Les stratégies de lutte contre la dégradation des sols

La dégradation des sols constitue de nos jours une des contraintes majeures au développement économique et social de nos pays. En effet, lors du sommet mondial sur le développement durable du 26 août au 4 septembre 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud), les différents participants ont été unanimes à reconnaitre que le sol est une ressource naturelle indispensable et précieuse à bien des points de vue : ses fonctions sont multiples, à la fois économiques, sociales et environnementales : le sol permet l’agriculture, accueille et offre l’espace nécessaire à l’habitat et aux diverses activités humaines, stocke lui-même d’autres ressources naturelles (eau, minerais, ressources et combustibles fossiles). Véritable pool génétique, il accueille l’habitat de nombreuses espèces vivantes et constitue le compartiment intermédiaire entre la lithosphère et l’atmosphère.

Or, la qualité des sols s’est fortement dégradée cette dernière décennie à l’échelle de la planète, particulièrement dans les pays touchés par la désertification et la sécheresse: près de 1,2 milliards d’individus y sont tributaires du sol pour subvenir à leurs besoins quotidiens de base (énergie, alimentation, habitat..) et sont aujourd’hui touchés de plein fouet par les risques de désertification. La dégradation (‘perte des fonctions’) des sols est un enjeu fort de développement durable : ses effets sont environnementaux, à la fois locaux (érosion des sols, dégradation de la fertilité et de la structure des sols, pollutions des nappes souterraines) et globaux (appauvrissement de la biodiversité, réduction de la capacité des sols à fixer le carbone, pollution des eaux internationales). Ils sont également fortement sociaux : la dégradation des sols fragilise les populations pauvres, leur retirant parfois leur dernier moyen de subvenir de manière autonome à leurs besoins, accroissant les risques épidémiologiques, freinant le développement de bien des régions.

Au Sénégal, le constat est partout le même, aucune zone n’est épargnée par ce phénomène aux conséquences désastreuses tant du point de vue économique, social et environnemental. La zone des Niayes qui est une zone à haute portée agricole pour le Sénégal du fait de ses sols très riches, de son climat doux et de sa nappe phréatique affleurante, constitue un parfait exemple pour illustrer cette réalité environnementale. En effet, depuis quelques années, cette région naturelle est en proie à de fortes mutations qui ont pour nom : dégradation, salinisation des sols, avancée dunaire, expansion urbaine etc.

PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE DAROU KHOUDOSS

Située sur la grande côte au nord de la capitale du Sénégal Dakar, notre milieu d’étude à savoir la communauté rurale de Darou Khoudoss se trouve dans une zone à haute portée agricole pour le Sénégal c’est-à-dire dans la région naturelle des Niayes qui s’étend sur 180km le long de la mer sur une largeur variant entre 5 et 30km de Dakar à Saint – Louis en passant par Thiès et Louga. (Voir carte 1) C’est à la faveur de Mboro érigé en commune par le décret n°2002 – 171 du 21 Février 2000 que Darou Khoudoss est devenu chef lieu de communauté rurale en se voyant amputé des terroirs de cinq autres villages au profit de la nouvelle commune, et d’une partie de la zone de Lompoul sur mer annexée à Kébémer. En d’autres termes, c’est en 2000 que la Communauté rurale de Darou Khoudoss a vu le jour, consacrant ainsi le détachement du village de Mboro qui l’étouffait. Après la prise de l’acte administratif par les autorités, la nouvelle entité est restée trois ans dans un flou administratif qui avait conféré à la communauté un statut hybride. Ce n’est qu’en 2003 que la Communauté rurale jouira de son plein exercice. Cette situation de redécoupage territoriale a ramené la superficie de la CR de 548 km² à 520 km² divisés en 66 villages officiels et 23 hameaux.

La CR de Darou Khoudoss s’inscrit administrativement dans la région de Thiès et plus précisément dans le département de Tivaouane et fait partie des trois communautés rurales que compte l’arrondissement de Méouane. Avec une frange côtière de 65km, la CR de Darou Khoudoss est située au Nord-Ouest du département de Tivaouane en bordure de l’océan Atlantique. Ainsi, elle est limitée à l’Est par la CR de Méouane, à l’Ouest par l’océan atlantique, au Nord par les CR de Kab Gaye, Diokoul Ndiawerigne et Thieppe et au Sud par les CR de Taïba Ndiaye et Notto Gouye Diama (Pambal).

LE CADRE PHYSIQUE

Darou Khoudoss présente un milieu physique assez original et ceci est certainement dû au fait qu’elle se localise dans la région naturelle des Niayes qui se caractérise par un climat doux, par des terres fertiles mais aussi et surtout par l’accessibilité de la nappe phréatique, offrant ainsi des conditions favorables à l’agriculture.

Le relief

Le relief de la communauté rurale de Darou Khoudoss est essentiellement caractérisé par une succession de dunes et de dépressions. Ces dunes sont séparées par de vastes couloirs interdunaires avec des sols hydromorphes gorgés d’eau, même en saison sèche. Ce sont des zones très favorables aux cultures maraîchères. Cependant, un clivage très net apparaît sur le plan physique entre la zone continentale et la zone proche des influences océaniques.
– La zone littorale est ondulée par la présence de dunes de sables marins. On y note aussi l’existence de dépressions formant de très nombreux marigots et mares aux abords desquels on pratique le maraîchage.
– La zone continentale est relativement plate avec quelques rares dépressions. C’est un milieu propice aux cultures d’hivernage et aux pâturages. Dans cette partie de la communauté rurale se développe une activité d’extraction minière menée par les ICS qui créent des cuvettes artificielles que les populations riveraines utilisent pour le maraîchage, l’arboriculture, le reboisement et la pisciculture. (Voir PLD de Darou Khoudoss 2004).

Les sols

Dans la communauté rurale de Darou Khoudoss, on rencontre différents types de sols qui peuvent être classés en quatre (04) catégories: les sols sablonneux marins le long du littoral communément appelé « beigne » par les populations locales, les sols argilo- sableux des bas fonds, et les sols sablo- argileux des cuvettes et enfin les sols diors situés à l’Est de la route des Niayes.
– Les sols diors ou sols ferrugineux non lessivés : ces sols reposent sur une assise sableuse généralement pauvre en matière organique, très peu fertile. Ces types de sol se retrouvent partout dans la communauté rurale. Ils sont propices à des cultures sous pluies (mil, maïs, pastèque, arachide…) et quand ils sont amendés, on peut y cultiver du manioc.
– Les Sols argilo- sableux des bas fonds ou le banne et le khour « deck dior » : ces sols se retrouvent au niveau des Niayes. Il s’agit de sols noirs, riches en humus. Sur ces sols, on pratique le maraîchage (tomate (Solanum lycopersicum), chou (Brassica oleracea), aubergine (Solanum melongena), pomme de terre (Solanum tuberosum)…). Ces sols portent aussi d’importantes superficies arboricoles (oranger (Citrus sinensis), goyavier (Psidium guajava), citronnier (Citrus limon), manguier (Mangifera indica), papayer (Carica papaya), cocotier (Cocos nucifera)…).
– Les Sols sablo- argileux des cuvettes (naturelles et artificielles): il s’agit de sols argileux, hydromorphes, localisés surtout dans la zone déprimée où les eaux de ruissellement apportent un enrichissement en dépôts organiques. Ils couvrent la partie Ouest de la communauté rurale dans les abords de la mer, sous forme de cuvettes naturelles et dans le domaine des ICS à l’Est formant les cuvettes artificielles appelées schlamms. Les cultures pratiquées sur ces sols sont : la patate (Ipomea Batatas), la carotte (Daucus Carota) le manioc (Manihot utilissima).
– Le « beigne » ou Sol sablonneux marin : il s’agit de sable marin présent le long de la façade maritime. On y trouve d’importantes superficies de filao (casuarina equisetifolia), d’eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis)  et de cocotiers (Cocos nucifera). (Voir PLD de Darou Khoudoss 2004) .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE DAROU KHOUDOSS
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN
CHAPITRE III : LES ACTIVITES ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS ET LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DES SOLS
CHAPITRE I : LES FACTEURS NATURELS
CHAPITRE II : LES FACTEURS ANTHROPIQUES
CHAPITRE III : LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DES SOLS
TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION
CHAPITRE I : LES METHODES TRADITIONNELLES
CHAPITRE II : LES METHODES MODERNES
CHAPITRE III : SENSIBILISATION
CHAPITRE IV : LES IMPACTS DES STRATEGIES
CONCLUSION GENERALE

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