LES THEORIES ET APPROCHES SUR LES POLITIQUES CONJONCTURELLES

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Rรดle du niveau de dรฉpense et prรฉlรจvement

Aux USA la dรฉpense publique est restรฉe ร  un niveau de 35% 16 malgrรฉ les politiques expansives rรฉcurrentes. Au Japon, la dรฉpense publique a augmentรฉ de 5% depuis 1990, et aussi dans les grands pays europรฉens (tableau1). En outre il y a des exceptions, comme la diminution de la dรฉpense publique en Europe depuis 1990 : Pays-Bas, Belgique, Italie, Suรจde, Espagne, sans ralentissement de la croissance potentielle. Pour les petits et grands pays, il semble plus difficile dans les grands pays mais plus facile pour les petits pays. Lโ€™effet dโ€™hystรฉrรจse ou de cliquet se traduit par lโ€™impossibilitรฉ de rรฉduire le niveau atteint par la dรฉpense publique ; surtout dans les trois grands pays. Les grands pays europรฉens ont perdu leurs marges de manล“uvre car le niveau de la dรฉpense y est trop รฉlevรฉ.

Rรดle du dรฉficit,

Il y a diffรฉrents niveaux de dรฉficit : Le Dรฉficit structurel (qui serait constatรฉ avec plein emploi des facteurs de production) et conjoncturel (liรฉ ร  la conjoncture).
Le dรฉficit structurel indique la politique menรฉe. Au contraire, le dรฉficit conjoncturel est involontaire. Un pays dont la croissance est en dessous de son potentiel prรฉsente un solde budgรฉtaire en dรฉficit ; et vice versa. En pรฉriode de rรฉcession, les dรฉpenses publiques tendent ร  augmenter en % du PIB (numรฉrateur +, dรฉnominateur -). Les recettes fiscales augmentent ou diminuent plus vite que le PIB au cours du cycle. Dโ€™oรน le principe des stabilisateurs automatiques : excรฉdent spontanรฉ en pรฉriode de croissance (+ de recettes fiscales), qui tend ร  modรฉrer lโ€™activitรฉ et lโ€™inflation ; dรฉficit spontanรฉ en pรฉriode de rรฉcession (- de recettes, + de dรฉpenses transferts) qui tend ร  relancer lโ€™activitรฉ par effet multiplicateur keynรฉsien. Excรฉdents appelรฉs indรปment ยซ cagnotte ยป et dรฉficits ยซ moins values fiscales ยป en France. Exemple : la politique budgรฉtaire de 2007 et 2008 qui comporte des mesures de relance (-15 milliards de baisse dโ€™impรดts, surtout sur les heures supplรฉmentaires pour encourager lโ€™emploi) ; des mesures destinรฉes ร  freiner la dรฉpense publique (non renouvellement de postes de fonctionnaires) ; et enfin des mesures sectorielles (formation, recherche) destinรฉes ร  stimuler la croissance potentielle.

Le risque de monรฉtisation de la dette publique

Lorsque le dรฉficit est financรฉ par la crรฉation monรฉtaire, il provoque de lโ€™inflation, seule maniรจre de le rembourser. Ex : les guerres, les PED. Pour cette raison, la BCE ne peut financer le dรฉficit des Etats membres.

Effet dโ€™รฉviction et effet Ricardo

Lโ€™accroissement de la dรฉpense publique รฉvince le secteur privรฉ. Cโ€™est lโ€™effet dโ€™รฉviction par le secteur public. En limitant son accรจs aux moyens de financement, en recrutant, en lui faisant concurrence, les entreprises privรฉes crรฉent moins dโ€™emploi.

La dette est un impรดt diffรฉrรฉ : elle reporte les dรฉpenses actuelles sur les gรฉnรฉrations futures

La Thรฉorie des anticipations rationnelles (John Muth & Robert Lucas, annรฉes 1960) :

Les agents et les marchรฉs modifient leur comportement pour tenir compte des informations dont ils disposent et des rรฉsultats anticipรฉs de la politique รฉconomique. Les mรฉnages adapteront leur consommation et leur รฉpargne. Cette derniรจre augmente pour financer les hausses dโ€™impรดts anticipรฉes par les mรฉnages, ralentissant ainsi la croissance (Equivalence de Ricardo entre lโ€™รฉpargne constituรฉe et le prรฉlรจvement fiscal attendu). Ex : Japon et Allemagne ; lโ€™anticipation des dรฉpenses liรฉes ร  lโ€™augmentation de la dette publique et au vieillissement (retraite & santรฉ) a long temps bridรฉ la consommation interne dans ces deux pays surtout au Japon, par effet dโ€™anticipation, et ralentit leur croissance, rendant plus difficile le financement de la dรฉpense publique. Contre -exemple de lโ€™effet multiplicateur. Effet Ricardo22 dominant. Lโ€™รฉchec japonais provient en partie de lโ€™effet Ricardo, qui a dominรฉ lโ€™effet keynรฉsien multiplicateur du dรฉficit public.

Les leรงons combinรฉes de la thรฉorie et de lโ€™expรฉrience historique :

Un gouvernement doit conserver des marges de manล“uvre.
La spรฉcificitรฉ de lโ€™UE : Par excรจs dโ€™activisme, les grands pays (France, Allemagne & Italie) y ont perdu leurs marges de manล“uvre et se trouvent contraints de redresser leurs finances publiques ร  des รฉpoques inopportunes par rapport ร  la conjoncture. Autre la politique Budgรฉtaire, le pouvoir public a dโ€™autres moyens pour faire face a la conjoncture รฉconomique comme la Politique Monรฉtaire que nous allons dรฉvelopper ci-dessous.

la politique monรฉtaire

Dรฉfinition de la monnaie

La monnaie est un moyen de paiement acceptรฉ par tous, directement utilisable pour effectuer des rรจglements sur un marchรฉ au sein dโ€™un espace monรฉtaire donnรฉ. La monnaie est donc totalement liquide (elle efface la dette immรฉdiatement sans coรปt de conversion) et repose sur la confiance quโ€™ont les agents รฉconomiques en sa capacitรฉ ร  assurer les transactions.

La crรฉation monรฉtaire

La crรฉation monรฉtaire affecte la valeur interne de la monnaie (pouvoir dโ€™achat en biens nationaux), directement et souvent sa valeur externe (pouvoir dโ€™achat en biens รฉtrangers) et enfin le financement de lโ€™รฉconomie (accรจs au crรฉdit, coรปt du crรฉdit), La politique monรฉtaire a un rรดle contra-cyclique ร  court terme, rรฉduisant les fluctuations conjoncturelles ; ร  long terme, elle peut รฉviter lโ€™inflation en dรฉcourageant les anticipations et les comportements inflationnistes dans les secteurs financier et rรฉel. La politique monรฉtaire est ยซ lโ€™ensemble des moyens mis en ล“uvre par un ร‰tat ou une autoritรฉ monรฉtaire pour agir sur lโ€™activitรฉ รฉconomique par la rรฉgulation de la quantitรฉ de monnaie en circulation ยป. Aujourdโ€™hui, dans la plupart des pays dรฉveloppรฉs, les banques centrales, qui sont en charge de la politique monรฉtaire, sont indรฉpendantes des gouvernements ; cโ€™est notamment le cas de la Banque centrale europรฉenne (BCE) et de la Rรฉserve Fรฉdรฉrale amรฉricaine (FED). Les banques centrales sont devenues indรฉpendantes ร  la fois pour des raisons politiques (absence dโ€™interfรฉrence du pouvoir politique sur la politique monรฉtaire) et pour des raisons รฉconomiques (interdiction de financer le dรฉficit budgรฉtaire par de la crรฉation de monnaie).Elles furent ร  lโ€™origine les banquiers des Etats auxquels elles confรฉraient un pouvoir exorbitant : dรฉpenser sans contrรดle du Parlement (principe de la dรฉmocratie). Lโ€™expรฉrience montre que lโ€™indรฉpendance de la BC ร  lโ€™รฉgard du pouvoir politique protรจge de lโ€™inflation et des dรฉbordements financiers habituels dans les rรฉgimes totalitaires ou populistes (Allemagne Nazie, Amรฉrique Latine, Russie, โ€ฆ). Cette indรฉpendance constitue une dรฉlรฉgation de souverainetรฉ de la part de lโ€™Etat. La plupart des BC sont indรฉpendantes depuis les annรฉes 1980. Elles restent une administration dans les pays en dรฉveloppement (Russie, Chine).

La politique monรฉtaire a deux objectifs principaux

– La lutte contre l’inflation : Le principal objectif de la BCE23 est de maintenir, au sein de la zone euro, lโ€™inflation annuelle au dessous, mais ร  un niveau proche, de 2 %/an, sur le moyen terme.
– Le soutien ร  la croissance : la banque centrale amรฉricaine, la FED, a donnรฉ la prioritรฉ ร  cet objectif au cours des annรฉes 1990-2000 et la BCE lui a emboitรฉ le pas aprรจs la crise de 2008 au risque d’encourager la naissance de bulles spรฉculatives sur les marchรฉs financiers et le marchรฉ du logement.
La Banque centrale intervient sur le marchรฉ monรฉtaire pour prรชter de la monnaie centrale aux banques, moyennant paiement d’un intรฉrรชt et, presque toujours, en contrepartie d’une crรฉance dรฉtenue par les banques (bons du Trรฉsor, effets de commerce, devises). Elle peut donc contrรดler la crรฉation de monnaie des banques de quatre faรงons :
a) En dรฉfinissant la liste des crรฉances que la Banque centrale est prรชte ร  acheter. Plus la liste des ยซ titres รฉligibles ยป24 est longue, plus les banques de second rang pourront faire des crรฉdits et inversement. Ainsi, dans le cadre de la politique d’assouplissement des conditions de crรฉdit (ยซ Crรฉdit easing ยป), la Banque centrale se porte acheteuse ยซ de titres reprรฉsentant des crรฉdits ร  l’รฉconomie : billets de trรฉsorerie, obligations privรฉes, bons hypothรฉcaires… ยป
b) En dรฉfinissant le volume de crรฉdit quโ€™elle est prรชte ร  accorder aux banques pour une pรฉriode donnรฉe. Cโ€™est la politique dโ€™Open Market. La BCE propose par appel dโ€™offre aux banques, ร  intervalle rรฉgulier, le rachat (ou la vente) dโ€™une quantitรฉ de titres de crรฉance contre de la monnaie centrale ร  un taux appelรฉ dรฉcidรฉ par elle en fonction de sa politique.
Elle procรจde de deux faรงons :
– Soit par les achats fermes sur appel d’offres, la banque centrale dรฉcidant du volume de titres ร  court terme qu’elle est prรชte ร  acheter en fonction de sa politique monรฉtaire (le taux de refinancement est le taux planchรฉ du marchรฉ interbancaire) ;

– Soit par la prise en pension pour une durรฉe limitรฉe, ร  la demande des banques qui vendent leurs titres contre promesse de rachat aux taux des prises en pension (le taux du prรชt marginal est le plus รฉlevรฉ du marchรฉ interbancaire, le taux plafond).
Ces opรฉrations d’Open Market permettent des ajustements instantanรฉs des taux d’intรฉrรชt, pour de courtes pรฉriodes, alors que les autres techniques de politique monรฉtaire sont utilisรฉes moins frรฉquemment. Quand la banque centrale veut rรฉduire la ยซ base monรฉtaire ยป, elle peut vendre des titres (gรฉnรฉralement des emprunts d’ร‰tat courts ou des bons du Trรฉsor) aux banques ; cela se traduit par une augmentation marginale du loyer de l’argent et une rรฉduction de la liquiditรฉ du systรจme bancaire. ร€ l’inverse pour augmenter la circulation d’argent, la banque centrale achรจtera des titres appartenant aux banques, contre paiement auprรจs d’elle-mรชme, ce qui implique l’entrรฉe en circulation d’argent que les banques pourront prรชter ร  leurs clients.

les thรฉories et approches sur les politiques conjoncturelles

Chaque thรฉoricien et รฉcole de pensรฉ รฉconomiques ont leurs propres thรฉories sur les politique conjoncturelles et surtout sur le rรดle de lโ€™Etat face aux conjonctures รฉconomiques. Dans ce prรฉsent chapitre nous allons faire la distinction entre le concept libรฉral et le concept keynรฉsien des politiques conjoncturelles.

le concept libรฉral, monรฉtariste et nรฉo-classique sur les politiques conjoncturelles

Le concept libรฉral

Pour les รฉconomistes libรฉraux29, classiques et nรฉo-classiques, le marchรฉ devrait rรฉtablir rapidement les dรฉsรฉquilibres apparus ร  la suite dโ€™un choc.
En cas de choc nรฉgatif, le ralentissement provoque du chรดmage. Lโ€™offre de travail devenant supรฉrieure ร  la demande de travail des entreprises, le salaire rรฉel va diminuer ; ce qui va diminuer le coรปt salarial et inciter les entrepreneurs ร  embaucher jusquโ€™ร  retrouver le plein-emploi. La flexibilitรฉ des salaires30 rend donc le chรดmage temporaire.

Friedman et le courant monรฉtariste

Une nouvelle fonction de consommation

Dans la perspective keynรฉsienne, la consommation dรฉpend du niveau de revenu courant, ce qui rend les mรฉnages trรจs sensibles ร  une variation, mรชme temporaire, du revenu. En 1957, Friedman31 conteste cette approche, en montrant que la consommation dรฉpend du revenu permanent. Thรฉoriquement, ce dernier se dรฉfinit comme le flux de revenu que procure en moyenne la dรฉtention d’un patrimoine. Friedman distingue donc dans le revenu observรฉ (Y) deux composantes : le revenu permanent (Yp) et le revenu transitoire (Yt) qui peut รชtre positif ou nรฉgatif. Selon Friedman, la seule relation stable est celle qui relie la consommation au revenu permanent.

La rรฉhabilitation de la thรฉorie quantitative

Alors que les keynรฉsiens insistent sur l’influence de la monnaie sur l’activitรฉ rรฉelle (au travers du taux d’intรฉrรชt), Friedman revisite la thรฉorie de la monnaie neutre, notamment dans Studies in thequantity theory of money (1956). S’il admet qu’ร  court terme la monnaie puisse exercer des effets rรฉels, Friedman estime qu’ร  long terme, toute variation de la masse monรฉtaire se traduit โ€“toutes choses รฉgales par ailleurs – par une hausse รฉquivalente du niveau gรฉnรฉral des prix. La fonction friedmanienne de demande de monnaie est trรจs stable, dans la mesure oรน elle dรฉpend du revenu permanent : les perturbations monรฉtaires ne peuvent donc provenir que de l’offre de monnaie, supposรฉe exogรจne (c’est-ร -dire entiรจrement dรฉterminรฉe par les autoritรฉs monรฉtaires).

L’existence d’un taux de chรดmage naturel

Dans un article de 196832, Friedman introduit la notion de ยซย taux de chรดmage naturelย ยป, dรฉfini comme ยซย le taux qui dรฉcoulerait du systรจme walrasien d’รฉquilibre gรฉnรฉral si les caractรฉristiques structurelles effectives des marchรฉs des biens et du travail y รฉtaient intรฉgrรฉes, notamment les imperfections du marchรฉ, la variabilitรฉ alรฉatoire des offres et des demandes, le coรปt de collecte de l’information sur les emplois vacants, les coรปts de mobilitรฉ, etc.ย ยป. Ce taux de chรดmage naturel est supposรฉ stable et unique pour un pays donnรฉ : le taux de chรดmage effectif ยซย graviteย ยป autour du taux de chรดmage naturel. Friedman envisage le chรดmage naturel comme un phรฉnomรจne essentiellement structurel (inadรฉquations entre offres et demandes d’emploi) et frictionnel (comportement de recherche d’emploi) ; cette hypothรจse s’inscrit en rupture avec la vision keynรฉsienne, fondรฉe sur la possibilitรฉ d’un chรดmage conjoncturel.

Le message de la contre-rรฉvolution : l’inefficacitรฉ relative des politiques conjoncturelles

La relance monรฉtaire en question

Friedman va prรฉcisรฉment remettre en cause l’efficacitรฉ de la relance monรฉtaire. Pour ce faire, Friedman suppose que les agents effectuent des ยซย anticipations adaptativesย ยป33. Si l’on prend l’exemple des prix, les agents rรฉalisent des anticipations adaptatives dรจs lors qu’ils tirent parti des anticipations effectuรฉes dans le passรฉ et des erreurs commises sur ces anticipations. Supposons que l’รฉconomie se situe en situation de chรดmage naturel. Le gouvernement s’engage dans une politique monรฉtaire expansive : en vertu de la thรฉorie quantitative, la relance monรฉtaire se traduit par une accรฉlรฉration de l’inflation, qui entraรฎne ร  court terme une baisse du salaire rรฉel. En effet, les agents ont anticipรฉ un niveau gรฉnรฉral des prix infรฉrieurs ร  celui observรฉ et sont victimes de ยซย l’illusion monรฉtaireย ยป34 dans les nรฉgociations salariales. La diminution du salaire rรฉel incite les entrepreneurs ร  augmenter leur demande de travail : le taux de chรดmage baisse en dessous de son niveau naturel ; il existe donc bien ร  court terme une relation dรฉcroissante entre chรดmage et inflation. Mais cet arbitrage est instable : ร  long terme, les agents corrigent leurs anticipations de prix et rรฉclament un ajustement salarial ; le salaire rรฉel retrouve son niveau de dรฉpart et l’on revient au taux de chรดmage naturel mais… avec un taux d’inflation plus รฉlevรฉ. La politique monรฉtaire ne peut faire baisser durablement le chรดmage en dessous de son niveau naturel, sinon au prix d’une accรฉlรฉration systรฉmatique de l’inflation.

Selon Friedman, la politique monรฉtaire conjoncturelle se heurte รฉgalement ร  l’existence de dรฉlais : si les cycles d’activitรฉ sont courts et si les dรฉlais d’efficacitรฉ de la politique monรฉtaire sont longs, alors une politique monรฉtaire contra cyclique risque de se rรฉvรฉler… pro cyclique.
Les fluctuations de l’activitรฉ seront accrues par la politique monรฉtaire, qui se transforme en politique de dรฉstabilisation.
La critique de la relance monรฉtaire dรฉbouche sur de nouvelles recommandations en matiรจre de politique monรฉtaire: selon Friedman et les monรฉtaristes 35 , la politique monรฉtaire doit poursuivre comme objectif intermรฉdiaire la croissance des agrรฉgats monรฉtaires et comme objectif final la stabilitรฉ des prix. Plus prรฉcisรฉment, la rรจgle d’or de la politique monรฉtaire consiste ร  rรฉgler l’รฉvolution de la masse monรฉtaire sur le taux de croissance anticipรฉ de la production.

La relance budgรฉtaire en question

On sait que, chez les keynรฉsiens, l’effet d’รฉviction36 vient altรฉrer l’efficacitรฉ du multiplicateur de dรฉpenses publiques : la relance budgรฉtaire financรฉe par l’emprunt se traduit par une hausse des taux d’intรฉrรชt, qui dรฉprime l’investissement privรฉ. Mais l’effet d’รฉviction est considรฉrรฉ comme partiel, son ampleur dรฉpendant de la sensibilitรฉ de la demande de monnaie au revenu et de la sensibilitรฉ de l’investissement au taux d’intรฉrรชt. Friedman reconsidรจre la question de l’effet d’รฉviction, avec une fonction de demande de monnaie trรจs peu sensible au taux d’intรฉrรชt (faible รฉlasticitรฉ). Dans ce cas, une relance budgรฉtaire financรฉe par l’emprunt se traduit par une hausse marquรฉe des taux d’intรฉrรชt, ce qui dรฉcourage fortement l’investissement : l’effet d’รฉviction est presque total. Friedman mobilise รฉgalement la thรฉorie du revenu permanent pour mettre en doute l’efficacitรฉ de la relance budgรฉtaire : comme les agents consomment uniquement en fonction de leur revenu permanent, la relance, assimilรฉe ร  un revenu transitoire, influe peu sur leur consommation.

le concept Keynรฉsien sur les politiques conjoncturelles

John Maynard Keynes a dรฉmontrรฉ quโ€™il peut trรจs bien y avoir รฉquilibre sur le marchรฉ des biens et persistance du chรดmage car le niveau de la production dโ€™รฉquilibre (offre de biens) peut รชtre insuffisant pour employer tous ceux qui recherchent un travail. Face ร  cet รฉquilibre de sous-emploi, le marchรฉ ne peut rien faire. Seul lโ€™Etat, en relanรงant la demande, peut obtenir un niveau de production de plein-emploi.
En cas de dรฉsรฉquilibre รฉconomique, le marchรฉ nโ€™est donc pas capable de rรฉtablir rapidement la situation. Les agents รฉconomiques qui rรฉagissent aux variations des prix prennent des dรฉcisions rationnelles au niveau microรฉconomique qui ont des effets pervers au niveau macroรฉconomique.

Ainsi, en pรฉriode de rรฉcession, le recul de lโ€™activitรฉ รฉconomique engendre chรดmage de masse et baisse du pouvoir dโ€™achat des mรฉnages. Logiquement les mรฉnages vont accroitre leur รฉpargne de prรฉcaution pour faire face aux incertitudes de la conjoncture. Ce faisant, ils ralentissent leur consommation, ce qui accroit la baisse de la production et de lโ€™emploi. Parallรจlement, les entreprises anticipent le recul de lโ€™activitรฉ, stoppent leur projet dโ€™investissement et se sรฉparent dโ€™une partie de leurs salariรฉs, ce qui accroรฎt la crise. La mรฉvente des produits et lโ€™importance du chรดmage favorisent la baisse des prix et des salaires rรฉels. Lโ€™รฉconomie entre en dรฉflation. Les tensions sociales et politiques augmentent et remettent en cause le ยซ laissez-faire ยป. La lenteur de lโ€™ajustement de lโ€™รฉconomie par la dรฉflation a รฉtรฉ soulignรฉe par J.M. Keynes qui dรฉclarait en 1931 : ยซ A long terme, nous sommes tous morts ยป37. Face ร  la paralysie des entreprises et des mรฉnages qui, tรฉtanisรฉs par la peur de l’avenir38, ne veulent ou ne peuvent plus investir et consommer, seul l’Etat dispose de la capacitรฉ d’emprunter et de dรฉpenser. Il va donc adopter un plan de relance qui consiste ร  accroรฎtre les dรฉpenses publiques afin dโ€™accroรฎtre la demande et la production.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ANALYSE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE DES POLITIQUES CONJONCTURELLES
CHAPITRE 1 : DEFINITION ET CONCEPT DE POLITIQUE CONJONCTURELLE
Section 1 : Historique du phรฉnomรจne conjoncturelle
Section 2 : la politique budgรฉtaire
1- Principe du multiplicateur ร  court terme.
2- Rรดle du niveau de dรฉpense et prรฉlรจvement
3- Rรดle du dรฉficit,
4- Endettement et effet boule de neige : (tableau 3)
5- Le Pacte de stabilitรฉ et de croissance
6- Le risque de monรฉtisation de la dette publique
7- Effet dโ€™รฉviction et effet Ricardo
7.1 La dette est un impรดt diffรฉrรฉ : elle reporte les dรฉpenses actuelles sur les gรฉnรฉrations futures.
7.2 La Thรฉorie des anticipations rationnelles (John Muth & Robert Lucas, annรฉes 1960) :
Section 3 : la politique monรฉtaire
1- Dรฉfinition de la monnaie
2- La crรฉation monรฉtaire
3- La politique monรฉtaire a deux objectifs principaux
4- Les politiques budgรฉtaires et monรฉtaires de rigueur
CHAPITRE 2 : LES THEORIES ET APPROCHES SUR LES POLITIQUES CONJONCTURELLES
Section 1 : le concept libรฉral, monรฉtariste et nรฉo-classique sur les politiques conjoncturelles
1- Le concept libรฉral
2- Friedman et le courant monรฉtariste
2.1 Une nouvelle fonction de consommation
2.2 La rรฉhabilitation de la thรฉorie quantitative
2.3 L’existence d’un taux de chรดmage naturel
3- Le message de la contre-rรฉvolution : l’inefficacitรฉ relative des politiques conjoncturelles
3.1 La relance monรฉtaire en question
3.2 La relance budgรฉtaire en question
Section 2 : le concept Keynรฉsien sur les politiques conjoncturelles
1- Les quatre hypothรจses du modรจle keynรฉsien
1.1 Une รฉconomie de dรฉcision en univers incertain
1.2 Une รฉconomie de la demande effective
1.3 Une รฉconomie de la monnaie et lโ€™intรฉrรชt
1.4 Une รฉconomie du chรดmage involontaire
2- Le rรดle de la politique รฉconomique
3- Les effets multiplicateurs
DEUXIEME PARTIE :LES EFFETS DES POLITIQUES CONJONCTURELLES DANS LES PAYS DEVELOPPES ET PAYS EMERGEANTS
CHAPITRE 1 : LA CRISE DE 1929 ET LES POLITIQUES CONJONCTURELLES
Section 1 : Rรฉalitรฉ de la crise de 1929
1- Une crise du systรจme financier amรฉricain
.1 La politique monรฉtaire est peu rรฉactive :
.2 La politique budgรฉtaire est pro-cyclique :
.3 La politique de lโ€™emploi :
2- Leรงons de la crise
Section 2 : La crise de 1929 vue par les nรฉoclassiques et keynรฉsiens
1- Le krach boursier :
2- La crise รฉconomique :
3- Une analyse avec le modรจle IS/LM
4- Lโ€™hypothรจse de la demande agrรฉgรฉe
5- Lโ€™hypothรจse monรฉtaire
5.1 Lโ€™hypothรจse monรฉtaire : validitรฉ ?
5.2 Lโ€™hypothรจse monรฉtaire via la dรฉflation :
CHAPITRE 2 : LES EFFETS DES POLITIQUES CONJONCTURELLES DANS LES PAYS EMERGENTS
Section 1 : Des perspectives conjoncturelles relativement favorables pour lโ€™Asie, malgrรฉ les risques
1- Les marchรฉs รฉmergents asiatiques, principal pilier de la conjoncture mondiale
2- Des perspectives conjoncturelles relativement favorables malgrรฉ les risques
Section 2 : un rattrapage de croissance dans les pays รฉmergeants aprรจs la crise financiรจre
1- Qui sont les pays รฉmergents ?
2- Les pays รฉmergents ont tirรฉ la reprise mondiale au sortir de la crise financiรจre
3- Leurs bonnes performances ont attirรฉ les capitaux des pays avancรฉs
4- Les performances รฉconomiques des pays รฉmergents sont aujourdโ€™hui moins bonnes
5- Plusieurs grands pays รฉmergents prรฉsentent dโ€™importants dรฉsรฉquilibres macroรฉconomiques
CHAPITRE 3 : LES POLITIQUES CONJONCTURELLES DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT :ย  CAS DE MADAGASCAR
Section 1 : la rรฉalitรฉ รฉconomique de Madagascar
1- La rรฉalitรฉ รฉconomique de Madagascar depuis 2002
2- Croissance รฉconomique interne : Effets de la crise mondiale sur lโ€™รฉconomie de Madagascar en 2010
3- Impacts de la crise politique interne sur lโ€™รฉconomie malgache en 2010
4- Inflation intรฉrieur
5- Balance de paiement
6- Finance publiques
8- Dรฉpenses publiques
9- Financement
10- Secteur monรฉtaire intรจgre
Section 2 : les politiques conjoncturelles proposรฉes pour Madagascar
1- Action de lโ€™Etat sur les dรฉpenses publiques
1.1 Pour que lโ€™investissement public devienne efficace
i- Dรฉpenser plus pour que lโ€™investissement ne soit plus marginal
ii- Dรฉpenser mieux
iii- Gรฉrer plus efficacement
1.2 Perspectives de relancer lโ€™รฉconomie aprรจs la pรฉriode de crise
2- Les politiques monรฉtaires de la BCM
1.1 Le taux directeur et le coefficient de rรฉserves obligatoires
1.2 Lโ€™opรฉration de refinancement
CONCLUSION

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