Soutenance mémoire
La lutte est un système de combat à mains nues au cours duquel les adversaires se mesurent au corps à corps [72]. C’est une discipline sportive et un sport de combat existant depuis des millénaires [63]. Véritable lien entre les peuples au-delà des frontières, elle est l’une des rares traditions sportives universelles [12]. C’est une activité accessible à tous, pratiquée dans le souci de préserver et d’améliorer la santé à travers une activité sportive de loisirs qui repose sur l’idée de combat pouvant aller jusqu’à des risques [18, 49]. La lutte qui est à l’origine de la plupart des sports de combat, a joué des rôles essentiels sur le plan de l’hygiène, de la formation physique, de l’éducation et de la capacité d’autodéfense [18,49].
Comme pratique ancienne et omniprésente dans ses différentes spécificités, la lutte a toujours accompagné l’évolution de l’humanité jusqu’ à nos jours, et a abouti à la professionnalisation de certaines de ses formes [11]. Ainsi, peut-on distinguer [63]:
– La lutte olympique ou lutte amateur qui comporte la lutte gréco-romaine et la lutte Libre ;
– La lutte traditionnelle dite lutte folklorique;
– La lutte art martial.
Au Sénégal la lutte est le sport le plus populaire. Au départ sport amateur tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum et de la Casamance, la lutte sénégalaise est devenue un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et de spectateurs [71]. Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre en plus la boxe d’où l’appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups de poing avec les mains nues et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire [71]. C’est le goût du risque, la médiatisation et surtout l’accessibilité à tous qui expliquent l’attrait des enfants pour le jeu de lutte [63]. Ils pratiquent la lutte pour imiter leurs idoles de lutteurs et sont ainsi exposés aux accidents du fait de leur fragilité et de leur méconnaissance des techniques de lutte. Ces traumatismes sont souvent graves (fractures et luxations) et aboutissent parfois à des séquelles [63]. Les traumatismes par jeu de lutte font partie intégrante des accidents ludiques, qui sont inclus dans les accidents de la vie courante [63]. Ces derniers étant définis comme des traumatismes non intentionnels se répartissant usuellement selon le lieu (accidents domestiques, accidents scolaires) ou l’activité (accidents sportifs, accidents de jeux sportifs encore appelés accidents de sport et de loisirs). Les accidents de travail, les accidents de la circulation, les accidents causés par des éléments naturels, les suicides et les agressions ne sont pas considérés comme des accidents de la vie courante.
Définitions
Enfant
L’enfance est une période de l’évolution de l’homme qui se situe au début de son existence. L’enfance débute dès les premiers jours de vie d’un être humain et se termine à la puberté, qui marque le début de l’adolescence [70]. En français on distingue successivement la petite enfance ainsi que les stades de la petite enfance (qui inclut souvent les états nouveau-né et nourrisson), l’enfance et l’adolescence. L’adolescence est incluse dans l’enfance juridique (mineur), mais pas l’enfance biologique qui finit à la puberté avec la capacité de se reproduire [70]. D’un point de vue médical, l’enfance est composée de trois grandes périodes : la période néonatale qui couvre le premier mois de vie d’un enfant, la première enfance qui commence avec le deuxième mois de vie et qui se termine aux 2 ans de l’enfant et la deuxième enfance qui débute à 2 ans et qui se termine vers 12 ans à l’adolescence [15]. L’enfance est étudiée spécifiquement dans des disciplines comme la pédiatrie, la psychologie du développement ou encore l’éducation, chacune distinguant à la fois dans le développement des enfants des stades ou des paliers d’acquisition et des spécificités relativement aux adultes [70].
Jeu
Le jeu est une activité libre menée pour le plaisir de l’activité elle-même. L’activité ludique résulte de motivations et d’un contrôle internes [13]. C’est une activité d’ordre physique ou mental, non imposée, ne visant aucune fin utilitaire, et à laquelle on s’adonne pour se divertir ou en tirer plaisir; une activité de loisir soumise à des règles conventionnelles, comportant des gagnants et des perdants et où interviennent, de façon variable, les qualités physiques ou intellectuelles, l’adresse, l’habileté et le hasard [73]. Si le mot jeu s’applique à une multitude d’activités, il caractérise essentiellement la capacité à s’abstraire un instant de la réalité ou à s’engager dans un espace de liberté [73]. D’autres définitions ont été proposées sous l’angle de la psychologie (Piéron 1963) [63] :
-Selon Huizinga, c’est une action libre sentie comme fictive et située en dehors de la vie courante, capable d’absorber totalement le joueur. Une action dénuée de tout intérêt matériel et de toute utilité, qui s’accomplit dans un temps et dans un espace expressément circonscrits, qui se déroule avec ordre, selon des règles données, et qui suscite dans la vie des relations de groupe, s’entourant volontiers de mystère ou accentuant par le « déguisement » leur étrangeté vis à vis du monde habituel [49] ;
-Metra pense que c’est un état d’esprit lié à une activité mentale ou corporelle, et parfois sociale. L’inutilité ou l’improductivité de cette activité n’est pas un critère, comme certains le croient. Tout acte sérieux peut devenir un jeu, tout en restant pragmatique, si l’esprit du jeu l’imprègne. Par exemple : l’enfant joue avec la nourriture. Pour l’ethnologue, beaucoup plus que pour le psychologue, le jeu est d’abord un acte collectif, donc non individuel, et le jeu solitaire paraît exceptionnel voire pathologique [63].
Lutte
La lutte est un système de combat à mains nues au cours duquel les adversaires se mesurent corps à corps. Il existe cependant des règles particulières selon les différents styles [63].
Pour Favori [17] : « La lutte, sport fondamental et universel est une compétition sportive dans laquelle chacun des deux concurrents s’efforce de mettre l’adversaire à terre ». Pour Raiko [43] : « La lutte sportive est un combat entre deux personnes corps à corps et soumis à un règlement, pendant lequel chacun des adversaires cherche à surmonter la résistance de l’autre par des actions technico-tactiques complexes et en employant tout leur potentiel physique et psychique » .
Traumatisme
Un traumatisme est une blessure, un dommage. De tels constats peuvent concerner la médecine, la psychologie et la sociologie [69]. En médecine, un traumatisme (du grec τραῦμα (trauma) = « blessure ») est un dommage, ou choc, provoqué par une blessure physique soudaine. Il peut être décrit en tant que blessure ou dommage physique telle qu’une fracture [69]. Il s’agit de l’ensemble des lésions locales intéressant les tissus et les organes provoquées par un agent extérieur et des troubles généraux qui en résultent [74]. Les traumatismes au sens large comprennent deux grands groupes : les traumatismes intentionnels, qui regroupent les violences et agressions, les suicides et tentatives de suicide, les faits de guerre (qui en réalité ne sont pas des accidents) ; les traumatismes non intentionnels, qui constituent les accidents à proprement parler, répartis en accidents du travail, accidents de la circulation et accidents de la vie courante (accidents domestiques ; accidents scolaires, accidents de sport et loisirs) [63].
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Table des matières
Introduction
Première partie : Rappels et revue de la littérature
I. Définitions
1. Enfant
2. Jeu
3. Lutte
4. Traumatisme
II. Pratique de la lutte dans le monde
1. La lutte en Grèce Antique
2. Rupture et renouveau
3. Histoire de la lutte en Europe
3.1. Lutte professionnelle
3.2 Histoire olympique moderne
4. Etat actuel de la lutte dans le monde
5. La « lutte africaine »
III. La lutte sénégalaise
1. La lutte traditionnelle simple
2. La lutte sénégalaise avec frappe
2.1. Spécificités
2.1.1. Les enjeux économiques et financiers
2.1.2. Les enjeux sociaux
2.1.3. Rites et traditions
2.1.4. Les techniques
IV. La lutte en EPS au Sénégal
V. La lutte : jeu sportif
1. Le jeu chez l’enfant
2. Les cinq notions essentielles de la pratique du sport chez l’enfant
VI. Rappel sur la croissance et la maturation osseuse
VII. Rappel physio anatomique
VIII. Pratique de la lutte chez l’enfant
1. La lutte et ses effets bénéfiques chez l’enfant
2. Les traumatismes
2.1. Epidémiologie des traumatismes de l’enfant
2.2. Epidémiologie des accidents de sport et de loisirs chez l’enfant
2.3. Aspects lésionnels
2.4. Traitement
Deuxième partie : Notre étude
Patients et méthodes
I. Patients
1. Critères de sélection
2. Population d’étude
II. Méthodes
1. Cadre d’étude
1.1. Description
1.2. Personnel
1.3. Activité du service
2. Type d’étude
3. Sources de données
4. Paramètres étudiés
5. Saisie et analyse des données
Résultats
I. Aspects épidémiologiques
II. Aspects lésionnels
1. Nature et siège de la lésion
1.1 Fractures
1.1.1 Type de fracture
1.1.2 Localisation fracturaire
1.2. Contusions
1.3. Luxations
1.4. Entorses
1.5. Plaies
III. Les aspects thérapeutiques
Discussion
I. Aspects épidémiologiques
II. Aspects lésionnels
III. Aspects thérapeutiques
Conclusion
Références
Annexes
