Soutenance mémoire
L’ANALYSE SOCIO DEMOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
Située dans le sud du Sénégal, la région de Kolda s’intègre dans un domaine climatique soudano-guinéen. Les principales sources de revenus des ménages sont dans les productions rurales : activité agricole et animale notamment. Les productions sont dans un premiers temps destinées à la satisfaction de besoins locaux (cultives vivrières et productions animales/ et ensuite orientées vers le marché extérieur : coton, arachide et une partie des productions animales telle que la Viande. Il s’agit ici d’analyser les différents facteurs de production afin de déterminer le niveau de vie des ménages à Kolda et notamment dans la communauté rurale de Mampatim. Mais mesurer le niveau de vie d’une population pose un problème, celui de l’existence d’une valeur de référence. Autrement dit, à quel niveau de vie se référer pour faire une classification ? Puisqu’il ne suffit pas d’un revenu moyen élevé pour que la qualité de vie s’en ressente, l’accent sera mis ici sur l’analyse des facteurs de productions sur la couverture des besoins en nourriture et les problèmes qui découlent de cette situation.
L’ANALYSE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE
La communauté Rurale de Mampatim a été créée par la division administrative de 1972. Lors du recensement général de la population de 2002, elle avait une population de 24704hts répartis dans 2342 ménages. Cette population est largement attachée aux valeurs essentielles qui fondent la société africaine en générale : attachement à la famille et la communauté, respect et assistance aux parents, responsabilité collective dans l’éducation des enfants, conscience collective des biens communauté, dialogue et concertation comme moyens de solutions des problèmes ; esprit de partage, et de solidarité. Ces valeurs sont très importantes dans la société africaine et sahélienne en particulier et a même fait l’objet d’un forum à Banjul (Gambie en Septembre 1997) . Même si aujourd’hui certaines de ces valeurs ont tendance à disparaître du fait entre autre d’une réorganisation sociale ou bien à son ouverture. Dans tous les cas la parfaite cohabitation entre les différentes ethnies présentent dans la communauté Rurale est illustratif.
LES ASPECTS DEMOGRAPHIQUES
La structure de la population sénégalaise est caractéristique d’un pays qui entame sa transition démographique (DIONE) . La croissance de la population est fulgurante. Elle s’explique par un taux de natalité élevé 47%o et une fécondité élevée ave un indice synthétique de fécondité de 5,7 enfants par femme. Le taux de mortalité quant à lui continue de laisser. De 26% lors des indépendances, il est aujourd’hui de 17%. Cette situation est caractéristique des pays en développements, mais cache d’importantes disparités aussi bien entre les pays que dans un même pays. Ainsi, au Sénégal la région de Kolda fait partie des régions les plus peuplées.
Les caractéristiques démographiques de la communauté Rurale
La population de la communauté rurale de Mampatim s’accroit très rapidement d’une manière générale. De 24704hbts en 2002, elle atteint les 29998hbts en 2008 selon le centre d’expansion rurale de Dabo (CER). Cela est dû d’une part par le fait que l’accroissement naturel y est élevé et d’autre part du fait de l’immigration.
En effet, l’augmentation de la population par accroissement naturel peut s’expliquer par le fait qu’à Mampatim les familles polygames dominent largement sur les familles monogames. Il n’est pas rare de rencontrer des familles de plus de 20 membres. Il faut y noter aussi une proportion importante de mariages précoces. Ces mariages précoces s’expliquent par des raisons économiques sociologiques . Ainsi l’indice de fécondité pour ces femmes est élevé (6,7 enfants et femmes pour la région de Kolda). Mais ces indices cachent des disparités importantes entre les différents villages.
En outre la région de Kolda étant une région frontalière au Nord avec la Gambie et au Sud avec les deux Guinées, reçoit depuis très longtemps des immigrants saisonniers pour la culture de l’arachide surtout. Les migrations saisonnières qui concerneraient le Mali, la Guinée … étaient orientés vers le bassin arachidier. Mais avec l’expansion de la culture de l’arachide dans la région de Kolda, elle devient une destination importante des saisonniers de la Guinée Bissau et surtout de la Guinée Conakry.
Ce phénomène se maintient jusqu’à ces dernières années dans la région. C’est pourquoi il est très difficile de faire le bilan de ces immigrations car beaucoup de saisonniers avaient fini par s’installer dans la région au point d’être majoritaires dans certains villages de la haute Casamance. Les liens de parentés qui unissent ces communautés peuvent être un facteur d’intensification de ces migrations. Ainsi à Diankancounda Oguel plusieurs migrants saisonniers ont été rejoints par leur famille et finissent par y construire des maisons. Ces migrants sont pour la plupart originaire de la Guinée Conakry précisément de la région Labé.
L’implantation de ces migrants est notée dans les villages dynamiques dans la production agricole et où les terres pour l’habitation ne fut pas l’objet de vente. Le village de Mampatim ne reçoit pas ces types de migrants, car le terrain y est devenu cher du fait de son statut de chef lieu de communauté rurale et de son extension. En somme, la population de la communauté rurale de Mampatim à la lumière de la population sénégalaise est caractérisée par une croissance rapide de la jeunesse de la population. Cette jeunesse constitue un atout important d’autant plus que l’enfant à bas âge participe activement dans la production agricole.
La composition ethno-religieuse
La principale ethnie de la communauté rurale est le peul (environ 90%de la population). Les peuls se répartissent en groupes : les peuls Firdu ou foulacounda originaire de l’ancien empire de Moussa Malo et les peuls Fouta originaire des deux Guinées. Ces deux groupes cohabitent parfaitement et se confondent par moment. Ensuite vient l’ethnie mandingue qui cohabite avec les peuls tout en préservant leur identité. Les autres ethnies comme les wolofs, les diola, les sérère, le ballant…surtout dans les villages de Mampatim et de Anambé. On les retrouve dans les services, dans l’agriculture irriguée …
La principale religion est l’islam avec plus de 95%de la population et les autres 5%. Tous les gros villages ont des mosquées pour la prière du vendredi. On note une seule église dans le village de Mampatim.
L’organisation sociale
Dans la région de Kolda et particulièrement dans la communauté rurale de Mampatim la population est essentiellement constituée d’agro-pasteurs. Les villages sont constituées de groupes familiaux vivant dans des concessions d’un ou de plusieurs ménages. Chaque ménage est soumis sous l’autorité d’un chef qui est garant de la sécurisation alimentaire de la famille, de la gestion du matériel et du grenier. Le rôle du chef de ménage se confond dés fois avec celui du chef de concession qui est en général le plus âgé des différents ménages. Il a surtout un rôle dans la cohésion interne, de l’unité familiale, de la gestion du patrimoine foncier ; le foncier faisant l’objet dans la plus part des cas d’un héritage entre les différences membres de la concession. Cependant, cette belle organisation a tendance à connaître de nombreuses mutations dues entre autre à la scolarisation des enfants, l’ouverture à d’autres cultures.
l’éducation
L’école française est implantée dans la communauté Rurale depuis le début des années soixante dans le gros village Mampatim, Diankancounda Oguel, Saré Dembayel, Medina chérif… Aujourd’hui plusieurs villages ont eu le cycle complet dans l’élémentaire. Il existe un seule collège d’enseignement moyen (CEM) à Mampatim. Il est créé en 2003.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : L’ANALYSE SOCIO DE MOGRAPHIQUUE ET ECONOMIQUE DE LCOMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
CHAPITRE I : L’analyse sociodémographique
I : Les aspects démographiques
II : L’organisation sociale
CHAPITRE II : Les activités économiques
I : Le cadre physique
II : Le secteur agricole dans l’économie de la communauté rurale
III : Les autres secteurs de l’économie de la communauté rurale
CHAPITRE III : Les problèmes dans le secteur agricole
I : Les contraintes climatiques
II : Les contraintes historiques
III : Les contraintes biologigiques et socio économiques
DEUXIEME PARTIE : CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’E MIGRATION CLANDESTINE, ET CONDITIONS DU VOYAGE
CHAPITRE I : Les causes de l’émigration clandestine
I : Les motivations économiques
II : Les causes non directement liées à la situation économique des migrants
III : LE VOYAYGE
IV: Les caractéristiques socio démographiques des migrants
CHAPITRE II : Les conséquences de l’émigration clandestine
I : Les avantages de l’émigration clandestine
II : Les inconvénients de l’émigration clandestine
TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L’EMIGRATION CLANDESTINE
CHAPITRE I : Les stratégies de lutte au niveau local, national et international
I : Le frontex
II : Les accords entre l’Espagne et les pays du sud
III : Les stratégies de lutte au niveau local
IV : Les autres partenaires de l’Etat
CHAPITRE II : Les résultats des stratégies de lutte
CHAPITRE III : Les perspectives
CONCLUSION GENERAL
