Autour du terme « essai »
On doit donc commencer la synthèse des « idéologies de l’essai littéraire » par un panorama de ce qui existe sous ce terme, de ce qui est présenté comme « essais ». Aucun parcours historique n’est d’ailleurs indépendant d’un débat sur le mot lui-même. Ses différentes acceptions, ses différentes traductions sont la base des différentes « traditions » de l’essai telles que les présentent les travaux des chercheurs. Acceptions et traductions : dès Montaigne, unanimement reconnu comme l’initiateur du « genre », l’essai a en effet une carrière internationale. On a certes travaillé sur le texte de Montaigne pour y relever tous les sens possibles du mot « essai » : Andreas Blinkenberg (1946), Hugo Friedrich (1949), E.V. Telle (1968) par exemple, en recensent les différentes significations. « Tentative sans prétention », « mise à l’épreuve », « évaluation », « mise en œuvre » composent un terme déjà complexe dans la seule langue française. Le sens du mot se nuance encore en Angleterre au XVIIème siècle, avec Francis Bacon. Jean Starobinski explique ainsi comment « essai » acquiert le sens de « galop d’essai », expérimentation d’une idée préalable à la formation d’un système complet37. C’est pourquoi de nombreux critiques, la plupart allemands, discutent la traduction d' »essai » par « Versuch » : Barbara Klie (1944), Bruno Berger (1964), Dieter Bachmann (1969), Gerhard Haas (1969), Hilde Spiel (1981), J.D.C. Potgieter (1987) soulignent la réduction que ce choix opère sur le concept. Montaigne l’a voulu complexe, la tradition d’écriture anglaise l’a raffiné, et son emploi en Allemagne a développé encore d’autres enjeux. Les historiens de la littérature française, dont Theodor Fraser résume les thèses, constatent de leur côté à quel point le mot recouvre de réalités différentes, insistant sur l’influence de l’acception anglaise dans un « retour » de l’essai en France au XVIIIème siècle. Œuvre littéraire et/ou critique en France, point de départ d’un système conceptuel en Angleterre, forme de la composition scolaire et universitaire dans les pays anglo-saxons, approfondissement philosophique et poétique génial en Allemagne : à une constellation de significations valorisantes développées par les différentes traditions nationales s’ajoute cependant un laisser-aller terminologique qui se lit dans une formulation de Christian Chabanis, par exemple : « […] un certain nombre d’ouvrages que, faute d’un nom plus précis, il est convenu d’appeler des essais38. » Réda Bensmaïa (1986) regrette le même flou ; Richard Chadbourne y voit une raison majeure de l’impasse des recherches sur le genre : « The essay is a « puzzling » genre for many reasons, not the least of which is its indiscriminate use as a term. […39] Abused in this way, the poor essay is saddled not only with vagueness but also with negativity. » Il en déduit que seule une vue comparatiste peut aborder le sujet, et permettre d’y voir clair dans les sens multiples du mot, c’est-à-dire d’en déterminer le degré d’importance littéraire. Les équivalences terminologiques proposées par Ruttkowski et Blake dans le Glossaire trilingue des termes littéraires (1969) sélectionnent aussi les significations. Les auteurs retiennent « Essay » pour l’allemand, mais le traduisent par « Essay — Formal essay — Familiar essay » en anglais, et par « essai — variétés » en français41. On y lit donc une extrême polysémie du mot allemand, à moins d’y voir une sélection discutable des acceptions anglaises et françaises (pourquoi ne pas mentionner, par exemple, « essai critique », « periodical essay », « personal essay », « propos », « mélanges », etc. ?) On pourrait aussi retenir la mise en garde de Van Tieghem, ou d’une encyclopédie récente, qui signale que le terme change de sens, justement, lorsqu’on y adjoint une détermination (adjectif,complément de nom) : un essai n’est pas la même chose qu’un essai critique, littéraire, philosophique, etc., pas plus qu’il ne coïncide avec un essai de critique ou un essai sur… un thème quelconque. Les nuances semblent infinies ; on les évoquera dans l’historique, mais aussi dans les délimitations « topographiques » de l’essai. Adoptant une démarche plus universalisante, Theodor W. Adorno (1958) accorde à la permanence du terme pendant quatre siècles et dans tous les pays une certaine confiance : « Le terme d' »essai », dans lequel l’idée utopique de toucher la cible va de pair avec sa conscience d’être faillible et provisoire, dit quelque chose sur la forme, comme c’est généralement le cas pour les terminologies qui demeurent dans l’histoire, et cela a d’autant plus de poids qu’il ne s’agit pas d’un programme mais d’une caractéristique de l’intention tâtonnante. »
Une histoire de l’essai est-elle possible ?
Même s’il existe d’indéniables points de rencontre entre les différentes études sur l’essai littéraire, son paradoxe fondateur est lisible dès la question de son histoire. En 1964,Bruno Berger publie un ouvrage intitulé Der Essay. Form und Geschichte, qu’il donne comme le premier livre global sur ce thème (cf.Vorwort). Dans la partie historique de cet ouvrage, le lecteur est d’emblée mis en garde : « Jeder Kenner des Stoffes wird verstehen, daß es nach dem heutigen Stande der literatur- und gattungsgeschichtlichen Forschung noch nicht möglich ist, eine Geschichte der Essayistik zu schreiben ; die früher festgestellte Vernachlässigung der Essayistik als Teil des Literaturgeschichte und Formengeschichte, der fast absolute Mangel an jeglicher umfassender wie spezieller Vorarbeit lassen bis jetzt nur einen abrißmäßigen Überblick zu47. » Si Berger donne dans son introduction un état de la question qui peut justifier cette précaution, on comprend moins l’attitude semblable de Klaus Weissenberger en 1985, qui lie étroitement ce manque à la nature paradoxale de la forme qu’il étudie : « Die «antisystematische» oder «methodisch unmethodische» Grundhaltung des Essays hat es mit sich gebracht, daß es bis jetzt noch keine Darstellung der historischen Entwicklung des Essays und seiner Gattungskriterien, geschweige denn seiner rezeptionsästhetischen Konstituenten gibt. » Cela revient à passer sous silence non seulement la somme de Bruno Berger, mais aussi, entre beaucoup d’autres, celle de Gerhard Haas en 1969, la synthèse de Gomez-Martinez (1981) et le panorama très complet de Richard Chadbourne en 1983, par exemple. Sans doute peut-on lire dans cet improbable « oubli » l’idée qu’à un tel paradoxe que celui de l’essai ne peut correspondre qu’une histoire toujours recommencée, toujours à venir ou à faire. A l’inverse, ce perpétuel commencement — imparfait — d’histoire de l’essai serait le signe le plus clair de son paradoxe fascinant, et donc une façon de maintenir ce paradoxe. Morot-Sir refuse prudemment toute conclusion à son analyse, parce qu' »il est légitime de dire que l’essai défie sa propre histoire49. » Relevant ce défi dans son livre sur l’écriture de l’essai en Allemagne au XVIIIème siècle, John Mac Carthy rappelle les tentatives insuffisantes de ses prédécesseurs allemands : Klaus Günther Just n’a pas approfondi comme il le souhaitait l’aperçu donné en 1954, cependant que Ludwig Rohner en reste au stade documentaire, comme l’indique le sous-titre de son énorme travail (Materialen zur Geschichte und Ästhetik einer literarischen Gattung)51. Mac Carthy conclut donc : « It seems almost as if the chameleon-like nature of essayistic writing not only eludes definition, but also thwarts attempts to write its history. » Dans d’autres cas, l’histoire de l’essai est au contraire convoquée pour s’assurer une prise face au phénomène littéraire fuyant. Theodor Fraser, en 1986, en fait la base de sa méthode, aucune définition préalable ne pouvant rendre compte des variations infinies de la forme. C’est ce qu’expliquent aussi, par exemple, Dieter Bachmann en 196953 et, autour de 1990, John Snyder (« intrinsic historicity of genre54 ») et John Mac Carthy, dont les projets s’attachent pourtant à réformer en profondeur une pensée des genres considérée comme insuffisante. Mais au-delà du problème des genres historiques qui reste au centre des débats entre les théoriciens des genres, l’histoire de l’essai est chez Mac Carthy comme chez d’autres chercheurs imbriquée à un caractère sur lequel nous aurons à revenir : « in the realm of essayistic writing, the generic code and the contextualization are one and the same. » Autrement dit, l’histoire est confondue avec la définition essentielle, parce que l’essai littéraire a pour singularité entre tous les genres d’être celui qui se redéfinit par principe lors de chaque réalisation. Puisqu’il refuse les catégorisations et les règles tout en s’affirmant comme genre, il faut nécessairement poser cet axiome (qu’on peut dès maintenant considérer comme très coûteux au sens logique du terme) que formule Jean-Marcel Paquette : « sa problématique se confond avec la description et/ou la production de sa forme. » Une histoire de l’essai pose donc ce problème d’être, nécessairement, déjà une analyse théorique autant qu’un état de la question sur le problème… On se risquera pourtant à un parcours rapide, tout comme on a proposé un état de la question distinct dans notre introduction. Mais précisons bien notre objectif : autant, et peut-être plus encore, que les occurrences particulières d’un genre qui pose de toute façon problème (est-ce même un genre ?), nous voulons observer ici comment se constituent, dans le discours des théoriciens, une ou plusieurs traditions de l’essai. Compte tenu des remarques esquissées plus haut, ce trajet sera en quelque sorte le degré zéro d’une théorie de l’essai comme genre littéraire ; c’est pourquoi nous le donnons comme point de départ de notre réflexion dans ce cadre.
L’essai et le développement de la presse.
L’héritage de Montaigne (liberté d’aborder tout sujet quand l’occasion s’en présente,des plus familiers aux plus graves) et celui de Bacon (intérêt pour une meilleure compréhension du monde, engagement dans les débats du temps) se retrouvent dans l’évolution que connaît l’essai à partir du XVIIIème siècle. Le développement de la presse à cette époque offre à l’essai ainsi constitué un nouveau support de diffusion. Addison et Steele en Angleterre publient entre 1709 et 1712 dans The Tatler et The Spectator des centaines de textes, mélanges de chroniques, critiques littéraires, anecdotes, contes, faits divers, réflexions morales et politiques dans un style mondain, qu’on dit proche de la conversation entre personnes cultivées qui s’intéressent à tout. Le contexte du journal implique, d’une certaine manière, la variété des thèmes traités et la mondanité du style : il faut intéresser le lecteur, jour après jour, et le divertir pendant une lecture qui se différencie radicalement de celle d’un livre ou d’un traité. Un certain nombre de traits formels instituent ainsi ce qu’on appelle le « periodical essay », dont il semble admis que les Anglais ont fait une spécialité nationale : brièveté (le texte doit pouvoir se lire en une fois), accroche du lecteur par un incipit travaillé, diversité thématique correspondant aux contextes variés dans lesquels peut se trouver le lecteur potentiel, complicité instaurée grâce à la subjectivité du journaliste qui s’implique dans une relation personnalisée avec lui. Au-delà des imitations du Spectator qui fleurissent pendant le XVIIIème siècle en Angleterre et en France, le type du « periodical essay » influence tous les écrivains de l’époque. L’essai précise au cours de cette période son style conversationnel qui vient enrichir l’exposé libre et subjectif d’idées neuves ou inattendues. Chadbourne classe le philosophe espagnol Ortega y Gasset dans cette veine d’écrivains qui élèvent l’article de magazine au rang de texte philosophique. On est tenté alors d’envisager comme des essais les nombreux textes dialogués qui caractérisent par exemple la production d’un Diderot, ou bien les correspondances d’un Voltaire. Ceux qui comptent ces textes parmi les essais considèrent, d’une part que les sujets moraux et philosophiques qui y sont abordés excluent les dialogues d’une parenté improbable avec les textes de théâtre, d’autre part que les correspondances, qui sont à première vue adressées à une seule personne sont en réalité faites pour être diffusées dans un plus large public. Le caractère subjectif reste le principal élément qui rassemble tous ces types de textes : il s’agit de proposer des idées originales, des points de vue personnels assumés comme tels à propos de problèmes concernant la vie de l’esprit, le jugement. En ce sens, ce sont des essais. On voit donc comment la forme inaugurée par Montaigne s’infléchit à travers la tradition des essais de Bacon et s’enrichit au cours d’une période d’intense circulation des idées et des textes. Le support du journal favorise cette circulation tout comme il modifie le rapport au lecteur. Le XIXème siècle verra le « periodical essay » se développer non seulement dans le domaine des idées générales sur des sujets variés, mais aussi dans le domaine de la critique littéraire et artistique (Sainte-Beuve), de la réflexion politique et religieuse, sous la forme naissante du « feuilleton78 ». On cite les Critical and Historical Essays de Thomas Macaulay (1843), d’abord parus dans l’Edimburgh Review, qui opèrent une réhabilitation célèbre de Machiavel. Les Essays of Elia de Charles Lamb, recueil de ses articles pour le London Magazine (1823-1833), sont présentés comme une étape dans le genre de l’essai : leur écriture pleine de séduction, leur ton de « guérilla idéologique » visant à mettre à jour les excentricités inconscientes de la vie quotidienne, annoncent l’essai tel que le pratiquera un Roland Barthes. L’imbrication du feuilleton et de l’essai en France est relevée par Bruno Berger, comme un signe de la très haute qualité de la presse culturelle, grâce à l’importance en son sein d’écrivains notoires, et donc de la forme spécifique de l’essai français. Ailleurs, il semble aux historiens de l’essai qu’à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle le « periodical essay » perde un peu de sa valeur, la subjectivité du journaliste prenant une trop grande part dans une approche des thèmes qui devient superficielle ; le feuilleton verse dans la pseudo-science, accumule les poncifs au lieu de surprendre par des intuitions géniales. On avance bien sûr pour l’expliquer la massification des tirages et du lectorat, qui oblige le rédacteur à abandonner le caractère « choisi » de son style et de ses idées. Le « periodical essay » tend alors vers le « familiar essay », et Bruno Berger, par exemple, explique pourquoi, si les deux genres sont liés historiquement et formellement, on doit néanmoins distinguer radicalement l' »Essayistik » et la « Feuilletonistik ». Les avis émanant d’Angleterre ou des Etats-Unis nuancent l’appréciation, en distinguant parmi les « periodical essays » ceux qui respectent la haute valeur littéraire du genre et ceux qui dérivent vers l’étalage excessif d’une subjectivité sans intérêt.
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Table des matières
AVERTISSEMENT
INTRODUCTION
I. Méthodologie
II. Etat de la question
III. Plan de la thèse
PREMIÈRE PARTIE : L’ESSAI COMME GENRE
CHAPITRE 1 : PREMIÈRES APPROCHES DU GENRE
I. Grandes lignes d’une histoire de l’essai
Autour du terme « essai »
Une histoire de l’essai est-elle possible ?
1. Les traditions d’écriture de l’essai
2. L’essai et le développement de la presse
3. Le projet spéculatif de la littérature moderne : l’essai critique
4. Le cosmopolitisme et l’essai polémique comme forme de contestation
II. L’essai par rapport aux autres formes littéraires
Délimitations concrètes, délimitations modales
L’essai et le traité
L’essai et l’étude savante (Abhandlung, thèse, dissertation)
L’essai et l’article (Aufsatz)
L’essai et le feuilleton
L’essai et l’aphorisme
L’essai et le poème en prose
L’essai et le fragment (l’esquisse)
L’essai et le discours, l’allocution
L’essai et le pamphlet (le manifeste)
L’essai et la lettre
L’essai et le journal intime
L’essai et l’autobiographie, l’autoportrait, les mémoires
L’essai et le dialogue
L’essai et le soliloque (le monologue, la méditation)
III. Typologies et sous-genres de l’essai
Les sous-genres
Formal, informal
Personal, familiar
Littéraire, philosophique, critique
Débats théoriques sur les typologies de l’essai
CHAPITRE 2 : LES THÉORIES ET LEURS MODÈLES
Introduction
I. La théorisation par la notion de « mixte »
A. Theodor Fraser : défense et illustration de la variété
B. Jean Marcel Paquette : formalisation de l’hétérogénéité
C. Robert Champigny et Jean Terrasse : la rigueur et le mythe
D. O.B. Hardison Jr : la confiance en Protée
II. La théorisation par la notion d' »entre-deux »
A. L’atopie et le problème général de la prose artistique
Max Bense : le Confinium
Bruno Berger : l’équilibre et l’excellence
John Mac Carthy : la littérature du seuil
Klaus Weissenberger : l’oscillation et la tension
Graham Good : des constellations marginales
B. L’atopie, l’Ecriture et le déplacement
François Ricard : le franchissement des frontières
Laurent Mailhot : le renversement et le pays incertain
Roland Barthes : le déplacement et l’entêtement
Réda Bensmaïa : atopie et « excentricité »
C. L’atopie et l’interdisciplinarité scientifique
R. Lane Kauffmann : la diagonale de l’essai
Robert Musil : le flottement et la zone intermédiaire
Theodor W. Adorno : la vérité en équilibre
III. La théorisation par la notion d' »en-deçà »
A. L’informe, une imposture littéraire
B. Edouard Morot-Sir : l’anti-genre ou l’anarchie primitive des langues
C. L’anarchiste envahisseur
D. Michel Beaujour : le non-genre moderne et archaïque
E. Réda Bensmaïa : l’avant-genre
F. John Snyder : le genre non générique
CHAPITRE 3 : LES ENJEUX DES THÉORIES DE L’ESSAI COMME GENRE
I. La question du quatrième genre
L’essai dans le système des genres
Comparaison concrète et comparaison modale
Rapports entre le mode essayistique et les modes lyrique, épique et théâtral
Le quatrième genre : propositions et débats
II. Des essais sur les essais
Résistance de l’essai à la définition, embarras du discours théorique
Les essais sur les essais : tentation ou nécessité ?
III. Bilan général 210
Théories du mixte 210
Théories de l’entre-deux
Théories de l’en-deçà
Les enjeux prévisibles du mode et de la littérarité
L’enjeu du « mode » est celui de la « méthode »
Limites de la solution modale
Synthèse des modes : l’enjeu de la « littérarité »
Le problème de la vérité : la « non-fiction »
DEUXIÈME PARTIE : L’ESSAYISME COMME ATTITUDE MENTALE
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : L’ANTI-MÉTHODE
I. Métaphores de l’erratisme
La promenade vagabonde
Le voyage sans but
La chasse sans prise
La musique et la danse
Le nomadisme et le désir
Le réseau et la digression
II. Méthodes et anti-méthodes
Les ambiguïtés des Essais inauguraux
Montaigne
Montaigne et Bacon
L’anti-méthode : la démonstration de Theodor Adorno
Prolongements de la réflexion sur la méthode
Points de vue critiques sur l’anti-méthode
III. L’anti-méthode en situation
L’essayisme contre la rhétorique
L’anti-méthode : un lieu commun du discours des essayistes
Rhétorique contre rhétorique : stratégies essayistes
L’essayisme : retour du refoulé ou dépassement de la rhétorique ?
L’essayisme contre l’académisme
La dialectique négative contre la philosophie officielle
L’intuition comme contestation 2
L’extra-disciplinarité essayiste
L’essayisme comme concurrence méthodologique
L’essayisme contre le « système »
CHAPITRE 2 : LA PRISE DE CONSCIENCE ESSAYISTE DE SOI
I. La subjectivité essayiste : ambiguïtés d’une présence
Présence et absence du moi
L’intermittence et le moi « en processus »
Découverte ou redécouverte de soi ?
II. La saisie de soi vue comme un processus
Le modèle de la subjectivité mystique
Pour un athéisme mystique
De la méditation religieuse à l’essai
Le moi et le monde (sans Dieu)
L’ironie essayiste
Un rapport au monde spontané
Difficultés d’une phénoménologie de la conscience
Le partage, un dialogue paradoxal
III. L’écriture du moi
Subjectivité littéraire, stratégie rhétorique
Le moi fictif
Le moi lisible
Le modèle psychanalytique
Le moi de l’essayiste
Portrait de Montaigne en auteur
L’auteur proliférant
L’amateur et l’excentrique : mort de l’Auteur, puissance de l’écrivain
CHAPITRE 3 : LE CORPUS CULTUREL
I. Parler de : un principe critique dans l’essayisme
L’essayisme ou le jeu des points de vue
Dominer l’objet culturel : Theodor Fraser
Le point de vue du dessous
Des niveaux de culture au réseau de la culture
Critique et commentaire
Un entre-deux épistémologique 364
II. Parler de : la créativité du discours second, l’invention
Le discours second : une spéculation créative ou décorative ?
L’inouï et le déjà-là : Georges Lukács
L’Ingenium
L’expérimentation littéraire : Max Bense
L’invention et la mémoire : des processus « infralogiques »
III. La notion de culture
L’essayisme, vision d’un monde où tout est culturel
La culture comme nature première de l’homme
Le textualisme et l’enchantement culturel
Sémiologie et « sémioclastie »
Interrogation du rapport nature/culture
Un substrat naturel dans la culture
Une humanité bio-culturellle
TROISIÈME PARTIE: L’ESSAI LITTÉRAIRE OU LA LITTÉRATURE COMME ÉVÉNEMENT
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : L’ESSAYISME OU LE MOMENT RHÉTORIQUE DE LA PENSÉE
I. Une certaine « composition »
Une rhétorique des ruptures
Le « naturel » esssayiste : une rhétorique primitive
Pour une restauration de la rhétorique
L’essai : une « rhétorisation » de la pensée
II. Une certaine « visée du discours »
Le vrai et l’efficace : idéologie de l’ornement
Rigueur et vérité : idéologie du langage scientifique
L’auditeur partenaire : le langage critique
III. Une invitation rhétorique à l’esprit critique
Perplexité et créativité
L’essai : une pédagogie de l’esprit critique
L’essayisme contre la dictature politique
CHAPITRE 2:L’ESSAI OU LA LITTÉRATURE COMME ÉVÉNEMENT ESTHÉTIQUE ET ARTISTIQUE
I. Le désir, ou comment recommencer
Le plaisir (esthétique)
II. La lecture, ou comment être littéraire
Du phénomène social à une rhétorique de la lecture
Lecture, plaisir et création : le lecteur co-auteur du texte
Relecture
Partenariat
Pacte
La littérarité conditionnelle
III. L’objet trouvé
Emotion esthétique et « indexation » artistique
Le cas des objets trouvés
L’essai littéraire : une « œuvre trouvée »
Textes de commande et valeur littéraire
CHAPITRE 3:POUR UNE POÉTIQUE DE LA LITTÉRARITÉ CONDITIONNELLE: OUTILS ET ENJEUX
I. Autour du statut éditorial : notoriétés et résistance
Notoriété et facilité
Les théories de l’essai face à l’événement de l’essai
Le paratexte comme signe de l’acte essayistique
II. « Poétique de la socialité » : l’analyse du discours
III. L’écriture des sciences humaines et l’essai
La Nouvelle Histoire : poétique du savoir
L' »écrivabilité » de l’ethnologie
L’ego-histoire
L’anthropologie interprétative de Clifford Geertz
L’histoire expérimentale : entre Nietzsche et Groucho Marx
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Allemagne, Suisse, Autriche
Angleterre, Etats-Unis
Canada français
France
INDEX
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