Options notionnelles
Afin de mieux comprendre le sujet, nous allons définir les mots clés suivants : l’enseignement, la natation, un obstacle, les stratégies d’enseignements, l’expertise, les savoirs enseignés.
L’enseignement
Selon Guy Brousseau, enseigner c’est « d’abord donner du goût à faire et à apprendre, et pour cela créer des situations favorables, où les techniques trouveront progressivement leur place. »
« L’enseignant construit son enseignement en fonction de multiples facteurs ce qui est prescrit, ses connaissances sur ce qui est prescrit, son appréciation de ce qui est possible avec les élèves d’une classe… Il lui faut donc sélectionner des contenus, les configurer au travers de définitions, de situations, d’exercices spécifiques, les organiser au sein d’une programmation … Il connait ainsi des enseignables et aménage des cheminements dans le temps didactiques. » (Dictionnaires des concepts fondamentaux des didactiques, 2007)
L’enseignement de la natation permettra aux élèves d’acquérir un savoir-nager. Le savoir-nager consiste en « la capacité à être autonome dans le milieu aquatique et donc de se déplacer le plus longtemps possible dans toutes les dimensions de l’espace aquatique. »
La natation
La natation est la discipline phare de mon mémoire, elle est également définie par P.Pélayot et T.Terret (1991) comme « l’ensemble des rapports finalisés de l’homme et de l’eau considérée dans son volume :
– sans reprise d’appuis immédiats,
– avec le souci d’une autonome complète,
– toujours limitée par la nécessité d’assurer des échanges respiratoires (même si il flotte). »
L’activité natation consiste en une « recherche de l’autonomie et en l’acceptation d’un risque encouru. »
A l’école on précise qu’il s’agit du « savoir nager », ce dernier est définit selon diverses visées à savoir :
– La visée performative : Savoir nager consiste à être capable de « franchir dans l’eau une distance délimitée (à sa surface) plus rapidement que les autres et ou le plus rapidement possible tout en respectant la règlementation imposée par la FINA » (Pelayo, Chollet, Maillard, Rozier « la natation au collège et au lycée »).
La visée développementale : « c’est résoudre en permanence et au plus haut niveau de pratique possible, le quadruple problème posé par l’équilibration, la respiration, la propulsion et la pris e d’information dans le milieu aquatique » (R. Catteau « l’enseignement de la natation » 1968).
– La visée ludique : Il s’agit ici « d’utiliser tout l’espace (immergé et émergé) pour se mouvoir dans l’eau grâce à une variété d’action, à des loisirs aquatiques. » (N. Gal « savoir nager, une pédagogie de la natation » 1993.)
– La visée sécuritaire : « conquérir l’élément aquatique sous et à la surface sur des distances suffisamment longues pour certifier et consolider la maîtrise de sa propre sécurité » (Pelayo, Potdevin « manuel de natation(s) » 2012.)
Raymond Catteau crée une rupture dans le domaine de la natation en 1968, en effet il estime que l’apprentissage de la nation se structure autour de quatre principes fondamentaux. Pour nager il faut donc être équilibré, respirer, prendre des informations ainsi que se propulser.
Cette rupture de la natation permet de proposer un classement des étapes lors de l’apprentissage de la natation. Raymond Catteau propose un classement selon quatre phases à savoir tout d’abord la découverte du milieu aquatique ce qui correspond au niveau 0 pour N. Gal, le niveau 1 pour cette dernière correspond à la construction du corps flottant. Une fois la construction du corps flottant établit, il s’agit de construire un corps projectile qui est identique au niveau 3 de N. Gal en 2003.Pour finir il s’agit de construire le corps propulseur du nageur et donc arriver aux niveaux 4 et 5 du classement de N. Gal.
Le milieu aquatique peut et pose régulièrement problème en effet il peut y avoir diverses spécificités du milieu qui amène à cela. Tout d’abord le problème de température ; les échanges thermiques peuvent s’opérer de quatre façons à savoir par conduction, convection, radiation et évaporation. Le froid peut avoir des effets négatifs sur les élèves ainsi que sur les enseignants à savoir une déshydratation ainsi qu’une hyperventilation.
Le problème de confinement est également une caractéristique du milieu aquatique. Le larsen représente les problèmes de son comme facteurs limitant la transmission de l’information sous formes de consignes auditives. Ce problème peut nuire et angoisser ‘‘autant l’enseignant que les élèves. Le milieu aquatique ne permet pas forcement d’observer ce qu’il se passe en dessous de la surface de l’eau, les enseignants sont donc amenés à analyser les comportements réalisés au-dessus de la surface de l’eau ce qui ne représente qu’une infime partie du mouvement. Ce phénomène est appelé l’iceberg.
Le milieu aquatique est également connu et appréhendé pour ces dangers. La noyade est la seconde cause de mortalité chez les mineurs après les accidents de la route.
Stratégies d’enseignements
Les stratégies d’enseignements désignent les logiques d’organisations de l’enseignant, caractérisées par différents critères. Ces critères sont définis par ce qui est en lien avec la passation et la conception des consignes, le déplacement des enseignantes, leur place lors de leur enseignement.
Expertise
En didactique clinique, l’expertise touche à la connaissance et à la maîtrise des objets de savoir enseignés en milieu scolaire et extrascolaire. Plus particulièrement, pour l’enseignant d’EPS, l’expertise est liée à un haut niveau dans un domaine de spécialisation dans une APSA particulière en dehors du cadre scolaire. L’expertise est constituée d’une substantielle pratique personnelle dans une APSA, parfois compétitive.
Elle désigne aussi la connaissance et la maîtrise de l’enseignement des savoirs en jeu. Expertise et expérience sont deux facettes distinctes et interdépendantes de la compétence professionnelle (Carnus, 2005).
Options méthodologiques
Contextualisation des études
En un peu plus d’un demi-siècle, l’enseignement de la natation scolaire s’est transformé. Auparavant la natation scolaire était au service de l’armée, l’apprentissage se faisait pas geste répétitif hors de l’eau. La brasse était la nage privilégiée, une fois que son exécution hors de l’eau était maitrisée l’apprenant pouvait appliquer le geste dans l’eau.
Mon mémoire porte sur l’enseignement de la natation à l’école primaire, plus particulièrement en cycle 2 à savoir du CP au CE2. D’après les programmes en vigueurs, le cycle 2 est le cycle privilégié pour l’apprentissage de la natation prioritairement le CP et le CE1.
Au cours du cycle 2, les élèves s’engagent spontanément et avec plaisir dans l’activité physique. Ils développent leur motricité, ils construisent un langage corporel et apprennent à verbaliser les émotions ressenties et actions réalisées.
Par des pratiques physiques individuelles et collectives, ils accèdent à des valeurs morales et sociales (respect de règles, respect de soi-même et d’autrui. À l’issue du cycle 2, les élèves ont acquis des habiletés motrices essentielles à la suite de leur parcours en EPS. Une attention particulière est portée au savoir nager.
D’après les programmes en vigueur, les attendus de fin de cycle 2 concernant la natation qui se situe dans le domaine « adapter ses déplacements à des environnements variés » sont les suivants :
• Se déplacer dans l’eau sur une quinzaine de mètres sans appui et après un temps d’immersion.
• Réaliser un parcours en adaptant ses déplacements à un environnement inhabituel.
• L’espace est aménagé et sécurisé.
• Respecter les règles de sécurité qui s’appliquent.
En natation, les activités proposées permettent de passer de réponses motrices naturelles (découvrir le milieu, y évoluer en confiance) à des formes plus élaborées (flotter, se repérer) et plus techniques (se déplacer). L’objectif est de passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal de nageur, d’une respiration réflexe à une respiration adaptée, puis passer d’une propulsion essentiellement basée sur les jambes à une propulsion essentiellement basée sur les bras.
Les trois temps de la méthodologie
Le déjà-là
Lors de cette étape je vais réaliser un entretien avec chacune de mes sujets où je poserai diverses questions concernant leur classe tout d’abord puis ensuite plus précise sur leur vécu avec l’eau, la natation au sens large et puis la natation scolaire.
Lors de cet entretien je me contenterai de poser seulement des questions sans induire ni influencer les réponses de mes sujets.
L’épreuve
Comme stipulé précédemment je vais observer mes sujets durant 3 séances en piscine. J’observerai Céline à la piscine de Saint-Gaudens et Coralie à la piscine de Tarbes.
Lors de mon observation je vais pouvoir observer combien d’encadrant sont présents mais également qui sont-ils (MNS, parents …). J’observerai également quelles lignes ou partie du bassin sont proposées aux enseignantes.
J’ai réalisé une grille d’observation afin d’affiner et d’analyser mes constats.
Il me parait essentiel de cibler mon observation sur certains critères, mon choix s’est porté sur les savoirs enseignés, les consignes de sécurité, la position de l’enseignante ainsi que la comparaison des fiches de préparation.
Résultats
Vignettes didactiques cliniques
Lors de ma recherche, j’ai réalisé un entretien avec mes sujets concernant leur vécu avec la natation. Quels rapports ont-ils avec la natation ? Les réponses ont différées.
J’ai pu suivre Célie et Coralie durant leurs séances de natation en mai-juin 2017 mais également en octobre-novembre 2017. Elles m’ont également ouverts les portes de leur classe où j’ai pu observer leurs pratiques dans divers domaines.
Avant chaque séance elles m’ont fait parvenir leur fiche de préparation ainsi que leurs objectifs de fin de séance et de séquence.
Céline
ANALYSE DIACRONIQUE
Le déjà-là
Pour Céline la natation est sa passion depuis son plus jeune âge. Elle a passé une grande partie de sa vie aux bords des bassins. C’est un milieu qui la passionne tant dans le fédéral que dans le scolaire. Enseigner la natation est pour Céline une partie de plaisir en effet elle se sent dans son élément de prédilection. Céline m’exprime également ses difficultés notamment lorsqu’elle a conçu ses premières séances de natation dans le milieu scolaire. Ainsi, cette dernière était plus portée sur la technique de nage que sur le déplacement. Céline souligne le fait qu’elle a mis un peu de temps à percevoir la différence entre le fédéral et le scolaire. A l’heure actuelle pour Céline l’objectif primordial de l’apprentissage de la natation scolaire est le fait de savoir se sortir de l’eau en toute sécurité.
Lors de sa scolarité Céline évoque ne jamais avoir rencontré de soucis, c’était une bonne élève qui aimait l’école et qui faisait partis du « peloton haut » de la classe.
La matière préférée de Céline était la natation elle se souvient que : « c’était la matière où tous mes camarades disait que j’étais la meilleure ».
L’épreuve
Céline est très à l’aise dans cet élément. Elle sait répondre à toutes les craintes et questions des élèves. J’ai remarqué très peu de différences entre sa pratique en classe et sa pratique dans les bassins. Céline fait preuve d’une grande bienveillance, elle sait trouver les bons mots ainsi que les bonnes situations pour engager l’élève dans l’activité. De plus, il sait avéré que Céline adapte ses situations en pleins déroulements pour diversifier au mieux et permettre à tous les élèves de réussir la tache. Ses situations sont ludiques, motivantes, en effet Céline passe beaucoup par la théâtralisation et l’imaginaire.
Coralie
En revanche il en est tout autre chose pour Coralie. En effet, pour cette dernière la natation est synonyme d’anxiété, elle a toujours été très angoissée à l’idée d’aller à la piscine. Le seul moment qui est pour elle synonyme de plaisir est « l’été quand je me baigne avec des ami.e.s ».Coralie se souvient encore de ses premiers cours de natation quand elle avait six ans qu’elle décrit comme « pesant, stressant », cette dernière se dit « avoir peur de l’eau, peur de la natation ». Je me suis donc permise de lui demander si elle se souvient de l’origine de cette anxiété, sa réponse est la suivante : « Tout à fait, je m’en souviens très bien, je me souviens surtout de mon premier cours en CP, nous sommes arrivés à la piscine de Pau il y avait un monde fou, la piscine me paraissait très grande et surtout très profonde, il y avait beaucoup de bruits, avec le bonnet sur les oreilles j’avais l’impression d’être coupé du monde. » Elle se souvient également que la mairaisse ne faisait que crier alors que ce n’était pas son habitude. Coralie me confie ce témoignage avec encore beaucoup d’émotions dans sa voix. Elle me décrit son parcours scolaire comme une réussite, elle adore l’école et aucune classe ne lui a posé de soucis. Elle m’explique qu’elle a toujours voulu apprendre très vite et que c’était une enfant très curieuse. Coralie ajoute qu’elle a lu très tôt et que cela a été un jour remarquable dans sa vie. Coralie est fille d’enseignante elle a toujours aimé faire comme sa maman. En classe elle était toujours dans les trois premières et elle était décrite comme « moteur de classe », en revanche en natation il était tout autre chose. Coralie faisait partie du groupe « faible », elle a très mal vécue ce statut.
Lors de l’épreuve Coralie est très stressée et stressante pour les élèves. Elle parle beaucoup plus fort et plus vite qu’en classe. Elle s’énerve plus rapidement, on ne retrouve plus du tout son côté « calme » de la classe.
Elle fait des remarques très particulières je cite : « ne marche pas trop près de l’eau, tu vas tomber et te noyer », « quand vous mettez la tête dans l’eau n’oubliez pas de vous boucher le nez pour ne pas boire la tasse », « quand vous sautez, attrapez vite la perche en suivant » …
J’ai senti les élèves perturbés par le comportement inhabituel de l’enseignante. En effet les comportements des élèves dans l’eau sont les suivants : les élèves cherchent du regard le mur ou la perche ou l’enseignante, cervicales crispées, tête relevée, en recherche d’appuis plantaires ou appuis manuels.
Que peux-tu dire du temps moteur des élèves ?
Je ne comprends pas cette question, est-ce que tu peux éclaircir la question. ? Après avoir éclaircie ma question, Coralie n’a toujours pas compris le sens de ma question. Elle respecte le temps préconisé par les maîtres nageurs sauveteurs. Que peux-tu dire concernant ta position aux bords du bassin ?
Généralement je suis placée entre le bord du bassin et le plongeoir pour lancer les activités de saut dans l’eau et l’enchainement avec une nage. De cette façon j’essaie d’être visible de tous les enfants. Ceux qui attendent avant d’entrer dans l’eau et ceux qui se déplacent à la nage jusqu’à un point B me voient et attendent mon signal.
Que peux-tu dire concernant tes déplacements aux bords du bassin ? Je me déplace peu dans la mesure où le bassin est partagé avec deux autres classes. En début de séance, nous allons avec les élèves chercher le matériel et nous restons dans un certain périmètre défini avec le maitre nageur. Lorsqu’il s’agit de montrer des gestes je me mets aux bords du bassin et je montre sur un lieu sec.
Je ne quitte jamais mon groupe piscine. Si besoin est, je fais venir au bord du bassin un accompagnateur pour prendre en charge un enfant qui se serait fait mal ou aurait besoin d’aller aux toilettes.
J’ai senti Coralie assez hésitante sur certaines de mes questions, notamment lorsque il s’agit de questions un peu plus « techniques », comme sur le temps moteur, la technique de nage et son positionnement.
Coralie a cependant bien conscience de sa tâche car ses réponses ainsi que son comportement lors de l’après coup correspondent bien à l’enseignante que j’ai pu observer au bord des bassins.
Rapprochement des cas
Etude synchronique
Points communs
Coralie et Céline ont toutes deux consciences de la place fondamentale de l’apprentissage de la natation. Pour ces deux enseignantes l’enseignement de la natation est un enseignement important qui demande de la préparation ainsi que de la rigueur. De plus, Coralie et Céline accordent un rôle important à l’éducation physique et sportive en classe. Elles jugent cet enseignement bénéfique pour l’éducation à la santé, à la citoyenneté.
Céline et Coralie sont toutes deux jeunes enseignantes passionnées et investies.
La bienveillance et l’écoute sont les termes qui caractérisent au mieux mes deux sujets.
Concernant, l’échange que j’ai pu avoir avec Céline et Coralie lors de l’après coup, elles m’ont toutes deux tenu un discours adéquat à ce que j’ai pu observer en classe mais également à la piscine. Coralie a conscience que sa posture est différente en classe qu’aux bords des bassins. Elle est cependant très investie dans le but de combler cette peur et se rapproche donc très souvent des maîtres nageurs sauveteurs, dans l’unique idée de faire progresser tous ses élèves.
Céline quant à elle, a également conscience que c’est un milieu qui la passionne et elle sait qu’elle est utile aux élèves autant dans ses contenus d’enseignements que dans son rôle affectif.
Discussions
Première question
Après avoir pu échanger avec mes deux sujets sur leur vécu personnel, tant sur un vécu scolaire que sur un vécu sportif. J’ai pu relever des similitudes comme des différences. En effet, concernant les points communs, Céline et Coralie se décrivent toutes deux comme des anciennes élèves sérieuses qui aimaient beaucoup l’école. En revanche, elles ont toute deux des matières, domaines privilégiés. C’est donc le cas de l’éducation physique et sportive pour Céline qui est un domaine qui l’a passionne depuis sa tendre enfance. Coralie quant à elle évoque l’éducation physique et sportive comme un domaine « défouloir » en revanche c’était également un domaine qui lui posait problèmes étant donné qu’elle n’était plus la première de sa classe. Elle se rappelle notamment de la natation qui était pour elle une véritable épreuve.
Plus de 25 ans après ses séances de natation à l’école Coralie se souvient parfaitement de celles-ci. Elle m’indique même avoir encore mal au ventre (la même douleur) que lorsqu’elle devait préparer son sac de natation.
Ce déjà-là négatif présent chez Coralie, se ressent lors de son enseignement, et cela sur plusieurs points. En effet, après avoir pu observer Coralie ainsi que ses élèves dans différentes matières j’ai pu relever des différences.
En classe Coralie est une enseignante bienveillante, sécurisante, à l’écoute. Aux bords des bassins Coralie est plutôt nerveuse, sous contrôle permanent. En effet, lors de l’après coup Coralie reconnait vivre difficilement cette étape, elle se sent anxieuse et à l’impression que ses séances durent une « éternité ». Cependant, Coralie passe énormément de temps à préparer ses séances pour qu’il n’y ait aucune incertitude. De ce fait, elle reconnait passer plus de temps sur la préparation du module natation que sur les autres modules. Cette enseignante se sent donc à l’aise sur la préparation au vue du temps qu’elle y passe. En effet, son anxiété aux bords des bassins lui permet tout de même d’enrichir ses connaissances dans le domaine de la natation.
Concernant l’expertise de Céline, c’est un véritable atout dans sa pratique et notamment dans l’étayage qu’elle propose à l’ensemble de ses élèves. En effet, Céline reste sécurisante du début à la fin des séances, elle propose des contenus d’enseignements ciblés et personnels grâce notamment à sa connaissance du milieu mais aussi du matériel présent et disponible pour cette pratique.
Cependant, cette enseignante reconnait certaines limites à son expertise, qui est la barrière entre le fédéral et le scolaire. En effet, Céline connait parfaitement le milieu fédéral où la technique de nage a une forte importance. Céline se sent plus axée sur la technique que sur l’aspect sécuritaire et affectif. Elle a mis du temps à différencier ces deux milieux dans ses séquences, ce qui lui a demandé beaucoup de temps dans la conception de celles-ci.
Pour conclure, j’ai pu analyser que le vécu personnel de mes deux sujets détient une influence sur leur rapport à l’enseignant de la natation. En effet, le manque d’expérience face au milieu aquatique et l’anxiété face à ce dernier amène Coralie a orienter son apprentissage vers l’aspect sécuritaire, dans et en dehors du bassin. L’enseignement de Coralie porte d’avantage sur l’intégrité physique de ses élèves que sur des contenus d’apprentissages. En revanche, l’expertise de Céline l’amène à proposer des contenus d’enseignements divers et variés qui focalise son enseignement sur la technicité et la performance, semblable au milieu fédéral.
Son approche influencée par ce dernier constitue une limite à son expertise par rapport au milieu dans lequel elle évolue à savoir le milieu scolaire.
Seconde question
Lors de l’enseignement de la natation multiples connaissances sont à prendre en compte. Ces dernières ne sont ni connues ni mobilisées des enseignants novices.
Je vais maintenant vous citer ces différentes connaissances. Dans un premier temps il y a la connaissance du matériel, en effet cette connaissance est primordiale afin d’apporter les aides adéquates aux problèmes rencontrés chez les élèves. Coralie utilisait seulement des frites ou bien des ceintures. Cependant, les ceintures peuvent avoir un effet néfaste sur l’apprentissage de la natation. La ceinture permet aux élèves une meilleure flottaison à l’instant T, en revanche lorsque nous enlevons la ceinture cela n’a pas réglé le problème de flottaison qui est lié au centre de gravité.
La flottaison correspond à une forme d’équilibre statique dans le milieu aquatique qui suppose une partie du corps immergée pour une autre émergée. En effet, pour flotter il faut équilibrer les deux forces qui sont la gravité qui pousse notre corps vers le bas en un point qui se trouve aux alentours du nombril et la poussée d’Archimède qui pousse notre corps vers le haut. Le but de la pratique est d’équilibrer les forces pour pouvoir flotter et il faut de ce fait donc lever les bras.
C’est en ce sens que la ceinture n’est pas suffisante à l’apprentissage de la natation. Les enseignants novices ont très peu de connaissance concernant ce sujet-ci.
Un autre obstacle peut être lié à l’enseignement de la natation, celui-ci est le problème de confinement. Je vais maintenant vous parle du larsen, il s’agit des problèmes liés au son. Ces derniers limitent la transmission de l’information sous formes de conditions auditives. Il s’agit donc d’un problème de communication entre enseignant et élève. Pour combler ce problème il faut utiliser des gestes, c’est-à-dire créer un code gestuel explicit pour faire passer le message. Mais aussi, utiliser des médias comme des feuilles plastifiées, schémas. Le larsen est du aux ondes sonores qui se propagent plus vite dans l’eau et donc les élèves ne les entendent pas. Ce phénomène est à prendre en compte pour permettre une meilleure pratique ainsi qu’une réussite de tous les élèves.
Un autre obstacle est lié à l’espace figé ainsi qu’au temps restreint non modifiable.
Il est nécessaire d’anticiper tout autre type d’espace pour pouvoir varier les apprentissages. Le temps moteur est à lié avec le temps restreint qui est de 45 minutes pour chaque séance.
La nécessité de connaitre la théorie de l’APSA pour interpréter la conduite à partir de gestes partiels est primordial. En natation on parle de l’iceberg, en effet nous ne voyons seulement que 10% de la motricité à savoir de ce qui se passe à l’extérieur. Ceci veut dire que l’on se retrouve dans deux cas de figures, dans un premier cas celui qui a compris l’activité, il aide donc sur les 90% de ce que nous ne voyons pas. Pour ce fait, à partir des 10% visibles il va inférer sur les 90 autres pourcents. Tous les indicateurs vont nous renseigner sur le niveau de l’élève pour les mettre en parallèle avec ce qui se passe sous l’eau. Le second cas de figure est celui de Coralie qui n’a pas conscience de ce phénomène et donc apporte des contenus d’enseignements seulement sur ce qui se passe hors de l’eau à savoir 10% de la pratique.
Enfin, un dernier problème est à prendre en compte il s’agit du comportement du nageur, en effet passer de terrien à nageur. Le nageur est considéré comme étant un système composé de différentes structures. Dès que l’on modifie une structure nous modifions le système. Il y a deux mécaniques, la classique et la mécanique des fluides. Concernant la mécanique classique, trois catégories sont présentes : la force caractérisée par la direction, le sens, l’intensité et le point d’application ; la masse qui est le quotient d’une force appliqué à un corps par l’accélération que cette force imprime aux mouvements de ce corps. Et enfin, le poids qui est la force exercée par l’apesanteur sur une masse, nous connaissons le sens, la direction ainsi que l’intensité.
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Table des matières
Introduction
1. Cadres théorique, conceptuel et notionnel
1.1. Options théoriques
1.2. Options conceptuelles
1.3. Options notionnelles
1.3.1 L’enseignement
1.3.2 La natation
1.3.3 Obstacle
1.3.4 Stratégies d’enseignements
1.3.5 Expertise
2. Questions de recherche et élaboration d’une problématique
3. Options méthodologiques
3.1. Contextualisation des études
3.2. Présentation des sujets
3.3. Les trois temps de la méthodologie
3.3.1 Le déjà-là
3.3.2 L’épreuve
3.3.3 L’après-coup
4. Résultats
4.1. Vignettes didactiques cliniques
4.1.1 Céline
4.1.2 Coralie
4.2. Rapprochement des cas
4.2.1 Points communs
4.2.2 Différences
5. Discussions
5.1. Première question
5.2. Seconde question
Conclusion
Bibliographie
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