Les théories économiques sur l’agriculture et les expériences historiques des pays émergents

« Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres ; par conséquent, étudier l’économie de la pauvreté nous apporterait beaucoup de renseignements sur les principes économique qui comptent vraiment. Partout dans le monde, les pauvres tirent en majorité leur revenu de l’agriculture ; par conséquent, étudier l’économie agricole nous apporterait beaucoup de renseignements sur l’économie de la pauvreté » C’était le discours d’acceptation du prix Nobel d’économie de Théodore Schultz (1979).

Trente cinq ans après ce discours, nous constatons que les pays pauvres restent encore de plus en plus pauvres. La pauvreté suscite encore de nombreux débat dans le monde. « Comment sortir de la pauvreté… ». Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde. Cette pauvreté se traduit par le non accès aux biens publics élémentaires comme la santé, l’éducation… mais aussi à l’insécurité alimentaire.

Les habitants des pays en développement qui sont dans l’agriculture sont beaucoup plus pauvres que ceux qui travaillent dans d’autres secteurs d’activités. L’agriculture est un secteur composé de ménages pratiquant des activités de culture, de pastoralisme, d’élevage, de pêche et d’aquaculture. Le nombre d’habitants dans ce secteur sont en forte proportion.

LES THEORIES ECONOMIQUES SUR L’AGRICULTURE 

LES PHYSIOCRATES

Le principal précurseur de la physiocratie est François Quesnay, 1694-1774. Son principal concept est l’ordre social naturel. Pour Quesnay, la société et l’économie sont régies par un ordre naturel, et le monde physique comporte des lois naturelle (ex : la loi des gravités…). Ainsi, cet ordre naturel va surtout conduire spontanément à l’harmonie qu’il faut connaitre et respecter.

En effet, la conséquence logique de cet ordre naturel est la liberté, qu’il faut à tout prix maintenir. La liberté qui est :
● Le « laissez-faire, laisser-aller », c’est-à-dire la libéralisation du commerce, la libre circulation et le libre-échange;
● La liberté de propriété, qui est un droit naturel de chaque individu ;
● La neutralité économique de l’Etat, c’est-à-dire que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et Il doit réduire son rôle à l’ « Etat-gendarme » ;
● La suppression des corporations.

D’après les physiocrates, la richesse est matérielle et elle se produit dans la sphère productive. En outre, dans le cadre de la production matérielle, l’agriculture est la seule activité productive. Pour Quesnay, l’agriculture apporte une valeur nouvelle, à l’image des grains que l’homme sème, et qui se multiplient, permettant à la fois aux agriculteurs de subsister et de réensemencer les champs afin de dégager un surplus. Pour Quesnay, les ouvriers constituent une classe stérile car les producteurs artisanaux et individuels se contentent seulement de transformer les matières qui existent déjà. Il existe une autre classe, celle des propriétaires qui vivent de surplus et consomment les biens produits par la classe productive. Le tableau économique ci-dessous illustre mieux l’importance de l’agriculture dans l’économie, c’est-à-dire l’importance de la classe productive.

LES AVANTAGES COMPARATIFS DE DAVID RICARDO

À part, la théorie physiocratique, la théorie classique nous parle aussi de l’agriculture. La théorie qui suit est préconisé David Ricardo.

D’après David Ricardo, sur le plan international, la division international du travail est appelé avantage comparatif. « Chaque pays doit se spécialiser dans la production de biens pour laquelle il possède un avantage comparative» . En effet, une Nation pourrait se développer en se spécialisant dans un domaine, que ce soit dans l’agriculture, ou dans d’autres secteurs d’activités.

En effet, les pays développés se spécialiseraient dans la production des produits manufacturés ou dans l’industrialisation et les PED se spécialiseraient dans la production des matières premières ou dans l’agriculture. L’ensemble de ces spécialisations constituent un accès à l’échange ou au marché international. L’avantage comparatif est riche en avantage tiré de l’exportation.

1. Tout pays peut augmenter son bien-être grâce au commerce, dans la mesure où le marché mondial permet d’acquérir des biens à des prix relativement faible ;
2. Plus le pays est petit, plus son potentiel de gain dans le commerce est élevé ;
3. Un pays retire un profit maximal de l’exportation des marchandises qu’il produit par l’exportation intensive des facteurs de production qu’il possède en abondance, tout en important les biens dont la production qu’il possède en moindre quantité.

Grâce à cet avantage comparatif, les PED pourraient se focaliser sur l’agriculture. Car l’agriculture est une des activités spécifiques et donc facile à développer dans les pays du tiers monde ; elle ne requiert pas trop de capital par rapport aux autres activités existants. De ce fait, les PED bénéficieraient d’une exportation en produit de base. Les exportations de produits de base participent dans le processus de développement.

En se basant sur ces théories, nous sommes sûrs que Madagascar trouve son atout dans l’agriculture et l’utilise comme avantage comparatif, et donc instrument de développement. En effet Madagascar possède une grande vaste superficie cultivables et un grand nombre de populations actives agricoles.

L’IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT

Atteindre le développement est l’une des plus grands soucis des pays moins avancées (PMA). Plusieurs décennies se sont succédés après l’indépendance mais les PED restent toujours pauvre.

Selon François Perroux , le développement est un ensemble de changement de structure mentale et des habitudes sociaux qui permettent la croissance du pays (ou la croissance du produits réel global). Le développement est un phénomène qualitatif et multidimensionnel. En bref c’est l’augmentation de bien-être de la population ; il implique aussi une transformation de structure économique, démographique, et sociale. Par ailleurs, il existe 5 étapes à suivre pour se développer, d’après Rostow dont :

✘ Société traditionnel qui se traduit par la prépondérance de l’agriculture de subsistance ;
✘ Celle où les conditions préalables au démarrage seraient réunies (existence de progrès technique), un Etat centralisé, une ouverture vers le marché et un accroissement de l’investissement dans le PIB ;
✘ La phase de démarrage ou décollage qui se déroule par une courte période où l’investissement devient considérable, où la condition institutionnelle favorable s’installe ;
✘ La marche vers la maturité qui s’ensuit sur une longue période et qui se caractérisent par une généralisation des nouvelles technologies et par l’investissement supérieur à 10% du revenu nationale, une spécialisation de l’économie et de réforme institutionnelle et sociale;
✘ L’ère de la consommation de masse c’est-à-dire une augmentation de la qualité de service, une augmentation soutenu de revenu par habitant, une recherche de la qualité dans la consommation, une démocratisation croissante.

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Table des matières

Introduction
PARTIE 1 : LES THEORIES ECONOMIQUES SUR L’AGRICULTURE ET LES EXPERIENCES HYSTORIQUES DES PAYS EMERGENTS
Chapitre 1 : les théories économiques sur l’agriculture
I- Les physiocrates
II- Les avantages comparatifs de David Ricardo
Chapitre 2 : l’importance de l’agriculture dans le développement
I- Fourniture de produits alimentaires et de matière première agricole
II- L’agriculture fourniture de capitaux
III- Surplus de main d’œuvre
IV- Débouchés pour les produits industriels
V- Gestion durable des ressources naturelles
Chapitre 3 : les expériences historiques des pays émergents en matière de développement agricole
Section 1 : Les caractéristiques des pays dans lesquels l’agriculture a contribué dans la lutte contre la pauvreté
I- Politique commerciale agricole
II- Recherche agricole
III- Productivité agricole
IV- Dépenses publiques utilisées à l’agriculture
Section2 : les points communs des pays émergents : la réforme agraire
I. Définition et généralité de la réforme agraire
II. Avantage de la réforme agraire dans le développement
III. Les réformes agraires utilisées dans quelques pays
PARTIE 2 : LE SECTEUR AGRICOLE : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 4 : la réalité de l’agriculture à Madagascar
Section 1 : place de l’agriculture à Madagascar
I- La population rurale et la population agricole
II- L’importance du riz à Madagascar
III- Les autres productions agricoles
Section 2 : les obstacles pour le développement de l’agriculture à Madagascar
I- Les problèmes de financements
II- Problème d’insécurité rurale
III- Problème d’infrastructure
IV- Les risques naturels
V- Faibles capital humain
VI- L’utilisation des pratiques agricoles dépassées
VII- L’absence de sécurité foncière
Chapitre 5 : Les forces et opportunités pour Madagascar
I- Stratégie de développement pour exploiter pleinement le potentiel de l’agriculture
II- Autre moyen pour développer le potentiel de l’agriculture et pour promouvoir le développement
Conclusion générale

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