La manœuvre
Pour être efficace, il est nécessaire d’expliquer brièvement le motif de la spirométrie [8] et de montrer soi-même les étapes de la manœuvre. Les étapes de la manœuvre sont les suivants:
– Le patient est en position débout ou assise selon la préférence de l’opérateur ou l’état du malade,
– Pour éviter les fuites, on place préalablement un pince-nez,
– On demande au patient de respirer normalement dans l’embout du spiromètre,
– Puis de faire une inspiration profonde et maximale,
– Suivie d’une expiration et rapide en vidant le plus vite et plus complètement possible les poumons.
Cette manœuvre est à répéter trois fois et l’appareil retiendra la meilleure des trois mesures techniquement acceptables.
Agent pathogène
L’agent pathogène de la tuberculose appartient à la famille des Mycobactéries: le Mycobactérium tuberculosis [22, 26, 28]. Le caractère fondamental est sa résistance à la décoloration à l’alcool et à un acide fort après avoir été déjà coloré par la fuschine de ZIEHL d’où l’appellation Bacille acido-alcoolo-resistant BAAR qui est spécifique des Mycobactéries. Le Mycobatérium tuberculosis ne se multiplie que sur des milieux spéciaux enrichis dont le plus utilisé est le milieu de Löwenstein Jensen. Le germe se multiplie lentement, une fois toutes les 20 heures ; par conséquent, la culture n’apparaît que 15 à 20 jours après l’ensemencement. Le résultat définitif demande 8 semaines. Le germe est AEROBIE strict et ne se développe qu’à la température biendéterminée entre 35° et 37°C, et au pH entre 6,7 et 6,9. Ces bacilles sont très sensibles à la chaleur, à la lumière solaire et aux antiseptiques habituels. Ils résistent au froid et à la dessiccation [26, 28, 29].
TPM+
Les manifestations cliniques sont surtout représentées par une asthénie, une anorexie, un amaigrissement, une fièvre vespérale. Le malade se plaint d’une toux productive ou non pendant 3 semaines ou plus, d’une hémoptysie dans les formes avancées, une dyspnée et une douleur thoracique. Mais, elle peut être totalement asymptomatique. Les lésions radiologiques sont faites d’infiltrats, de nodules, de cavernes surtout au niveau des sommets et dans le segment apical du lobe inférieur. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence de bacilles acidoalcoolo-resistants BAAR dans les crachats ou dans les liquides de tubage gastrique. Si cette recherche est négative, une fibroscopie est indiquée avec recherche de BAAR dans les liquides d’aspirations bronchiques soit à l’examen direct soit après culture sur milieu de Löwenstein Jensen [11, 26, 33]. Dans le cas de « primo-traitement » comme dans celui d’un « retraitement », il peut persister des séquelles de la tuberculose :
– La greffe aspergillaire dans des cavités pulmonaires ou bronchiques résiduelles.
– Des altérations définitives broncho-pulmonaires qui favorisent des surinfections bronchiques ultérieures.
– Des séquelles pleurales entraînant une insuffisance respiratoire de type obstructif, restrictif ou mixte.
– Un emphysème paracicatriciel avec formation des bulles extrapulmonaires [33, 35].
Formes cliniques de la tuberculose et catégories des TPM+
La prédominance de la TPM+ dans la littérature [1, 24, 51, 52] est aussi relevée dans notre série. Pour cette forme clinique, nous avons relevé la prédominance du TVR, quelque soit la catégorie des malades. L’amputation parenchymateuse pulmonaire au cours de la première tuberculose est encore aggravée par les rechutes, les reprises, l’échec d’où le recrutement des TVR dans notre série chez ces cas qui nécessitent un retraitement. Dans la littérature [8, 46], la tuberculose pulmonaire est l’une des pathologies responsables d’un TVR ou d’un syndrome mixte. La pleurésie tuberculeuse est surtout responsable d’un TVR [8, 16, 53], ce qui n’est pas le cas de notre série car 67% de nos malades ont présenté un TVO.
Suggestions
Après avoir étudié les résultats spirométriques chez les tuberculeux pleuropulmonaires guéris à propos de 30 cas observés au service de pneumo phtisiologie du CHU Mahajanga, nous permettons d’avancer quelques suggestions :
Au niveau de la population générale :
– Consulter précocement
– Eviter le tabac et l’alcool
– Améliorer l’état nutritionnel
– Suivie régulièrement le traitement
Du côté du personnel médical
– Renforcer l’IEC sur la tuberculose, le tabac, l’alcool, la nutrition
– Mener une étude sur la corrélation entre les troubles ventilatoires et la radiographie en fin de traitement
Du côté des responsables au Ministère de la santé et du planning familial :
– Renforcer les moyens sur la lutte contre la tuberculose, l’éthylo-tabagisme et la malnutrition.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- GENERALITES SUR LA SPIROMETRIE ET SUR LA TUBERCULOSE
I.1- Généralités sur la spirométrie
I.1.1- Définition
I.1.2- Techniques
I.1.3- Les volumes et les débits pulmonaires
I.1.4- Les troubles ventilatoires et ses causes
I.1.5- Les indications et contre-indications de la spirométrie
I.1.6- les complications
I.1.7- Précautions à prendre avant l’examen
I.2- Généralités sur la tuberculose
I.2.1- Définition
I.2.2- Epidémiologie
I.2.3- Agent pathogène
I.2.4- Physiopathologie
I.2.5- Les formes cliniques
I.2.6- Le diagnostic de la tuberculose
I.2.7- Traitement de la tuberculose
I.2.8- Prévention
II-MATERIELS ET METHODE- RESULTATS
II.1- Matériels et méthode
II.1.1- Méthode
II.1.2- Matériels
II.1.3- Critères d’inclusion
II.1.4- Critères d’exclusion
II.1.5- Les paramètres à étudier
II.2- Résultats
II.2.1- Epidémiologie
II.2.2- Les paramètres cliniques
II.2.3- Les paramètres paracliniques
III- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
III.1- Aspects épidémiologiques
II.1.1- Fréquence
III.1.2- Age
III.1.3- Sexe
III.1.4- Profession
II.1.5- Domicile
III.1.6- Terrain
III.2- Aspects cliniques
III.2.1- Durée du diagnostic
III.2.2- Signes d’appels fonctionnels respiratoires
II.2.3- Signes physiques
II.2.4- Formes cliniques de la tuberculose
III.3- Aspects paracliniques
III.3.1- La richesse bacillaire des crachats et étendue des lésions radiologiques
IV- SUGGESTIONS ET CONCLUSION
IV.1- Suggestions
IV.2- Conclusion
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