Les travaux pionniers sur le lien entre institutions financieres et croissance

Au début des années 90, la plupart des pays africains comme Madagascar adoptait la libéralisation de l’économie dans le cadre du programme d’ajustement structurel sous la direction du Fonds Monétaire International (FMI) et la banque mondiale afin de lutter contre la pauvreté et promouvoir la croissance économique. Pourtant ces efforts n’ont pas été des effets considérables sur l’économie de ces pays. Ainsi, lors du sommet de millénaires, la communauté internationale a défini des principaux objectifs que les pays en développement (PED), notamment l’Afrique, doivent atteindre. En générale, l’Objectif du Millénaire pour le développement s’est principalement basé sur la promotion de la croissance économique durable et accroitre le bien-être social dans les pays considérés à l’horizon de 2015. Et cette année, les nations unies lancent un autre défi en donnant dix-sept nouveaux objectifs dénommé Objectifs pour le Développement Durable à atteindre d’ici 2030 pour tous les pays membres, dans tous ces différentes stratégies, on n’accorde que peu d’attention sur le rôle joué par le secteur financier. La relation de l’économie avec ce dernier n’est traitée qu’à la suite de la crise financière mondiale.

Actuellement, le gouvernement Malagasy adopte le Programme de Développement National (PND) qui traduit la politique économique malagasy pour les cinq ans à venir. Le but principal de ce programme est la relance économique par le biais d’une croissance inclusive et durable. Ce programme cadre est bien élaboré, on y définit une politique monétaire mais c’est seulement une adéquation entre la monnaie en circulation et les besoins réels de l’économie qui permettra à l’équilibre sur le marché monétaire de se rétablir. Le système financier (ou le mode de financement) approprié n’est pas bien précis voire même encore indéterminé. A côté de cela, le problème de financement constitue un des obstacles majeurs pour le développement des industries dans les PED comme notre pays. Alors, il s’avère nécessaire de remettre en question le rôle des institutions financières et leur possible contribution économique surtout pour Madagascar.

les travaux pionniers sur le lien entre institutions financières et croissance 

L’étude concernant l’interaction du développement du secteur réel (à travers la croissance économique) et celui financier est un vieux controverse de plus d’un siècle. Walter Bagehot (1873) et Schumpeter (1911) ont été les premiers à mettre en évidence l’existence d’un lien entre la croissance économique et le développement financier. Si l’on se réfère à la littérature, beaucoup d’auteurs ont écrit et mené des analyses sur la relation qui existerait entre le développement financier et le développement économique. Il en est ressorti trois principales positions : certains auteurs soutiennent l’idée que le secteur financier, incluant les institutions financières(IF), a une influence positive sur la croissance économique. Il s’agit notamment de : Walter Bagehot (1873), Schumpeter (1911), Gurley et Shaw (1960), Gerschenkron (1962), John Hicks (1969), Goldsmith (1969), Shaw et McKinnon (1973), Diamond.D et Dybvig.P (1983), Bencivenga et Smith (1991) Bencivenga, Levine et King (1993), Smith et Starr (1996), Greenwood et Smith (1997), Rousseau et Wachtel (2000) et de Levine (1997, 2000, 2004, 2005). Certains pensent que cette relation va de la croissance vers les IF. C’est à dire, la croissance économique agit positivement sur le secteur financier. Il s’agit principalement de Joan Robinson (1952, 1979). Enfin, un troisième groupe d’auteurs concluent qu’il n’existe aucune relation formelle entre le secteur financier et la croissance économique. A ce propos on trouve la contribution de : Robert Lucas (1988), Mayer (1988), Stiglitz (1985,1999) et de Berthelemy et Varoudakis (1996). Outre ces trois positions, certains auteurs comme H. Patrick(1966) et Cameron (1972) défendent une relation réciproque entre les deux variables. Il a aussi des auteurs qui soutiennent la thèse de la neutralité financière tels que Modigliani et Miller (1958). Ce premier chapitre passe en revue les principales théories énoncées mais surtout les travaux empiriques les plus importants menés, en vue d’une meilleure compréhension du lien entre le développement financier et la croissance économique. A ce propos, d’abord nous présentons, les développements théoriques de la relation entre finance et croissance, ensuite, les études empiriques marquantes.

les développements théoriques de la relation entre finance et croissance 

La rubrique de développements théoriques de la relation entre finance et croissance va des premiers développements théoriques à la théorie de Mac Kinnon (1973) et Shaw (1973) .

Des premiers développements théoriques

Dans l’histoire des développements théoriques de l’impact du secteur financier sur la croissance économique, on retrouve en première loge les ébauches d’idées de Bagehot (1873) qui argumente que le succès du développement britannique est dû à la supériorité de son marché financier, qui avait une facilité relative à mobiliser l’épargne pour financer les divers investissements à long terme. Ainsi, les opportunités d’accès au financement des entreprises auraient été décisives pour la mise en place de nouvelles technologies en Angleterre. Par conséquent, le sous-développement économique serait lié à l’impossibilité de mobilisation des ressources, caractéristique d’un système financier atrophié ou quasi inexistant. Aussi, on ne saurait passer sous silence l’importante contribution de Schumpeter (1911) qui avançait que les services financiers, en particuliers les crédits bancaires étaient indispensables pour la croissance économique dans la mesure où ils améliorent la productivité en encourageant l’innovation technologique. De plus, le banquier permet d’identifier les entrepreneurs qui ont les meilleures chances de réussir la procédure d’innovation. L’entrepreneur innovateur a besoin de moyens financiers pour mettre en œuvre de nouvelles technologies de production, et le rôle du banquier est primordial dans le choix de ces nouvelles technologies. Pour Schumpeter, le développement financier stimule la croissance à travers l’allocation efficace des ressources. Cependant, il faudra signaler que dans l’approche de Schumpeter, l’accent n’est pas mis sur le processus de mobilisation de l’épargne mais plutôt sur l’octroi du crédit. La banque assure  le financement de l’entrepreneur innovateur par création monétaire (au cas où l’épargne serait insuffisante) , sans s’assurer de l’existence d’une demande face à l’offre d’une part et d’autre part sans pouvoir évaluer le risque lié à l’activité d’innovation de l’entrepreneur.

A la suite de ces prémisses favorables au secteur financier, Keynes (1936) propose une théorie du développement différente de celle de Bagehot (1873) et de Schumpeter (1911), en mettant l’accent sur le rôle déterminant de l’investissement dans la production globale et l’emploi. L’un des objectifs de la théorie keynésienne est d’examiner les conditions dans lesquelles les mécanismes monétaires peuvent affecter la dynamique de l’économie réelle. C’est-à-dire mettre en évidence les ressorts financiers des investissements. Aussi, contrairement aux néo-classiques, Keynes dans sa théorie sur le taux d’intérêt et la préférence pour la liquidité recommande une baisse des taux d’intérêt pour favoriser l’investissement. Cependant, il serait intéressant de noter que, Keynes fait la différence entre l’activité d’intermédiation financière censée supporter l’investissement et la spéculation financière dont le développement génère de l’instabilité financière. Il compare les bourses des valeurs aux casinos et préconise que leurs accès soient rendus difficiles pour l’intérêt du public.

Contrairement à la vision classique , Tobin (1965) dans sa théorie monétaire de la croissance, montre que l’équilibre de l’intensité capitalistique (indicateur du niveau de croissance économique et du taux d’intérêt) est déterminé par les allocations de portefeuilles réalisées par les intermédiaires financiers, compte tenu des facteurs monétaires (tels que l’offre de monnaie et la propension à épargner) et les choix technologiques. Ainsi, pour Tobin (1965), les taux d’intérêt bas réduiraient la demande d’actifs monétaires au profit du capital productif, ce qui accroît le ratio du capital par travailleur et accélère la croissance économique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE 1 : LES TRAVAUX PIONNIERS SUR LE LIEN ENTRE INSTITUTIONS FINANCIERES ET CROISSANCE
Section 1 : Les développements théoriques de la relation entre finance et croissance
Section 2 : Les études empiriques marquantes
CHAPITRE 2 : LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET L’ECONOMIE
Section 1 : généralité sur le système financier et les institutions financières
Section 2 : Les rôles du système financier et les IF
Section 3 : Les influences du système financier et les institutions financières sur la croissance économique
PARTIE 2 : ETUDE EMPIRIQUE
CHAPITRE 3 : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE IF- CROISSANCE
Section1 : Définition et présentation des variables
Section2 : La construction du modèle économétrique
Section 3 : Etude du modèle (test et valeur)
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRETATION
Section 1 : Réalités observées
Section 2 : Quelques perspectives d’amélioration
CONCLUSION GENERALE

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