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Discussions conceptuelles
Notre étude ne peut se faire sans apporter quelques éclaircissements sur certains termes qui seront utilisés le long de notre travail. Parmi ceux-ci on a eu à rencontrer l’explication de certains d’entre eux à travers nos lectures.
Structure agraire
« Agraire vient du mot latin « ager » qui signifie champ. « La structure agraire se réserve à l’étude de l’ensemble des conditions foncières et sociales dans les régions rurales » (Meynier. A. 1970).Lebeau R. (1991) va plus amplement à partir de ces trois éléments à savoir« système de culture, morphologie agraire, habitat étant l’expression dans l’espace d’une certaine forme d’occupation du sol, d’une conception de l’organisation du finage. On donne le nom de structure agraire à cet ensemble de liens durables et profonds entre l’homme et le sol, que traduisent les paysages ruraux ».Diry J.P. 1999, va dans le même sens que Meynier en expliquant cette notion comme étant « l’ensemble des conditions foncières et sociales des espaces agricoles : les propriétés, les exploitations et les modes de faire valoir. Elle constitue donc le cadre juridique, l’ossature dans laquelle évolue l’agriculture ».
Ainsi, on peut retenir la structure agraire comme étant le cadre juridique dans lequel s’applique une certaine forme d’occupation du foncier, des conditions sociales dans les régions rurales mais surtout les liens qui existent entre l’homme et la terre.
Paysage agraire
Ce terme a connu des définitions un peu différenciées selon les auteurs, pour Meynier A. (1970) c’est « en dépassant le stade de la cueillette brute, en grattant le sol pour en modifier les produits naturels et faire germer des plantes de son choix, que l’homme crée un paysage agraire. Il constitue souvent l’expression concrète de la structure agraire mais obéit aussi à d’autres facteurs ». Contrairement à Meynier, le paysage agraire constitue pour Barral P. (1978) « la forme et la dimension des champs, les règles de l’assolement, les structures de l’habitat ». La définition de Lebeau R. (1991) nous semble être plus complète car elle prend en compte tous les aspects du milieu rural. Selon lui « paysage agraire ou paysage rural est l’expression d’un effort séculaire de l’homme pour mettre à son service la nature végétale ou animale, autrement dit l’espace rural a été colonisé et aménagé par l’homme à des époques et selon des techniques d’utilisation du sol très variées, ce sont les relations que les sociétés rurales ont nouées avec la terre qu’elles exploitent. Un paysage agraire se définit dès lors par l’intensité de l’occupation du sol et par l’étude des facteurs des diverses cultures, de leur organisation et de leur utilisation. ». Diry J.P. (1999) rejoint un peu la position de Barral, pour lui l’étude du paysage agraire consiste « à prendre en considération l’habitat (dispersé, groupé…), le parcellaire (taille et forme des parcelles, avec ou sans clôture…), le réseau de chemin ».
Ainsi, dans notre projet de recherche, la définition de Lebeau R. sera utilisée, elle est la plus complète et renferme toutes les autres définitions qu’on vient de citer.
Système agraire
Cette expression ne pressente pas de fortes dissensions c’est la formulation qui varie d’un auteur à un autre. Lericollais A. 1999, définit le système agraire comme un « terme qui combinerait en effet un système de droit réglementant l’usage de la terre, un système d’aménagement de l’espace, d’autant plus important ici que les serer combinent l’agriculture et l’élevage et un système de production. » Derruau M. in Lericollais A. (1999) met l’accent sur l’aspect spatial : « les aménagements spatiaux (formes des champs, clôtures…) et temporels (succession des cultures ou permanences de cultures sur un même champ) dans leur rapport avec des techniques et des liens sociaux (pratique communautaire, structure de la propriété) ». Dupiez H. in Lericollais (1999) prend en compte de manière plus explicite le facteur politique et le facteur culturel et considère le terme système agraire comme étant un « ensemble d’ éléments d’ordre écologique, humain, technique, social, politique et culturel qui déterminent la vie d’une communauté vivant essentiellement de l’agriculture. ». Par contre Sauter G. in Lericollais (1999) dans une analyse critique de la notion de système explique le système agraire : « sous prétexte qu’un système est nécessairement plus ou moins ‘ ouvert’, on peut toujours proclamer tel un ensemble agraire que pour une raison ou une autre on a choisi d’étudier.» Il ajoute que c’est « l’existence d’une organisation où tout se tiendrait par des interactions autorégulées, et où la somme des échanges internes l’emporterait sur les échanges externes. ».
Somme toute, le système agraire est l’aménagement spatio-temporel des exploitations agricoles. Il est aussi l’ensemble d’éléments d’ordre écologique, humain, social, politique et culturel qui sous-tend la vie d’une communauté essentiellement agricole. Ce sont les relations que les communautés nouent entre elles et la somme de ces relations internes qui sont plus importantes que celles externes.
Système de cultures
Pour ce terme, les auteurs ont tous la même idée ; c’est la formulation qui diffère. Pour Meynier A. (1970) l’expression servira de « désigner la façon dont l’agriculteur tire parti de ses terres (choix des plantes cultivées, assolements) ». Pour Barral P. (1978) c’est « la combinaison plus ou moins intensive des facteurs de production ; le travail, le capital foncier et le capital d’exploitation. ». Lebeau R. (1991) met l’accent sur l’intérêt qu’ont les hommes en exploitant la terre : c’est « l’association de plantes choisies par une société rurale pour tirer parti des terres, l’assolement qui est destiné à mélanger la terre et les techniques qui sont liées à la culture de ces plantes ».
Le système de culture est donc l’ensemble des facteurs de production qu’adopte un agriculteur à savoir le travail, le capital foncier et le capital d’exploitation, pour tirer parti de ses terres. Il est le choix des plantes cultivées, le mode d’assolement et les techniques utilisées par l’agriculteur.
Synthèse bibliographique
Le milieu rural peut être appréhendé comme l’espace naturel qui a subi des transformations émanant de l’action de l’homme. Les hommes modifient l’espace naturel à leur guise et selon les moyens dont ils disposent. C’est dans ce sens que George, P. dans son livre ‘’Précis de la géographie rurale’’ 1967, met l’accent sur le possibilisme de l’homme face aux milieux naturels. Malgré la relativité et la rigueur des conditions naturelles, l’homme aura toujours des capacités innovatrices à les surmonter. L’activité, principalement agricole des zones rurales sera pratiquée selon la mentalité des sociétés, leurs milieux physiques et les moyens dont elles disposent. C’est dans cette même ordre d’idée que Barral, P. ; en 1978 va écrire son ouvrage intitulé ‘’Les sociétés rurales du XXe siècle’’, en identifiant les différentes sociétés en partant de leur mode de production. Ainsi, l’homme crée des sociétés, utilise des techniques capables de modifier l’espace jusqu’à l’effacement total de son paysage naturel de jadis. A cet effet, on assiste dans le milieu rural à une mutation progressive de l’agriculture allant de celle de subsistance, ensuite celle de marché et enfin à celle de spéculation ; ces deux dernières s’opposent à l’agriculture des pays d’économie socialiste. Ces différences résident dans les techniques utilisées et les modes d’organisations agricoles (collectif ou individuel). Néanmoins, le milieu rural se confronte à des problèmes dont l’homme n’arrive toujours pas à cerner.
Ainsi, se distinguent des paysages agraires avec parfois des ressemblances ou des dissemblances à travers les campagnes du monde. C’est ainsi que, Meynier A. ; dans son ouvrage ‘’Les paysages agraires 1970’’ et Lebeau R. dans son livre ‘’Les grands types de structures agraires du monde’’, 1991 montrent les différents paysages agraires qui existent dans le monde dont les plus célèbres sont le bocage et l’openfield plus utilisés dans les systèmes agraires de l’Europe, les systèmes de production des milieux intertropicaux et l’agriculture pratiquée par des techniques plus avancées. Toutefois, chaque paysage agraire du monde est marqué par les facteurs physiques, anthropologiques, économiques, sociopolitiques ou historiques qui agissent sur sa morphologie. Pourrait-on aller à l’échelle plus réduite pour voir le mode d’organisation des sociétés rurales d’un pays. C’est dans ce sens que Pélissier P. va publier dans son ouvrage : ‘’Les paysans du Sénégal : les civilisations agraires du Cayor à la Casamance’’ les différents modes d’organisation qui existent au sein d’un même pays. Par ailleurs l’organisation du milieu, les modes de culture se font en fonction des cultures des sociétés qui y vivent et des réalités du milieu physique. Il explique les modes de culture chez les Diolas qui sont peut-être différents de ceux des wolof et des serer bien que ces deux derniers ont quelque part des ressemblances pouvant être expliquées par leur cohabitation. Il montre l’originalité de l’organisation agricole de chacune de ces sociétés et la maitrise des moyens qu’elles utilisent.
C’est surtout la vie paysanne de ces sérères que Lericollais va étudier dans la plupart de ses écrits à savoir sa publication de 1972 « Sob : étude géographique d’un terroir serer », celle de 1999 « Paysans serer : dynamiques agraires et mobilités », et dans beaucoup d’ouvrages dont il a participé. Il met en évidence l’évolution des sociétés sérères durant ces dernières décennies en citant les facteurs liés à l’évolution de leur paysage. Lo M. dans son livre : Paysages et utilisation de l’espace : la dégradation des milieux naturels en pays serer (Sénégal)’’ ; 1994, continue dans la même logique en s’appuyant surtout sur le possibilisme de l’homme face aux changements intervenus dans l’organisation agricole des systèmes de production sérère mais aussi au facteur naturel.
PROJET METHODOLOGIQUE
La méthodologie qui est mise en oeuvre pour mener à bien cette étude peut se résumer en trois points : la collecte des données, leur traitement et les moyens.
La collecte des données
Cette étape s’est faite par des descentes sur le terrain dans le but d’obtenir à travers l’observation directe des données fiables et concrètes dans la zone mais aussi et surtout de vérifier les informations issues de la documentation par rapport à ce qui se passe sur le terrain. Elle consiste également à interroger toutes les personnes susceptibles d’apporter des informations concernant le sujet c’est-à-dire tout ce qui traite de l’agriculture. Toutefois un questionnaire était préalablement établi s’adressant à tous les exploitants agricoles hommes et femmes y compris.
Deux visites ont été réalisées pour ce travail.
La première visite est une visite de prospection sur le terrain de travail qui nous est auparavant méconnu. Elle nous a permis de mieux comprendre comment se déroule l’activité agricole. Nous avons aussi profité de cette visite pour sillonner une bonne partie de la zone d’étude, de faire l’état des lieux de la question. Même s’il n’existe pas de grandes élévations dans la CR nous avons néanmoins essayé de décrire le paysage rencontré durant notre séjour par des observations à plusieurs endroits.
La deuxième visite est celle durant laquelle notre approche est longuement expliquée par nos interlocuteurs (chef de villages) et réexpliquée aux exploitants à travers les différents enquêtes. Cette démarche nous a permis d’éviter ce qui pourrait être un malentendu car ils peuvent nous considérer comme des techniciens agricoles ou des agents de l’Etat venus leur apporter des solutions à leurs problèmes dans leurs pratiques quotidiennes.
Nous avons aussi recueilli assez d’informations durant cette visite avec l’administration du questionnaire préalablement élaboré aux paysans car c’est eux qui maitrisent mieux les transformations survenus dans ce secteur. Ainsi nos interlocuteurs n’avaient pas de difficultés à répondre aux questions qui leur sont posées er des aller et retours étaient possibles quand nous le jugeons nécessaire.
Le choix de l’échantillonnage
Les données faisant l’objet de notre étude ont été collectées dans la localité en question. Nous avons réduit le terrain d’étude en cinq villages sur seize. Pour ce qui est du choix de l’échantillonnage il est fait en fonction de la taille et du nombre de ménages de chaque village. Nous avons aussi jugé nécessaire de combiner l’aspect démographique avec l’intervention des organisations non gouvernementales (ONG) dans l’agriculture. C’est-à-dire nous avons pris un village qui bénéficie de l’appui des ONG, c’est le cas de Djilor même si sa taille démographique n’est pas importante. Et d’après les investigations, nous nous sommes rendu compte qu’il bénéficie d’appuis extérieurs. Le nombre d’exploitants interrogés par village est de vingt, ce qui fait un total de cent personnes concernées sur une période d’un mois.
Le traitement et l’analyse des données
Pour cette étape qui concerne le traitement et l’analyse de l’ensemble des informations recueillies, la confection des cartes, des tableaux et des graphiques statistiques s’est faite par différents logiciels. Word pour la saisie des textes, Excel pour la gestion, l’analyse et le traitement des graphiques. Sphinx va nous permettre de faire la construction et le dépouillement du questionnaire, nous faisons également des photographies pour illustrer l’information issue du questionnaire et de la documentation. Et enfin Arc Gis est utilisé pour délimiter notre zone de recherche à l’intérieur du pays par la confection des cartes.
Les moyens
Pour les moyens, nous disposons des moyens logistiques et financiers.
Pour les moyens logistiques nous possédons une machine qui nous facilite la saisie du texte et la connexion au niveau des réseaux wifi qui nous sont accessibles. Nous bénéficions aussi des moyens du laboratoire du GERAD qui offre un plateau technique bien équipé. Un séminaire de 48 heures sur sphinx a été organisé par le professeur monsieur DIOP au niveau du département de géographie.
Pour les moyens financiers nous disposons d’une bourse et d’une subvention de rapport. La bourse nous a permis de couvrir l’ensemble des frais de documentation (photocopie, achat de livre…) mais aussi de pouvoir payer nos déplacements. La subvention sera utilisée pour l’impression du document et le travail de terrain.
Les aspects physiques de la communauté rurale
Les facteurs biophysiques de la CR de Fimela obéissent aux facteurs généraux que connait l’Afrique de l’Ouest et particulièrement le Sénégal. Sa situation au Sud de la région de Fatick dans les estuaires du Sine Saloum conjuguée au fait qu’elle soit à proximité de l’océan atlantique de même que les facettes zonales de son relief, ses sols, sa végétation, son hydrologie et son hydrographie lui confère des caractéristiques biophysiques, socio-économiques et climatiques particulières.
Le relief et les sols
Le relief
Sur le plan géomorphologique la zone s’est façonnée sur une plaine sableuse à topographie dunaire très aplatie. Elle se situe à seulement quelques mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le relief est peu accidenté donc quasi monotone. Monotonie perturbée par la série des dépressions notées dans la zone de Ndangane et les quelques buttes témoins résiduelles de la longue érosion qu’a connue la zone. Faisant parti de la zone recouverte par les bras de mer du sine et du Saloum, la communauté rurale de Fimela est sillonnée de cours d’eau sur près de 50% de sa superficie dans ses parties Nord, Sud, centre et Est.
Les sols
Le relief et la topographie de la zone confèrent au milieu des sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés dont les variantes ne sont que de quatre types.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou sols Dior : couvrent les zones planes et les bombements dunaires. Ces sols sableux sont très peu fertiles mais aptes à la culture de l’arachide et du mil.
des sols ferrugineux tropicaux non lessivés communément appelés «Deck», qui du fait de leur texture fine sont argileux et inondés en saison des pluies et renferment une forte proportion de limons. Ils sont riches en matière organique et en éléments chimiques, ce qui justifie leur aptitude à une large gamme de culture (arachide, mil, sorgho, maïs, manioc…).
les Deck-Dior sont des sols de transition entre les Deck et les Dior, encore assez sablonneux pour rester meubles lorsqu’ils se dessèchent, perméables lorsqu’il pleut (Pélissier P., 1966). Les termitières y sont abondantes et jouent un rôle fertilisant lorsqu’elles alimentent l’horizon superficiel en argile et en calcium. Aussi, ils sont bien aptes à la culture du mil que de l’arachide mais surtout à la riziculture, au maraichage et à l’arboriculture fruitière.
Les tannes : ce sont des sols acides hyper salés qui ne sont pas favorables à l’agriculture. Ce type de sol progresse dangereusement et réduit considérablement les terres agricoles. Ils sont dus par le réchauffement climatique qui s’accentue et par l’avancée continue de la mer vers la frange continentale.
En outre, la perte progressive de la végétation accélère les processus de dégradation des sols par éolisation et lessivage hydrique. A noter également que les fortes densités enregistrées, la mécanisation de l’agriculture et la suppression de l’assolement triennale constituent des facteurs d’appauvrissement des sols, sans oublier le rôle du pâturage. Il y a aussi le processus de la salinisation qui favorise de plus en plus les tannes.
La végétation
Le climat fortement influencé par la mer est favorable au développement de certaines espèces comme : les palmiers, les rôniers, les cocotiers ; le climat est aussi favorable aux espèces fruitières telles que les manguiers, les agrumes et les anacardiers. Cette zone faisant partie du domaine des tannes et des mangroves, on n’y rencontre des formations végétales du littoral telles que Rhizophora racemosa et Rhizophora mangle ; Avicennia africana
On y trouve aussi d’autres espèces végétales sauvages :
– Une strate arborée composée d’espèces telles que: Celtis integrifolia (Mboul), Prosopis africana (Yiir), Tamarindus indica (Dakhar), Detarium senegalensis (Ditakh), Acacia albida (kàdd), Adansonia digitata (Guouye), Parinari ou Néocaryamacrophilla (new). Il faut signaler que les majeures parties de ces arbres sont en voie de disparition dû le plus souvent à des pressions anthropiques.
– Une strate arbustive constituée d’espèces dont : Lannea acida (Beer) et Combretum glutinosum (Ratt) Guiera senegalensis (ngeer). Ces espèces, on les rencontre au niveau des espaces non cultivés ou nouvellement conquis.
– une strate herbacée shalophytes et Tamarix senegalensis en général saisonnier et apparait durant la saison des pluies. Ce sont Philoxerus vermicularus, Sesuvium portulacastrum, Hygrophila senegalensis et Tamarix senegalensis qui servent en bonne partie de nourriture pour le bétail.
En somme, nous pouvons retenir que durant ces dernières décennies la persistance de la sécheresse, la salinisation des terres et l’extension de la culture arachidière ont entraîné inexorablement le recul systématique des jachères et une baisse drastique du couvert végétal. A cela, s’ajoutent l’action anthropique avec la forte pression démographique, l’exploitation illicite du charbon de bois et du bois d’oeuvre qui contribuent à la mise en place du processus de désertification avec une régression des formations végétales aux conséquences désastreuses pour les populations.
Les ressources en eaux
Les cours d’eau temporaires
La CR de Fimela est sillonnée de cours d’eau dans presque tous les villages. Cette prédominance peut s’expliquer par sa situation par rapport au bras de mer du Sine et du Saloum mais aussi par ses conditions topographiques et pédologique. Ces cours d’eau sont le plus souvent précaires et très dépendants de la pluviométrie.
Les eaux souterraines
On distingue 3 principales nappes dans la CR de Fimela :
– Le continental terminal : l’aquifère est rencontré dans les sables entre 30 et 70 m de profondeur. Les débits obtenus (30 à 75 m3/h suffisent largement à la couverture des besoins de l’hydraulique villageoise. L’eau est d’excellente qualité, le résidu sec étant de l’ordre de 100 à 300 mg/l. La teneur en fluor n’atteint jamais 1mg/l. Elle est comprise entre 0,1 et 0,4 mg/l. En outre l’eau du Continental Terminal est très bonne pour l’irrigation et répond à toute sorte d’usage, mais très menacé par les pollutions d’origines fécales (PRDIF Aout 2001).
– Le paléocène : une eau de qualité d’usage domestique. Elle est aquifère dans la zone.
Les caractéristiques hydrodynamiques sont en général médiocres avec des débits ne dépassant guère 50 m3/h. Sa nappe est presque partout saumâtre (1500 à 2000 mg/l) à salée (10.000 mg/l à Samba DIA. Le Paléocène est souvent fluoré dépassant largement la limite admissible selon l’OMS (PRDIF Aout 2001)
– Le maestrichtien : il est capté par les forages de Mar Soulou et Yayème. Il offre une eau très salée qui n’est consommée ni par les populations ni par les animaux.
Le niveau statique de la nappe est peu profond dans la zone. L’épaisseur des terrains qui maintiennent la nappe sous pression et le relief très plat en bordure de mer pourraient expliquer ce phénomène. Dans les îles, la nappe est artésienne. Le niveau statique varie de 2 à 5 m dans le département de Fatick (PRDIF Aout 2001).
Le climat
A l’image du climat du département de Fatick où se trouve la communauté rurale, la zone a un climat de type sahélo-soudanien avec l’alternance de deux saisons : une saison sèche et une saison des pluies. Toutefois l’étude du climat fait intervenir plusieurs paramètres dont le vent, la température, l’insolation, l’humidité relative…, ces données sont obtenues à la station synoptique de Fatick.
Les vents
Les principaux vents sont constitués par : l’alizé maritime dont l’influence est très grande dans la zone d’étude, l’harmattan, chaud et sec, qui souffle sur toute la partie Nord et Nord-est de la région et demeure un agent érosif très actif ; La mousson qui souffle en général entre avril et octobre et présente un intérêt particulier car pouvant apporter les précipitations.
Ainsi, ces différents flux présentent des vitesses différentes.
les aspects socio-économiques
Les facteurs démographiques
L’histoire du peuplement
L’histoire du peuplement d’une zone est souvent un peu floue dans notre pays. Toutefois à partir d’un certain nombre de données disponibles, nous allons essayer de retracer l’histoire du peuplement de la communauté rurale en faisant appel à l’histoire du peuplement des serer d’une manière générale. Selon des sources les serer étaient venus du Nord dans la vallée du fleuve Sénégal vers le XI –XII siècle. Leur déplacement peut être dû par leur refus d’accepter l’islam, l’écroulement de l’Empire du Ghana et des nombreuses troubles suscités par les Almoravides le long du fleuve Sénégal.
D’après Pélissier(1966) rien de solide ne peut être dit sur l’histoire antérieure des serer, mais leurs traditions comme leurs rapports actuels avec les peuls et les toucouleurs poussent à estimer qu’ils ont très longuement cohabité avec ces populations dans la vallée et peut être même au Nord de celle-ci.
Ils se déplacèrent en masse vers le sud du pays plus précisément dans les empires du Djolof, du Cayor et du Baol. Certains d’entre eux qui n’ont pas adopté le régime politique de ces empires continuèrent davantage dans les forêts du sud dans les massifs forestiers du sine-Saloum.
Les ancêtres des habitants du pays serer étaient donc les hommes d’un double refus : refus d’adopter l’islam, refus d’être assimilés par les wolof ; ou si l’on préfère, d’une double fidélité, à leur religion du terroir et à leur langue (Pélissier 1966).
Cependant des sources plus proches au niveau de la zone d’étude nous ont fait comprendre que le village de Fimela fut créé en 1907 par Lamine Sarr. Ce dernier était un grand traitant d’arachide qui, pour développer son commerce, quitta son village natal Néma Ba pour s’installer à Ndangane. En route, il passa par Djirnda où il rencontra Samb Singhane Sarr avec qui il collabora. Une fois à Ndangane, les deux hommes se répartirent les taches et c’est à Lamine SARR que revint la charge de sillonner la zone pour acheter de l’arachide auprès des agriculteurs des villages environnants. C’est ainsi qu’il s’installa à Simal pour être plus proche des paysans. En effet, c’est à Simal que Lamine Sarr rassemblait tous les sacs d’arachides achetés dans la zone avant de les acheminer vers Ndangane à dos d’âne. A Ndangane, Lamine Sarr et son ami pesaient leurs sacs d’arachides sur des bascules avant de les transporter à Foundiougne, dans des pirogues.
A l’époque, le site qui abrite aujourd’hui le village de Fimela était inoccupé. Il était juste une vaste étendue de champs que les habitants des environs appelaient « a pimb alaa » en référence à son relief élevé (pimb alaa, expression Sérère signifiant le plateau).
Après quatre ans de présence dans la zone, Lamine Sarr se sentit attiré par ce site de « pimb alaa » qu’il trouvait stratégique. Ainsi, il construisit trois cases à Simal qu’il transporta aussitôt dans le site et fonda le village qu’on appellera, plus tard, Fimela (fimp laa), par déformation de langage (Fimela vient de « pimb alaa »).
Depuis, le village de Fimela a connu d’importantes modifications. Le nom de Fimela pourrait alors être la déformation du nom pimb alaa par le colon En effet, juste après sa création, Fimela comptait seulement le quartier de Pindalang (pind a lang : maison du bas-côté). Hormis Pindalang, le village compte, aujourd’hui, trois autres quartiers que sont : Pinetok (les maisons du sommet), Cité enseignant et Keur Dimbelé.
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Table des matières
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1. CONTEXTE
2. JUSTIFICATION DU SUJET
II. PROBLÉMATIQUE
1. CADRE THEORIQUE
2. DISCUSSIONS CONCEPTUELLES
3. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4. Objectifs :
5. Hypothèses
III. PROJET METHODOLOGIQUE
2. LA COLLECTE DES DONNEES
3. LE CHOIX DE L’ECHANTILLONNAGE
4. LE TRAITEMENT ET L’ANALYSE DES DONNEES
5. LES MOYENS
PREMIERE PARTIE : présentation des aspects physiques et socio-économiques de la CR de Fimela
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
A. Situation et localisation
B. Les aspects physiques de la communauté rurale
I. Le relief et les sols
III. Les ressources en eaux
CHAPITRE II : LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
I. Les facteurs démographiques
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : LES TRANSFORMATIONS DES STRUCTURES AGRAIRES DANS LA CR DE FIMELA
CHAPITRE I : LE PAYSAGE AGRAIRE
I. L’habitat rural
II. La morphologie agraire
CHAPITRE II : LES SYSTEMES DE PRODUCTION
1. Les opérations culturales
1. Les cultures vivrières
II : les techniques culturales
CONCLUSION PARTIELLE
Troisième partie : les facteurs à l’origine des mutations et les stratégies d’adaptation
CHAPITRE I : LES CAUSES DES MUTATIONS DES STRUCTURES AGRAIRES
I. Les facteurs naturels
II. Les facteurs anthropiques
CHAPITRE II : LES STRATEGIES D’ADAPTATION DANS LA CR DE FIMELA
I. Les stratégies au nivaux de l’agriculture
II. Le développement d’activités non agricoles
III. L’appui étatique et des ONG dans la CR de Fimela
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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