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Réponse immunitaire à la réplication virale
L’infection au VIH induit une réponse immunitaire spécifique mais non efficace qui ne permet qu’un contrôle partiel et transitoire de l’infection. Elle est de deux ordres : humorale et cellulaire
Les réactions humorales
Elles sont constituées d’anticorps dirigés contre toutes les protéines du VIH (gp120, gp41, p24, p18, RT, nef). Au bout de trois à douze semaines après la contamination, survient la séroconversion caractérisée par la présence d’anticorps spécifiques. Les anticorps neutralisants dirigés contre la gp120 apparaissent au bout du deuxième ou sixième mois après la contamination et jouent un rôle protecteur. Par contre certains anticorps anti-gp120 pourraient amplifier l’adhésion des particules virales aux cellules immunocompétentes et faciliter l’infection, ce sont les anticorps dits « facilitants ».
Les réponses cellulaires
Ces réponses peuvent être directes ou indirectes :
-Directes : par l’intermédiaire des lymphocytes T CD4
Leur rôle est déterminant chez les sujets asymptomatiques à long terme, mais aussi dans la primo infection traitée précocement par les ARV. Le taux d’IFN et d’IL2 produits par ces lymphocytes sont inversement corrélés à la réplication virale et constitue un indicateur d’une réponse immune efficace. Leurs cibles principales sont les protéines de capside.
-Indirectes : il s’agit des lymphocytes T cytotoxiques qui constituent un moyen primordial dans la lutte antirétrovirale. On note la présence des CTLCD8 dans le sang périphérique et les lymphocytes infiltrant les organes infectés. Ces lymphocytes sécrètent des molécules (β-chémokines) capables d’inhiber la réplication virale. Elles sont dirigées contre les protéines structurales de l’enveloppe et de la capside, la transcriptase inverse et la protéine non structurale. Des mutations ponctuelles fréquentes dans le génome viral peuvent être à l’origine de phénomènes d’échappement par altération de la reconnaissance des épitotes.
Conséquences de la réplication virale
Au cours de la réplication virale plus de10¹º virions sont produits par jour. Cette réplication virale constante entraîne une augmentation de la virémie qui serait impliquée dans l’évolution vers un déficit immunitaire profond.
A côté du déficit quantitatif en lymphocytes CD4, il a donc été évoqué un déficit fonctionnel de ces lymphocytes et ce, d’autant que les anomalies de la réponse immune sont nombreuses au cours de l’infection à VIH.
Au cours de l’infection à VIH, vont apparaître des viroses, des bactérioses et des mycobactérioses, des parasitoses et des mycoses, toutes infections dites opportunistes car ne pouvant s’attaquer qu’à un hôte immunodéprimé. La plupart de ces infections correspondent à la réactivation d’une infection antérieure jusque-là contrôlée par les défenses immunitaires.
Aux stades précoces de la maladie, lorsque les fonctions immunitaires sont peu perturbées, seuls les germes les plus agressifs (mycobacterium tuberculosis, pneumocoques) pourront s’exprimer.
Aux stades tardifs, lorsque l’immunodépression est majeure, même des germes habituellement peu ou non pathogènes entraîneront des infections.
HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION A VIH [37, 40, 69]
L’histoire naturelle de l’infection à VIH se définit comme l’ordre habituel, stéréotypé et prévisible dans lequel se déroulent les manifestations cliniques et biologiques depuis la pénétration du virus dans l’organisme jusqu’au stade terminal et ceci en l’absence de toute intervention thérapeutique. L’infection à VIH est une infection lente et évolutive qui se déroule en trois phases :
La phase aiguë ou primo infection
La phase asymptomatique ou d’infection chronique
La phase symptomatique
Primo-infection
La primo-infection par le VIH correspond à la phase de pénétration du virus dans l’organisme. Elle s’accompagne dans 50 à 80% des cas de symptômes survenant entre une et huit semaines après la contamination et disparaissant en quelques semaines.
Sur le plan clinique, la symptomatologie, semblable à celle de beaucoup d’autres infections virales, est la même dans les deux sexes et se résume à :
• La fièvre ;
• Adénopathies ;
• Douleurs musculaires et des arthralgies ;
• Rash cutané (l’éruption cutanée est composée de lésions maculo-papuleuses non prurigineuses de moins de 1cm de diamètre, localisées préférentiellement sur le tronc et le visage) ;
• Dysphagie douloureuse ;
• Manifestations digestives (diarrhées, douleurs abdominales) ;
• Ulcérations buccales ou génitales ;
• Manifestations neurologiques aiguës (méningite, encéphalite, paralysie faciale, myélopathie, neuropathie périphérique).
Ces symptômes peuvent manquer, passer inaperçus surtout en milieu tropical ou être confondus avec un syndrome grippal ou une mononucléose infectieuse.
Le diagnostic est rarement fait à ce stade.
Sur le plan biologique, la primo-infection à VIH active l’ensemble du système inflammatoire.
• Le pic de virémie s’accompagne souvent d’une lymphopénie transitoire avec baisse des lymphocytes CD4 et CD8 cytotoxiques, suivie d’une augmentation rapide des lymphocytes CD8 mémoires en 4 à 6 semaines et d’une remontée lente sur 6 à 8 mois des lymphocytes CD4 naïfs inversant le rapport CD4/CD8 (2002 [19]).
• On observe une leucopénie puis un syndrome mononucléosique et une augmentation modérée des transaminases (dans 50% des cas).
Phase de séropositivité asymptomatique
Il s’agit de la phase d’infection chronique, cliniquement latente (à part des adénopathies) mais biologiquement active puisqu’elle correspond à la phase de multiplication du virus.
Sa durée est très variable (de 5 à 7 ans), dépendant de l’état général et des résistances immunitaires du patient. Le risque majeur est la transmission par séroignorance.
Sur le plan clinique, quel que soit le sexe, on retrouve dans la moitié des cas un syndrome nommé « lymphadénopathie généralisée persistante », avec des adénopathies en général symétriques, situées le plus fréquemment dans les régions cervicales, axillaires, sous-maxillaires ou occipitales. Au niveau biologique, on assiste à la mise en place des réponses immunitaires :
• Des anticorps anti-VIH sont détectés dans le sang du sujet deux semaines à quelques mois après la contamination. La présence d’anticorps anti-VIH définit le caractère séropositif du sujet pour le VIH. Ces anticorps sont spécifiques de certaines protéines virales. Ils peuvent bloquer la pénétration du virus dans les cellules saines. Ils sont inefficaces sur des cellules déjà infectées.
• Des lymphocytes T cytotoxiques apparaissent dans le sang du sujet contaminé. Ils sont dirigés contre les cellules infectées par le VIH.
• La population de lymphocytes T4 diminue progressivement, au rythme moyen de 30 à 100 lymphocytes CD4 par mm3 par an, conduisant au sida en 10 ans, mais avec des différences selon les individus.
Phase symptomatique
Le phase peut-être subdivisée en deux parties :
Manifestations mineures
Sur le plan clinique, l’infection se traduit généralement par la survenue de symptômes d’allure banale comme des maladies bénignes de la peau ou des muqueuses, ou des lésions plus spécifiques de l’infection à VIH, accompagnés de symptômes constitutionnels tels qu’une fièvre au long cours, une diarrhée chronique et un amaigrissement inexpliqué supérieur à 10%.
Les principales affections cutanéo-muqueuses sont d’origine fongique ou virale. Leur apparition sans facteur favorisant connu doit inciter le médecin à rechercher une infection à VIH. Les affections cutanéomuqueuses associées au VIH/sida sont : la dermite séborrhéique de la face, du cuir chevelu, plus rarement du torse, le prurigo d’évolution chronique ou récidivante, les folliculites, le zona, les verrues, les condylomes, le molluscum contagiosum, les candidoses buccales ou génitales, la leucoplasie chevelue de la langue.
Sur le plan biologique, on observe une augmentation de la charge virale jusqu’à 40.000 copies par millilitre de sang et une chute du taux de lymphocytes CD4.
Manifestations majeures
Le sida « syndrome d’immunodéficience acquise » est le stade ultime de l’évolution de l’infection à VIH défini par une déplétion profonde de l’immunité cellulaire dont la conséquence est la survenue d’infections opportunistes et de cancers.
Les infections opportunistes se développent à la faveur de ce système immunitaire affaibli et déterminent de manière essentielle la morbidité et la mortalité des personnes souffrant d’une infection à VIH. Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’infections nouvelles, mais de réactivations d’infections latentes déjà présentes. Parallèlement à l’aggravation de la maladie apparaît une perte de poids et un affaiblissement de l’état général qui conduisent au syndrome cachectique ou « slim disease »d’origine multifactorielle.
La tuberculeuse représente la première infection opportuniste du sida et survient 30 à50% des cas : on parle de « couple maudit ». Ces infections opportunistes peuvent être :
Parasitaires :
• Cryptosporidies
• Pneumocystose
• Toxoplasmose cérébrale
• Isosporose
• Microsporidiose
• Leishmaniose viscérale Bactériennes
• Tuberculose pulmonaire et/ou extra pulmonaire
• Mycobactérioses atypiques
• Septicémie à salmonelle mineure récidivante
• Salmonellose
• Shigellose
Virales
• Cytomégalovirose (CMV)
• Herpes simplex virose (HSV)
• Paillomavirose humaine (HPV)
• Virose zona varicelle (VZV)
• Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) Mycosiques
• Candidose œsophagienne, pulmonaire
• Cryptococcose extra pulmonaire
• Histoplasmose disséminée
• Coccioïdomycose généralisée
• Aspergillose
Néoplasiques
• Maladie de Kaposi
• Lymphome malin
• Lymphome non Hodgkinien
• Cancer du col
Le cancer du col est le cancer le plus fréquent chez les femmes séropositives et depuis 1993, le carcinome cervical infiltrant fait partie des critères d’entrée dans la maladie sida (CDC 1992) :
Dès les années 1990, des études ont montré que les lésions précancéreuses et le cancer invasif du col utérin étaient plus fréquents et d’évolution plus rapide chez les femmes infectées par le VIH. Cette augmentation de fréquence chez les patientes infectées par le VIH est cependant moins importante que pour le sarcome de Kaposi ou les lymphomes non hodgkiniens.
Le risque de développer un cancer invasif de l’anus est très élevé chez les sujets porteurs du VIH/sida. L’incidence du cancer anal a fortement augmenté au cours des dernières décennies, notamment chez les femmes et chez les homosexuels, en raison d’un changement au niveau des pratiques sexuelles avec des contacts sexuels anaux réceptifs. La forte proportion de cancer de l’anus chez les patientes infectées par le HPV suggère que l’infection à papillomavirus humain est une condition nécessaire à son développement comme pour le cancer du col de l’utérus.
Classification CDC
Depuis 1993, la dernière révision de la classification CDC (Centers for Diseases Control, Organisme Fédéral de surveillance épidémiologique situé à Atlanta) a été établie sur des données cliniques mais aussi immunologiques (lymphocytes T CD4 exprimés en valeur absolue et en pourcentage).
Selon la classification 1993 des CDC, on distingue trois groupes de patients :
– le groupe A correspond aux patients asymptomatiques,
– le groupe B correspond à ceux qui ont des manifestations mineures
– le groupe C correspond aux malades présentant des manifestations majeures définissant le sida.
Ces différents groupes ne se succèdent pas nécessairement et, par exemple, un patient peut passer directement du groupe A au groupe C.
Les substances hyperpolarisantes dérivées de l’endothélium : EDHF
En plus de l’action vasorelaxante du NO et de la prostacycline, il existe un autre mécanisme de relaxation induit par des agents vasoactifs, tels que l’acétylcholine et la bradykinine, dépendants de l’endothélium. Il se caracté ise par une hyperpolarisation du muscle lisse induite par des facteurs libérés par l’endothélium (EDHF : endothelium-derivated hyperpolarizing factor). Ce mécanisme persiste après l’inhibition des voies impliquant la NOS et les COX mais se trouve inhibé par l’application d’inhibiteurs de canaux potassiques, suggérant que l’hyperpolarisation passe par l’activation de ceux-ci [51].
L’identité de ces facteurs endothéliaux est encore mal définie et fait l’objet de nombreuses investigations. Dans tous les cas, il y a une augmentation de la concentration en calcium intracellulaire de la cellule endothéliale. Cette augmentation est associée au niveau des artères à une activation des canaux IKCa menant à une hyperpolarisation des cellules endothéliales et à une augmentation de la concentration extracellulaire en potassium [19]. Cette hyperpolarisation est transmise sur une distance relativement longue d’une part entre les cellules endothéliales par les gap junctions et d’autre part par les canaux de la famille des Kir (Kir2.1) exprimés au niveau endothélial et activés par l’augmentation en potassium extracellulaire. Ces derniers permettent ainsi d’amplifier le signal ionique déclenché par d’autres conductances potassiques et participent à la transmission de l’hyperpolarisation le long des cellules endothéliales de la microcirculation [20].
Au moins 3 voies de transmission de l’hyperpolarisation vers les myocytes vasculaires sont concernées par le mécanisme d’EDHF :
La phase d’hyperpolarisation pourrait être transmise au muscle lisse par les ions K+ libérés par les canaux IKCa des cellules endothéliales en activant les canaux Kir et la pompe Na+-K+-ATPase des myocytes. L’ion K+ pourrait donc agir comme un EDHF et constituer la première voie comme indiqué sur la Figure 8 [20].
La transmission de l’hyperpolarisation et du signal vasorelaxant aux myocytes vasculaires serait aussi permise par la présence de jonctions myoendothéliales (myoendothelial gap junction) correspondant à la deuxième voie indiquée. Ces contacts s’établissent de manière discontinue au travers de la lame élastique interne et sont d’autant plus exprimés que le diamètre des vaisseaux diminue [20]. Les variations du potentiel de membrane des cellules endothéliales sont transmises aux myocytes, qui sont connectés entre eux par les gap junctions, induisant une coordination des réponses entre les cellules endothéliales et les myocytes menant à la modulation globale du tonus vasculaire [19].
Enfin, des études récentes ont proposé l’existence d’une troisième voie possible impliquant des produits du métabolisme de l’acide arachidonique par le cytochrome P-450 monooxygenase au sein de la cellule endothéliale, les acides epoxyeicosatriènoiques (EETs) (Figure 9). Ils joueraient le rôle d’EDHF en permettant d’induire, suite à leur libération, une vasorelaxation soit par l’activation des canaux BKCa par l’intermédiaire d’une protéine G (Gsα) soit par l’activation des canaux Kir et de la pompe Na+-K+-ATPase des myocytes. Une activation indirecte des BKCa par les TRPV4 est aussi observée menant là aussi à une hyperpolarisation du myocyte [12].
Les facteurs vasoconstricteurs
Endothélines
La famille des endothélines comporte trois membres : ET-1, ET-2, ET-3, qui ont été identifiés par clonage. Les endothélines sont des peptides de 21 acides aminés contenant deux ponts disulfures [24].
Elles sont codées par 3 gènes distincts mais engendrées par un processus enzymatique identique.
Le site principal de synthèse des endothélines est l’endothélium. Les endothélines ne sont pas accumulées, elles sont synthétisées et libérées par divers stimuli chimiques (thrombine, AT-II) mécaniques (déformation de la paroi, hypoxie, etc.) [65].
L’endothéline 1 (ET-1), identifiée par Yanagisawa en 1988 dans les cellules endothéliales d’aorte de porc, est le plus puissant vasoconstricteur connu jusqu’à présent [65].
Les endothélines sont impliquées dans de nombreuses pathologies où leur concentration plasmatique est élevée ; c’est le cas notamment de l’hypertension arté ielle pulmonaire, de l’insuffisance cardiaque chronique aigue, de l’ischémie myocardique.Les cibles des endothélines sont des récepteurs ETA, ETB couplés à des protéines Gq/11 [24].
Thromboxane A2
Au niveau de l’artère basilière de chien, l’acétylcholine induit une contraction dose dépendante .cette contraction est abolie par la destruction de l’endothélium vasculaire montrant le caractère endothélium-dépendant de ce phénomène [55]. Cette contraction endothélium-dépendante est réduite en présence d’inhibiteurs de cyclooxygenase (cox) (aspirine indométacine) suggérant l’implication des métabolites des cox.
La contraction endothélium dépendante induite par l’acétylcholine est également atténuée en présence d’un inhibiteur de la trhomboxane A2 synthétase (OKOY-046) ou d’un antagoniste des récepteurs au thromboxane A2 Parallèlement à l’acétylcholine, d’autres substances vasoactives testé s telles que angiotensines I et II, l’ATP l’histamine et la bradykinine pouvaient entrainer une contraction endothélium-dépendante du au thromboxane A2.
En plus de l’artère basilere canine, l’artère intra pulmonaire de lapin pouvait faire l’objet d’une contraction endothélium-dépendante due au thromboxane A2 [56].
Leucotrienes
Les travaux de Jino ont montré qu’en présence d’un inhibiteur de la NO synthase (l-NAME), l’acétylcholine entrainait une contraction dose-dépendante de l’artère coronaire de lapin [32]. Cette contraction endothélium-dépendante est atténuée en présence d’inhibiteurs de la 5-lipooxygenase [L663,536] et [BAYX1005], d’antagonistes de récepteurs aux leucotrienes [ONO-1078 ETSET F104535] par contre elles n’est pas affecté par la présence d’inhibiteurs de thromboxane A2 synthétase [OKY-046] et d’ antagonistes et d antagonistes aux récepteurs de thromboxane A2[ ONO-3708] de ces résultats, il découle que la contraction endothélium-dépendante induite par l’acétylcholine avec l’artère coronaire de lapin est bien due aux leucotrienes .
Le muscle lisse vasculaire
Mécanisme de vasomotricité de la Cellule musculaire lisse vasculaire
L’état de contraction des CML dépend de la concentration en Ca2+ cytoplasmique et de la sensibilité de l’appareil contractile au calcium. La CML doit être capable d’augmenter la concentration de Ca2+ rapidement, et de la diminuer tout aussi rapidement. Il s’avère que la concentration de Ca2+ cytoplasmique est plus faible que la concentration extracellulaire et que la concentration à l’intérieur des stocks intracellulaires (majoritairement le réticulum sarcoplasmique). La hausse du taux de Ca2+ va donc être un phénomène plutôt passif alors que la baisse va demander une dépense d’énergie.
– Effets du calcium intra cellulaire
Dans les CML la concentration cytoplasmique en Ca2+ est d’environ 0,1 µM alors que pour le compartiment extracellulaire elle avoisine 1 à 2 mM et 10 à 15 mM pour le réticulum sarcoplasmique [14]. Malgré ce gradient de concentration et un potentiel de membrane favorable (-80 mV), l’entrée du calcium dans la cellule est très faible car les canaux calciques voltage-dépendant sont fermés et que la diffusion passive à travers la bicouche lipidique est négligeable [51.26].
Ce gradient de Ca2+ est maintenu par différents mécanismes de transport.
– Transport de Ca2+ à travers la membrane plasmique
Ce transport est assuré par une Ca2+ -ATPase bien caractérisée [12]. Son expression est variable dans les CMLV : elle est faible ou absente dans les petits vaisseaux et plus abondante dans les CML des grosses artères ou grosses veines. Cette enzyme est considérée comme étant neutre d’un point de vue du potentiel de membrane, pompant 2 ions H+ pour chaque ion Ca2+ expulsé, mais importante en ce qui concerne la régulation du pH intracellulaire [12.13].
– Transport à travers les membranes intracellulaires
Parmi les différentes organelles de la CMLV, les mitochondries jouent un rôle important dans l’homéostasie calcique uniquement dans les cellules avec un taux de Ca2+ pathologiquement élevé [61]. Le rôle possible du noyau dans le stockage du calcium intracellulaire est encore controversé, et seul le reticulum sarco/endoplasmique joue un rôle primordial dans la régulation du Ca2+ intracellulaire. Le réticulum sarcoplasmique (RS) ne représente que 1,5 à 7,5 % du volume cellulaire total. Il est typiquement plus abondant dans les vaisseaux toniques (comme l’aorte ou les artères élastiques) que dans les vaisseaux phasiques (comme la veine porte) où il ne représente que 1,5 à 2 % du volume cellulaire [59].
Dans les CML artérielles son abondance diminue proportionnellement à la taille de la lumière du vaisseau [61]. Le pompage du Ca2+ dans le réticulum est assuré par des ATPases Ca2+ -dépendantes du RS (Sarco Endoplasmic Reticulum Calcium ATPase : SERCA) qui peuvent représenter jusqu’à 90 % des protéines de la membrane du réticulum.
Régulation de la vasomotricité de la CMLV
Régulation par le système nerveux sympathique
Les fibres sympathiques participent au tonus vasculaire et ont une influence vasoconstrictrice. L’existence de fibres vasoconstrictrices fut mise en évidence dès 1851 par Claude Bernard. La noradrénaline libérée au niveau des fibres post-ganglionnaires sympathiques peut agir sur des récepteurs α-adrénergiques des cellules musculaires lisses vasculaires et provoquer une vasoconstriction. La section de l’innervation sympathique ou l’administration d’α-bloquant provoque une augmentation du flux sanguin significative : à débit constant, c’est à dire activité cardiaque constante en termes de force et de fréquence, la vitesse augmente si le calibre diminue. La vasodilatation induite par une baisse de l’activité des fibres sympathiques est importante et participeà la vasodilatation autant que l’activation du système antagoniste : le système parasympathique. A pression artérielle normale (125 mmHg/75 mmHg) les vaisseaux sont sous » tonus sympathique » : c’est le système sympathique qui est en activité
L’action de la noradrénaline sur des récepteurs de type β-adrénergique provoquerait au contraire une vasodilatation. C’est donc l’expression de l’un ou de l’autre type de récepteurs qui détermine la réponse de la CML au système sympathique. Cette distinction pharmacologique des récepteurs adrénergiques a été mise en évidence par Ahlquist dès 1948 [2].
*Effets des récepteurs alpha adrénergiques
Il existe deux types de récepteurs α-adrénergiques, les récepteurs α1 et les récepteurs α2, distingué pharmacologiquement selon leurs affinités pour divers agonistes et antagonistes. Les travaux de biologie moléculaire ont démontré que les récepteurs α1 étaient couplés à une production d’IP3 via l’activation d’une PLC par une protéine Gq/11[28]. On retrouve les récepteurs α1 notamment sur les artères irriguant les reins, les territoires splanchniques et la peau. Dans ces organes, la fixation des catécholamines provoque une vasoconstriction et donc une diminution du débit sanguin local.
Les récepteurs α2 se retrouvent quant à eux essentiellement au niveau des veines où leur activation provoque également une faible vasoconstriction qui favorise le retour veineux. Ils agiraient en activant une protéine Gi, qui inhiberait l’activité des adenylyl cyclase (AC), mais aussi par inhibition de l’ouverture des canaux calciques voltage dependant (CCVDs), et activation des canaux potassiques [28].
*Effets des récepteurs béta adrénergiques
Comme pour les récepteurs alpha, il existe plusieurs iso formes de récepteurs β-adrénergiques : les récepteurs β1, β2 et β3 [40]. On retrouve les récepteurs ß1 au niveau du cœur et des artères coronaires où la fixation des catécholamines provoque une dilatation des artères coronaires et au niveau du cœur un effet ionotrope. On retrouve les récepteurs β2 au niveau des artères des muscles squelettiques. Tous les récepteurs β-adrénergiques sont couplés à une protéine Gs qui va activer la production d’AMPc par une AC [28]. Dans certains cas cependant, les récepteurs β-adrénergiques sont couplés à une protéine Gi qui va inhiber la production d’AMPc dans les cellules.
Régulation par le système parasympathique
Les fibres parasympathiques ont une influence vasodilatatrice. Leur rôle est moins important que celui des fibres sympathiques puisque à l’état basal, l’organisme est sous tonus sympathique. C’est encore Claude Bernard qui démontra dès 1858 l’existence d’une vasodilatation induite par la stimulation d’un nerf.
*Fibres cholinergiques
Le système nerveux parasympathique cholinergique innerve principalement au niveau du système vasculaire les artères cérébrales et les artères coronaires. Ces fibres ne sont pas spontanément actives, mais vont libérer de l’acétylcholine (Ach) en cas de stimulation. L’Ach agit ensuite au niveau des récepteurs muscariniques sur la CMLV mais aussi sur les cellules endothéliales. Sur les CMLV, l’activation de récepteurs muscariniques de type M3 [27] induit une élévation du Ca2+ cytoplasmique consécutive à l’activation d’une PLC, qui va aboutir à une contraction de la cellule. Cependant, au niveau des cellules endothéliales, l’Ach provoque une libération de NO, aboutissant à la vasorelaxation. L’Ach en injection intraveineuse provoque ainsi une baisse de la pression artérielle par vasodilatation nette.
L’effet des afférences parasympathiques est moins univoque : il serait vasodilatateur dans le cas où l’épaisseur de la média est faible ou lorsque la libération d’Ach est abondante, permettant la diffusion de l’Ach vers les cellules endothéliales. Cet effet vasodilatateur pourrait aussi être dû à une diminution de la libération de noradrénaline au niveau des terminaisons sympathiques (par effet sur des récepteurs muscariniques pré-sympathiques). Sur les CML non vasculaires comme, par exemple, les CML gastro-intestinales ou bronchiques, l’Ach a des effets clairement constricteurs. C’est donc la présence des cellules endothéliales qui est responsable de son effet vasodilatateur.
Au cours des 10 dernières années, l’intérêt croissant des consommateurs s’est accru pour un certain nombre de «super-aliments», motivés par leur teneur élevée en polyphénols. Ces composés constituent un groupe hétérogène de molécules qui se différencient par leur structure chimique et, en raison de la diversité considérable de leurs structures, les polyphénols sont considérés comme encore plus efficaces que d’autres antioxydants. La principale raison de l’intérêt des scientifiques et des consommateurs pour les polyphénols est la reconnaissance de leurs propriétés antioxydantes, de leur grande abondance dans l’alimentation humaine, principalement dans les aliments et les boissons à base de plantes (fruits, légumes, noix, graines, herbes, épices, thé et vin rouge) leur rôle probable dans la prévention de diverses maladies associées au stress oxydatif, telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives[7].
Les polyphénols varient considérablement au niveau de leur structure, menant à des difficulté d’interprétation en ce qui concerne les études qui portent sur ce sujet, mais leur impact général favorable sur la fonction endothéliale est de mieux en mieux démontré [60].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITE SUR LE VAISSEAU
I. Structure et fonction de la paroi vasculaire
I.1. L’intima
I.2. La média
I.3 L’adventice
II. Organisation fonctionnelle de la paroi vasculaire
II.1. L’Endothélium
II.1.1. Les facteurs vasorelaxants
II.1.1.1. Le Monoxyde d’Azote
II.1.1.2. Les prostacyclines
II.1.1.3. Les substances hyperpolarisantes dérivées de l’endothélium : EDHF
II.1.2. Les facteurs vasoconstricteurs
II.1.2.1. Endothélines
II.1.2.2. Thromboxane A2
II.1.2.3. Leucotrienes
II.2. Le muscle lisse vasculaire
II.2.1. Mécanisme de vasomotricité de la Cellule musculaire lisse vasculaire
II.2.2. Régulation de la vasomotricité de la CMLV
II.2.2.1. Régulation par le système nerveux sympathique
II.2.2.2. Régulation par le système parasympathique
CHAPITRE II : POLYPHENOLS ET FONCTION ENDOTHÉLIALE
I. Définitions des polyphénols
II. Impact des polyphénols sur la fonction endothéliale
III. Mode d’action des polyphénols sur la fonction endothéliale
CHAPITRE III : GENERALITES SUR OXYTENANTHERA
I.1. Etude taxonomique
I.2. Description de la plante
I.3. Appellations en langues nationales
I.4. Habitat et répartition géographique
I.5. Etude ethnobotanique
I.5.1. Usage alimentaire
I.5.2. Usage artisanal
I.5.2.1. La tige ou chaume
I.5.2.2. Les fibres
I.5.2.3. Les rameaux
I.5.3. Usage en médecine traditionnelle
I.5.4. Autres usages
I.6. Etude pharmacologique
I.7. Etude chimique
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
CHAPITRE I : METHODOLOGIE GENERAL
I. Objectif
II. Cadre de l’étude
II.1. Situation géographique
II.2. Le personnel du laboratoire
III. Matériels
III.1. Le matériel de laboratoire
III.1.1. Petit matériel
III.1.2. Appareils du laboratoire
III.1.3. Solutions, solvants et réactifs utilisés
III.2. Les animaux
III.3. Le matériel végétal
IV. Méthodes
IV.2. Préparation de la solution physiologique de Krebs
IV.2.1. Préparation de la solution mère de Krebs
IV.2.2. Préparation de la solution fille de Krebs
IV.3 Mise en route du système à organes isolés
IV.4. Préparation des vaisseaux
IV.5. Outils pharmacologiques utilisés
IV.6. Tests de réactivité vasculaire
IV.6.1. Test de sensibilisation
IV.6.2. Test fonctionnel
IV.7. Caractérisation des effets vasoactifs des FOA
IV.8. Analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
CHAPITRE III : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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