Les tumeurs digestives : Diagnostic et traitement à l’HNF de Ségou

Les tumeurs bénignes du rectum et du côlon 

   Les tumeurs bénignes du rectum et du côlon sont des excroissances cellulaires non cancéreuses développées sur la surface de la paroi interne de ces derniers. Appelées polypes colorectaux, ces excroissances n’ont pas de métastases. Au niveau anatomique, les polypes colorectaux se scindent en deux catégories que sont les polypes pédiculés et les polypes sessiles. Sur le plan pathologique, on distingue deux types de polypes colorectaux à savoir les polypes non évolutifs et les polypes susceptibles d’évolution en tumeur cancéreuse.
1. Symptômes et diagnostics : Les tumeurs bénignes du rectum et du côlon ne présentent pas de symptômes ou signes apparents. Elles sont diagnostiquées généralement au cours d’un dépistage du cancer colorectal ou d’examens non apparentés. Cependant, les signes suivants doivent interpeller : saignement du rectum, douleurs abdominales,fatigues dues à l’anémie, selles sanguinolents. Pour une confirmation, plusieurs examens sont envisageables à savoir le toucher rectal, la coloscopie, la recherche de sang occulte dans les selles (RSOS), la sigmoïdoscopie, etc.
2. Traitement : Le traitement admis pour les tumeurs bénignes du rectum et du côlon consiste en une ablation complète soit des polypes (polypectomie) ou soit de la partie du côlon ou du rectum attaquée par le polype. Cette ablation peut se faire au cours d’une coloscopie ou d’une sigmoïdoscopie pour les polypespédiculés tandis qu’une chirurgie est indispensable pour les polypes sessiles. Un suivi est nécessaire après l’ablation. En effet, une étude histologique des parties ablatées est conseillée pour vérifier la bénignité de la pathologie. Aussi, est-il recommandé un contrôle au cours de la troisième et de la cinquième année après l’ablation.

Tumeurs du pancréas :

Rappel anatomique : Le pancréas est un organe très profond, en avant de L1 et L2.Son grand axe est oblique en haut, à gauche et en arrière.Il est presque entièrement sus méso colique. C’est un organe très fixe, accolé à la paroi abdominale postérieure (par le fascia de Treitz). Il est solidaire du cadre duodénal (« comme le pneu et la jante d’une roue »). De droite à gauche, il comprend 4 parties :Tète (contre D2), isthme(en regard du bord droit de la veine mésentérique supérieure), corps, queue et le « crochet pancréatique » Ou « petit pancréas de Winslow ».
1. Dimensions : Il mesure 15 cm de long, 6 cm de hauteur, 2 cm d’épaisseur et pèse environ 80 grammes. Ses canaux excréteurs sont au nombre de 2 : Wirsung :Principal canal excréteur, 3 mm de diamètre, Il s’accole au bord INF du cholédoque dans latête du pancréas.Se terminent par 2 orifices Juxtaposés à la partie moyenne du bord interne de D2, dansune cavité (ampoule de Vater) sous un repli muqueux (grande caroncule).Un appareil musculaire complexe entoure leur terminaison : le sphincter d’ODDI. Santorini :canal excréteur plus petit, qui parcourt la tête du pancréas et vient rejoindre le duodénumau bord interne de D2, 3 cm au-dessus de la grande caroncule.Son orifice d’entrée dans le deuxième duodénum est recouvert de la petite caroncule. La veine porte est au contact du pancréas : dans les cancers du pancréas, son envahissementest précoce : seuls 10% des cancers du pancréas sont opérables.
2. Vascularisation et innervation du pancréas :
2.1. Artères : les arcades pancréaticoduodénales, nées de l’artère gastroduodénale, et l’artère pancréatique dorsale, née de la mésentérique supérieure (parfois de l’artère splénique ou hépatique).
2.2.Veines : toutes reliées au tronc porte.
2.3.Vaisseaux lymphatiques : Tributaires des chaînes lymphatiques hépatiques, mésentériques supérieures et latéro-aortiques.
2.4.Nerfs : issus des branches des pneumogastriques droits et gauches (innervationparasympathique) et du plexus solaire (innervation sympathique).

METHOLOGIE 

   Notre étude a été rétrospective et prospective sur une période de 12 ans allant de 2005 à 2017. Elle a été portée sur 112 cas patients.
Phase rétrospective :Les problèmes rencontrés ont étés :
– Les difficultés de collecte des données sur la période rétrospective, certains dossiers égarés ou incomplets ce qui a beaucoup limité notre échantillonnage.
– La non disponibilité de l’histologie.
– La déperdition de certains patients rendant difficile le suivi des patients.
Phase prospective : Durant cette phase les patients ont bénéficié d’un suivi régulier et l’examen histologique a été réalisé dans la plupart des cas. Elle nous a permis d’avoir un aperçu sur les pathologies tumorales digestives ; de mieux organiser le système de référence des patients ; et d’établir une collaboration entre l’HNF de Ségou et le service d’anatomo-pathologie du CHU Point G. Les difficultés rencontrées ont été les problèmes d’avoir un bilan complet des patients dû aux moyens limités de la plupart des patients et la non disponibilité de certains examens complémentaires à l’HNF de Ségou.

DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES 

FREQUENCE : La fréquence hospitalière des tumeurs digestives est faible en Afrique. Nous avions recensé 112 cas de tumeurs digestivesreprésentant 1,32% des hospitalisations. Ce taux est comparable à celui rapporté par F. Mare [14] dans son étude 1,6% (P=0,8) des hospitalisations mais inferieur à celui rapporté par Diarra soit 7,4% (P=0,02) [15] des hospitalisations et de Camara qui rapporté 8,65% (P=0,03) [37]. Cependant nous avions constaté une nette augmentation de la fréquence annuelle de ces tumeurs. Entre 2005 et 2016 cette fréquence variait de 5 cas à 27 cas par an. Cette évolution croissante a été rapportée par Hanan au Maroc [8] qui a trouvé 59 à 113 cas entre 2003 et 2007 ; et Salamatou au Niger [40] qui a rapporté 11à 62 cas entre 1992 et 2009. Cette augmentation est donc fréquente en Afrique. Elle pourrait s’expliquer par le développement des techniques d’endoscopies digestives, d’imageries médicales et l’augmentation de la fréquence des consultations dans les structures sanitaires.
AGE : Les tumeurs digestives peuvent se voir à tout âge mais l’âge de plus de 60 ans ou plus peut être considéré comme facteur de risque de ces tumeurs. La moyenne d’âge des patients (45,01 ans) dans notre étude est comparable à celle retrouvée par Salamatou au Niger qui était de 47,01±15,58 ans. Elle est inferieur à celles rapportées par Hanan au Maroc (55,64±2,4 ans) et Diarra (56,6±2,4) au Mali. Cette différence pourrait s’expliquer par une population très jeune de la région Ségou particulièrement et du Mali en générale [EDS].
SEXE : Le sexe n’est pas un facteur de risque des tumeurs digestives. Dans notre étude, les hommes se révélaient plus sujets aux tumeurs digestives que les femmes (sexe ratio 1,95). Cette fréquence élevée chez les hommes a été rapporté par Mare au Mali ; A.B.Effi en Cote d’Ivoir et Hanan au Maroc.
Histologie : Dans notre série l’histologie a été réalisé chez 26 patients soit 23,21% des cas, ce taux est inferieur à celui rapporté par F. Mare soit 93,4% (P=0.00) [14]. Hanan et Diarra ont rapporté une confirmation histologique dans 100% des cas (P=0.000) [8; 15]. Cette différence est liée à l’absence d’un service d’anatomie-pathologie à l’HNF de Ségou et à la faible revenue des populations. Durant la phase prospective l’histologie a pu être réalisée chez la quasi-totalité des patients grâce a un réseau mis en place entre l’HNF et le service d’anatomopathologie du CHU Point G.
Répartition selon les localisations : La répartition des tumeurs digestives sur les organes digestifs diffère d’une zone à une autre. Les tumeurs colorectales étaient au premier plan dans notre série et également dans celles effectuées au Maroc et en France. Dans les études maliennes la localisation gastrique était au premier plan. Cette différence pourrait s’expliquer par la non disponibilité de l’endoscopie digestive à l’HNF de Ségou, pouvant sous estimé la fréquence réelle des tumeurs gastrique. Les tumeurs gastriques occupent la première place des tumeurs digestives au Mali [19].

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Table des matières

I. INTRODUCTION 
II. OBJECTIFS
III. GENERALITES 
IV.METHODOLOGIE 
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII. CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

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