Les tumeurs de l’intestin grêle sont une prolifération excessive de cellules anormales se développant au niveau de ses tissus. Elles peuvent être soit bénignes soit malignes. Elles sont classiquement rares. Elles représentent environ 3 à 6 pour cent de l’ensemble des tumeurs du tractus digestif bien que l’intestin grêle représente 75 % de la longueur totale du tractus digestif et plus de 90 % de sa surface muqueuse (1, 2, 3).
La symptomatologie est peu spécifique, et les moyens d’investigation sont assez pauvres. Ceci entraîne un retard diagnostique et un pronostique assez sévère. Il faut donc insister sur l’importance d’avoir toujours présente à l’esprit la possibilité d’une pathologie du grêle et d’apporter un soin particulier à l’étude clinique et para-clinique devant des tableaux digestifs avec signes d’organicité patents dans lesquels les bilans divers restent sans réponse.
RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DE L’INTESTIN GRELE
ANATOMIE
Description
L’intestin grêle est le segment du tractus digestif qui s’étend du pylore à la valvule iléo-cæcale. Il se divise en 2 parties : Le duodénum et le jéjuno-iléon.
❖ Le duodénum
Le duodénum prend naissance au niveau du sphincter pylorique de l’estomac et il s’étend sur 25 cm environ. Le duodénum a une forme de boucle. Il circonscrit en fer à cheval la tête du pancréas. On le divise en 4 portions :
– La première portion (D1), est horizontale et se situe à la hauteur de la première vertèbre lombaire. Elle est intra-péritonéale et formée de deux parties : une première partie non accolée en arrière ( bulbe des radiologues); une seconde partie fixée comme le pancréas.
– La seconde portion (D2) est verticale. Elle descend entre le flanc droit de la première, de la troisième et la quatrième vertèbre lombaire. Sa paroi interne est traversée par l’ampoule hépato-pancréatique (Vater), abouchement du canal cholédoque, qui vient du foie, et du canal de Wirsung, issu du pancréas. L’angle formé par D1 et D2 est connu sous le nom de genu supérius, l’angle entre D2 et D3 est le genu inférius.
– La troisième portion est horizontale (D3). Elle est précroisée par les vaisseaux mésentériques supérieurs.
– La quatrième portion remonte légèrement entre le flanc gauche des quatrième et deuxième vertèbres. Elle se termine au sommet de l’angle de treitz.
❖ Le jéjuno-iléon
Il est considéré par de nombreux auteurs comme étant l’authentique intestin grêle (7), le duodénum formant ainsi une entité à part. Il fait suite au duodénum à la hauteur de l’angle duodéno-jéjunal. Il déploie 6 à 8 mètres de longueur sous forme d’anses repliées les unes sur les autres jusqu’à sa terminaison au niveau de la valve iléo-cæcale en bas et à droite.
On distingue habituellement les premières anses allongées horizontalement dans la partie supérieure et gauche de l’étage mésocolique, formant le jéjunum, et les dernières anses groupées verticalement en bas et à droite, constituant l’iléon. Celui-ci se jette dans le cæcum. Il rejoint le côlon à la valvule iléo-cæcale. Etant donné les mouvements péristaltiques animant le grêle, la séparation entre le jéjunum et l’iléon n’est pas précise.
❖ Le mésentère
Les anses sont entourées de péritoine viscéral et par le mésentère relié en arrière par une racine. La racine du mésentère est donc tendue depuis la première anse à l’angle duodéno-jéjunal jusqu’à la dernière anse à la valve iléo-cæcale. Elle a ainsi une longueur de 15 cm environ, avec globalement une forme de baïonnette : Le premier segment oblique en bas et à droite rejoint la face antérieure de la troisième portion du duodénum ; Le second segment vertical englobe les vaisseaux mésentériques supérieurs ; et le troisième segment, à nouveau oblique en bas et à droite, gagne la Valvule iléo-cæcale. C’est autour de cette charnière de 15 cm que flottent les 6 m de grêle.
Artères, veines, Lymphatiques
❖ Duodénum
Les artères irriguant le duodénum proviennent de deux arcades artérielles situées devant et derrière la tête du pancréas unissant le tronc cœliaque à l’artère mésentérique supérieure :
– L’artère gastroduodénale, branche de l’artère hépatique, elle même issue du tronc cœliaque, donne naissance aux artères pancréatico-duodénales antérosupérieures et postéro-supérieures.
– L’artère pancréatico-duodénale inférieur née du versant droit de l’artère mésentérique supérieur près de son origine, se divise en branches antéro- et postéroinférieures qui s’anastomosent avec leurs homologues supérieurs. L’irrigation du bulbe duodénal provient aussi de l’artère pylorique et de l’artère supraduodénale.
Les veines sont satellites des artères. Elles se jettent dans la veine mésentérique supérieure près de sa terminaison dans la veine porte. Une partie du sang veineux bulbaire se draine par la veine pylorique.
Les lymphatiques de la paroi duodénale ont suivant leur origine un premier relais ganglionnaire situé devant ou derrière la tête du pancréas, dans la région souspylorique ou en dessous du corps du pancréas. De là, les lymphatiques efférents gagnent les chaînes cœliaques et mésentériques supérieures.
❖ Le jéjuno-iléon
Les artères du jéjuno-iléon sont des ramifications de l’artère mésentérique supérieure. Celle-ci, issue de l’aorte à hauteur de L1-L2, en arrière du corps du pancréas, descend, accompagnée de la veine mésentérique, jusqu’à la fosse iliaque droite, en passant au devant du troisième duodénum. Les branches destinées au grêle naissent de son versant gauche légèrement convexe. Elles cheminent entre les deux feuillets du mésentère formant entre elles des arcades qui se terminent par des vaisseaux droits.
Les veines suivent un trajet parallèle à celui des artères. Les veines satellites de l’artère mésentérique supérieure sont tributaires de la grande veine mésentérique ou mésentérique supérieure. Cette dernière, à la face postérieure du pancréas, rejoint la veine splénique. Ces deux veines réunies constituent le tronc porte.
Les lymphatiques cheminent dans le mésentère où ils peuvent être interrompus par plusieurs échelons ganglionnaires : juxta-intestinal, intermédiaire et central. Finalement, ils aboutissent par des troncs intestinaux au canal thoracique ou bien au tronc lombaire soit à des ganglions juxta-aortiques.
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Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Tableaux
Annexes