Les techniques d’obtention des huiles essentielles et d’autres extraits aromatiques

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Situations environnementales

Les problèmes environnementaux de la région sont dus notamment aux feux de brousse, à la pratique du « tavy » et aux exploi tations illicites et irrationnelles des produits forestiers. Ainsi, le Lac Alaotra, les Districts d’Amparafaravola, d’Andilamena et d’Ambatondrazaka subissent l’envase ment et l’ensablement des zones de bas fonds. Anosibe An’ala rencontre une perte progressive de la biodiversité et une diminution de la couverture végétale forestière. Une exploitation minière incontrôlée marque le District d’Andilamena.
Toutefois, la région d’Alaotra Mangoro présente des richesses naturelles d’importance nationale telles que la Réserve Naturelle Intégrale de Zahamena d’une superficie de 22 000ha, la Réserve Spéciale d’Analamazaotra Moramanga de 810ha, les Parc Nationaux Mantadia/Moramanga et Zahamena ayant respectivement une superficie de 15 500ha et de 42 000ha.
Pour Madagascar, la gestion durable des ressources naturelles et l’intégration de l’environnement dans les stratégies de réduction dela pauvreté figure parmi les grands objectifs du programme national sur l’environnement (PEIII), qui entame actuellement sa troisième phase quinquennale. Concernant la région d’Alaotra Mangoro, 35 Communes parmi les 71 appartiennent aux zones prioritaires d’intervention du PEIII : 13 communes d’Ambatondraz aka, 11 de Moramanga, 4 d’Amparafaravola, 4 d’Anosibe An’ala et 3 d’Andilam ena.
En outre, depuis le mois de septembre 2003, le lac Alaotra est inscrit dans la Convention RAMSAR . Le site comprend les zones humides et les bassins versants, occupant 722.500 ha de superficie6. La convention a pour mission « la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le mondeentier »7.

Les opportunités liées au contexte physique teenvironnemental

Le tableau 4 de la page 8 représente les forces et faiblesses ainsi que les opportunités et menaces relatifs au contexte physique et environnemental de la localité étudiée. Le district d’Ambatondrazaka esten effet doté de quelques particularités par rapport aux autres localités. Pourtant, ces spécificités peuvent à la fois présenter des points positifs ainsi que des aspects négatifs pour le développement de la région.

Infrastructures routières

L’état des routes est mauvais dans la région surtou pendant la saison de pluie. Le pourcentage global donné par l’INSTAT en 2003 sur la praticabilité des routes le confirme. En effet, sur les cinq Districts constituant la région d’Alaotra Mangoro, quatre connaissent des problèmes routiers. Pour ces derniers, le taux de praticabilité est compris entre 0 et 30% tandis quepour le District d’Amparafaravola, ce taux se situe entre 30 et 70%13. Durant notre descente sur terrain, nous avons pu également noté l’insuffisance des pistes rurales.

Eau et électricité

Le District d’Ambatondrazaka est déjà desservi par la JIRAMA14. Quoi qu’il en soit, la plupart des ménages, que ce soit en zone urbaine qu’en zone rurale, utilisent encore le forage comme mode de captage d’eau.
En zone rurale notamment, les adductions d’eau potable ou plus précisément le nombre de bornes fontaines s’avèrent très insuffisantes.
Ces sources d’approvisionnement en eau sont mal protégées et reçoivent des impuretés de toutes sortes surtout en cas d’inondations. En ce qui concerne l’électricité, la JIRAMA a déjà fait des efforts notables.

Infrastructures socioculturelles

Le District d’Ambatondrazaka dispose des infrastructures socioculturelles suffisamment importantes. On remarque la présence du Centre d’Animation et de Promotion des Jeunes ou CAPJ, de nombreux Centres d’Information, l’Alliance Française… Il y a également des terrains de sport s urtout Football et cela se répand jusqu’au niveau de la Commune. A part cela, les Vidéos ambulants et le JIRO MENA ou bal des jeunes existent dans les milieux ruraux.
L’existence des « jours fady » ou jours saints et autres tabous est très remarquable dans les Districts, surtout dans les Communes rurales. En effet, il est interdit de travailler la terre le jour de mardi et de jeudi.

Niveau de concurrence local

Globalement, les acteurs de développement se disentsatisfaits de la situation générale du marché dans leur District. En fait, 4310%. s’accordent à dire que l’exercice de leurs activités n’est pas du tout exposé à la concurrence; 8.62% confirment cependant qu’ils ont un seul concurrent local dominant et 24.14% ont quelques grands concurrents locaux et enfin 24.14% affirment avoir rencontré de nombreux concurrents locaux dans leurs activités respectives20.

Niveau d’imposition

Aussi bien à l’échelon local que régional, le niveau d’imposition ne pose pas du tout un problème. Si 55.36% des gens affirment que celui-ci est moyen, 30.36% voient ce taux faible et seulement 14.29% disent que le taux d’imposition est très élevé .

Technologie

L’utilisation des techniques de production traditionnelles et modernes se rapproche dans le District d’Ambatondrazaka. 51.61% des enquêtés utilisent les techniques traditionnels tandis que 46.77% adoptent les technologies modernes. 1.61% seulement se lancent dans des activités recommandant l’utilisation des technologies de pointe. La situation dans la filière riz dans la commune de Didy est un exemple. Dans cette localité, il existe des riziculteurs qui acceptent sans contrainte l’utilisation d’un nouvel mode de cultur e (culture intensive). Cependant, ceux qui s’attachent aux anciennes techniques y existent aussi.
Néanmoins, les habitants sont ouverts à l’apport de nouvelles technologies, seulement 2.53% en sont contre22.

Les techniques d’obtention des huiles essentielles et d’autres extraits aromatiques

Par définition, les huiles essentielles sont obtenues par entraînement à la vapeur d’eau. Mais autour de cette technique de base, il existe actuellement plusieurs procédés technologiques. Il est capital de les savoir étant donné que l’exploitation de la filière huile essentielle nécessite la maîtrisede toute l’unité de production afin de pouvoir obtenir un meilleur rendement. Les différents procédés utilisés pour extraire les huiles essentielles sont les suivants.
Distillation par entraînement à la vapeur d’eau à b asse pression. Distillation à haute pression et à haute température.
Distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Entraînement avec le solvant.
Extraction par expression. Extraction par enfleurage.

La distillation des plantes aromatiques

La distillation peut être définie comme étant la parationsé des constituants d’un mélange de deux ou plusieurs composants en fonction de leur température, de passage à l’état gazeux (ébullition ou sublimation). Elle reposerait sur l’évaporation des constituants de l’huile. Or, la réalité est bien différente. Les huiles essentielles se trouvant à l’intérieur du tissu du végétal doiventd’abord passer à la surface de ce dernier avant une éventuelle évaporation et distillation. Ce passage de l’intérieur du tissu vers la surface du matériel végétal (feuillepar exemple) est supposé se faire essentiellement par diffusion. La production des huiles essentielles à partir des plantes aromatiques par entraînement à la vapeur d’eau, se ferait donc en deux étapes :
– la diffusion de l’huile essentielle de l’intérieu des tissus vers la surface du matériel végétal.
– l’évaporation et entraînement à la vapeur d’eau.
Mémoire de fin d’études « Implication de la filière Huile Essentielle en vue de promouvoir le développement du district d’Ambatondrazaka ».
La diffusion est un processus relativement long. Les composés volatiles constitutifs de l’huile essentielle sont retenus par la fraction lipidique de la plante, en particulier les hydrocarbures, ce qui ralentit leur entraînement par la vapeur d’eau. C’est cette étape qui détermine la durée de la distillation.
Dans sa forme simple, durant la distillation, l’eau chaude (ou la vapeur) pénètre dans les tissus végétaux et dissout les constituant des huiles essentielles présentes dans les cellules. L’hydro diffusion est la diffusion de la solution aqueuse à travers les parois cellulaires. Quand ces composés dissousdans l’eau chaude se trouvent à la surface du tissu végétal, ils s’évaporent. La miteli à l’évaporation de chaque constituant est fixée par sa tension de vapeur dansles conditions du milieu.
D’autres méthodes que l’entraînement à la vapeur d’eau peuvent être utilisées pour l’extraction des substances volatiles et aromatiques. L’extraction par solvants est l’une de ces méthodes dont l’avantage est d’utiliser des températures beaucoup plus douces que dans le cas de l’entraînement à la vapeu r d’eau.

Choix de la technique appropriée à la production d’huiles essentielles

La technique la plus appropriée dans le contexte actuel de notre district est l’hydro distillation. Par sa facilité d’installation, sa simplicité, sa maniabilité, les paysans producteurs encore en manque de qualification arriveront facilement à extraire des huiles essentielles. Le type de l’alambic utilisé convient au type de technique d’exploitation encore traditionnelle et artisanale. De plus, elle produit des substances volatiles facilement analysables et exige une technologie relativement simple. Cette méthode est la plus répandue dans lemonde pour l’obtention des huiles essentielles et s’apprenne facilement en quelques semaines. Elle ne réclame aucun procédé industriel perfectionné. De ce fait,cette technique peut être utilisée dans l’exploitation de la filière en ce qui concerne la localité d’Ambatondrazaka vu la structure interne de cette région (manque de moyens financiers, mains d’œuvre encore non qualifiées qui demandent des techniquestrès simples, etc…).
Toutefois, la distillation, bien que ce soit la technique la plus répandue dans le monde, souffre de certaines faiblesses :
* L’action relativement longue de la vapeur ou de l’eau bouillante sur la masse végétale affecte certains constituants de l’huile (hydrolyse, polymérisation, etc.). Ces phénomènes sont particulièrement importants dans le cas de l’hydrodistillation et de la vapo-hydrodistillation.
* Certains constituants à point d’ébullition relativement élevés sont difficilement extractibles par cette technique.
* La solubilité de certains constituants de l’huile essentielle dans l’eau conduit à des pertes de ces derniers dans les eaux blanches (eaux de décantation dans l’essencier).
Les huiles essentielles obtenues par distillation ne représentent jamais exactement l’arôme et le parfum existants naturellement dans l a plante. Ce qui implique qu’elles devront obligatoirement être traitées en laboratoire avant leur commercialisation, afin de satisfaire les exigences du marché (produit de bonne qualité). A cet effet, une permanente coopération devra exister entre les cultivateurs transformateurs locaux et les laboratoires de contrôle de qualité.

Les étapes de la production

Il existe trois modes de culture :
– BIO : produit issu de la culture biologique .
– Conventionnelle : produit issu de l’agriculture conventionnelle, sans résidu de pesticides ni métaux lourds .
– Sauvage : produit de plantes sauvages.

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Table des matières

PARTIE I PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. LOCALISATION
II. ASPECT PHYSIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
II.1. Aspect physique
II.2. Situations environnementales
II.3. Les opportunités liées au contexte physique et environnemental
III. CONTEXTE SOCIAL ET INFRASTRUCTUREL
III.1. Contexte social
III.1.1. Démographie
III.1.2. Pauvreté
III.1.3. Santé
III.1.4. Education
III.1.5. Sécurité
III.2. Contexte infrastructurel
III.2.1. Infrastructures routières
III.2.2. Eau et électricité
III.2.3. Télécommunications
III.2.4. Infrastructures socioculturelles
IV. CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET ORGANISATIONNEL
IV.1. Contexte économique national
IV.2. Contexte économique de la région d’Alaotra Mangoro
IV.2.1. Les activités économiques
IV.2.1.1. Agriculture
IV.2.1.2. Elevage
IV.2.1.3. Pêche et ressources halieutiques
IV.2.2. Niveau de concurrence local
IV.2.3. Niveau d’imposition
IV.2.4. Technologie
IV.2.5. Perspectives économiques
IV.3. Organismes et programmes d’appui au développement rural
IV.3.1. Types
IV.3.2. Financement
IV.3.3. Secteur d’intervention des organismes de développement
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II ANALYSE DE LA FILIERE HUILE ESSENTIELLE
I. DESCRIPTION TECHNIQUE
I.1. Définitions de l’huile essentielle
I.2. Utilisation des Huiles Essentielles
I.3. Les techniques d’obtention des huiles essentielles et d’autres extraits aromatiques
I.3.1. La distillation des plantes aromatiques
I.3.2. Les étapes de la production
II. PLACE DE LA FILIÈRE HUILE ESSENTIELLE DANS L’ECONOMIE
II.1. Cas de l’Huile Essentielle à Madagascar
II.2. Cas du district d’Ambatondrazaka
III. ETUDE DE MARCHÉ
III.1. Analyse de l’offre
III.2. Analyse de la demande
III.2.1. Le marché local
III.2.2. Le marché international
III.2.3. La dynamique des prix
III.2.4. Identification des types d’huile essentielle exportés
III.2.5. Les opportunités de la filière Huile Essentielle au niveau international
III.3. Les facteurs favorables et les contraintes
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE LA FILIERE HUILE ESSENTIELLE DANS L’OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT LOCAL 
I. LE CONCEPT DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
I.1. Définitions
I.2. L’émergence du concept
I.3. Le rôle des régions et ses démembrements
I.4. Les conditions de la réussite du développement local
I.4.1. La dynamique locale
I.4.2. L’approche en réseau
I.4.3. L’existence des ressources financière, humaine et matérielle suffisantes
I.4.4. Décentralisation informationnelle et organisationnelle
I.4.5. Existence des infrastructures de base
I.5. Développement du District d’Ambatondrazaka à travers l’exploitation de la filière huile essentielle
I.6. Type d’organisation approprié à l’exploitation de la filière huile essentielle pour
le cas du District d’Ambatondrazaka
I.6.1. L’organisation individuelle des paysans producteurs
I.6.2. Le rôle du Groupement à Vocation Coopérative
I.6.3. Les avantages offerts par le Groupement à Vocation Coopérative
II. EFFETS D’ENTRAÎNEMENT DE L’EXPLOITATION DE LA FILIÈRE HUILE ESSENTIELLE POUR LE DISTRICT D’AMBATONDRAZAKA
II.1. Aspect général
I.1.1. Effets en amont et en aval
I.1.2. Effets directs et indirects
I.1.3. Effets spatio-temporels
II.2. Cas du District d’Ambatondrazaka
II.2.1. Effets directs du développement de la filière
II.2.2. Effets indirects de l’exploitation de la filière huile essentielle
II.2.3. Effets d’entraînements à moyen et long terme
II.2.4. Les besoins nés de l’exploitation de la filière huile essentielle pour le cas du District d’Ambatondrazaka
III.MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
III.1. Dans le court terme
III.2. A moyen et long terme
IV. RECOMMANDATIONS POUR LA PÉRENNISATION DE LA FILIÈRE HUILE ESSENTIELLE
IV.1. En matière d’Information-Education et Communication
IV.2. Sur le plan technique
IV.3. Sur le plan juridique et institutionnel
IV.4. Relance d’un programme d’exportation durable
IV.5. Au niveau de l’organisation de la filière
V. INFORMATION SUR LA POSSIBILITÉ D’EXPLOITATION DU PATCHOULI DANS LE DISTRICT D’AMBATONDRAZAKA
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .

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