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Dépouillement et saisie des données
Cette procédure consiste à l’épuration des données et à la synthèse de toutes les informations obtenues pour constituer la base de données ; le logiciel SPSS a été utilisé.
Analyse des données
Le traitement des données synthétisées au cours de la saisie a fait appel à de la statistique descriptive et à l’estimation d’un modèle Logit. Les moyennes et fréquences des variables ont été analysées à l’aide du logiciel EXCEL et le modèle estimé à l’aide de SPSS.
Les démarches spécifiques de vérification des hypothèses
Cette étape consiste à identifier les variables à retenir pour la vérification des hypothèses sur la base de données recueillies. Les variables considérées sont utilisées dans le modèle estimé avec le logiciel SPSS.
• Hypothèse 1 : La téléphonie mobile est l’outil TIC le plus utilisé dans les zones d’étude. Deux sous-hypothèses permettent de vérifier cette hypothèse.
– Sous-hypothèse 1.1 : Les opérateurs agricoles dans les zones du PPRR et hors PPRR utilisent les mêmes outils pour leurs activités commerciales.
– Sous-hypothèse 1.2 : La durée d’utilisation de la téléphonie mobile est plus importante pour les opérateurs dans la zone du PPRR.
Le questionnaire (cf. Annexe I) destiné aux acteurs des marchés présente différentes questions
permettant d’identifier les TIC utilisées par les opérateurs agricoles dans les zones d’étude et la fréquence de leur utilisation. L’analyse a eu recours à la statistique descriptive. Les variables retenues sont présentées en Annexe VIII. Un test statistique sur la différence des durées moyennes d’utilisation des outils TIC dans les zones PPRR et celles hors zones, a été effectué. Les hypothèses « nulle » et « alternative » considérées dans le test sont :
H0 : La différence entre les deux moyennes est nulle.
H1 : La différence entre les deux moyennes est positive indiquant que les acteurs dans les zones PPRR utilisent les outils TIC pour une durée plus importante.
• Hypothèse 2 : Les opérateurs qui utilisent les outils TIC dans leurs activités
commerciales améliorent leurs profits.
Une étude effectuée dans quelques pays à l’Est et au Sud de l’Afrique29 a souligné que les échanges commerciaux sont normalement déterminés par le montant des coûts de transactions que les opérateurs ont à supporter pour déplacer les produits d’un endroit à l’autre. D’où l’intérêt de recourir aux TIC pour résoudre ces problèmes de marché. Par ailleurs, les études relatives à l’utilisation des outils TIC sur le marché agricole ont suggéré la réduction du coût de transaction30 comme un des effets positifs de l’utilisation des TIC sur le marché (Aker,
2008). Deux sous-hypothèses ont été ainsi identifiées :
– Sous-hypothèse 2.1 : Les marges brutes s’améliorent à la suite de l’utilisation des TIC dans les activités commerciales.
– Sous-hypothèse 2.2 : Les coûts relatifs à l’échange diminuent avec l’utilisation des TIC. La méthode utilisée pour vérifier ces hypothèses est toujours la statistique descriptive avec les logiciels SPSS et EXCEL. Les variables retenues sont présentées en Annexe VIII.
• Hypothèse 3 : Les facteurs qui influencent l’adoption des outils TIC par les acteurs sur
les marchés agricoles sont d’ordre socio-économique.
Pour vérifier cette dernière hypothèse, l’analyse a eu recours à l’estimation d’un modèle Logit en utilisant le logiciel SPSS. Les variables retenues sont détaillées en Annexe VIII.
LES TIC DANS LES ZONES DU PPRR ET HORS PPRR
Après une analyse des données relatives à l’utilisation des TIC dans les zones d’études, des résultats concluants ont été obtenus concernant les types de TIC utilisés par les opérateurs touchés par l’enquête et la durée d’utilisation de chaque outil selon les zones d’appartenance des opérateurs.
Les outils TIC utilisés par les opérateurs agricoles dans les deux zones
L’analyse des données recueillies suggère que les outils TIC disponibles et utilisés dans les deux zones d’étude sont : la radio, la téléphonie mobile, le téléphone fixe, l’internet et la télévision.
La réalité sur les TIC disponibles dans les deux zones
• Les réseaux téléphoniques :
Telma a le monopole du téléphone fixe dans tout Madagascar. Le « Code Division Multiple Accès » (CDMA)31 possède un réseau étendu dans les régions de la côte Est.32 Les paysans sont attirés par ces derniers car ils fonctionnent même dans les zones où le réseau téléphonique mobile est défaillant. Il suffit tout simplement d’acheter une antenne spécifique auprès des agences Telma.33
La couverture du réseau mobile ZAIN Madagascar s’avère être la plus performante dans les zones rurales surtout dans la région d’Analanjirofo et d’Atsinanana.34 En ce qui concerne les autres réseaux mobiles disponibles dans la région (Orange Madagascar et Telma Mobile) et les réseaux d’internet, seules les grandes villes en sont desservies.
• Les masses médias disponibles dans la région :
– Les stations radio : On compte huit (08)35 stations privées dans la région d’Analanjirofo, et onze (11) dans celle d’Atsinanana.36 La caractéristique de ces stations radio est qu’elles assurent l’animation rurale et urbaine mais avec une faible couverture spatiale. Seule la Radio Nationale Malagasy (RNM) reste la plus écoutée par la population.37 Emettant d’Antananarivo, la Capitale de Madagascar, la RNM transmet en direct, à travers son émission « Ampitampitao », les informations émanant des chefs-lieux de district qui constituent les vingt deux (22) régions malgaches et collectées via la Bande Latérale Unique (BLU).
– Les stations de télévision : Rares sont les ménages qui regardent la télévision dans les milieux ruraux car beaucoup d’entre eux n’ont pas de poste de télévision ; de plus, seule la chaîne nationale peut être captée dans les zones rurales. De ce fait, les projections vidéo organisées dans les villages attirent beaucoup plus la population38. Elle se tient généralement à chaque fin de semaine ou durant les jours de fête.
– Les journaux : Ils sont disponibles dans les grandes villes des deux régions. Ils sont accessibles par la majorité de la population ; mais très souvent, ils ne parviennent au point de vente qu’avec un jour de retard. La plupart des maisons d’édition se trouvent à Antananarivo et l’acheminement des quotidiens ou hebdomadaires vers les deux régions se fait par voie routière ou aérienne. Les communes rurales n’ont pas toujours accès à ces journaux à cause de l’éloignement de ces zones et du mauvais état de route.
Proportion d’utilisation des outils TIC
Les différents TIC utilisés par chaque opérateur sont récapitulés dans le Tableau 02. Un acteur peut utiliser plusieurs outils TIC à la fois. La téléphonie mobile (appel et SMS) est l’outil TIC qui a la plus forte proportion d’utilisation avec 83,5%. La radio vient en deuxième position avec un taux d’utilisation par les opérateurs de l’ordre de 17,9%.
Dans la zone du PPRR, la proportion d’utilisation avoisine les 88,9% pour la téléphonie et est égale à 23,0% pour la radio ; hors zone PPRR, ces proportions atteignent respectivement les 60,5% et 10,5%.
LES BENEFICES APPORTES PAR L’UTILISATION DES TIC
Les différences de marges brutes à la suite de l’utilisation des TIC
L’utilisation des TIC par les acteurs
Le récapitulatif des utilisations d’outil TIC par acteur est donné par le Tableau 04. En considérant l’ensemble de la population enquêtée, il apparaît que 45,7% des acteurs sont constitués par les détaillants et 25,5% par les collecteurs. Les autres types d’acteurs ne représentent chacun qu’une proportion inférieure ou égale à 10%.
La proportion des acteurs non utilisateurs d’outils TIC dans leurs activités commerciales est de 20,3% dont plus de la moitié est constituée de détaillants. Les utilisateurs de TIC, quant à eux, représentent les 79,7% des acteurs. Les collecteurs (94,4%), les grossistes (100%), et les intermédiaires (78,9%) sont associés à un fort taux d’utilisation des outils TIC.
Les coûts de transport suivant l’utilisation des TIC
La perception du coût de transport pour chaque type d’acteur
D’après le tableau 10 qui récapitule les coûts de transport moyens dépensés par chaque acteur en une année : à première vue, les valeurs médianes des coûts de transport relatifs au commerce des acteurs utilisant des TIC dans leur transaction sont relativement élevées par rapport à celles des opérateurs n’utilisant aucun TIC. Seuls les vendeurs d’intrants ont des coûts réduits après l’utilisation des TIC. L’exportateur est celui qui engage un coût de transport le plus élevé.
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
DISCUSSIONS
Cette section se veut d’apporter des éléments d’explication et de discussion des résultats obtenus.
Utilisation des TIC dans les deux régions
Les outils TIC maitrisés par les acteurs du marché agricole
Le téléphone portable et la radio sont les principaux outils TIC répandus dans les deux zones d’étude.
La téléphonie mobile et fixe
L’amélioration du réseau téléphonique et son extension vers les zones rurales fait de l’usage du téléphone portable une tendance collective (INSTAT, 2004). De plus, le prix des téléphones portables ne cesse de diminuer pour permettre aux ménages à faibles revenus de les acheter. Ainsi, des promotions ont été offertes par les opérateurs téléphoniques pour lancer l’utilisation de téléphone portable.
Mais bien que la couverture téléphonique s’élargisse, certains villages ont du mal à capter les réseaux de téléphone mobile. Ils ne sont accessibles qu’à des points précis, se trouvant dans des endroits assez éloignés du village.
La radio
La radio est l’outil TIC longtemps utilisé notamment dans le monde rural. Elle est classée parmi les anciennes technologies TIC. Il se trouve qu’elle soit encore utilisée par la population, y compris les opérateurs commerciaux sur le marché agricole.
L’avantage du poste radio réside sur le fait qu’il arrive à capter les émissions de la Radio Nationale partout où le propriétaire se trouve. Il a l’avantage de pouvoir fonctionner avec des piles. Cependant, malgré ces avantages, les stations radio privées communales et régionales dans les deux zones d’étude (au total 18 pour les deux régions) sont de faible couverture spatiale. Ainsi, les acteurs sur les marchés agricoles dans ces zones ne peuvent pas utiliser la radio pour s’échanger des informations spécifiques relatives à leur région ; ils ne reçoivent que les informations diffusées par la Radio Nationale Malgache (RNM).
Les autres outils TIC
Dans les zones non desservies par le réseau de la téléphonie mobile, le téléphone fixe développé par l’opérateur TELMA vient en rescousse. C’est le cas par exemple de commune rurale d’Ampasimbe Manatsatrana. Le village n’est accessible par aucun réseau de téléphone mobile. Tous les opérateurs utilisent alors le téléphone fixe (CDMA) de TELMA.
La télévision ne semble pas être l’outil TIC fréquemment utilisés par les opérateurs. Seules les émissions de la télévision nationale peuvent être captées dans les zones rurales et même dans les chefs-lieux de districts.
Quant à l’internet, la connexion requiert avant tout la possession d’ordinateur et l’abonnement auprès des opérateurs offrant le service internet. Les coûts relatifs à ces acquisitions sont toutefois importants. Cependant, elle est aujourd’hui disponible sur les téléphones portables, offerte par les réseaux de téléphone mobile.
La fréquence d’utilisation des outils TIC
Le temps d’écoute de la radio et la durée d’appel
Les opérateurs dans la zone PPRR utilisent plus la radio et la téléphonie comparés à ceux qui se trouvent en dehors de la zone. Le PPRR a commencé à être fonctionnel en 2005 et les opérateurs ont été sensibilisés sur l’utilisation du TIC dans le cadre du SIM. Que ce soit dans la zone du PPRR ou hors cette zone, le téléphone portable et la radio restent les outils TIC les plus importants dans les activités commerciales des acteurs sur le marché agricole.
L’envoi de SMS
Les opérateurs n’envoient pas beaucoup de SMS. D’une part, l’envoi de SMS nécessite une maîtrise de la manipulation du téléphone portable. D’autre part, plusieurs étapes devraient être effectuées pour réussir un envoi, ce qui peut prendre un certain temps surtout dans la saisie des messages. Cela pourrait expliquer la préférence des opérateurs pour les appels au détriment des SMS.
Les limites de l’utilisation des autres outils TIC
Peu d’opérateurs ont utilisé l’internet et la télévision pour diffuser ou collecter des informations sur le marché. En plus du coût d’acquisition élevé de ces outils, il se trouve que les directives pour les manipuler et les informations qui y sont diffusées sont généralement en langues étrangères. Ces outils nécessitent aussi une alimentation permanente en électricité pour fonctionner alors que la majorité des villages ruraux n’en disposent pas. Les groupes électrogènes assurent tant bien que mal la fourniture de courant électrique.
La différence d’utilisation des TIC dans les deux zones d’étude
La durée d’utilisation de chaque outil TIC est différente dans les deux zones d’étude à savoir la zone d’intervention du PPRR et la zone hors PPRR. La zone du projet PPRR dont les districts de Fénérive Est, de Vavatenina, de Soanierana Ivongo et de Sainte-Marie dans la région d’Analanjirofo, et quelques communes rurales dans le district de Brickaville et de Tamatave II dans la région d’Atsinanana, ont bénéficié d’une forte sensibilisation sur l’utilisation des TIC depuis l’intervention du projet. L’objectif est de permettre la collecte d’information sur le prix, quantités de produit disponibles sur les marchés agricoles ; ainsi, il a soutenu le développement du Système d’Information sur le Marché (SIM) pour aider les opérateurs le long du circuit de commercialisation des produits agricoles, du producteur au détaillant. Cette situation pourrait bien expliquer la forte utilisation des outils TIC dans la région Analanjirofo, zone pilote au cours de la première phase du projet.
La majorité des communes de la région d’Atsinanana n’ont pas bénéficié de ces promotions ; cependant, les différents outils TIC sont disponibles dans cette zone et les opérateurs y ont recours. Ces derniers commencent à adopter les outils TIC pour développer leurs activités.
Les avantages de l’utilisation des TIC dans les échanges commerciaux
L’adoption des TIC par les différents acteurs
Dans les deux zones d’études, presque la majorité des opérateurs sur les marchés des produits agricoles ont recours aux outils TIC dans leurs activités. La pénétration des TIC dans le milieu rural s’est améliorée depuis ces dix ans (10) dernières années (OMERT, 2007). La possession d’outil TIC peur être nécessaire surtout pour ceux qui ont besoin de faire des déplacements fréquents et d’échanger des informations dans leurs activités professionnelles comme les opérateurs sur les marchés agricoles.
Ainsi, les acteurs qui se déplacent beaucoup dans l’approvisionnement et la vente des produits agricoles ont tendance à utiliser les TIC en occurrence le téléphone portable pour réaliser un gain de temps.
Les TIC et la variation du volume de transaction
Les acteurs qui commercialisent le riz et qui utilisent des outils TIC ont traité des volumes plus importants par rapport à ceux qui ne prennent pas recours aux outils TIC à l’exception des collecteurs.
Bien que les zones touchées par la présente étude soient toutes les deux productrices de riz, la région d’Analanjirofo en produit une plus grande quantité. De plus, les utilisateurs de TIC sont majoritaires dans la zone de PPRR y compris la région Analanjirofo. Ainsi, les produits rizicoles y sont donc accessibles par la plupart des opérateurs.
En ce qui concerne les produits de rente tels que le girofle ou le café, l’utilisation des outils TIC a également permis aux opérateurs de traiter des volumes importants de produits. Ces produits sont généralement destinés aux marchés d’exportation et à un degré moindre aux marchés nationaux. L’utilisation des TIC peut aider à la recherche de produits disponibles afin de répondre à la demande du marché. Dans ce cas, l’utilisation des TIC permettrait aux opérateurs d’accéder plus facilement à des produits répondant à leurs exigences.
La plupart des collecteurs de maïs évoluent dans la zone hors de l’intervention du PPRR. Cette zone, notamment le district de Brickaville et de Tamatave II, fait partie des endroits producteurs de maïs dans la province de Tamatave. De ce fait, ils disposent d’une quantité abondante de produit comparée au volume disponible dans la zone d’intervention du PPRR. Récemment, le projet a lancé la culture de maïs dans ses zones d’intervention pour renforcer la production de la céréale dans ces localités.
La majorité des acteurs agissant comme détaillants de produits agricoles dans la zone hors PPRR n’utilise pas des outils TIC. Ces opérateurs traitent cependant des volumes importants de produits tels le maïs, la banane, l’orange et les haricots ; ceci est dû au fait que ces produits figurent parmi les principales productions des districts de Brickaville, de Tamatave II et de Vatomandry.
Les TIC et les marges brutes unitaires
La marge brute unitaire résulte de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat. A ce propos, les exportateurs tirent le plus de marges brutes unitaires. Ils accèdent au marché international où les produits agricoles sont généralement écoulés à meilleurs prix par rapport au cours qui se fait sur les marchés nationaux.
Par le biais des outils TIC, les opérateurs auraient la possibilité d’accéder plus facilement aux produits qu’ils cherchent et achètent à bas prix. Il leur serait possible de faire leurs transactions sur les marchés de leur choix pour une meilleure vente. Et les négociations pourraient être effectuées sans déplacement. Ainsi, l’accès à des meilleurs marchés devient plus facile, d’où les marges unitaires élevées.
Les opérateurs qui n’utilisent aucun outil TIC dans leurs échanges commerciaux doivent recourir aux services des intermédiaires. De ce fait, ces derniers peuvent percevoir de gros bénéfices. Cependant, limités par leurs moyens financiers, les intermédiaires ne traitent parfois qu’une quantité modérée de produits.
Les producteurs se trouvant dans des endroits reculés préfèrent négocier avec les intermédiaires qui sont parfois des boutiquiers à proximité, au lieu d’attendre le passage périodique des collecteurs ou des grossistes. Ces intermédiaires locaux sont prêts à acheter les produits à chaque besoin de liquidité ressenti par les agriculteurs.
Le riz figure parmi les principaux produits issus de la région d’Analanjirofo. Cependant, nombre de zones productrices de riz sont difficilement accessibles comme la commune rurale d’Ampasimazava. Dans de tels endroits, les intermédiaires sont sollicités pour rassembler les produits et aider à réduire le temps de ramassage des produits des collecteurs. Cela pourrait bien expliquer l’importance de la marge brute unitaire des intermédiaires du riz malgré l’utilisation des TIC.
Les détaillants sont les acteurs qui peuvent mener leurs transactions sans recourir aux outils TIC. Leurs points d’achat ne se trouvent pas généralement loin de leur point de vente. De plus, ils commercialisent généralement des produits vivriers à faible marge unitaire plutôt que des produits de rente sur lesquels des marges plus importantes peuvent être tirées.
Les TIC et les coûts de transport
Pour la majorité des opérateurs, l’outil TIC leur permet d’avoir un contact direct avec les producteurs et de faire des transactions avec divers clients. Les opérateurs peuvent accéder à des informations actualisées sur le marché en recourant aux outils TIC. Par conséquent, des déplacements fréquents dans des endroits éloignés deviennent possibles lorsque des
opportunités sur le prix, la qualité et la quantité s’offrent à eux lors de la recherche ou la vente des produits agricoles. Leurs marchés s’étendent (extension des point de collecte, augmentation du volume des produits traités), et les coûts de transport augmentent par conséquent.
Les zones productrices de riz dans la région d’Analanjirofo sont cependant difficilement accessibles. Les dépenses en transport varient également selon l’état de la route. Pourtant, les produits rizicoles y sont abondants. Parfois, le recours à différents types de moyen de transport s’impose pour arriver à destination : dos d’homme, pirogue, voiture ou pousse-pousse. Cela n’empêche pas les collecteurs et les intermédiaires de s’y approvisionner.
Une exception est par ailleurs observée pour les intermédiaires et les vendeurs d’intrants. L’utilisation du TIC pourrait alors réduire leurs déplacements pour le ramassage des produits et faciliter la recherche de débouchés pour les produits collectés. Un simple coût de téléphone suffit pour informer les éventuels acheteurs de la disponibilité des produits. Ce sont leurs fournisseurs/clients qui se déplacent.
La récolte de letchi pendant seulement une courte durée à cause de la périssabilité du produit pousse les opérateurs à ne pas léser sur les moyens de transport pour acheminer le plus de produits possibles vers les exportateurs. Sans recours aux outils TIC, les acteurs ont du mal à obtenir des informations sur l’offre et la demande des produits. Dès fois, ils utilisent des agents sur les lieux de culture pour assurer la collecte des produits.
Les facteurs de blocage de l’utilisation des TIC
Le genre de l’acteur
L’étude menée par GenARDIS au Burkina Faso40 a énoncé que les femmes n’ont pas toujours accès aux TIC à cause de leur faible niveau de scolarisation. Cependant, le résultat obtenu dans le cadre de cette étude ne le vérifie pas. Le genre des acteurs sur le marché agricole des deux zones étudiées semble affecter l’utilisation des outils TIC par les opérateurs. L’échantillon étudié comprenait le même nombre d’opérateurs sur le marché du sexe masculin et celui féminin. Les durées moyennes de scolarisation ne montrent aucune différence notable. Seulement, un quart des femmes opérateurs n’utilisent pas de TIC.
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Table des matières
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
RESUME
INTRODUCTION
PARTIE I : MATERIELS ET METHODES
1.1- CONTEXTE DE L’ETUDE
1.1.1- La zone d’étude
1.1.2- Le projet Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR)
1.1.3- Les TIC dans les régions Analanjirofo et Atsinanana
1.2- METHODOLOGIE
1.2.1- Démarches communes aux trois hypothèses
1.2.2- Les démarches spécifiques de vérification des hypothèses
1.2.3- La limite de l’étude
1.2.4- Chronogramme des activités
PARTIE II : RESULTATS
2.1- LES TIC DANS LES ZONES DU PPRR ET HORS PPRR
2.1.1- Les outils TIC utilisés par les opérateurs agricoles dans les deux zones
2.1.2- La durée d’utilisation des outils TIC
2.2- LES BENEFICES APPORTES PAR L’UTILISATION DES TIC
2.2.1- Les différences de marges brutes à la suite de l’utilisation des TIC
2.2.2- Les coûts de transport suivant l’utilisation des TIC
2.3- LES FACTEURS DETERMINANTS DE L’ADOPTION DES TIC POUR LES MARCHES AGRICOLES
2.3.1- Analyse descriptives des variables explicatives
2.3.2- Les résultats de l’estimation du modèle
PARTIE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1- DISCUSSIONS
3.1.1- Utilisation des TIC dans les deux régions
3.1.2- Les avantages de l’utilisation des TIC dans les échanges commerciaux
3.1.3- Les facteurs de blocage de l’utilisation des TIC
3.2- RECOMMANDATIONS
3.2.1- L’amélioration de l’accès aux TIC
3.2.2- Les mesures d’accompagnement pour améliorer l’utilisation des TIC
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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