขne
V. TRAITEMENT
V.1 Traitement mรฉdical
V.1.1 Moyens et indications
V.2 traitement chirurgical
V.2.1 voies dโabord
A. Lโabord antรฉrieur
B. Les abords ORL
C. Lโabord externe
D. Les voies neurochirurgicales
E. Les autres abords
V.3 techniques chirurgicales
A. Les biopsies
B. Lโexentรฉration de la totalitรฉ du contenu orbitaire
C. La ponction diagnostique
D. Lโexรฉrรจse chirurgicale
V.4 La radiothรฉrapie
V.5 La chimiothรฉrapie
V.6 Indications thรฉrapeutiques
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE DโETUDE
II. PATIENTS ET METHODES
II.1 EPIDEMIOLOGIE
II.1.1 Incidence
II.1.2 L’รขge
II.1.3 Le sexe
II.1.4 Prรฉsentation et latรฉralitรฉ
II.1.5 Origine
II.1.6 Terrain et antรฉcรฉdents
II.2 CLINIQUE
II.2.1 LE DELAI D’HOSPITALISATION
II.2.2 LES SIGNES CLINIQUES
II.2.2.1 Les signes fonctionnels
II.2.2.2 Les signes physiques
II.2.2.3 Les signes oculaires
II.2.2.4 Les autres signes
II.3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
II.3.1 BIOLOGIE
II.3.2 RADIOLOGIE
II.3.2.1 La tomodensitomรฉtrie cรฉrรฉbrale
II.3.2.2 LโImagerie par rรฉsonnance magnรฉtique nuclรฉaire cรฉrรฉbrale(IRM)
II.4 TRAITEMENT
II.4.1 TRAITEMENT MEDICAL
II.4.2 TRAITEMENT CHIRURGICAL
II.5 EVOLUTION
II.5.1 MORTALITE
II.5.2 Suivi รฉvolutif
II.6 ANATOMIE PATHOLOGIQUE
II.6.1 ASPECTS MACROSCOPIQUES PEROPERATOIRES
II.6.1.1 Les lรฉsions strictement orbitaires
II.6.1.2 Les lรฉsions crรขnio-orbitaires
II. ASPECTS MICROSCOPIQUES
III. DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES
III.1 EPIDEMIOLOGIE
III.1.1 FREQUENCE
III.1.2 AGE
III.1.3 SEXE
III.1.4 LATERALITE
III.1.5 ORIGINE ET LOCALISATION
III.1.6 ANTECEDENTS ET TERRAIN
III.2 CLINIQUE
III.2.1 LE DELAI D’HOSPITALISATION
III.2.2 LES SIGNES CLINIQUES
III.2.2.1 Les signes fonctionnels
III.2.2.2 Les signes physiques
III.3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
III.3.1 LA TOMODENSITOMETRIE
III.3.2 L’IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE
III.4 TRAITEMENT
III.4.1 TRAITEMENT MEDICAL
III.4.2 LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
III.4.2.1 Les conditions opรฉratoires
III.4.2.2 Indications chirurgicales
a. Biopsie diagnostique
b. Exรฉrรจse
c. Exentรฉration
III.4.2.3 Complications
III.4.3 RADIOTHERAPIE ET CHIMIOTHERAPIE
a. La radiothรฉrapie
b. La chimiothรฉrapie
III.5 EVOLUTION โ PRONOSTIC
III.5.1 LA MORTALITE
a) Mortalitรฉ per-opรฉratoire
b) Mortalitรฉ post-opรฉratoire
III.5.2 RESULTATS
a) Les rรฉsultats mรฉdiocres
b) Les rรฉsultats moyens
c) Les bons rรฉsultats
III.6 ANATOMIE PATHOLOGIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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