Les TM au service de l’information, de la communication et de la collaboration

Les TM au service de l’information, de la communication et de la collaboration

L’industrie de la construction requiert l’échange quotidien d’une énorme quantité de données et d’information entre les participants au projet. La communication est donc un élément sur lequel il est intéressant de travailler et de s’améliorer (Aigbavboa, W.D. et Lesito, 2013). À cause de la nature hiérarchique et fragmentée de l’industrie AECO (Forgues et Staub-French, 2011; Gu et London, 2010), il est nécessaire d’avoir une gestion structurée des échanges d’information entre tous les intervenants et une coordination rigoureuse si on veut atteindre les objectifs fixés en termes de coût, de temps et de qualité (Toole, 2003).

Les technologies du présent ouvrent de bien plus larges horizons pour la communication et le partage de documents dans le milieu professionnel que le courriel. Or, le courriel ou d’autres moyens de communication traditionnels comme les réunions ou l’échange de documents papier sont les outils les plus utilisés par les intervenants des projets de construction pour communiquer entre eux (Aigbavboa, W.D. et Lesito, 2013) et une grande partie des tâches qu’ils effectuent sont basées sur des feuilles volantes (Bowden et al., 2004). Ce paradoxe entre une industrie fragmentée, qui exige un niveau complexe de coordination et une informatisation qui peine à se mettre en place, conduit donc les chercheurs et les professionnels à voir le problème sous un autre angle : à savoir en quoi les conditions ne sont-elles pas favorables à l’informatisation dans la gestion des projets de construction ? À cette fin, des modes alternatifs de réalisation des projets de construction, de nouvelles pratiques, plus appropriés à la collaboration et plus adaptés à la communication entre intervenants ont été développés et proposés (Cook et Eckblad, 2007; Egan, 1998; Kang et al., 2013). Notamment l’un des modes de réalisation les plus connus parmi les approches novatrices et collaboratives est l’approche Integrated Project Delivery (IPD) (Cook et Eckblad, 2007).

L’infonuagique au service du chantier

L’un des plus grands atouts des TM pour pallier aux problèmes de communication et au manque de collaboration dans les projets de construction est celui de centraliser l’information et d’offrir un accès à celle-ci en continu et à n’importe quel endroit grâce à l’utilisation de l’infonuagique. L’infonuagique est un service permettant un accès facile, sur demande et en tout lieu à un réseau partagé de ressources informatiques (réseaux, serveurs, stockage, applications et services). L’accès peut être approvisionné rapidement et avec un minimum d’effort de gestion ou de service d’interaction avec le fournisseur (Mell et Grance, 2011). Ces derniers ont ainsi accès aux dernières versions des documents, et peuvent modifier ou partager des données en tout temps, indépendamment de l’endroit où ils se trouvent (Son et al., 2012; Venkatraman et Yoong, 2009).

Le chantier se trouve traditionnellement coupé du reste du projet (Hewage et Ruwanpura, 2009), car le personnel de chantier (gérant de projet, chef de chantier ou surveillant) n’est pas en mesure de se connecter aux systèmes de gestion de l’information lorsqu’il est en dehors du bureau (Chen et Kamara, 2011; Menzel, Keller et Eisenblätter, 2004). En étant connecté au nuage, le personnel a un accès direct aux plans et documents à travers les tablettes et téléphones intelligents qui peuvent aujourd’hui être robustes et tout à fait adaptés aux conditions du terrain. Actuellement, l’utilisation des technologies infonuagiques est encore un défi pour les entreprises de construction (Ferrada et al., 2014). La sécurité et la confidentialité représentent un frein à l’adoption de l’infonuagique par les entreprises qui ont du mal à faire confiance à une autre entité que la leur pour le stockage de leurs données (Ren, Wang et Wang, 2012). Pourtant, un département TI n’est pas forcément plus sûr qu’une gestion des données dans le nuage car il est quand même connecté à internet et donc vulnérable aux cyberattaques. En fait, certains hébergeurs comme Amazon ou Microsoft par exemple ont des moyens pour éviter des cyberattaques que certains serveurs privés n’ont pas (Brender et Markov, 2013).

Les petites organisations avec peu de moyens ont donc intérêt à faire appel à ces hébergeurs pour que leurs données soient plus en sécurité. Avec la démocratisation de l’usage des technologies infonuagiques pour le quotidien, le scepticisme des entreprises envers ces services pourrait s’amoindrir, d’autant que l’appel à des services infonuagiques pour la gestion de l’information apporte généralement plus de facilité d’utilisation. Une étude sur l’utilisation des services infonuagiques par de petites et moyennes entreprises indique que la facilité d’utilisation est le plus gros facteur cité par ces compagnies pour l’adoption de l’infonuagique, suivi d’une meilleure sécurité et une meilleure confidentialité (Gupta, Seetharaman et Raj, 2013).

Les applications au service de la gestion

Cisco (2013) prévoit que d’ici 2018, les applications mobiles infonuagiques compteront pour 90 % du trafic de données mobiles total, ce qui représente un taux de croissance annuel de 64 %. Il  existe une vraie croissance qui va vers les applications mobiles infonuagiques. Mtibaa et al. (2015) soulèvent aussi très récemment l’avènement de l’informatique portable et la résultante croissance dans le marché des applications mobiles. Cette croissance exponentielle des dernières années va sans doute se mettre au service de la gestion de la construction puisqu’elle va permettre de banaliser l’utilisation des TM, ce qui peut faire avancer l’intégration de la mobilité en construction (Aziz, Harun et Alaboud, 2016). On constate en effet de plus en plus d’intérêt pour les applications mobiles destinées à la construction, à la fois de la part de la recherche académique et de l’industrie. Du côté académique, les applications mobiles sont développées pour satisfaire à différents processus de la phase de réalisation des projets comme le suivi de l’avancement, la documentation, la gestion des déficiences, la santé et la sécurité, etc.

La conception, le développement et l’utilisation de systèmes mobiles de gestion de l’information pour la construction représente une grande proportion des efforts de recherche sur les TM en construction (Chen et Kamara, 2011). La conception et le développement d’applications par les chercheurs sont nombreux et cela montre le besoin de la part de l’industrie de la construction d’avoir des outils plus adaptés.

Les outils de développement comme les Software Development Kits (SDK) se font de plus en plus accessibles et appuient ainsi l’innovation dans les applications mobiles pour la construction. Les chercheurs ne sont cependant pas les seuls à concevoir et à développer des applications mobiles. De plus, il est rare que celles-ci soient commercialisées par la suite, la recherche ayant surtout un but démonstratif. Beaucoup d’entrepreneurs développent des applications mobiles destinées au grand public ou à l’industrie. Depuis l’apparition des magasins d’applications Apple et Android, le nombre de développeurs d’applications mobiles ne cesse d’augmenter. En 2012, on comptait 1,793 millions de développeurs à travers le monde tandis qu’une étude réalisée par Evans Data Corp. décomptait 8,7 millions de développeurs en 2014 , ce qui multiplie presque le nombre de développeurs par 5 en l’espace de deux ans.

Parmi toutes les applications, celles destinées aux entreprises sont celles qui rapportent le plus d’argent aux développeurs selon une étude de Dot Com Infoway (juin 2015). En effet, les entreprises sont plus prêtes à payer pour un logiciel qui les aide à être plus productif et à gagner de l’argent, tandis que les consommateurs individuels ne sont pas désireux de débourser de l’argent pour des applications mobiles.

Les barrières à l’implémentation des TM en construction

Les TM sont des outils d’automatisation et de gestion de l’information. Leur utilisation a le potentiel d’améliorer les problèmes de l’industrie de la construction cités plus haut. Pourtant elles sont peu adoptées au Québec. Cette section met en avant les défis rencontrés par les entreprises voulant implémenter les TM et explique comment les TM, utilisées comme outil de changement, ont le potentiel d’apporter des solutions aux problèmes de performance de l’industrie AEC dans la gestion de projets, et en particulier pendant la phase de réalisation des projets de construction.

Les défis rencontrés lors de l’implémentation

Selon Sargent, Hyland et Sawang (2012), les facteurs qui influencent le plus l’adoption d’une nouvelle technologie dans une entreprise de construction sont l’appui de la haute direction, l’appréhension de l’effort et des conditions internes favorables. Par ailleurs, bien que les développeurs travaillent maintenant de plus en plus étroitement avec les acteurs de la construction pour créer des applications répondant à leur besoins, le manque de communication à ce niveau est longtemps ressorti comme un frein pour la mise en place des technologies sur le chantier (Garrett Jr et Sunkpho, 2000). La nécessité pour les développeurs d’applications mobiles de se rendre sur le terrain est donc encore soulignée à l’heure actuelle, car comme pour toutes les autres technologies, les solutions doivent être adaptées aux besoins et aux préférences de travail des utilisateurs et des compagnies (Gu et London, 2010).

Ces défis sont liés à des conditions sur le terrain et sont directement maîtrisables par les personnes ou entités impliquées. Si l’on se penche du côté légal et politique du problème, on découvre d’autres défis, plus difficilement surmontables tels que les types de contrats et modes de réalisation les plus utilisés actuellement, qui sont peu adaptés à l’adoption des technologies (Eastman, 2011). Ils représentent en fait un frein au travail collaboratif et intégré, le problème résidant toujours dans le fait que l’industrie AECO est fragmentée et que les processus sont en silo (Cook et Eckblad, 2007; Gu et London, 2010). Il existe donc un premier besoin qui est d’informer l’industrie AECO, et notamment les clients, publics et privés, des avantages qu’ils peuvent tirer du travail collaboratif et des nouvelles pratiques qui y sont reliées. Ainsi, ils pourront se tourner vers d’autres solutions de contrats et d’autres modes de réalisation dans le but de transformer les relations entre les intervenants.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 REVUE DE LITTÉRATURE
1.1 Pourquoi les TM ont le potentiel d’améliorer les performances dans l’industrie de la construction
1.1.1 Les TM au service de l’information, de la communication et de la collaboration
1.1.2 L’infonuagique au service du chantier
1.1.3 Les applications au service de la gestion
1.2 Les barrières à l’implémentation des TM en construction
1.2.1 Les défis rencontrés lors de l’implémentation
1.2.2 Les TM : un outil et non pas une solution
1.3 Le cas particulier du Québec
CHAPITRE 2 MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
2.1 Vue d’ensemble de la méthodologie
2.2 Partie I : Études de cas
2.3 Partie II : Cartographie des processus
2.4 Partie III : Validation
CHAPITRE 3 ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE
3.1 Processus traditionnels de gestion de l’information
3.1.1 Entrepreneur général
3.1.2 Architecte
3.1.3 Client
3.2 Applications mobiles disponibles sur le marché
3.3 Études de cas : utilisation des TM chez les entreprises innovantes
3.3.1 Prérequis
3.3.1.1 Axes de discussion en fonction du profil
3.3.1.2 Axes de discussion en fonction de la discipline
3.3.2 Besoins exprimés par les entreprises québécoises
3.3.3 Stratégies employées pour la mise en place des TM
3.3.4 Défis et retombées de l’adoption des TM
3.4 Conclusion
CHAPITRE 4 PROPOSITION DE CHANGEMENT
4.1 Processus transformés
4.1.1 Entrepreneur général
4.1.2 Architecte
4.1.3 Client
4.1.4 Discussion
4.2 Trousse d’outils
4.2.1 Guide d’implémentation
4.2.2 Tableau décisionnel
4.2.3 Gabarit de plan d’affaires
CHAPITRE 5 VALIDATION
5.1 Présentation de l’expérimentation
5.2 Définition des besoins et attentes
5.3 Caractérisation du profil
5.4 Choix d’un outil adapté
5.4.1 Analyse des différentes fonctionnalités attendues de la RA
5.4.2 Comparaison de plusieurs solutions
5.5 Discussion
CONCLUSION

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