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Discussions conceptuelles
Notre รฉtude ne peut se faire sans apporter quelques รฉclaircissements sur certains termes qui seront utilisรฉs le long de notre travail. Parmi ceux-ci on a eu ร rencontrer lโexplication de certains dโentre eux ร travers nos lectures.
Structure agraire
ยซ Agraire vient du mot latin ยซ ager ยป qui signifie champ. ยซ La structure agraire se rรฉserve ร lโรฉtude de lโensemble des conditions fonciรจres et sociales dans les rรฉgions rurales ยป (Meynier. A. 1970).Lebeau R. (1991) va plus amplement ร partir de ces trois รฉlรฉments ร savoirยซ systรจme de culture, morphologie agraire, habitat รฉtant lโexpression dans lโespace dโune certaine forme dโoccupation du sol, dโune conception de lโorganisation du finage. On donne le nom de structure agraire ร cet ensemble de liens durables et profonds entre lโhomme et le sol, que traduisent les paysages ruraux ยป.Diry J.P. 1999, va dans le mรชme sens que Meynier en expliquant cette notion comme รฉtant ยซ lโensemble des conditions fonciรจres et sociales des espaces agricoles : les propriรฉtรฉs, les exploitations et les modes de faire valoir. Elle constitue donc le cadre juridique, lโossature dans laquelle รฉvolue lโagriculture ยป.
Ainsi, on peut retenir la structure agraire comme รฉtant le cadre juridique dans lequel sโapplique une certaine forme dโoccupation du foncier, des conditions sociales dans les rรฉgions rurales mais surtout les liens qui existent entre lโhomme et la terre.
Paysage agraire
Ce terme a connu des dรฉfinitions un peu diffรฉrenciรฉes selon les auteurs, pour Meynier A. (1970) cโest ยซ en dรฉpassant le stade de la cueillette brute, en grattant le sol pour en modifier les produits naturels et faire germer des plantes de son choix, que lโhomme crรฉe un paysage agraire. Il constitue souvent lโexpression concrรจte de la structure agraire mais obรฉit aussi ร dโautres facteurs ยป. Contrairement ร Meynier, le paysage agraire constitue pour Barral P. (1978) ยซ la forme et la dimension des champs, les rรจgles de lโassolement, les structures de lโhabitat ยป. La dรฉfinition de Lebeau R. (1991) nous semble รชtre plus complรจte car elle prend en compte tous les aspects du milieu rural. Selon lui ยซ paysage agraire ou paysage rural est lโexpression dโun effort sรฉculaire de lโhomme pour mettre ร son service la nature vรฉgรฉtale ou animale, autrement dit lโespace rural a รฉtรฉ colonisรฉ et amรฉnagรฉ par lโhomme ร des รฉpoques et selon des techniques dโutilisation du sol trรจs variรฉes, ce sont les relations que les sociรฉtรฉs rurales ont nouรฉes avec la terre quโelles exploitent. Un paysage agraire se dรฉfinit dรจs lors par lโintensitรฉ de lโoccupation du sol et par lโรฉtude des facteurs des diverses cultures, de leur organisation et de leur utilisation. ยป. Diry J.P. (1999) rejoint un peu la position de Barral, pour lui lโรฉtude du paysage agraire consiste ยซ ร prendre en considรฉration lโhabitat (dispersรฉ, groupรฉโฆ), le parcellaire (taille et forme des parcelles, avec ou sans clรดtureโฆ), le rรฉseau de chemin ยป.
Ainsi, dans notre projet de recherche, la dรฉfinition de Lebeau R. sera utilisรฉe, elle est la plus complรจte et renferme toutes les autres dรฉfinitions quโon vient de citer.
Systรจme agraire
Cette expression ne pressente pas de fortes dissensions cโest la formulation qui varie dโun auteur ร un autre. Lericollais A. 1999, dรฉfinit le systรจme agraire comme un ยซ terme qui combinerait en effet un systรจme de droit rรฉglementant lโusage de la terre, un systรจme dโamรฉnagement de lโespace, dโautant plus important ici que les serer combinent lโagriculture et lโรฉlevage et un systรจme de production. ยป Derruau M. in Lericollais A. (1999) met lโaccent sur lโaspect spatial : ยซ les amรฉnagements spatiaux (formes des champs, clรดturesโฆ) et temporels (succession des cultures ou permanences de cultures sur un mรชme champ) dans leur rapport avec des techniques et des liens sociaux (pratique communautaire, structure de la propriรฉtรฉ) ยป. Dupiez H. in Lericollais (1999) prend en compte de maniรจre plus explicite le facteur politique et le facteur culturel et considรจre le terme systรจme agraire comme รฉtant un ยซ ensemble dโ รฉlรฉments dโordre รฉcologique, humain, technique, social, politique et culturel qui dรฉterminent la vie dโune communautรฉ vivant essentiellement de lโagriculture. ยป. Par contre Sauter G. in Lericollais (1999) dans une analyse critique de la notion de systรจme explique le systรจme agraire : ยซ sous prรฉtexte quโun systรจme est nรฉcessairement plus ou moins โ ouvertโ, on peut toujours proclamer tel un ensemble agraire que pour une raison ou une autre on a choisi dโรฉtudier.ยป Il ajoute que cโest ยซ lโexistence dโune organisation oรน tout se tiendrait par des interactions autorรฉgulรฉes, et oรน la somme des รฉchanges internes lโemporterait sur les รฉchanges externes. ยป.
Somme toute, le systรจme agraire est lโamรฉnagement spatio-temporel des exploitations agricoles. Il est aussi lโensemble dโรฉlรฉments dโordre รฉcologique, humain, social, politique et culturel qui sous-tend la vie dโune communautรฉ essentiellement agricole. Ce sont les relations que les communautรฉs nouent entre elles et la somme de ces relations internes qui sont plus importantes que celles externes.
Systรจme de cultures
Pour ce terme, les auteurs ont tous la mรชme idรฉe ; cโest la formulation qui diffรจre. Pour Meynier A. (1970) lโexpression servira de ยซ dรฉsigner la faรงon dont lโagriculteur tire parti de ses terres (choix des plantes cultivรฉes, assolements) ยป. Pour Barral P. (1978) cโest ยซ la combinaison plus ou moins intensive des facteurs de production ; le travail, le capital foncier et le capital dโexploitation. ยป. Lebeau R. (1991) met lโaccent sur lโintรฉrรชt quโont les hommes en exploitant la terre : cโest ยซ lโassociation de plantes choisies par une sociรฉtรฉ rurale pour tirer parti des terres, lโassolement qui est destinรฉ ร mรฉlanger la terre et les techniques qui sont liรฉes ร la culture de ces plantes ยป.
Le systรจme de culture est donc lโensemble des facteurs de production quโadopte un agriculteur ร savoir le travail, le capital foncier et le capital dโexploitation, pour tirer parti de ses terres. Il est le choix des plantes cultivรฉes, le mode dโassolement et les techniques utilisรฉes par lโagriculteur.
Synthรจse bibliographique
Le milieu rural peut รชtre apprรฉhendรฉ comme lโespace naturel qui a subi des transformations รฉmanant de lโaction de lโhomme. Les hommes modifient lโespace naturel ร leur guise et selon les moyens dont ils disposent. Cโest dans ce sens que George, P. dans son livre โโPrรฉcis de la gรฉographie ruraleโโ 1967, met lโaccent sur le possibilisme de lโhomme face aux milieux naturels. Malgrรฉ la relativitรฉ et la rigueur des conditions naturelles, lโhomme aura toujours des capacitรฉs innovatrices ร les surmonter. Lโactivitรฉ, principalement agricole des zones rurales sera pratiquรฉe selon la mentalitรฉ des sociรฉtรฉs, leurs milieux physiques et les moyens dont elles disposent. Cโest dans cette mรชme ordre dโidรฉe que Barral, P. ; en 1978 va รฉcrire son ouvrage intitulรฉ โโLes sociรฉtรฉs rurales du XXe siรจcleโโ, en identifiant les diffรฉrentes sociรฉtรฉs en partant de leur mode de production. Ainsi, lโhomme crรฉe des sociรฉtรฉs, utilise des techniques capables de modifier lโespace jusquโร lโeffacement total de son paysage naturel de jadis. A cet effet, on assiste dans le milieu rural ร une mutation progressive de lโagriculture allant de celle de subsistance, ensuite celle de marchรฉ et enfin ร celle de spรฉculation ; ces deux derniรจres sโopposent ร lโagriculture des pays dโรฉconomie socialiste. Ces diffรฉrences rรฉsident dans les techniques utilisรฉes et les modes dโorganisations agricoles (collectif ou individuel). Nรฉanmoins, le milieu rural se confronte ร des problรจmes dont lโhomme nโarrive toujours pas ร cerner.
Ainsi, se distinguent des paysages agraires avec parfois des ressemblances ou des dissemblances ร travers les campagnes du monde. Cโest ainsi que, Meynier A. ; dans son ouvrage โโLes paysages agraires 1970โโ et Lebeau R. dans son livre โโLes grands types de structures agraires du mondeโโ, 1991 montrent les diffรฉrents paysages agraires qui existent dans le monde dont les plus cรฉlรจbres sont le bocage et lโopenfield plus utilisรฉs dans les systรจmes agraires de lโEurope, les systรจmes de production des milieux intertropicaux et lโagriculture pratiquรฉe par des techniques plus avancรฉes. Toutefois, chaque paysage agraire du monde est marquรฉ par les facteurs physiques, anthropologiques, รฉconomiques, sociopolitiques ou historiques qui agissent sur sa morphologie. Pourrait-on aller ร lโรฉchelle plus rรฉduite pour voir le mode dโorganisation des sociรฉtรฉs rurales dโun pays. Cโest dans ce sens que Pรฉlissier P. va publier dans son ouvrage : โโLes paysans du Sรฉnรฉgal : les civilisations agraires du Cayor ร la Casamanceโโ les diffรฉrents modes dโorganisation qui existent au sein dโun mรชme pays. Par ailleurs lโorganisation du milieu, les modes de culture se font en fonction des cultures des sociรฉtรฉs qui y vivent et des rรฉalitรฉs du milieu physique. Il explique les modes de culture chez les Diolas qui sont peut-รชtre diffรฉrents de ceux des wolof et des serer bien que ces deux derniers ont quelque part des ressemblances pouvant รชtre expliquรฉes par leur cohabitation. Il montre lโoriginalitรฉ de lโorganisation agricole de chacune de ces sociรฉtรฉs et la maitrise des moyens quโelles utilisent.
Cโest surtout la vie paysanne de ces sรฉrรจres que Lericollais va รฉtudier dans la plupart de ses รฉcrits ร savoir sa publication de 1972 ยซ Sob : รฉtude gรฉographique dโun terroir serer ยป, celle de 1999 ยซ Paysans serer : dynamiques agraires et mobilitรฉs ยป, et dans beaucoup dโouvrages dont il a participรฉ. Il met en รฉvidence lโรฉvolution des sociรฉtรฉs sรฉrรจres durant ces derniรจres dรฉcennies en citant les facteurs liรฉs ร lโรฉvolution de leur paysage. Lo M. dans son livre : Paysages et utilisation de lโespace : la dรฉgradation des milieux naturels en pays serer (Sรฉnรฉgal)โโ ; 1994, continue dans la mรชme logique en sโappuyant surtout sur le possibilisme de lโhomme face aux changements intervenus dans lโorganisation agricole des systรจmes de production sรฉrรจre mais aussi au facteur naturel.
PROJET METHODOLOGIQUE
La mรฉthodologie qui est mise en oeuvre pour mener ร bien cette รฉtude peut se rรฉsumer en trois points : la collecte des donnรฉes, leur traitement et les moyens.
La collecte des donnรฉes
Cette รฉtape sโest faite par des descentes sur le terrain dans le but dโobtenir ร travers lโobservation directe des donnรฉes fiables et concrรจtes dans la zone mais aussi et surtout de vรฉrifier les informations issues de la documentation par rapport ร ce qui se passe sur le terrain. Elle consiste รฉgalement ร interroger toutes les personnes susceptibles dโapporter des informations concernant le sujet c’est-ร -dire tout ce qui traite de lโagriculture. Toutefois un questionnaire รฉtait prรฉalablement รฉtabli sโadressant ร tous les exploitants agricoles hommes et femmes y compris.
Deux visites ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes pour ce travail.
La premiรจre visite est une visite de prospection sur le terrain de travail qui nous est auparavant mรฉconnu. Elle nous a permis de mieux comprendre comment se dรฉroule lโactivitรฉ agricole. Nous avons aussi profitรฉ de cette visite pour sillonner une bonne partie de la zone dโรฉtude, de faire lโรฉtat des lieux de la question. Mรชme sโil nโexiste pas de grandes รฉlรฉvations dans la CR nous avons nรฉanmoins essayรฉ de dรฉcrire le paysage rencontrรฉ durant notre sรฉjour par des observations ร plusieurs endroits.
La deuxiรจme visite est celle durant laquelle notre approche est longuement expliquรฉe par nos interlocuteurs (chef de villages) et rรฉexpliquรฉe aux exploitants ร travers les diffรฉrents enquรชtes. Cette dรฉmarche nous a permis dโรฉviter ce qui pourrait รชtre un malentendu car ils peuvent nous considรฉrer comme des techniciens agricoles ou des agents de lโEtat venus leur apporter des solutions ร leurs problรจmes dans leurs pratiques quotidiennes.
Nous avons aussi recueilli assez dโinformations durant cette visite avec lโadministration du questionnaire prรฉalablement รฉlaborรฉ aux paysans car cโest eux qui maitrisent mieux les transformations survenus dans ce secteur. Ainsi nos interlocuteurs nโavaient pas de difficultรฉs ร rรฉpondre aux questions qui leur sont posรฉes er des aller et retours รฉtaient possibles quand nous le jugeons nรฉcessaire.
Le choix de lโรฉchantillonnage
Les donnรฉes faisant lโobjet de notre รฉtude ont รฉtรฉ collectรฉes dans la localitรฉ en question. Nous avons rรฉduit le terrain dโรฉtude en cinq villages sur seize. Pour ce qui est du choix de lโรฉchantillonnage il est fait en fonction de la taille et du nombre de mรฉnages de chaque village. Nous avons aussi jugรฉ nรฉcessaire de combiner lโaspect dรฉmographique avec lโintervention des organisations non gouvernementales (ONG) dans lโagriculture. C’est-ร -dire nous avons pris un village qui bรฉnรฉficie de lโappui des ONG, cโest le cas de Djilor mรชme si sa taille dรฉmographique nโest pas importante. Et dโaprรจs les investigations, nous nous sommes rendu compte quโil bรฉnรฉficie dโappuis extรฉrieurs. Le nombre dโexploitants interrogรฉs par village est de vingt, ce qui fait un total de cent personnes concernรฉes sur une pรฉriode dโun mois.
Le traitement et lโanalyse des donnรฉes
Pour cette รฉtape qui concerne le traitement et lโanalyse de lโensemble des informations recueillies, la confection des cartes, des tableaux et des graphiques statistiques sโest faite par diffรฉrents logiciels. Word pour la saisie des textes, Excel pour la gestion, lโanalyse et le traitement des graphiques. Sphinx va nous permettre de faire la construction et le dรฉpouillement du questionnaire, nous faisons รฉgalement des photographies pour illustrer lโinformation issue du questionnaire et de la documentation. Et enfin Arc Gis est utilisรฉ pour dรฉlimiter notre zone de recherche ร lโintรฉrieur du pays par la confection des cartes.
Les moyens
Pour les moyens, nous disposons des moyens logistiques et financiers.
Pour les moyens logistiques nous possรฉdons une machine qui nous facilite la saisie du texte et la connexion au niveau des rรฉseaux wifi qui nous sont accessibles. Nous bรฉnรฉficions aussi des moyens du laboratoire du GERAD qui offre un plateau technique bien รฉquipรฉ. Un sรฉminaire de 48 heures sur sphinx a รฉtรฉ organisรฉ par le professeur monsieur DIOP au niveau du dรฉpartement de gรฉographie.
Pour les moyens financiers nous disposons dโune bourse et dโune subvention de rapport. La bourse nous a permis de couvrir lโensemble des frais de documentation (photocopie, achat de livreโฆ) mais aussi de pouvoir payer nos dรฉplacements. La subvention sera utilisรฉe pour lโimpression du document et le travail de terrain.
Les aspects physiques de la communautรฉ rurale
Les facteurs biophysiques de la CR de Fimela obรฉissent aux facteurs gรฉnรฉraux que connait lโAfrique de lโOuest et particuliรจrement le Sรฉnรฉgal. Sa situation au Sud de la rรฉgion de Fatick dans les estuaires du Sine Saloum conjuguรฉe au fait quโelle soit ร proximitรฉ de lโocรฉan atlantique de mรชme que les facettes zonales de son relief, ses sols, sa vรฉgรฉtation, son hydrologie et son hydrographie lui confรจre des caractรฉristiques biophysiques, socio-รฉconomiques et climatiques particuliรจres.
Le relief et les sols
Le relief
Sur le plan gรฉomorphologique la zone sโest faรงonnรฉe sur une plaine sableuse ร topographie dunaire trรจs aplatie. Elle se situe ร seulement quelques mรจtres au-dessus du niveau de la mer.
Le relief est peu accidentรฉ donc quasi monotone. Monotonie perturbรฉe par la sรฉrie des dรฉpressions notรฉes dans la zone de Ndangane et les quelques buttes tรฉmoins rรฉsiduelles de la longue รฉrosion quโa connue la zone. Faisant parti de la zone recouverte par les bras de mer du sine et du Saloum, la communautรฉ rurale de Fimela est sillonnรฉe de cours dโeau sur prรจs de 50% de sa superficie dans ses parties Nord, Sud, centre et Est.
Les sols
Le relief et la topographie de la zone confรจrent au milieu des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivรฉs dont les variantes ne sont que de quatre types.
๏ผ Les sols ferrugineux tropicaux lessivรฉs ou sols Dior : couvrent les zones planes et les bombements dunaires. Ces sols sableux sont trรจs peu fertiles mais aptes ร la culture de lโarachide et du mil.
๏ผ des sols ferrugineux tropicaux non lessivรฉs communรฉment appelรฉs ยซDeckยป, qui du fait de leur texture fine sont argileux et inondรฉs en saison des pluies et renferment une forte proportion de limons. Ils sont riches en matiรจre organique et en รฉlรฉments chimiques, ce qui justifie leur aptitude ร une large gamme de culture (arachide, mil, sorgho, maรฏs, manioc…).
๏ผ les Deck-Dior sont des sols de transition entre les Deck et les Dior, encore assez sablonneux pour rester meubles lorsquโils se dessรจchent, permรฉables lorsquโil pleut (Pรฉlissier P., 1966). Les termitiรจres y sont abondantes et jouent un rรดle fertilisant lorsquโelles alimentent lโhorizon superficiel en argile et en calcium. Aussi, ils sont bien aptes ร la culture du mil que de lโarachide mais surtout ร la riziculture, au maraichage et ร lโarboriculture fruitiรจre.
๏ผ Les tannes : ce sont des sols acides hyper salรฉs qui ne sont pas favorables ร lโagriculture. Ce type de sol progresse dangereusement et rรฉduit considรฉrablement les terres agricoles. Ils sont dus par le rรฉchauffement climatique qui sโaccentue et par lโavancรฉe continue de la mer vers la frange continentale.
En outre, la perte progressive de la vรฉgรฉtation accรฉlรจre les processus de dรฉgradation des sols par รฉolisation et lessivage hydrique. A noter รฉgalement que les fortes densitรฉs enregistrรฉes, la mรฉcanisation de lโagriculture et la suppression de lโassolement triennale constituent des facteurs dโappauvrissement des sols, sans oublier le rรดle du pรขturage. Il y a aussi le processus de la salinisation qui favorise de plus en plus les tannes.
La vรฉgรฉtation
Le climat fortement influencรฉ par la mer est favorable au dรฉveloppement de certaines espรจces comme : les palmiers, les rรดniers, les cocotiers ; le climat est aussi favorable aux espรจces fruitiรจres telles que les manguiers, les agrumes et les anacardiers. Cette zone faisant partie du domaine des tannes et des mangroves, on nโy rencontre des formations vรฉgรฉtales du littoral telles que Rhizophora racemosa et Rhizophora mangle ; Avicennia africana
On y trouve aussi dโautres espรจces vรฉgรฉtales sauvages :
– Une strate arborรฉe composรฉe dโespรจces telles que: Celtis integrifolia (Mboul), Prosopis africana (Yiir), Tamarindus indica (Dakhar), Detarium senegalensis (Ditakh), Acacia albida (kร dd), Adansonia digitata (Guouye), Parinari ou Nรฉocaryamacrophilla (new). Il faut signaler que les majeures parties de ces arbres sont en voie de disparition dรป le plus souvent ร des pressions anthropiques.
– Une strate arbustive constituรฉe dโespรจces dont : Lannea acida (Beer) et Combretum glutinosum (Ratt) Guiera senegalensis (ngeer). Ces espรจces, on les rencontre au niveau des espaces non cultivรฉs ou nouvellement conquis.
– une strate herbacรฉe shalophytes et Tamarix senegalensis en gรฉnรฉral saisonnier et apparait durant la saison des pluies. Ce sont Philoxerus vermicularus, Sesuvium portulacastrum, Hygrophila senegalensis et Tamarix senegalensis qui servent en bonne partie de nourriture pour le bรฉtail.
En somme, nous pouvons retenir que durant ces derniรจres dรฉcennies la persistance de la sรฉcheresse, la salinisation des terres et lโextension de la culture arachidiรจre ont entraรฎnรฉ inexorablement le recul systรฉmatique des jachรจres et une baisse drastique du couvert vรฉgรฉtal. A cela, sโajoutent lโaction anthropique avec la forte pression dรฉmographique, lโexploitation illicite du charbon de bois et du bois dโoeuvre qui contribuent ร la mise en place du processus de dรฉsertification avec une rรฉgression des formations vรฉgรฉtales aux consรฉquences dรฉsastreuses pour les populations.
Les ressources en eaux
Les cours dโeau temporaires
La CR de Fimela est sillonnรฉe de cours dโeau dans presque tous les villages. Cette prรฉdominance peut sโexpliquer par sa situation par rapport au bras de mer du Sine et du Saloum mais aussi par ses conditions topographiques et pรฉdologique. Ces cours dโeau sont le plus souvent prรฉcaires et trรจs dรฉpendants de la pluviomรฉtrie.
Les eaux souterraines
On distingue 3 principales nappes dans la CR de Fimela :
– Le continental terminal : lโaquifรจre est rencontrรฉ dans les sables entre 30 et 70 m de profondeur. Les dรฉbits obtenus (30 ร 75 m3/h suffisent largement ร la couverture des besoins de lโhydraulique villageoise. Lโeau est dโexcellente qualitรฉ, le rรฉsidu sec รฉtant de lโordre de 100 ร 300 mg/l. La teneur en fluor nโatteint jamais 1mg/l. Elle est comprise entre 0,1 et 0,4 mg/l. En outre lโeau du Continental Terminal est trรจs bonne pour lโirrigation et rรฉpond ร toute sorte dโusage, mais trรจs menacรฉ par les pollutions dโorigines fรฉcales (PRDIF Aout 2001).
– Le palรฉocรจne : une eau de qualitรฉ dโusage domestique. Elle est aquifรจre dans la zone.
Les caractรฉristiques hydrodynamiques sont en gรฉnรฉral mรฉdiocres avec des dรฉbits ne dรฉpassant guรจre 50 m3/h. Sa nappe est presque partout saumรขtre (1500 ร 2000 mg/l) ร salรฉe (10.000 mg/l ร Samba DIA. Le Palรฉocรจne est souvent fluorรฉ dรฉpassant largement la limite admissible selon lโOMS (PRDIF Aout 2001)
– Le maestrichtien : il est captรฉ par les forages de Mar Soulou et Yayรจme. Il offre une eau trรจs salรฉe qui nโest consommรฉe ni par les populations ni par les animaux.
Le niveau statique de la nappe est peu profond dans la zone. Lโรฉpaisseur des terrains qui maintiennent la nappe sous pression et le relief trรจs plat en bordure de mer pourraient expliquer ce phรฉnomรจne. Dans les รฎles, la nappe est artรฉsienne. Le niveau statique varie de 2 ร 5 m dans le dรฉpartement de Fatick (PRDIF Aout 2001).
Le climat
A lโimage du climat du dรฉpartement de Fatick oรน se trouve la communautรฉ rurale, la zone a un climat de type sahรฉlo-soudanien avec lโalternance de deux saisons : une saison sรจche et une saison des pluies. Toutefois lโรฉtude du climat fait intervenir plusieurs paramรจtres dont le vent, la tempรฉrature, lโinsolation, lโhumiditรฉ relativeโฆ, ces donnรฉes sont obtenues ร la station synoptique de Fatick.
Les vents
Les principaux vents sont constituรฉs par : lโalizรฉ maritime dont lโinfluence est trรจs grande dans la zone dโรฉtude, lโharmattan, chaud et sec, qui souffle sur toute la partie Nord et Nord-est de la rรฉgion et demeure un agent รฉrosif trรจs actif ; La mousson qui souffle en gรฉnรฉral entre avril et octobre et prรฉsente un intรฉrรชt particulier car pouvant apporter les prรฉcipitations.
Ainsi, ces diffรฉrents flux prรฉsentent des vitesses diffรฉrentes.
les aspects socio-รฉconomiques
Les facteurs dรฉmographiques
Lโhistoire du peuplement
Lโhistoire du peuplement dโune zone est souvent un peu floue dans notre pays. Toutefois ร partir dโun certain nombre de donnรฉes disponibles, nous allons essayer de retracer lโhistoire du peuplement de la communautรฉ rurale en faisant appel ร lโhistoire du peuplement des serer dโune maniรจre gรฉnรฉrale. Selon des sources les serer รฉtaient venus du Nord dans la vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal vers le XI โXII siรจcle. Leur dรฉplacement peut รชtre dรป par leur refus dโaccepter lโislam, lโรฉcroulement de lโEmpire du Ghana et des nombreuses troubles suscitรฉs par les Almoravides le long du fleuve Sรฉnรฉgal.
Dโaprรจs Pรฉlissier(1966) rien de solide ne peut รชtre dit sur lโhistoire antรฉrieure des serer, mais leurs traditions comme leurs rapports actuels avec les peuls et les toucouleurs poussent ร estimer quโils ont trรจs longuement cohabitรฉ avec ces populations dans la vallรฉe et peut รชtre mรชme au Nord de celle-ci.
Ils se dรฉplacรจrent en masse vers le sud du pays plus prรฉcisรฉment dans les empires du Djolof, du Cayor et du Baol. Certains dโentre eux qui nโont pas adoptรฉ le rรฉgime politique de ces empires continuรจrent davantage dans les forรชts du sud dans les massifs forestiers du sine-Saloum.
Les ancรชtres des habitants du pays serer รฉtaient donc les hommes dโun double refus : refus dโadopter lโislam, refus dโรชtre assimilรฉs par les wolof ; ou si lโon prรฉfรจre, dโune double fidรฉlitรฉ, ร leur religion du terroir et ร leur langue (Pรฉlissier 1966).
Cependant des sources plus proches au niveau de la zone dโรฉtude nous ont fait comprendre que le village de Fimela fut crรฉรฉ en 1907 par Lamine Sarr. Ce dernier รฉtait un grand traitant dโarachide qui, pour dรฉvelopper son commerce, quitta son village natal Nรฉma Ba pour sโinstaller ร Ndangane. En route, il passa par Djirnda oรน il rencontra Samb Singhane Sarr avec qui il collabora. Une fois ร Ndangane, les deux hommes se rรฉpartirent les taches et cโest ร Lamine SARR que revint la charge de sillonner la zone pour acheter de lโarachide auprรจs des agriculteurs des villages environnants. Cโest ainsi quโil sโinstalla ร Simal pour รชtre plus proche des paysans. En effet, cโest ร Simal que Lamine Sarr rassemblait tous les sacs dโarachides achetรฉs dans la zone avant de les acheminer vers Ndangane ร dos dโรขne. A Ndangane, Lamine Sarr et son ami pesaient leurs sacs dโarachides sur des bascules avant de les transporter ร Foundiougne, dans des pirogues.
A lโรฉpoque, le site qui abrite aujourdโhui le village de Fimela รฉtait inoccupรฉ. Il รฉtait juste une vaste รฉtendue de champs que les habitants des environs appelaient ยซ a pimb alaa ยป en rรฉfรฉrence ร son relief รฉlevรฉ (pimb alaa, expression Sรฉrรจre signifiant le plateau).
Aprรจs quatre ans de prรฉsence dans la zone, Lamine Sarr se sentit attirรฉ par ce site de ยซ pimb alaa ยป quโil trouvait stratรฉgique. Ainsi, il construisit trois cases ร Simal quโil transporta aussitรดt dans le site et fonda le village quโon appellera, plus tard, Fimela (fimp laa), par dรฉformation de langage (Fimela vient de ยซ pimb alaa ยป).
Depuis, le village de Fimela a connu dโimportantes modifications. Le nom de Fimela pourrait alors รชtre la dรฉformation du nom pimb alaa par le colon En effet, juste aprรจs sa crรฉation, Fimela comptait seulement le quartier de Pindalang (pind a lang : maison du bas-cรดtรฉ). Hormis Pindalang, le village compte, aujourdโhui, trois autres quartiers que sont : Pinetok (les maisons du sommet), Citรฉ enseignant et Keur Dimbelรฉ.
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Table des matiรจres
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1. CONTEXTE
2. JUSTIFICATION DU SUJET
II. PROBLรMATIQUE
1. CADRE THEORIQUE
2. DISCUSSIONS CONCEPTUELLES
3. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4. Objectifs :
5. Hypothรจses
III. PROJET METHODOLOGIQUE
2. LA COLLECTE DES DONNEES
3. LE CHOIX DE LโECHANTILLONNAGE
4. LE TRAITEMENT ET LโANALYSE DES DONNEES
5. LES MOYENS
PREMIERE PARTIE : prรฉsentation des aspects physiques et socio-รฉconomiques de la CR de Fimela
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
A. Situation et localisation
B. Les aspects physiques de la communautรฉ rurale
I. Le relief et les sols
III. Les ressources en eaux
CHAPITRE II : LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
I. Les facteurs dรฉmographiques
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : LES TRANSFORMATIONS DES STRUCTURES AGRAIRES DANS LA CR DE FIMELA
CHAPITRE I : LE PAYSAGE AGRAIRE
I. Lโhabitat rural
II. La morphologie agraire
CHAPITRE II : LES SYSTEMES DE PRODUCTION
1. Les opรฉrations culturales
1. Les cultures vivriรจres
II : les techniques culturales
CONCLUSION PARTIELLE
Troisiรจme partie : les facteurs ร lโorigine des mutations et les stratรฉgies dโadaptation
CHAPITRE I : LES CAUSES DES MUTATIONS DES STRUCTURES AGRAIRES
I. Les facteurs naturels
II. Les facteurs anthropiques
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DโADAPTATION DANS LA CR DE FIMELA
I. Les stratรฉgies au nivaux de lโagriculture
II. Le dรฉveloppement dโactivitรฉs non agricoles
III. Lโappui รฉtatique et des ONG dans la CR de Fimela
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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