Les troubles de l’humeur et les troubles psychotiques

Au cours des dernières décennies, les maladies mentales se sont davantage déclarées. Jusqu’à maintenant, 450 millions de personnes sont atteintes à travers le monde . Au Canada comme ailleurs dans le monde, les maladies mentales causent des altérations au niveau des relations, de l’éducation, de la productivité et de la qualité de vie des individus. Environ 20% de la population est touchée. Le 80% des personnes restantes connaîtra un membre de leur famille, un proche ou un collègue qui en sont atteints . De plus, parmi les 15 premières causes de handicaps à travers le monde, quatre d’entre elles sont des maladies mentales. Les troubles dépressifs sont en première position avec un pourcentage beaucoup plus élevé que les autres . L’importance des impacts de cette problématique est devenue évidente. Les coûts sociaux en lien avec les soins et les assurances salaires sont colossaux. Moins quantifiable, mais tout aussi importante, la diminution de la qualité de vie pour les personnes affectées est énorme. Dans le cadre de ce projet, nous nous intéresserons principalement à deux types de troubles, les troubles de l’humeur comme la dépression et les troubles psychotiques comme la schizophrénie.

Les troubles de l’humeur et les troubles psychotiques 

Les troubles dépressifs

Le manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, 4e Édition (DSM-IV) reconnait dans cette sous-catégorie plusieurs diagnostics, le trouble dépressif majeur, l’épisode isolé, l’épisode récurrent, le trouble dysthymique ainsi que le trouble dépressif non spécifique. Nous nous intéressons à deux diagnostics les plus répandus ; la dépression majeure et le trouble dysthymique.

La dépression est une maladie de plus en plus diagnostiquée dans notre société. Pourtant, elle semble être encore un mystère pour la majorité des gens. Elle est souvent jugée banale et les impacts de ses symptômes sont minimisés. Parmi la population, environ 17 % des gens seront touchés par la dépression à un moment ou à un autre dans leur vie, De plus, environ 5 % des personnes sont nouvellement atteintes chaque année . Elle est plus fréquente chez la femme, principalement au cours de sa période fertile, comme la puberté et la ménopause, tandis que chez les hommes, elle survient davantage après l’âge de quarante ans . Les dépressions sont en fait des troubles de l’humeur caractérisés par une perte de motivation et d’élan de vivre.

Dans l’identification d’un trouble à caractère dépressif, il est important de prendre compte l’intensité et le nombre de symptômes en cause pour déterminer de quel type de trouble il s’agit. Afin de déterminer s’il s’agit d’une psychopathologie, le médecin appui son diagnostic sur son évaluation clinique de l’intensité de certains facteurs tels que le degré de tristesse ressentie par la personne, une modification de l’estime de soi, les impressions négatives qu’a la personne à propos de la vie, l’altération du sommeil et de l’appétit et la durée de ses symptômes . Les facteurs expliquant l’humeur dépressive peuvent être de nature biologique, causée par un déficit dans l’activation des neurotransmetteurs .

Trouble dépressif majeur

II atteint environ 4,8 % de la population et encore une fois, c’est un trouble qui est plus souvent observé chez la femme . Plusieurs termes sont employés pour définir ce dysfonctionnement. Souvent, quand le contexte de travail est à l’avant-plan des pensées de la personne, il sera question d’épuisement professionnel dans le langage populaire. Lorsque le trouble est suivi d’un accouchement, il sera défini de trouble dépressif majeur avec un début de post-partum et si la dépression n’est pas connue et contestée de l’individu, elle sera alors appelée dépression masquée . Ce trouble est associé à un risque élevé de suicide. Il représente 2 % de tous les décès, 22 % de tous les décès chez les personnes entre 15 et 24 ans et 17 % de tous les décès chez les personnes entre 25 et 44 ans. Le taux de suicide est plus élevé chez l’homme, même si le trouble atteint principalement les femmes. En fait, il y a davantage de femmes qui tentent de se suicider, mais davantage d’hommes réussissent leur passage à l’acte. De plus, le risque de récidive est directement proportionnel au nombre d’épisodes dépressifs présentés par l’individu. En effet, le risque de récidive est de 50 % suite au premier épisode, il est de 70% suite au deuxième épisode et de 90 % par la suite .

Les principaux symptômes de ce trouble regroupent une humeur dépressive, une perte d’appétit et une perte de plaisir pour la majorité des activités. Cependant, on y retrouve aussi une perte de contact possible avec la réalité, une forte désorganisation de la personnalité, une perte d’envie de vivre et des habitudes d’auto-accusation  .

Trouble dysthymique

Ce trouble atteint environ 4 % de la population et il touche plus particulièrement les femmes. Il fait référence à un trouble chronique de l’humeur, puisque les symptômes persistent toute la journée. Le diagnostic est posé quand l’humeur dépressive est présente pendant au moins deux ans, et ce, plus d’une journée sur deux . Les symptômes s’y rattachant englobent un sentiment d’insuffisance, une perte généralisée d’intérêt ou de plaisir, un retrait social, un sentiment de culpabilité ou de rumination à propos du passé  une tendance à l’auto-apitoiement, une diminution de l’efficacité et de la productivité . Contrairement à la dépression majeure, les individus réussissent parfois à éprouver du plaisir, ils n’ont pas de perte de contact avec la réalité et ils n’ont pas non plus de désorganisation importante en ce qui concerne la personnalité.

Traitement

Quelques traitements s’offrent aux personnes souffrant de troubles dépressifs permettant la réduction des symptômes, l’amélioration de leur état général et l’amélioration de leur qualité de vie.

Une première forme de traitement relève de la psychothérapie. C’est une forme d’intervention permettant d’apporter à l’individu le soutien dont il a besoin et de fournir les informations nécessaires à sa famille dans les débuts. Elle permet aussi à l’individu de s’investir dans son processus de guérison. Une aide spécifique et individuelle est souvent recommandée lors de périodes de crise. Deux types de psychothérapies sont régulièrement employées, soit la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle . La première agit en modifiant les comportements et les pensées problématiques de l’individu et la seconde s’intéresse aux rapports personnels de l’individu en lien avec l’apparition et l’augmentation de ses symptômes dépressifs . À la suite de cette période de crise, l’individu pourra suivre une thérapie plus profonde et ses proches pourront être intégrés dans différentes approches thérapeutiques.

L’autre forme de traitement est de nature biologique. Ce traitement agit sous forme de médicaments nommés antidépresseurs. Ces médicaments doivent être prescrits pendant au moins six mois suivant la rémission afin d’atténuer les risques de récidives. Par contre, le traitement peut se poursuivre plus longtemps si cela s’avère nécessaire. Lorsque l’objectif est la rémission complète, ce traitement s’est avéré efficace chez 75 % des individus .Son rôle est de normaliser le niveau des neurotransmetteurs et de permettre aux individus de retrouver l’appétit, le sommeil, des pensées positives, une meilleure concentration, un regain d’énergie, une baisse de l’anxiété, etc. Cependant, il faut savoir qu’il est possible de combiner deux sortes d’antidépresseurs ou de joindre d’autres traitements si le premier choix de médicaments ne fonctionne pas. En effet, des hormones, de la tryptophane, des stabilisateurs de l’humeur, des neuroleptiques et des psychostimulants pourraient contribuer à une bonne rémission .

Conclusion

Les maladies mentales se classent au deuxième rang de l’ensemble des pathologies quant aux coûts en termes de perte de salaire, de baisse de productivité et de l’espérance de vie. Sachant aussi que 4 des 15 premières causes de handicaps à travers le monde sont liées aux maladies mentales, l’importance de cette problématique est donc évidente. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact d’un programme d’entraînement sur la condition physique ainsi que sur la régulation des symptômes chez des personnes atteintes de maladies mentales afin de trouver des alternatives possibles à la médication et aux nombreuses hospitalisations. Les résultats de cette recherche sont éloquents à cet égard en ayant permis de jeter un regard nouveau sur cette problématique importante. En seulement 9 semaines, un constat évident a pu être démontré sur l’amélioration des capacités physiques des participants qui, au départ, étaient déconditionnées. Les questionnaires ont révélé une réduction des symptômes anxiogènes ainsi qu’une amélioration de l’image corporelle, de l’estime de soi et de la qualité du sommeil. Il est certain que cette étude comporte certaines lacunes, dont principalement la petite taille de l’échantillon. Cependant, il est important de tenir compte que cette étude est une piste d’intervention pour de futurs projets de plus grande envergure permettant des avancées possibles dans les soins dédiés aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale.

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Table des matières

A. INTRODUCTION 
B. LES TROUBLES DE L’HUMEUR ET LES TROUBLES PSYCHOTIQUES 
1. TROUBLES DE L’HUMEUR
/./ Les troubles dépressifs
1.1.1 Trouble dépressif majeur
1.1.2 Trouble dysthymique
1.1.3 Traitements
1.1.4 Dépressions et santé physique
1.2 Trouble bipolaire
1.2.1 Le trouble bipolaire I
1.2.2 Le trouble bipolaire II
1.2.3 Facteurs explicatifs du trouble bipolaire
1.2.4 Troubles bipolaires et santé physique
2. SCHIZOPHRENIE ET AUTRES TROUBLES PSYCHOTIQUES
2.1 Schizophrénie
2.1.1 Paranoïde
2.1.2CâtâtOniquê
2.1.3 Indifférenciée
2.1.4 Résiduelle
2.2 Trouble schizoaffectif
2.3 Trouble délirant
2.4 Trouble psychotique bref
2.5 Trouble psychotique induit par une substance
2.6 Trouble schizophrénieforme
2.7 Facteurs psychosociaux regroupant tous les troubles psychotiques
2.8 Facteurs déclencheurs regroupant tous les troubles psychotiques
2.9 Traitements
2.10 Troubles psychotiques et santé physique
2.11 Activité physique comme adjuvant aux traitements et comme prévention des maladies mentales
C. METHODOLOGIE 
3. PROGRAMME D’ENTRAINEMENT ET PROTOCOLE D’EVALUATION
3.1 Participants
3.2 Programme d’entraînement.
3.2.1 Renforcement musculaire
3.2.2 Endurance cardiovasculaire
3.2.3 Entraînement avec tâches fonctionnelles
3.2.4 Le dosage sanguin du cortisol
3.2.5 Le dosage de la créatine kinase (CK)
3.2.6 Le dosage du bilan lipidique
3.2.7 Le dosage de la glycémie
3.2.8 Les questionnaires
3.3 Mesures anthropométriques
3.3.1 Taille
3.3.2 Poids
3.3.3 Indice de masse corporelle (IMC)
3.3.4 Circonférence de la taille et des hanches
3.3.5 Ratio taille/hanche
3.3.6 Somme des cinq plis adipeux
3.4 Mesures musculaires
3.4.1 Test de préhension des mains
3.4.2 Extension des bras (pompes)
3.4.3 Redressement assis partiel
3.4.4 Test du saut vertical
3.4.5 Flexion du tronc
3.5 Tests d’habiletés motrices
3.5.1 Test de chaise assis debout
3.5.2 Test de la marche d’escalier
3.5.3 Vitesse des membres supérieurs
3.6 Test de VO2max maximal et indirect
3.6.1 Test de Léger navette
3.7 Test de 1RM
3.8 Statistiques
D. DISCUSSION 
CONCLUSION

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