De nos jours, les éco-quartiers se multiplient, ceux-ci s’inscrivent dans une politique de développement durable que de nombreuses communautés d’agglomération cherchent à créer. C’est le cas de la communauté d’agglomération de Nancy et plus particulièrement de la commune de Vandœuvre-lès-Nancy. En effet, la ville a comme grand projet de développer son propre éco-quartier, l’éco-quartier Biancamaria. Mais ce nouveau quartier ne se situe pas sur un espace totalement vide. Il est donc nécessaire de lier l’implantation du nouveau quartier avec les bâtiments déjà existants. De plus, l’installation d’une nouvelle population créer de nouveaux besoins dans un espace où aucun service, commerce ou activité n’avait encore été aménagé.
La ZAC Biancamaria, un éco-quartier équilibré et évolutif
Un projet ambitieux
La naissance du projet
La Communauté Urbaine du Grand Nancy, créée en décembre 1995, est composée d’un ensemble de 20 communes et regroupe 266 000 habitants. Il s’agit de la cinquième communauté urbaine de France. Par définition, une communauté urbaine est un EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) regroupant plusieurs communes qui s’associent au sein d’un espace de solidarité, pour élaborer et conduire ensemble un projet commun de développement urbain et d’aménagement de leur territoire.
L’objectif principal de la collectivité est d’engager le territoire dans une dynamique de développement durable. La cohésion sociale et urbaine reste également un axe majeur de la Communauté urbaine, il est question d’une agglomération « généreuse et solidaire ». Le projet de l’agglomération se fonde ainsi sur quatre piliers, les aspects économiques, sociaux, environnementaux et culturels des activités humaines. Ceux-ci se déclinent en objectifs complémentaires qui sont les politiques de mobilité, d’économie collective, d’éco-aménagement intégrée, d’harmonie de la nature en ville, des services urbains et d’écologie urbaine toujours plus exigeante, de cohésion sociale partagée et une gouvernance approfondie.
Le Grand Nancy est le maitre d’ouvrage d’un projet s’incluant dans la politique de la Communauté urbaine. En effet, il est à l’origine, en partenariat avec la commune de Vandœuvre-lès-Nancy, commune où se situe le projet, de la création de la ZAC communautaire d’habitat et d’activités Biancamaria, le 20 décembre 2007. Celle-ci prend place sur un espace de 9,6 ha sur la commune de Vandœuvre-lès-Nancy. Il est alors important de définir la notion de ZAC. Une zone d’aménagement concerté est une procédure d’urbanisme opérationnel, qui permet à une collectivité publique ou un établissement public y ayant vocation, de réaliser ou de faire réaliser l’aménagement et l’équipement de terrains, notamment de ceux que cette collectivité ou cet établissement a acquis ou acquerra en vue de les céder ou de les concéder ultérieurement à des utilisateurs publics ou privés (art. L311-1 du Code de l’Urbanisme).
Ce projet de ZAC implique également de nombreux acteurs, présents sur la réalisation du projet. On compte tout d’abord, la Solorem qui est littéralement la SOciété LORraine d’Economie Mixte d’aménagement urbain, créée en 1960 à l’initiative de la ville de Nancy. C’est une entreprise majoritairement détenue par les collectivités territoriales, qui a pour vocation d’apporter un appui aux communes et communauté de communes, aux conseils généraux et régionaux pour la réalisation de projets de développement. Ainsi, elle est présente dans toutes les étapes de projet d’un nouvel aménagement tels que les études de faisabilités, les plans d’aménagement, le choix des procédures, la réalisation des travaux, etc… C’est elle qui a le rôle d’aménageur sur cette ZAC Biancamaria. Ensuite, on retrouve les entreprises intervenant dans la maitrise d’œuvre du projet :
– Agence VERDIER-TAPPIA (urbaniste mandataire)
– LINDER PAYSAGE (paysagistes co-traitant)
– SEFIBA (infrastructures co-traitant)
– BEPG (environnement-eau co-traitant) .
Ces acteurs se regroupent tous autour d’un programme commun, d’un montant estimé à 13,5 millions d’euros.
Les enjeux de la commune
Il s’agit tout d’abord d’une opération d’aménagement qui s’inscrit dans un vaste projet de reconquête urbaine visant à reconvertir d’anciens sites militaires et à requalifier les espaces de l’entrée d’agglomération. L’objectif est de réaliser un éco quartier équilibré, évolutif et réaliste, dont la spécificité est de concilier les différents enjeux du développement durable selon une approche urbaine intégrée. Les enjeux de la commune ne sont pas de rechercher l’innovation ou l’expérimentation, sur les différents thèmes tels que les bâtiments, l’eau ou encore les déchets, mais plutôt de favoriser une exemplarité globale et une insertion du projet dans un contexte local. Le projet de la communauté urbaine consiste en une double stratégie de projet :
– Transformer l’ensemble du secteur en une entrée de ville urbaine et attractivité, support de l’image et du dynamisme de la commune et de l’agglomération
– Créer un véritable quartier habité, de grande qualité environnementale, et s’inscrivant dans la continuité des différentes trames architecturales et paysagères existantes.
La mise en oeuvre du sixième P.L.H.D (Plan Local de l’Habitat Durable) au niveau de la Communauté urbaine, vient également renforcer les objectifs de la commune. En effet, il doit permettre de favoriser l’attractivité de l’agglomération, répondre aux défis de la ville durable et de l’écologie urbaine ainsi que de favoriser la cohésion sociale, générationnelle et territoriale.
Emergence d’un nouvel éco-quartier
D’après le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, un éco-quartier est un projet d’aménagement urbain qui respecte les principes du développement durable tout en s’adaptant aux caractéristiques de son territoire. C’est ce type d’aménagement que le Grand Nancy et Vand œuvre lès-Nancy ont voulu créer sur leur territoire. Il s’agira d’un quartier comportant entre 650 et 700 logements pouvant accueillir de 1800 à 2000 habitants. Pour cela, différents types d’habitations ont été pensés, on observe une mixité des logements. En effet, le quartier sera composé d’immeubles collectifs, de petits collectifs et logements intermédiaires ainsi que de maisons individuelles.
L’ensemble des logements respecteront les normes en vigueur pour garantir un véritable écoquartier. Le quartier devra tout d’abord respecter le label EcoQuartier, dispensé par l’Etat. Pour cela, la collectivité a en premier temps signé la Charte des EcoQuartiers, le projet est alors reconnu comme « engagé dans la labellisation », le 17 décembre 2014. Une fois le projet livré, il se verra accorder le label EcoQuariers. (Schéma en annexes) Des normes environnementales sont aussi à respecter telles que la norme BBC (Bâtiments Basses Consommation) par exemple. Pour obtenir cette dernière, les bâtiments seront performants en énergie, par le biais d’une bonne isolation, et la plupart d’entre eux se verront arborer des toitures végétalisées. Le quartier se verra également valoriser la biodiversité, limiter la production de déchets et aménagé de structures permettant la récupération des eaux de pluie. Un des autres projets emblématiques de ce nouvel éco-quartier est celui du Parc Jean et Henri Prouvé. Il s’agit d’un parc infiltré dont la réalisation a été faite avant l’emménagement des nouveaux habitants, en partie ; on verra plus tard que les aménagements qui devaient être fait avant l’emménagement n’ont pas toujours été respectés. La Communauté urbain le définit comme la colonne vertébrale de l’éco quartier. En effet, il s’agit d’un parc linéaire de 12 000 m² qui s’infiltrera dans le quartier et jusqu’aux habitations afin qu’un maximum d’usagers puissent en bénéficier, contrairement à un parc isolé qui ne bénéficie qu’aux habitants mitoyens. Le parc assure également une fonction technique, celle de l’infiltration des eaux pluviales, grâce notamment à la noue qui suivra le parc et à des bassins. L’aménagement de jardins partagés de 2 500 m² et d’un verger collectif de 500 m² seront également mis en place. Cela illustre la volonté de la Communauté urbaine, en lien avec la ville de Vandœuvre-lès-Nancy, de renforcer le lien et la cohésion sociale, tout en participant à une meilleure biodiversité dans l’agglomération.
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Table des matières
Introduction
Partie 1. La ZAC Biancamaria, un éco-quartier équilibré et évolutif
1. Un projet ambitieux
a. La naissance du projet
b. Les enjeux de la commune
c. Emergence d’un nouvel éco-quartier
2. Une entrée dans l’agglomération
a. Localisation de l’éco-quartier
b. Zone d’attractivité de l’éco-quartier .
c. Les transports, aspect important au sein d’un éco-quartier
3. Un quartier en chantier
a. Les différentes phases du chantier
b. Installation des habitants dans une zone de chantier
c. Une temporalité dans la construction qui engendre des manques dans le quartier
Partie 2. Les écuries Biancamaria
1. Une augmentation de la population mais un manque de services
a. Une population nouvelle
b. … Avec des besoins
2. Une volonté de la ville de réhabilité les écuries Biancamaria
a. Anciens bâtiments militaires, un patrimoine à conserver au sein d’un écoquartier
b. Volonté d’implanter des équipements
3. Vers une mixité sociale et une convivialité
a. Un rééquilibrage des logements sociaux pour une meilleure mixité sociale
c. Une recherche de lien social, de solidarité et de convivialité
Partie 3. Projet de réhabilitation
1. Répondre aux besoins des habitants
a. Des petits commerces de proximité
b. Implantation d’une crèche
2. Aménagement d’un lieu intergénérationnel et convivial
a. Un lieu de vie nécessaire à la création/cohésion du quartier
b. Un espace de culture
3. Des normes à respecter pour un projet viable
a. Des normes à respecter pour un Etablissements Recevant du Public (ERP)
b. Des normes environnementales nécessaires au sein d’un éco-quartier
Conclusion
Annexes
Références
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