Les théories explicatives des logiques irrationnelles de recours à l’alcool

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Les théories explicatives des logiques irrationnelles de recours à l’alcool

Ces théories stipulent qu’il existe des logiques irrationnelles de recours l’alcool. Nous en avons trois. Nous avons deux théories de type neurobiologique. Ce sont les suivantes : la théorie du potentiel addictif108 de l’alcool sur l’être humain, et la théorie de la perte de contrôle. La troisième théorie se trouve dans le domaine des mathématiques. Toutefois, elle est adaptable en sciences humaines et sociales. C’est la théorie du cercle vicieux. La troisième théorie vient un peu comme en conclusion aux deux premières théories. La particularité des théories explicatives des logiques irrationnelles de recours à l’alcool est que, ce n’est pas l’individu qui est à l’origine de la consommation d’alcool. Mais, c’est plutôt le produit. En effet, ces théories mettent en évidence des phénomènes qui se déroulent sur trois temps, une fois l’alcool absorbé par l’individu. Ces phénomènes liés au pouvoir addictif de l’alcool pourraient expliquer l’irrationnalité de la consommation de l’alcool, à un moment donné chez l’individu. Dans un premier temps, comme nous l’avons indiqué dans la problématique de l’étude, nous avons l’accoutumance à l’alcool. À celle-ci, nous rajoutons dans ce premier temps, le « système de récompense109» mis en place par le cerveau, pour l’alcool. Dans un second temps, nous avons l’effet de tolérance. Dans un troisième temps, nous avons la dépendance physiologique et psychologique à l’alcool. Notons que la dépendance physiologique à l’alcool est indispensable pour parler d’alcoolodépendance. Ce sont tous ces phénomènes réunis, qui permettraient d’expliquer l’irrationalité de la consommation d’alcool, à un moment donné, chez l’individu. Dans cette section, nous mêlerons la description de théories et des phénomènes. Il s’agira pour nous tout en décrivant les théories, de décrire les phénomènes qui s’y déroulent, selon leur ordre d’apparition. Cette section se divise en trois sous-sections qui sont les suivantes :
– Premier temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet d’accoutumance à l’alcool et le système de récompense mis en place par le cerveau pour l’alcool ;
108 Autrefois, il était question de la théorie de la pharmacodépendance des substances psychoactives. Mais aujourd’hui, avec la différenciation des substances selon leur usage médical ou profane, le terme pharmacodépendance se limite uniquement aux conséquences de l’usage abusif des médicaments.
Richard, Denis, et Jean-Louis Senon. Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et des dépendances, éditions Larousse, Collection les Référents, Paris, 1999, p. 129.
109Wallenhorst, Thomas. Se libérer de l’alcool en clair, éd. Ellipses, Paris, 2018, p. 19-33. (Voir système de récompense).
– Deuxième temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet de tolérance à l’alcool ;
– Et troisième temps : la théorie de la perte de contrôle et la théorie du cercle vicieux : la dépendance physiologique et psychologique à l’alcool.

Premier temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet d’accoutumance à l’alcool et le système de récompense mis en place par le cerveau pour l’alcool

Comme nous l’avons indiqué dans la problématique de l’étude, au premier contact avec l’alcool, un message est envoyé au cerveau de l’ingestion d’un nouveau produit. D’une part, l’organisme au contact de l’alcool commence un processus d’adaptation au nouvel produit, qu’il vient d’ingérer. C’est l’effet d’accoutumance. D’une autre part, un « système de récompense110» au niveau du cerveau se met en place depuis le premier verre d’alcool. Ce système a une action addictogène et sur le psychisme de l’individu. Il a pour but respectivement de, renouveler l’expérience de la consommation, réguler le plaisir, et créer une appétence particulière pour l’alcool. C’est la théorie neurobiologique du potentiel addictif de l’alcool sur l’être humain. Selon cette théorie, l’alcool possèderait un pouvoir addictif sur l’individu. Ce pouvoir addictif de l’alcool s’installe dès la première expérience avec l’alcool. Il pourrait expliquer les logiques irrationnelles de recours à l’alcool chez l’individu, à un moment donné.

Deuxième temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet de tolérance à l’alcool

Dans cette section, nous montrons comment l’organisme augmente sa capacité à consommer l’alcool. Cette augmentation permet petit à petit l’installation d’une dépendance. Cette dépendance est irrationnelle parce qu’en réalité, elle n’est pas le fruit de l’être humain.
Après l’effet d’accoutumance et la mise en place du système de récompense par le cerveau pour l’alcool, suit l’effet de tolérance. La tolérance reflète l’ensemble des mécanismes adaptatifs mis en place par l’organisme. L’effet de tolérance signifie que l’organisme agrandit ses capacités, pour pouvoir recevoir plus de quantité d’alcool. La tolérance à l’alcool se caractérise par une diminution des effets produits par une même dose de l’alcool 111. La diminution des effets signifie que les effets ressentis à une certaine dose, ne sont plus retrouvés.
La raison est que l’organisme s’est habitué à la présence de l’alcool. Ainsi, pour pouvoir retrouver un effet initial, l’individu est obligé d’augmenter sa consommation. Or qui dit répétition de la consommation d’alcool, tend vers sa consommation excessive ainsi que ses abus.
C’est l’approche pharmacologique de la consommation de l’alcool. Cette approche fait partie de la théorie du pouvoir addictif de l’alcool. Cette approche pourrait expliquer la phase critique de la consommation d’alcool, avant l’alcoolodépendance proprement dite112. L’effet de tolérance n’est pas le produit des actions de l’individu, mais plutôt le résultat du pouvoir addictif du produit. Cet effet constitue une logique irrationnelle de recours à l’alcool, dans la mesure où il accroit les pourrait induire des excès de consommation, voire une dépendance à la longue.

Troisième temps : la théorie de la perte de contrôle et la théorie du cercle vicieux : la dépendance physiologique et psychologique à l’alcool

L’individu se retrouve dans une situation, où il a besoin de l’alcool. Ce besoin a été créé par l’alcool lui-même. Ici, nous avons deux théories en présence : la théorie de la perte de contrôle et celle du cercle vicieux. Toujours selon la théorie neurobiologique du potentiel addictif113 de l’alcool, dans un troisième temps, étant donné le fait que l’organisme peut consommer plus d’alcool, il existe une espèce de vide ou de manque qui doit être comblé par plus d’ingestion d’alcool. C’est la théorie du cercle vicieux. Ce manque crée par l’alcool lui- même, doit être comblé, sinon apparaissent les symptômes physiques de sevrage ou de manque114. Il faut préciser que ce besoin est de nature impérieuse. De plus, l’individu n’est plus à l’initiative de la consommation de l’alcool. Mais, « le système de récompense 115» implicitement inséré depuis le premier verre d’alcool a fait son effet addictogène, à force de demande de la consommation :la dépendance à l’alcool. L’individu est alors dépendant physiquement et psychologiquement de l’alcool.
Cette situation nous conduit à notre troisième théorie, celle de la perte de contrôle116. Selon cette théorie, l’individu aurait perdu le contrôle de sa consommation. Cette assertion signifie, qu’arrivé à un moment donné, l’individu même s’il ne veut pas boire l’alcool, ne peut s’empêcher de le faire117. Les personnes diront par exemple : « …je peux m’arrêter quand je veux… ». En réalité, ils ne peuvent pas le faire, parce qu’118 il existe « un point de non-retour à partir duquel la personne ne peut plus revenir à une consommation modérée ». Généralement, lorsque les buveurs sont encore « dans l’alcool », même s’ils sont conscients d’avoir franchi cette ligne, ils ont du mal à l’admettre, comme l’exprime l’assertion ci-dessus. La perte de contrôle ne s’accompagne pas forcément de la perception de la perte de contrôle. C’est ce qu’on appelle le déni.

Le processus de qualification des actes dits déviants

Dans cette section, il s’agira pour nous de décrire le processus de qualification des actes déviants. À la fin de la lecture de cette section, nous saurons de manière générale comment on désigne les comportements déviants ? qui les désigne ? En sociologie, c’est la seconde école de Chicago qui répond à ces questions spécifiques. Les théories mobilisées par la seconde école de Chicago pour la désignation des comportements déviants sont :la théorie de l’étiquetage et la théorie de l’étiquetage modifié. À partir de l’explication de ces théories, nous saurons de façon spécifique, comment on désigne les comportements déviants en matière de consommation d’alcool ? qui désigne les comportements déviants en matière de consommation d’alcool ?
Cette section est divisée en deux sous-sections qui sont les suivantes : la théorie de l’étiquetage et la théorie de l’étiquetage modifié.

La théorie de l’étiquetage

Selon la seconde école de Chicago, la théorie de l’étiquetage pourrait se résumer en deux faits essentiels :
– Premièrement, l’étiquetage est une action : le fait d’étiqueter, c’est-à-dire d’apprécier les comportements d’autres individus ou groupes d’individus, en fonction de normes individuelles et/ou sociales, de manière générale et dans notre contexte précis, en matière de consommation d’alcool
– Deuxièmement, l’étiquetage est le fait d’individus ou de groupes d’individus : ces derniers sont appelés les entrepreneurs de morale. Le créateur du concept entrepreneur de morale est Howard Saul Becker.
L’étiquetage est défini comme étant l’action de marquer un objet, une personne ou un animal d’une étiquette. En lien avec notre thème, l’étiquetage est le fait que certains individus apposent des étiquettes aux comportements d’autres individus ou groupes d’individus, en matière de consommation d’alcool. Le terme étiquette a plusieurs définitions. En voici quelques-unes :
– L’étiquette est un petit morceau de papier, de carton, fixé à un objet pour en indiquer le contenu, le prix, la destination, le possesseur, etc ;
– L’étiquette est ce qui marque quelqu’un et le classe dans un parti, une école, etc.
De la définition littérale du terme étiquette, nous comprenons que les étiquettes sont des attributs qui permettent de qualifier l’objet, l’animal ou l’individu, auxquelles elles sont attribuées. La qualité déviante est attribuée rétrospectivement, au comportement d’un individu, à travers une réaction sociale, organisée et dirigée par les entrepreneurs de morale. Lors de l’attribution de cette qualité, une étiquette de déviant est attribuée à l’individu ciblé. Edwin Lemert appelle ce processus, l’individuation sociopathique. C’est pourquoi la théorie de l’étiquetage est encore appelée théorie de la réaction sociale.
Pour illustrer l’étiquetage, prenons l’exemple d’un consommateur d’alcool, qui a des amis non-alcooliques. Lui, tout comme ses amis peuvent se faire des remarques sur leur consommation d’alcool. L’étiquetage consistera à dire par exemple :
– Pour la personne qui consomme l’alcool, à ses amis non-alcooliques : « Je ne sais pas pourquoi vous ne buvez pas l’alcool ? »
– L’un des amis non alcooliques peut rétorquer à son ami usager d’alcool : « Je trouve que tu as assez bu d’alcool ; tu devrais peut-être faire attention maintenant. »
L’étiquetage est un jugement ou une classification de certains comportements d’individus ou de groupes d’individus, parmi les comportements déviants, en fonction de normes établies par les entrepreneurs de morale. Nous pouvons avoir un jugement neutre, négatif ou positif sur les attitudes des autres.
Ainsi, nous pouvons avoir un étiquetage neutre, négatif ou positif sur les attitudes des autres. Avoir un étiquetage neutre signifie avoir un jugement ou une appréciation neutre du comportement de l’autre. Il en va de même pour l’étiquetage négatif et l’étiquetage positif. Les trois assertions précédentes sont valables, en matière d’appréciation de la consommation d’alcool des individus dans la société. Pour illustrer avec notre thème, en rapport avec l’exemple précédent, de l’étiquetage du consommateur d’alcool, y compris celui de ses amis, aucun n’est neutre en réalité. Les appréciations faites à l’endroit de leur consommation d’alcool, les unes envers les autres, sont négatives.

La théorie de l’étiquetage modifié

Selon Howard Saul Becker, les entrepreneurs de morale sont ceux qui étiquettent les comportements des autres. Pour lui, parmi les entrepreneurs de morale, nous avons deux catégories : les créateurs de normes et les défenseurs de normes. Les créateurs de normes sont ceux qui créent les normes. Les défenseurs de normes sont ceux qui défendent les normes.
Les créateurs de normes décident du contenu des normes. Est qualifié de déviant, tout comportement en non-conformité avec les normes établies par les créateurs des normes. Le non respect ou la non-application des normes est ce qu’on appelle la déviance. Les défenseurs veillent à l’exécution des normes. Lorsque la déviance d’un individu ou d’un groupe d’individus est découverte, celle-ci entraine une sanction de l’individu ou du groupe d’individus par les défenseurs de normes.
En lien avec notre thème, nous avons :
1. Comme créateurs de normes : les individus, les collectivités, l’État, l’Oms qui s’occupe de la santé, en général dans le monde entier, comme nous l’avons expliqué dans la section sur la définition du terme déviance ;
2. Comme défenseurs de normes : les policiers, les défenseurs des droits de l’homme, les individus et les groupes d’individus qui défendent les normes, qu’ils ont eux-mêmes crée.
En lien avec notre thème, prenons l’exemple d’un individu qui conduise en étant fortement alcoolisé. Imaginons que cet individu croise les policiers en route. Ceux-ci lui demandent de faire un alcooltest. Si l’alcootest s’avère positif, l’individu devra payer une contravention, pour conduite en état d’ivresse.
Selon Edwin Lemert119, lorsqu’un individu s’écarte d’une norme, pour des raisons sociales ou culturelles, comme nous l’avons expliqué dans la section sur la première école de Chicago, on parle de déviance primaire. Quand c’est une instance de contrôle social ou un entrepreneur de morale qui reconnaît un acte posé comme déviant, on parle de déviance secondaire. La déviance secondaire est une réaction socialement organisée, découlant de la déviance primaire, ou une étiquette de déviant est attribué rétrospectivement à un individu, par d’autres individus.
Lemert défend aussi une autre représentation de la déviance. C’est celle-là qui nous intéresse. Selon cette représentation, une personne peut manifester un comportement déviant ou tenir un rôle social déviant (déviance primaire), en sa faveur ou comme moyen de défense (déviance secondaire). Pour illustrer avec notre thème, prenons le cas d’une personne qui n’a pas l’habitude de boire excessivement, mais pour appartenir à un groupe d’amis, décide de se conformer à cette attitude. Il décide donc de boire plus que la normale. La première fois qu’il décidera d’adopter ladite attitude, on pourra considérer cette première fois comme une déviance primaire. Imaginons que cet individu décide d’adopter ce rôle social déviant en sa faveur, une seconde fois. À ce moment, son attitude pourra être qualifiée de déviance secondaire.
Le tableau ci-dessus nous montre la typologie des comportements déviants. Il met en évidence les éléments constitutifs, pour pouvoir qualifier un comportement de pleinement déviant. En réalité, une attitude correcte et perçue comme non déviante, pourrait être qualifiée d’acte conforme aux normes sociales ; tandis qu’une attitude incorrecte et perçue comme non déviante, pourrait être qualifiée d’acte déviant secret. Prenons l’exemple de l’individu cité ci- dessus. Si les défenseurs de normes ne découvrent pas d’infraction de normes, ils pourront qualifier la consommation d’alcool de l’individu de normale ; tandis que si les défenseurs de normes trouvent que pour appartenir au groupe, l’individu n’a pas besoin de boire excessivement, le fait de boire pour cet individu qui n’en a pas l’habitude, pourrait être qualifié d’acte déviant secret.
Pour conclure, selon Becker, deux critères permettent de qualifier un acte de déviance à l’état pur :
– Les normes internes de l’individu lui-même doivent classer cet acte comme déviant
– Les normes externes doivent permettre à des personnes extérieures de qualifier cet acte d’infraction.
Ainsi, le fait qu’un acte soit qualifié de déviant par les défenseurs de normes, ne suffit pas pour dire si c’est un acte déviant à l’état « pur ». Il faut que l’individu aussi soit convaincu de cette qualification. Nous continuons avec l’exemple de l’individu cité ci-dessus. Imaginons que les défenseurs de normes identifient cet individu, lors de la déviance primaire, comme une personne déviante. Si l’individu concerné pense que son acte est correct, l’individu souffre d’une fausse accusation. Pourtant, cet individu n’a pas l’habitude de boire. Cela voudrait dire que l’individu a réorganisé son système de valeurs, pour s’adapter à la situation appartenance au groupe. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait qu’une norme à elle seule ne peut pas constituer l’ensemble d’une culture. Ainsi, une personne qui a pour habitude d’avoir des comportements non déviants, peut parfois poser des actes conformes à la norme.
La désignation de la déviance n’étant pas absolue, Becker propose de recourir à un modèle séquentiel de la déviance. Pour lui, il faudrait inclure la notion de temporalité pour qualifier une personne de déviante. En lien avec notre thème, cette assertion signifie que pour qualifier une personne de déviante en matière d’alcool, il faut tenir compte à la fois du contexte de consommation, et des motifs du comportement de la personne.
Selon Melvin Polner, pour pouvoir repérer des actes objectivement déviants à partir de la théorie de Becker, on pourrait se fixer sur les deux modèles de désignation de conduite déviante dans la classification faite par Becker : « fausse accusation » et « déviance secrète » ; ce qui prouve que la déviance existe à l’état pur, puisqu’on n’a pas besoin de réaction sociale pour qu’elle soit objectivement qualifiée ainsi120.
Melvin Polner critique aussi Goffman, dans le sens ou, même si les personnes déviantes « Savent ce qu’elles font » et que l’attitude est perçue comme déviante, qu’est-ce qui fait que ce comportement purement déviant finit par être jugé normal ?
À la fin des années 1980, une « seconde théorie de l’étiquetage » va se développer : c’est la théorie de l’étiquetage modifiée. Cette théorie stipule que l’étiquetage entraînera des conséquences d’un point de vue théorique121. Ces conséquences sont valables en matière de qualification de la déviance dans la consommation d’alcool. On ne va pas changer la théorie de l’étiquetage, mais plutôt lui apporter des amendements, des extensions. En 1987, Bruce G. Link déclare : « l’étiquetage peut affecter la vie des personnes d’autres façons qu’en produisant directement le désordre mental ». La théorie de l’étiquetage modifiée de Link montre que les individus qui souffrent de désordre mental, ont eux-mêmes intériorisé une image négative de la maladie mentale, avant d’avoir été étiquetés. La stigmatisation ou le rejet est le fruit de leur auto-étiquetage. En lien avec notre thème, prenons le cas d’un malade alcoolique. Imaginons que celui-ci ne reconnaisse pas être malade alcoolique. Selon Link, cette situation pourrait s’expliquer par le fait que la personne elle-même, a intériorisé des représentations négatives de la maladie alcoolique, avant de devenir malade alcoolique.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les motivations de notre étude
I- Construction de l’objet
1- Du non-usage de l’alcool au premier verre
2- De la consommation non-problématique de l’alcool à la consommation problématique de l’alcool
3- De la consommation problématique de l’alcool
II- La problématique de l’accompagnement médico-social des malades alcooliques
1- La question des représentations dans la prise en charge des malades alcooliques
2- Les problématiques de l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques en France
III- Questionnement et hypothèses
1- Questionnement
2- Hypothèses
IV- Définition des concepts clés du thème
1- Définition du concept « accompagnement médicosocial »
2- Définition du concept malade alcoolique
V- Cadre méthodologique de l’étude
1- Population de l’étude et construction de l’échantillon
2- Mode de recueil des données et utilisation du matériau
2.1-Méthodes de collecte d’informations
2.2-Techniques de collecte d’informations
2.2.1-Observation
2.2.2-Recherche documentaire
2.2.3-Questionnaires
2.2.4-Interviews
2.3-Déroulement de l’étude
2.4-Techniques de dépouillement et d’analyse des données
V-Conditions sociales de l’enquête
1- Culture de l’enquêteur
2-Plasticité et adaptabilité de l’environnement
VI- Annonce du plan
PREMIÈRE PARTIE DE L’ÉTUDE : CADRE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
Introduction du cadre théorique de l’étude
CHAPITRE I : APPROCHE SOCIOHISTORIQUE DE L’ALCOOL ET DE L’ALCOOLISME 
Introduction
I- Histoire de l’alcool en général
1- Découverte de l’alcool, expansion et commercialisation
2- Consommation de l’alcool : l’alcoolisation, l’ivresse, l’ivrognerie, l’alcoolisme ou la maladie alcoolique
3- Les divers emplois de l’alcool dans l’histoire
3.1- L’alcool, en tant que médicament
3.2- L’alcool en tant qu’aliment
II- Histoire de l’alcool en France
1- L’alcool, une culture en France
2- Les oppositions impuissantes contre la culture de la consommation d’alcool
Conclusion
CHAPITRE II : APPROCHE SOCIOLOGIQUE DE LA DÉVIANCE ET DU RISQUE
Introduction
I- Sociologie de la déviance : comment on devient déviant ?
II- Le processus de construction sociale des actes dits déviants
1- Les théories explicatives des logiques rationnelles de recours à l’alcool
1.1-L ’approche rationaliste
1.2-Les défenseurs de l’approche culturaliste
1.3-Les opposants de l’approche culturaliste
2- Les théories explicatives des logiques irrationnelles de recours à l’alcool
2.1-Premier temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet d’accoutumance à l’alcool et le système de récompense mis en place par le cerveau pour l’alcool
2.2-Deuxième temps : la théorie du pouvoir addictif de l’alcool : l’effet de tolérance à l’alcool
2.3-Troisième temps : la théorie de la perte de contrôle et la théorie du cercle vicieux : la dépendance physiologique et psychologique à l’alcool
III- Le processus de qualification des actes dits déviants
1- La théorie de l’étiquetage
2- La théorie de l’étiquetage modifié
IV- La sociologie du risque : comment adopte-t-on ou s’expose-t-on à des risques ?
1- Les risques individuels
2- Les risques collectifs
Conclusion
CHAPITRE III : COMPRENDRE LA MALADIE ALCOOLIQUE : COMMENT DEVIENT- ON MALADE ALCOOLIQUE ?
Introduction
I- Les toxicomanies
1- « Toxicomanie » et « accoutumance »
2- De la « toxicomanie » et de « l’accoutumance » à la « dépendance » et la « pharmacodépendance »
3- La conservation du terme « dépendance »
4- De « dépendance » à « addiction »
5- Vocabulaire propre aux dépendances liées à des substances psychoactives
II- La particularité de l’addiction alcoolique
1- Effets et risques liés à l’alcool
2- Le caractère sournois de la maladie alcoolique
III- Les différentes étapes de la maladie alcoolique
1- La phase préalcoolique
2- La phase de début de la maladie alcoolique
3- La phase critique de la maladie alcoolique
4- La phase chronique de la maladie alcoolique
IV- Les conséquences de l’alcoolisme sur le malade alcoolique
1- Les conséquences sociales de l’alcoolisme
1.1- Les conséquences de l’alcoolisme au niveau familial
1.2-Les conséquences de l’alcoolisme au niveau professionnel
1.2.1-La rupture des liens professionnels
1.2.2- La rupture professionnelle
1.3-Les conséquences de l’alcoolisme au niveau économique
1.3.1-Une préférence pour la consommation d’alcool au détriment de la perte de biens matériels
1.3.2-La perte du pouvoir d’achat
1.3.3-Une absence de projets chez le malade alcoolique
2- Les conséquences sanitaires de l’alcoolisme sur le malade alcoolique
2.1-Les risques sanitaires généraux associés à la consommation d’alcool
2.1.1- L’intoxication alcoolique aiguë ou les risques sanitaires associés à l’usage de l’alcool à court terme
2.1.2- L’intoxication alcoolique chronique ou les risques sanitaires associés à l’usage de l’alcool, à moyen et long terme
2.2- Risques sanitaires spécifiques associés à la consommation d’alcool
2.2.1-Les risques sanitaires associés à l’alcoolisation chez les jeunes
2.2.2-Les risques sanitaires associés à l’alcoolisation chez les hommes et les femmes
2.2.3-Les risques sanitaires associés à l’alcoolisation chez les seniors
Conclusion
CHAPITRE IV : REPRÉSENTATIONS SOCIALES SUR L’ALCOOL, SUR L’ALCOOLISME ET SUR LE MALADE ALCOOLIQUE
Introduction
I- Représentations sociales de l’alcool
II- Représentations sociales sur l’alcoolisme
1- Le bien boire
2- L’approche morale sociale de l’alcoolisme
3- L’approche médico-psychologique
4- L’approche « symbolique phénoménologique » de la maladie alcoolique
III- Représentations sociales sur le malade alcoolique
1- L’alcoolique, un être déchu
2- L’alcoolique, un égal en difficulté
2.1-L’alcoolique est un égal
3- L’alcoolique, un être exceptionnel ou un créateur
3.1- L’alcoolique, un être exceptionnel à travers « l’enivrement transcendant » au XVIe siècle
3.2-L’alcoolique un créateur, à travers l’enivrement créatif, du XVIIe au XVIIIe siècle
Conclusion
CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE
DEUXIÈME PARTIE : L’APPROCHE EMPIRIQUE : LES INTERVENANTS FACE AUX MALADES ALCOOLIQUES, ANALYSE DE L’ENQUÊTE
Introduction
CHAPITRE I : PROFILS SOCIOLOGIQUES DES MALADES ALCOOLIQUES ABSTINENTS 
Introduction
I- Le profil sociodémographique des malades alcooliques abstinents interviewés
1- La répartition des enquêtés selon le sexe
2- La répartition des enquêtés selon la mobilité professionnelle
3- La répartition des enquêtés selon le réseau social
4- La répartition des enquêtés selon le niveau d’étude
II- Le profil relationnel des malades alcooliques abstinents interviewés pendant la période de difficulté avec l’alcool
1- La répartition des enquêtés selon la présence des parents durant leur période en difficulté avec l’alcool
2- La répartition des enquêtés selon leur mode de cohabitation dans leur période en difficulté avec l’alcool
3- La répartition des enquêtés selon les personnes de confiance des malades alcooliques abstinents durant leur période en difficulté avec l’alcool
III- Les anciens profils de consommation de l’alcool des malades alcooliques abstinents interviewés
1- La répartition des enquêtés selon l’âge du début de la consommation d’alcool
2- La répartition des enquêtés selon la durée de la dépendance à l’alcool
IV- Les nouveaux profils de consommation de l’alcool des malades alcooliques abstinents interviewés
1- La répartition des enquêtés selon le nombre d’années d’abstinence
2- La répartition des enquêtés selon le nombre d’années d’association
Conclusion
CHAPITRE II : LES PARCOURS DE DÉPENDANCE DES MALADES ALCOOLIQUES ABSTINENTS
Introduction
I- Du non-usage de l’alcool au premier verre
1- L’âge du premier verre
2-Les raisons du premier verre
II- Du premier verre au deuxième verre
1- Le passage du premier verre au deuxième verre
2- Les raisons du second verre
III- Du second verre jusqu’à la dépendance
1- A quel moment, l’alcool devient un problème pour vous ?
2- Le déni
2.1-Les stratégies pour masquer la consommation d’alcool
2.2-Si on vous avait dit que vous étiez alcooliques, l’auriez-vous accepté ?
1- Les ressentis de l’entourage des malades alcooliques abstinents durant la période en difficulté avec l’alcool
2- Leur mots pour qualifier leur période de dépendance à l’alcool
Conclusion
CHAPITRE III : PARCOURS D’ABSTINENCE DES MALADES ALCOOLIQUES 
I- Le déclic ou les déclics des projets de soin des malades alcooliques abstinents interviewés
1- Les profils des intervenants au niveau du déclic des enquêtés
2- La répartition des enquêtés selon le nombre de déclics du projet de soin
3- La répartition des enquêtés selon la forme du déclic du projet de soin
II- Le projet de soins des malades alcooliques abstinents interviewés, pour parvenir à l’abstinence à l’alcool
1-L’aspect opérationnel du projet de soins des malades alcooliques abstinents interviewés
2- L’aspect méthodologique du projet de soins des malades alcooliques abstinents interviewés
I- Le classement ou l’ordonnancement du réseau d’aide par les malades alcooliques abstinents interviewés
IV- Les facteurs de maintien dans l’abstinence à l’alcool
V- Leurs mots pour qualifier leur période d’abstinence
Conclusion
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE
TROISIÈME PARTIE : SOCIOLOGIE DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL DES MALADES ALCOOLIQUES
INTRODUCTION DE LA TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE I : L’IDENTIFICATION DES STRUCTURES DES RESPONSABLES ET PROFESSIONNELS INTERVIEWÉS DANS LE DOMAINE DE L’ACCOMPAGNEMENT MÉDICOSOCIAL DES MALADES ALCOOLIQUES ET LEUR IDENTIFICATION INDIVIDUELLE
Introduction
I- La présentation des structures approchées
1- Nature des structures interviewées
2- Domaines d’intervention et activités des structures des intervenants interviewés
2.1- Domaines d’intervention des structures des intervenants interviewés
3- Évaluation des objectifs des structures des intervenants interviewés
3.1- Présentation des objectifs des structures des intervenants interviewés
3.2- Évaluation des résultats atteints des structures des intervenants interviewés
3.3- Axes d’amélioration des structures des intervenants interviewés
4- Composition des équipes d’accompagnement médicosocial des malades alcooliques des intervenants interviewés
5- Formation aux logiques d’intervention sur l’alcoolisme des équipes d’accompagnement médicosocial des malades alcooliques des intervenants interviewés
6- Difficultés rencontrées par les structures dans l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
7- La connaissance du milieu de l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques : la connaissance des autres structures
8- Besoins des structures approchées
9- Niveau de sollicitation de la structure
II- L’identification des responsables et professionnels interviewés
1- Les secteurs d’activité des responsables et professionnels interviewés
2- Les fonctions exercées par les responsables et professionnels interviewés
3- La formation suivie par les responsables et les professionnels interviewés pour exercer leurs fonctions
4.1- La formation suivie par les intervenants interviewés pour exercer leurs fonctions
4.2- La formation suivie par les responsables et les professionnels interviewés pour la prise en charge des personnes en difficulté avec l’alcool
4- Les difficultés en tant qu’acteur dans l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
5- Les différences dans les rôles des intervenants au sein de leur structure, pour l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
6- Les suggestions des acteurs pour l’obtention de meilleurs résultats pour l’accompagnement médicosocial
6.1-Des suggestions pour de meilleurs résultats en général pour les malades alcooliques
6.2-Des suggestions pour une meilleure collaboration de toutes les structures intervenant en direction des personnes en difficulté avec l’alcool
Conclusion
CHAPITRE II : LA RELATION DES RESPONSABLES ET PROFESSIONNELS INTERVIEWÉS AVEC LES PERSONNES EN DIFFICULTÉ AVEC L’ALCOOL ET LES MALADES ALCOOLIQUES ABSTINENTS
Introduction
I- La construction du lien de confiance entre les personnes alcooliques et les intervenants dans l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
1-Théories généralistes
2.Théories spécifiques
II- L’accompagnement médicosocial des malades alcooliques face à leur sentiment d’impuissance et aux rechutes
III- Évaluation de l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques face à leur sentiment d’impuissance et aux rechutes
Conclusion
CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT MEDICO SOCIAL DES MALADES ALCOOLIQUES D’UN POINT DE VUE THÉORIQUE : GÉNÉRALITÉS ET SPÉCIFICITÉS
Introduction
I-Les théories générales de l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
1- Les théories dans l’accompagnement
2- Les théories dans l’accompagnement médical
II- Les théories spécifiques de l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques
1- La théorie du temps dans les soins en addictologie
2- Les théories de l’attachement
3- La théorie du décloisonnement des champs de l’alcoologie, de la tabacologie et de la toxicomanie : la théorie de l’addictologie
4- Théorie de l’accompagnement médical des malades alcooliques
Conclusion
CHAPITRE IV : LES DIFFÉRENTES PHASES DE L’ACCOMPAGNEMENT MEDICO SOCIAL DU MALADE ALCOOLIQUE
Introduction
I- Intervention 1 : la prise en charge psychosociale, le soutien psychosocial ou l’accompagnement psychothérapeutique
II- Intervention 2 : le sevrage ou la cure de désintoxication
III- Intervention 3 : la postcure
IV- Le regard des malades alcooliques interviewés et des intervenants sur l’accompagnement médicosocial des malades alcooliques en général
Conclusion
CONCLUSION DE LA TROISIÈME PARTIE
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
1- Les ouvrages
2- Les articles
4- Les thèses et mémoires
5- Les dictionnaires
6- Les ouvrages de méthodologie et de recherche
ANNEXES

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