Les systèmes de riziculture et la déforestation

Depuis des décennies, les ressources forestières à Madagascar ont connu une très forte dégradation. Ceci est dû à la pression que l’homme exerce à travers ses activités de production. La majorité de la population vit en effet de l’agriculture et dépend de l’exploitation des ressources sylvicoles pour sa subsistance. En revanche, l’agriculture est souvent perçue comme « l’ennemie » de la biodiversité , et non comme en faisant partie. Dans la région d’Antalaha, cette impression découle non seulement du fait que l’agriculture reste encore traditionnelle et archaïque mais elle se caractérise particulièrement par la pratique du « tavy » ou « Jinja » qui implique également l’utilisation de vastes étendues de terre.

Les systèmes de riziculture et la déforestation 

La biodiversité constitue un atout majeur dans le bien-être humain pour subsister. L’accès libre aux ressources amène généralement à la dégradation et à la surexploitation de ces dernières. D’après Malthus en 1776 , l’espèce humaine a besoin de nourriture pour subsister. « Il est poussé par la nature à reproduire au maximum ». En effet, la biodiversité, en quelque sorte la forêt, joue un rôle prépondérant dans les quotidiens des être- humains, notamment à travers son impact sur la santé et la fourniture des matières premières. Dans les pays en voie de développement comme Madagascar, plus de 70% de la population malgache vivent dans les milieux ruraux et elles dépendent de l’agriculture, en particulier le riz, pour survivre. Cette population croît et rajeunit par le taux de natalité si élevé depuis l’Indépendance. En effet, l’agriculture est encore traditionnelle. Elle se transmet en génération car, c’est la condition pour survivre et nous apporte nos premiers surplus. Elle est considérée comme priorité en assurant la satisfaction des besoins nutritionnels et autres besoins matériels dans les zones rurales, ainsi qu’en contribuant indirectement à leur satisfaction dans les zones urbaines. Du fait de la diversité des systèmes de culture du riz à Madagascar, il est courant de parler « des rizicultures malgaches » plutôt que de la riziculture. Dans le cas du riz, le système de culture se caractérise principalement par le système d’irrigation, le mode de semis, le mode de travail du sol, les associations et les rotations et le mode de reproduction de la fertilité. Le choix d’un système de culture est étroitement lié au type de terre et au type de climat. Ainsi, les parcelles de bas-fond sont généralement irriguées et repiquées, tandis que les parcelles de « tavy » sont des parcelles de riz pluvial semé directement. La reproduction de la fertilité sur les « tavy » repose sur le système de friche tandis que celle des bas-fonds ou des plaines inondées périodiquement est prise en charge par le dépôt d’éléments fertiles.

Les systèmes de riziculture à Madagascar 

Madagascar fait partie des pays grands consommateurs de riz. Le pays doit importer du riz afin de pouvoir pallier l’autosuffisance alimentaire. L’augmentation de la production de riz constitue un enjeu économique majeur à Madagascar. L’augmentation des surfaces et de la production du riz pluvial est l’une des voies envisageables. Ce système de culture joue un rôle de grande envergure nationale et économique dans un sens notamment pour résoudre l’autosuffisance alimentaire. La riziculture pluviale est un système tout à fait exploitable vu les divers paysages rizicoles comme la rizière de bas-fonds, la rizière de terrasse et le riz pluvial de tanety (sur tavy ou non). Elle est sensée relever les défis d’une agriculture prospère, mieux à même de garantir la sécurité alimentaire du pays. En effet, sur presque toutes les Régions de Madagascar, le riz est la principale culture occupant les terres agricoles. La riziculture irriguée occupe environ 80% des surfaces cultivées et a fourni 45% de la valeur de la production agricole. Il restait 20% cultivés dans le cadre de la culture multiséculaire du tavy. Celle-ci touche l’Est, entrainant la dégradation et le recul de la forêt.

La riziculture

L’importance de la riziculture dans la vie économique des ménages à Madagascar n’est plus à démontrer. Le riz est un produit à la fois économique, social et politique. Les gouvernements, qui se sont succédés, ont tous mis un point d’honneur sur la question de l’autosuffisance en riz. Toutefois, la réalité est différente car l’augmentation de la production n’arrive pas à suivre l’augmentation démographique. La conséquence est une réduction de la part commercialisée, exposant les centres urbains à plus de dépendance envers les importations. A Madagascar ,la riziculture est caractérisée par un effectif moyen des exploitations agricoles de 5,51 personnes sur une superficie agricole moyenne de 0,87 hectare.

Définition
Le riz est une céréale cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes. Dans le langage courant, le terme de riz désigne le plus souvent ses grains, qui sont un élément fondamental de l’alimentation de nombreuses populations du monde, notamment en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. C’est la première céréale mondiale pour l’alimentation humaine, la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté.

Le riz, dont la culture remonte à une période très ancienne : 6 500 ans avant J-C en Thaïlande, 3 000 ans avant J-C en Chine ou 1 500 ans avant J-C au Niger, est une plante tropicale comme nous l’avons énoncé ci-dessus poussant de préférence dans les contrées chaudes et humides.

La culture du riz ou riziculture est donc pratiquée dans toute l’île, à l’exception de l’extrême Sud où le climat aride ne le permet pas. La vie quotidienne repose essentiellement sur cette denrée devenue un véritable pilier économique, social et religieux de toute une nation. Les rizicultures occupent près de 45 % des surfaces cultivées de l’ensemble du pays, apportant deux à trois récoltes par an, selon les différentes variétés de riz, fort nombreuses à Madagascar.

Les Variétés de riz à Madagascar
Actuellement, le riz est cultivé dans presque la totalité de l’Afrique. Géographiquement, le riz est cultivé sur tous les continents. Madagascar, pour sa part, est riche en variété de riz. Les plus célèbres sont : le « makalioka », le madrigal, le « rojo mena ». Ces trois types sont classés dans la classe des riz spéciaux. L’exportation de riz spécial comme le madrigal, le « makalioka », le «rojo» mena améliore l’équilibre de la balance extérieur en terme de devise.

La riziculture irriguée

Elle est caractérisée par différentes phases de préparation. Tout d’abord, elle commence par la préparation de semence et le piétinage de rizière. Par la suite, le repiquage est pratiqué, suivi ainsi par le sarclage. Le gardiennage, la récolte et le séchage terminent le cycle de cette activité. La riziculture irriguée, demande la maîtrise d’eau et beaucoup de main- d’œuvre. A Madagascar, cette dernière est nombreuse mais les techniques utilisées demeurent encore traditionnelles et rudimentaires. Les paysans ne disposent que de pelles, de grand couteau comme outils agricoles. Même à l’heure actuelle, très peu des paysans utilisent la charrue. Faute de la maîtrise d’eau, la riziculture irriguée reste dépendante des pluies. En effet, les paysans ne peuvent commencer les travaux qu’à l’arrivée de pluies et au moment où les rizières sont regorgées d’eau. Ils ne peuvent ainsi rien faire. Dans ce cas, ils ne peuvent corriger ni l’insuffisance ni la surabondance de l’eau dans la rizière. L’exiguïté des vallées limite aussi la pratique de la riziculture sur bas-fonds. De plus, les matériels agricoles des paysans sont très sommaires et les bœufs se font rares, la maîtrise de l’eau est conséquemment difficile. Le système est adopté et apprécié, mais ces contraintes ont considérablement réduit ses possibilités d’extension.

D’une manière générale, les rizières irriguées sont insuffisantes alors que de nombreuses surfaces sont actuellement non irriguées en raison de l’insuffisance des aménagements. Certaines zones irriguées souffrent d’un excès d’eau et demanderaient à être drainées. Entre autres, la plupart des zones irrigables ou présentant des phénomènes de rabattement en nappe sont aménagées en rizières. Leur taille varie de 500 hectares en plaines littorales à quelques dizaines de mètre des vallées forestières. De nombreux périmètres sont confrontés à des problèmes de drainage (périmètres littoraux ou zones tourbeuses de plateaux) et d’insuffisance de ressources en eau, notamment en saison sèche ; ce qui interdit la double culture dans la plupart des périmètres. Il est clair que la riziculture irriguée reste toujours tributaire de la maîtrise d’eau à Antalaha. C’est ce qui amène les paysans riziculteurs de pratiquer la culture sur brûlis pour assurer leur bienêtre.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I – LES SYSTEMES DE RIZICULTURE ET LA DEFORESTATION
CHAPITRE I- LES SYSTEMES DE RIZICULTURE A MADAGASCAR
Section 1-La riziculture
Section 2- La place de la filière Riz
Section3-La relation entre le tavy et la déforestation
Section 4- La Question sur le développement durable
CHAPITRE II-LA RIZICULTURE, MOTIF PRINCIPAL DE LA DEFORESTATION A ANTALAHA
Section 1. Présentation de la région d’étude
Section 2- La riziculture, facteur principal de la déforestation à Antalaha
CHAPITRE III- LES RAISONS DE DEVELOPPEMENT DU TAVY
Section 1- Le système de production pratiqué
Section 2- Le tavy : moyen de sécurisation alimentaire
Section 3-Le tavy comme référence identitaire
Section 4- La défaillance de l’État dans son rôle
PARTIE II – ANALYSE COUT-BENEFICE DU TAVY ET LES PERSPECTIVES VISANT A REMPLACER LE TAVY ET A GERER DURABLEMENT LES RESSOURCES FORESTIERES
CHAPITRE I- ANALYSE COUT-BENEFICE DU TAVY
Section 1- Les effets bénéfiques du « tavy » sur le système sol-végétation
Section 2- Autres explications économiques du tavy
Section 3- Analyse comparative entre la riziculture de tavy et la riziculture sur horaka
CHAPITRE II – PERSPECTIVES DE REMPLACEMENT DU « TAVY » ET DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES FORESTIERES
Section 1- Les perspectives de riziculture dans l’optique de l’innovation
Section 2- Politique de l’Etat
Section 3 : Les facteurs liés à l’évolution vers un système cultural sans brûlis
CONCLUSION GENERALE

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