Les strategies paysannes de developpement

Le périmètre du Bas Fiherenana dispose d’une superficie globale de 4.200ha, situé dans les gorges et le delta du fleuve Fiherenana. Il a été aménagé depuis les années 50 ; alimenté par une prise directe située à Bemia en rive gauche, où le débit est largement suffisant pour alimenter tout le périmètre, et même une micro centrale électrique à Beantsy (25km à Anjamala). Ce débit diminue au fur et à mesure que l’on descend le fleuve : à Behompy (15km plus bas), le débit disponible n’est plus que 2,5m3 /s et de zéro litre par seconde à Bemia (15km de Miary) en saison d’étiage . Cette diminution est due à l’existence des failles naturelles traversées par le fleuve où les eaux se perdent dans le sable et le massif karstique. Dès lors, le problème principal du périmètre est la mobilisation des ressources en eau à la prise de Behompy (actuellement dégradée, mais où le débit de 2,5m3 /s est pérenne.

Cette prise de Behompy dessert un canal tête-morte de 16km jusqu’à Miary. Ce canal, qui longe le fleuve, se situe quasiment dans son lit même. Et ce tracé est particulièrement fragile, car il se situe au pied d’une falaise abrupte. Il peut être submergé et parfois même détruit sur plusieurs endroits. D’ailleurs, par l’effet de la dégradation du bassin versant (Isalo) du fleuve Fiherenana dont le lit se trouve rehaussé par un ensablement intense, le niveau atteint depuis plusieurs années, le niveau de mur de garde de la prise de Behompy. C’est ainsi que les techniciens du Génie Rural constatent l’accentuation des dégâts de la digue-piste au niveau d’Ambolokira : 400m en amont de Miary.

LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN 

La basse vallée du Fiherenana

La basse vallée de Fiherenana comporte quatre communes à savoir : Maromiandra, Betsinjaka, Belalanda et Miary. Ces régions sont habitées par des populations pluriethniques, composées majoritairemen des Mahafaly, des Vezo et des Masikoro,. Les activités principales reposent sur l’agriculture et l’élevage, favorisés par l’existence du fleuve Fiherenana. Ces activités sont facilement adoptées au type du climat.

Le climat

La climatologie étudie d’une façon détaillée les variations climatiques d’une zone, d’une région ou d’un pays. Le climat influe sur les conditions physiques et humaines du développement de cette zone d’étude. Il marque nettement les modes d’installation de la population avec le processus de ses activités. Des conditions climatiques dépendent les opportunités qui favorisent l’environnement socio-économique et naturel ou les risques qui menacent son développement. Notons que le Sud-Ouest de Madagascar, où se localise notre zone d’étude, est marqué par une température élevée. Cette forte chaleur s’explique du fait que Toliara est une zone de subsidence atmosphérique qui subit l’effet de fœhn par rapport à l’alizé de l’Est, avec un courant marin froid au large du canal de Mozambique. Cette zone est souvent menacée par des vents violents à agressivité forte (dépôt de sable dunaire). Le vent dominant « Tsiokantimo » souffle parallèlement au relief du Sud-Est et des anticyclones subtropicaux. Tous ces phénomènes expliquent la semi-aridité du SudOuest de Madagascar, conduisant à un climat sec, durant une longue période (huit à neuf mois).

« D’une façon générale, l’absence des cyclones tropicaux est l’une des causes essentielles de la sécheresse qui peut toutefois être évitée si le B.P.I. descend vers le Sud. Nous rappelons que l’accélération de la déforestation est un facteur indéniable d’assèchement ; or, le Sud et l’Ouest la subissent de plus en plus ».

Cette longue saison sèche est constitutive d’un réchauffement climatique que l’on retrouve dans la commune rurale de Miary. Il y règne un climat tropical subaride et chaud à deux saisons très remarquables (l’été austral et l’hiver austral). La température moyenne enregistrée varie entre 16°4 et 29°C. L’écart thermique est plus forte en été et moindre en hiver.

« Les contrastes qui existent entre « l’été » et « l’hiver » sont beaucoup plus nets qu’on ne le pense habituellement. Il y a les différences de température. En été, celles-ci descendent rarement au dessous de 23°C alors qu’elles peuvent être supérieures à 10° en hiver ».

Il y a donc une stabilité thermique. Alors que la température ne connaît guère de grande variation, l’amplitude thermique est faible (6°8). Cependant, au niveau des bilans hydriques, la région de Toliara et ses zones côtières sont les plus remarquables puisqu’il existe au moins dix mois édaphiquement secs ; ce qui est heureusement compensé à Miary par le fleuve Fiherenana.

Le fleuve Fiherenana 

Le fleuve Fiherenana forme un réseau hydrographique long de 2.700km. Il prend sa source dans le grès de l’Isalo, d’altitude de 1.100m et situé à 170km au nord est de Toliara (SOURDAT. 1975). Son parcours couvre ainsi 7.600km² de superficie (CHAPERON Pierre et al, 1993). Le Fiherenana coule ainsi entre deux bassins versants situés au nord du fleuve Onilahy :

– Dans son bassin, il draine les formations gréseuses de l’Isalo.

– Vers l’aval, il traverse les autres formations gréseuses calcaires et marnocalcaires du jurassique, du crétacé et de l’éocène. Dans ces formations, la végétation est essentiellement constituée en majorité de savanes arbustives où l’on rencontre le bush (région de Toliara).

La station de Mahaboboka (22°53’S-44°21’E) contrôle un bassin d’environ 4.020km², entièrement sur les grès et calcaires de l’Isalo. Les débits du fleuve y ont été observés (1952-1956) avec moyenne annuelle de 35,4m3 /s, contre celle de MangokyBetroka, évoluée à 20,8m3 /s (CHAPERON. P et al, 1993 : pp.457-459).

Le régime hydrographique 

Plus en aval (au niveau de la RN9), « l’ordre de grandeur du maximum de crue par le cyclone Angèle (décembre 1978) a été évaluée à 10.000m3/s pour un bassin de 7.500km² » (Chaperon Pierre, 1993). Des irrégularités de débits ont été observées de 1952 à 1958 à la station de Mahaboboka : 6 à 8m3/s en octobre 1956 ; 5,5m3 en octobre 1953 ; 11,5m3/s en mai 1954 ; 6 à 7 m3 en 1955 ; 4 à 9m3 en octobre 195 ; 3,8m3/s en mai 1957 et 6m3/s en juin 1958 (moyenne : 6,5m3/s) : Chaperon et al, 1993. L’étiage moyen de 1,6l/s/km² est observé à la sortie des résurgences de l’Isalo. Et les débits d’étiage décroissent d’en amont vers l’aval : de 4l/s/km² dans le bassin supérieur, ils passent de 1 à 2l/s/km² au niveau de la station de Mahaboboka pour s’annuler sur 30km en aval à la sortie des chutes. De là, un sous-écoulement s’effectue dans les sables à partir du Fokontany de Mandrosoa. Le fleuve Fiherenana n’arrive ainsi à la mer que sous les fortes pressions des crues durant quelques heures (Pelleray, 1953).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
CHAPITRE I : ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE
1.1. LA BASSE VALLEE DU FIHERENANA
1.1.1. LE CLIMAT
1.1.2. LE SOL
1.1.3. LES FORMATIONS VEGETALES
1.1.4. LE FLEUVE FIHERENANA
CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN
2.1. L’ORIGINE DU PEUPLEMENT
2.2. LES DIFFERENTS TYPES DE MIGRATION
2.2.1 LA MIGRATION PENDULAIRE
2.2.2. LA MIGRATION A MOYENNE DISTANCE
2.2.3. LA MIGRATION A GRANDE DISTANCE
2.3. L’ETUDE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE
2.3.1. L’ACCROISSEMENT NATUREL
2.3.2. LA SANTE
2.3.3. L’EDUCATION
DEUXIEME PARTIE : LES PRINCIPALES ACTIVITES PAYSANNES TRADITIONNELLES DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY
CHAPITRE III : L’AGRICULTURE
3.1. LES CULTURES VIVRIERES
3.1.1. LE MANIOC (MANIHOT UTILISMA)
3.1.2. LA PATATE DOUCE (IPOMOEA BATATAS))
3.1.3. LE MAÏS (ZEA MAYS)
3.2. LES CULTURES DE RENTES
3.2.1. LE POIS DU CAP (PHASEOLUS LUMATUS)
3.2.2. LA CANNE A SUCRE (SACCHARUM OFFICINERUM)
3.3. LES CULTURES MARAICHERES
3.3.1. LA TOMATE (LYCOPERSICUM ESCULENTUM VAN CERASITORME)
3.3.2. L’OIGNON A FEUILLE VERTE (ALLIUM CEPA)
3.3.3. LES BREDES
3.4. LES CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE
CHAPITRE IV : L’ELEVAGE
4.1. L’ELEVAGE EXTENSIF
4.1.1. CAS DE L’ELEVAGE BOVIN
4.1.2. L’ELEVAGE OVIN ET CAPRIN
4.1.3. LES POULES « GASY »
4.2. L’ELEVAGE INTENSIF
4.2.1. LA MISE EN PLACE DES PARCS STRICTEMENT RESERVES A L’ELEVAGE DES VOLAILLES, DES ABEILLES ET DES « BAREA »
4.2.1.1. LES POULES PONDEUSES
4.2.1.2. L’ELEVAGE DES ABEILLES
4.2.1.3. L’INTRODUCTION DES « BAREA » ET DES VACHES ETRANGERES
4.2.1.3.1. LES « BAREA »
4.2.1.3.2. LES VACHES LAITIERES
4.4. LE METISSAGE
TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES ADOPTEES AU DEVELOPPEMENT ET LES PERSPECTIVES
CHAPITRE V : LES COMPETENCES, LES FONCTIONNEMENT DES AUTORITES COMMUNALES ET LES TECHNIQUES ADOPTEES FACE AU DEFI DE DEVELOPPEMENT
5.1. LES COMPETENCES DE LA COMMUNE EN MATIERE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL (CHAP. III, ART.14-16)
5.2. LE FONCTIONNEMENT DES AUTORITES COMMUNALES
5.2.1. L’ORGANISATION : CONSEIL COMMUNAL ET BUREAU EXECUTIF
5.2.1.1. DU CONSEIL COMMUNAL
5.2.1.2. DU BUREAU EXECUTIF
5.3. LES TAXES
5.3.1. LES TAXES INTERCOMMUNALES
5.3.2. LES SUBVENTIONS HORS COMMUNALES
5.4. LES TECHNIQUES ADOPTEES FACE AU DEFI DU DEVELOPPEMENT
5.4.1. L’UTILISATION DES ENGRAIS ORGANIQUES POUR LE RENDEMENT DES CULTURES VIVRIERES, DE RENTE ET MARAICHERES
5.4.2. LE SYSTEME DE JACHERE
5.4.3. LA VULGARISATION DES CULTURES VIVRIERES, DE RENTE ET MARAICHERES
5.5. LE SYSTEME DE RETENTION DE L’EAU FLUVIALE ET D’IRRIGATION EN FAVEUR DES CHAMPS DE CULTURES ET DU BETAIL
5.5.1. LA MISE EN PLACE DES CITERNES D’EAU LE LONG DE LA PLAINE ALLUVIALE
5.5.2. LE REAMENAGEMENT DES CANAUX D’IRRIGATION
5.5.3. L’ACCES LIBRE A L’EAU AUX TROUPEAUX
CHAPITRE VI : LES PERSPECTIVES
6.1. L’ACCES A DES ORGANISATIONS PAYSANNES ET A LA FORMATION
6.1.1. ATELIERS DE FORMATION SUR LA GOUVERNANCE LOCALE DISPENSES AUX AUTORITES COMMUNALES
6.1.2. DES FORMATIONS POUR LES PAYSANS
6.1.2.1. DES FORMATIONS AUX DIFFERENTES ASSOCIATIONS
6.1.2.2. LA MISE EN PLACE DE L’UNION DES PRODUCTEURS
6.1.2.3. L’IMPORTANCE DES ACTIVITES PASTORALES
6.2. L’AMELIORATION DES CONDITIONS SANITAIRES, D’HYGIENES, SCOLAIRES, ENVIRONNEMENTALES ET D’ELEVAGE
6.2.1. LA SANTE
6.2.2. L’HYGIENE
6.2.3. LA SCOLARISATION
6.2.4. L’AMELIORATION DES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES
6.2.4.1. LE REBOISEMENT
6.2.4.2. LA CREATION D’UNE ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX ET FORETS
6.2.3. L’AMENAGEMENT DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES A TOLIARA
6.4. LES CONDITIONS TECHNIQUES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE
6.4.1. ROLE DES ONGS, PARTENAIRES DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY
6.4.2. LA MISE EN PLACE D’UNE INDUSTRIE DE TRANSFORMATION DE GRAIN DE MAÏS
6.4.3. ENTRETIEN DES DIGUES DE PROTECTION DE MIARY
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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