LES THEORIES DE L’ORGANISATION ET DU MANAGEMENT PUBLIC
L’organisation administrative est à la fois systémique et systématique. Ce processus de gestion nécessite la mise en place d’une administration apte à faire une décision face à une situation donnée. Ainsi, l’hiérarchie administrative est fondamentale.
LE SYSTEME D’ORGANISATION BUREAUCRATIQUE
Pour comprendre le fonctionnement d’une organisation, l’étude des modes de répartition du pouvoir et l’analyse de la stratégie utilisée constituent notre point de départ. Nous les avons utilisées à cause de leur vertu de contestation et de renouvellement dans un domaine souvent paralysé par le formalisme. La distinction à laquelle nous avons abouti entre les organisations caractérisées par un système de relations de pouvoir quasi stationnaire et celles qui sont caractérisées par un système de relations de pouvoir dynamique nous offre, du point de vue de la théorie des organisations, une perspective extrêmement utile. Cependant, comme nous l’avons déjà souligné, le monde du pouvoir ne recouvre qu’une partie des relations complexes entre individus et organisations. Nous avons cadré ces relations dans les théories de la bureaucratie dont le principal fondateur est Max Weber.
Max Weber et les fondements de l’autorité : il était sociologue allemand et développait une réflexion sur les sources du pouvoir et de la légitimité de l’autorité. Il analysait le fonctionnement d’entreprise bureaucratique. Le mot « bureaucratie » est un des termes clefs du vocabulaire des sciences sociales contemporaines. Autour du problème (ou des problèmes) de la bureaucratie se poursuit depuis près d’un siècle un débat de plus animé.
Mais le terme lui-même et c’est peut être ce qui a fait sa fortune n’a pas reçu à ce jour une définition scientifique précise. L’usage ancien, qui est encore consacré par les dictionnaires, correspond à une science politique : la bureaucratie, c’est le gouvernement par les « bureaux », c’est-à-dire par un appareil d’Etat constitué de fonctionnaires nommés et non pas élus, organisés hiérarchiquement et dépendant d’une autorité souveraine. Le pouvoir bureaucratique, dans ce sens, implique le règne de l’ordre et de la loi, mais en même temps, un gouvernement sans la participation des citoyens. Le problème posé par la bureaucratie ainsi comprise est celui d’un choix politique, celui de l’adhésion à un certain mode d’exercice de l’autorité publique, ou du refus de celui-ci. La bureaucratie de Weber « s’identifiait à un modèle théorique d’organisation caractérisée par la division du travail et la mise en place d’une hiérarchie clairement définie, de règles et de normes précises ainsi que d’un mode de relation impersonnel ». Depuis longtemps pour beaucoup d’auteurs, le phénomène bureaucratique constitue un des problèmes clefs de la sociologie et de la politique moderne. Il y a cinquante ans déjà Max Weber avait donné une brillante description du « type idéal » de la bureaucratie et une analyse suggestive de son développement historique qui semblaient avoir parfaitement préparé le terrain pour une sociologie de la bureaucratie débarrassée de tout jugement.
En fait , le paradoxe se trouve déjà en germe dans l’œuvre de Max Weber lui-même. Certes dans sa sociologie du droit et dans ses analyses de la bureaucratie prussienne Weber nous présente une vue assez riche et nuancée du développement de la « bureaucratisation ». Mais quant il affirme la supériorité des organisations rationnelles modernes correspondant à son « type idéal », nous pouvons nous demander s’il a pensé à ce que la réduction des membres, par la standardisation, a entraîné un mauvais côté de l’organisation. De l’autre, beaucoup d’auteurs considèrent les organisations comme des sortes de Léviathans à travers lesquels se prépare la mise en esclavage de la race humaine. C’est cette contradiction de la pensée occidentale devant le phénomène bureaucratique qui a paralysé jusqu’ici le développement de toute analyse positive et a favorisé la diffusion d’une vision catastrophique de l’évolution.
Le problème central qui préoccupe Weber est en effet le problème du «contrôle social» et non pas celui de la rationalité. Dans cette perspective, il s’intéresse à la légitimité du pouvoir et ne se limite pas au problème de l’efficacité. Cependant nous pouvons relever que dans son analyse de la rationalité bureaucratique, l’importance qu’il accorde à la notion de prévisibilité et aux moyens de standardisation qui, seuls croît-il, la rendent possible, constitue un point de rencontre très signifiant avec les théoriciens de l’organisation scientifique du travail.
La théorie des « conséquences inattendues » et les recherches qu’elle a suscitées ont suggéré que les traits routiniers et oppressifs de la bureaucratie tenaient en fait à la résistance de l’être humain au schéma mécaniste qui lui est imposé et constituaient les éléments d’une sorte de « cercle vicieux » car cette résistance aboutit finalement à renforcer l’emprise du schéma qui l’a provoquée. Pour Weber , la bureaucratie moderne doit comporter les traits suivants :
1- La continuité
2- La délimitation des pouvoirs par des règles impersonnelles
3- L’existence d’une hiérarchie et de contrôles
4-La séparation entre la vie privée et la fonction
5-La suppression de l’hérédité des fonctions
6-L’existence d’une procédure écrite. Trois éléments toutefois semblent finalement essentiels dans son type idéal : l’impersonnalité (des règles, des procédures et des nominations), le caractère d’expert et de spécialiste des fonctionnaires, l’existence d’un système hiérarchique contraignant impliquant subordination et contrôle.
ADMINISTRATION ET PROCESSUS DE DECISION
Bien que toute activité pratique comporte à la fois une phase de « décision » et une phase « d’action », l’idée ne s’est pas encore imposée qu’une théorie de l’administration devait s’intéresser autant aux processus de décision qu’aux processus d’action . Cette négligence vient peut être de l’idée que la prise de décision se limite à la formulation d’une politique globale. Or, au contraire, le processus de décision ne s’achève pas au moment où nous avons déterminé l’objectif général d’une organisation. Il incombe à l’organisation administrative toute entière de « décider » autant que « d’agir », car ces deux phases sont étroitement solidaires. Une théorie générale de l’administration doit inclure des principes d’organisation qui garantissent de bonnes décisions, au même titre qu’elle doit comporter des principes qui assurent une action efficace. Dans la prise de décision et l’exécution des décisions, ce sont les personnes situées aux échelons les plus bas de la hiérarchie administrative qui exécutent la mission matérielle pour mener à bien les objectifs d’une organisation. Les personnes situées en amont de ce niveau opératoire de la hiérarchie administrative ont un rôle essentiel à jouer dans l’accomplissement des objectifs de l’organisme. Dans une organisation administrative, le personnel d’encadrement participe à la réalisation des objectifs de cette organisation dans la mesure où il influence les décisions des exécutants. Notre attention doit être axée sur l’exécutant, car c’est aux résultats de celui-ci que nous pouvons juger la réussite de l’administration.
► La prise de décision dans le processus administratif
L’activité administrative est une activité de groupe si la tâche s’accroît cela exige les efforts conjugués de plusieurs personnes, d’où la nécessité de concevoir les processus qui organiseront ce travail collectif. Les processus administratifs sont les techniques qui facilitent la tâche et ils consistent à isoler certains éléments dans les décisions des membres de l’organisation, à instituer des procédures régulières pour choisir et déterminer ces éléments et pour les transmettre aux membres concernés. L’organisation enlève à l’individu une partie de son autonomie de décision et lui substitue un processus de prise de décision au niveau de l’organisation. Ordinairement, les décisions que prend l’organisation pour l’individu :
– Précisent sa fonction, c’est-à-dire sa compétence générale et la nature de ses devoirs ;
– Confèrent l’autorité, c’est-à-dire désignent qui, dans l’organisation, est investi du pouvoir de prendre de nouvelles décisions pour l’individu ;
– Fixent d’autres limites à sa liberté de choix de façon à coordonner les activités des divers collaborateurs de l’organisation.
► L’organisation administrative
Elle se caractérise par la spécialisation : les tâches particulières sont déléguées à des éléments particuliers de l’organisation. La spécialisation peut prendre la forme d’une division « verticale » du travail. Ainsi, il est possible d’établir une pyramide ou une hiérarchie d’autorité plus ou moins officielle et de « spécialiser » les membres de cette hiérarchie en leur assignant des fonctions de prise de décision spécifique.
La spécialisation verticale de l’organisation semble s’expliquer pour au moins deux raisons : Premièrement, s’il existe une spécialisation horizontale, la spécialisation verticale est absolument indispensable pour assurer la coordination du personnel d’exécution. La plupart des analyses de l’organisation ont insisté sur la spécialisation « horizontale » : la division du travail considérée comme la caractéristique fondamentale de l’activité organisée. Ainsi, dans des ses « Notes on the Theory of Organization », Luther Gulick explique : « La division du travail est le fondement de l’organisation, à vrai dire, elle en est la raison même ». Deuxièmement, de même que la spécialisation horizontale permet aux exécutants d’accomplir leur tâche avec plus de compétence et de savoir-faire, la spécialisation verticale permet de prendre des décisions. Enfin, la spécialisation verticale permet de tenir les exécutants pour responsables de leurs décisions, cela devant le conseil d’administration dans le cas d’une organisation privée, devant les corps législatifs dans le cas d’un organisme public.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : LES DIFFERENTES THEORIES SUR L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET LE MANAGEMENT PUBLIC
Chapitre I- Les théories de l’organisation administrative
1-1- Le système d’organisation bureaucratique
1-2- Administration et processus de décision
1-3- Théorie générale du budget, forces et faiblesses de gestion de l’entreprise
1-4-Le Management Public
Chapitre 2 : La Nouvelle tendance dans la Gestion Publique et les rôles de l’Etat
2-1-Les principes, les concepts et les outils
2-2-Les différences entre administration publique et privée
2-3-La gestion axée sur les résultats (GAR)
2-4 – Les rôles de l’Etat et les services sanitaires publics
2-5-Les biens et les services publics
PARTIE II : ANALYSE DE LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS
Chapitre 1 : Approche méthodologique et Présentation du district sanitaire d’Antanifotsy
1-1-Approche méthodologique et Monographie
1-2-la situation sanitaire
1-3- Le Plan de Développement sanitaire de District
1-4-Les ressources
Chapitre 2 : Analyse des résultats
2-1- Analyse des indicateurs de résultats
2-2- Evaluations des résultats et analyse
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE