Le climat
Comme le relief, le climat influe également beaucoup sur les déplacements des Koldois. En effet, le climat de type soudanien a deux saisons contrastées : la saison sèche de novembre à mai et la saison des pluies de juin à octobre. Ces deux saisons suivent les rythmes de l’Équateur Météorologique(EM) qui conditionne l’installation de la pluviométrie. En moyenne, la ville enregistre 700 à 1300 mm de pluie par an. La longueur relative de la saison des pluies favorise le maintien de la végétation qui offre un aspect particulier au paysage urbain. Mais, elle se traduit aussi par un volume d’eau important et par conséquent une augmentation des risques d’inondation ou de stagnation des eaux pluviales dans les rues de la ville. Ces inondations ou cette stagnation fréquente des eaux de pluies dans les différentes artères de la cité empêtrent beaucoup sur les mobilités des Koldois en hivernage Les températures moyennes mensuelles les plus basses sont enregistrées entre décembre et janvier et varient entre 25 et 30°C, les plus élevées sont notées entre mars et septembre avec des variations de 30 à 40°C. Ces températures élevées surtout pendant les après-midi réduisent considérablement les mouvements des populations dans la ville.
Les motifs liés aux visites et cérémonies
Ce sont des visites à des parents, des amis ou pour prendre part à un mariage, un baptême, un décès, des communions… Même si les conditions de plus en plus difficiles de la vie poussent à une individualisation des comportements, l’insertion dans un réseau social est essentielle à Kolda. Cette insertion vise à améliorer sa situation individuelle, à se faire une bonne réputation et à se prémunir face aux événements imprévus. Les individus se déplacent pour témoigner une marque de respect à un aîné ou parent tout court, pour solliciter un service, pour tenir sa place dans les réunions familiales, associatives, tontine… Or, les relations utiles peuvent être dispersées dans la ville nécessitant d’importants déplacements longs et coûteux. Ce qui reflète la part importante des cérémonies et visites dans les motifs de déplacement des populations enquêtées. La sociabilité motive en effet pendant la saison sèche et l’hivernage respectivement 33,6 % et 35,3 % des Koldois interrogés en semaine et plus particulièrement en fin de semaine. Témoignant une marque d’estime et de respect pour la personne visitée ou titulaire de la cérémonie, ces visites s’intègrent dans un jeux de réciprocité et d’échange avec notamment le payement assez courant par la personne qui reçoit la visite des frais de transport du retour surtout lorsque celui-ci est démuni. Mais, chez les actifs ce sont plutôt eux les donneurs y compris lorsqu’ils se déplacent. Les visites et cérémonies peuvent alors apparaître comme problématique lorsque les moyens manquent. Toutefois, les données quantitatives issues de nos enquêtes mettent en évidence l’importance de la sociabilité dans la mobilité des Koldois. Dans la majorité de ces cas de déplacement liés aux visites et cérémonies, les transports collectifs restent le principal moyen de transport des Koldois.
Les motifs liés aux travaux champêtres
Ce sont les déplacements pour se rendre dans une portion de terre cultivable. Quoique la commune de Kolda soit une commune à vocation urbaine, la pratique ouverte de l’agriculture par les populations y est un fait. La ville regorge d’un nombre important de paysans qui se rendent quotidiennement pendant une bonne partie de l’année à leurs champs. A côté de ces paysans on note également beaucoup de fonctionnaires surtout des enseignants et une part conséquente d’élèves qui durant l’hivernage effectuent journellement des déplacements domicile-champs. Plusieurs actifs du secteur informel parmi lesquels on retrouve des conducteurs de moyens de transport collectifs (charrettes) sont aussi concernés par ces motifs de déplacement. Toutefois, pour la presque totalité de ces déplacements domicile-champs, la charrette, le vélo et surtout la marche représentent les modes principaux de déplacement. Mais depuis quelques années, ces déplacements sont en baisse constante du fait des distances de plus en plus longues à parcourir. Car, l’expansion incontrôlée de la ville accapare les espaces agricoles.
La marche à pieds
Chez l’être humain, la marche est l’un des principaux moyens de transport. En effet, dans une ville comme Kolda, tout le monde marche plus ou moins souvent sur la totalité des déplacements et/ou en complément des transports en commun. A des titres divers, les citadins sont concernés par les conditions d’usage du mode pédestre. La marche est de loin le mode de transport le plus usité par les populations enquêtés (64%). Pour beaucoup de Koldois, la marche à pied représente le seul mode de transport réellement accessible. La mobilité quotidienne s’effectue bien souvent en totalité à pied parfois sur de longues distances. Tous ceux qui ne peuvent pas se procurer les services d’un moyen individuel ou en commun, la marche à pied apparaît comme une solution de rechange. Dans les quartiers assez éloignés du centre ville, de nombreux usagers à faible revenus sans réelles possibilités de mobilité motorisée n’hésitent pas à faire usage de leurs pieds en l’absence d’alternative : il s’agit notamment des chômeurs, des élèves, des ouvriers très pauvres et des ménagères sans revenus monétaires qui préfèrent économiser le prix de transport pour améliorer le repas de midi et faire usage de la marche à pied pour se rendre au marché. Ce qui en fait un mode de transport plus subit que désiré. Elle est donc un moyen de transport en soi. Pourtant, la marche est un exercice souvent difficile même sur de courts trajets du fait surtout de la canicule et de la pluie. La marche à pied est le mode quasi exclusif à l’intérieur du quartier ou pour se rendre dans les quartiers limitrophes. Plus de 60% des flux piétonniers à Kolda se réalisent en moins de 30 minutes. Mais, ce chiffre global ne doit pas occulter l’existence de parcours pédestres longs et pénibles et ce dans un environnement peu favorable à la pratique de la marche. La longueur des distances pédestres est même à l’origine de la pratique des raccourcis qui consiste à emprunter des voies plus rapides et plus accessibles, mais très serrées. La marche est encore plus contraignante surtout lorsqu’il faut transporter avec soi de lourdes charges. Ce qui est souvent le cas à Kolda. La marche à pied se distingue des autres modes de transport par sa faible vitesse, mais elle est parfois plus efficace au centre ville avec les engorgements. Au-delà de la pénibilité de la marche inhérente à la canicule et à la pluie, de nombreux obstacles à la pratique pédestre sont vivement critiqués par les citadins : déversement des eaux usées et des ordures, manque d’éclairage, encombrement des territoires…
Les clandos
Le nom clando est tiré du néologisme clandestin. Les clandos ou » sabougnima » forment le second mode de transport collectif après les taxis. Ce sont des véhicules de tous genres, sans signes distinctifs ni couleurs particulières très âgés, rafistolés et aménagés pour transporter le plus grand nombre au détriment du confort. Leurs dessertes ne sont organisées que sur une seule ligne : centre ville- Saré Moussa et les opérateurs ne partent du point de chargement qu’une fois le véhicule plein. Les usagers sur la route ne sont embarqués que lorsqu’un passager descend. Ce sont des véhicules de cinq à huit places, mais la surcharge est de règle. En raison du déficit de l’offre, les forces de l’ordre tolèrerait semble-t-il la surcharge de ces clandos. Les tarifs sont établis à 150 franc par passager. Ce qui fait que beaucoup de passagers préfèrent ce mode. Du fait des problèmes de gestion administrative du secteur et faute d’enquête spécifique, nous ne pouvons donner leur nombre.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE: PRÉSENTATION DE LA VILLE DE KOLDAERREUR
CHAPITREI: MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA VILLE DE KOLDA
CHAPITREII: DONNEES ECONOMIQUES DE LA VILLE DE KOLDA
DEUXIEME PARTIE: UNE DEMANDE DE TRANSPORT URBAIN INSATISFAITE PAR L’OFFRE
CHAPITREI: LA DEMANDE DE TRANSPORT URBAIN A KOLDA
CHAPITREII: L’OFFRE DE TRANSPORT URBAIN A KOLDA
TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES, ENJEUX ET PERSPECTIVES DES TRANSPORTS URBAINS A KOLDA
CHAPITREI: LES CONTRAINTES DES TRANSPORTS URBAINS A KOLDA
CHAPITREII: ENJEUX ET PERSPECTIVES DES TRANSPORTS URBAINS A KOLDA
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