Les stratégies d’adaptation des populations face à l’érosion côtière

Le littoral est une zone stratégique, à la frontière du continent et de l’océan ; entre deux domaines particulièrement différents. Zone de transition entre la terre et la mer, il forme une interface particulière qui reste encore mal connue. Ainsi les processus dynamiques, les constituants du milieu et leurs relations n’ont pas toujours été intégralement analysés. La compréhension de l’environnement littoral représente donc un vaste domaine d’investigation pour la recherche et bon de chercheurs s’y sont investi. La zone côtière est un espace d’activités privilégiées pour les hommes par la richesse de ses ressources. Ils s’y concentrent en développant des activités liées à la pêche et au tourisme et les activités portuaires, etc. Le Sénégal bordé d’une façade maritime de 706 km de long (Diaw 1984), et présente une large palette de formes. Les côtes rocheuses de la tête de la presqu’île du Cap-Vert, la flèche sableuse de la langue de Barbarie, les systèmes dunaires de la côte Nord, les marais à mangroves des estuaires du Saloum et de la Casamance, les côtes sablonneuses et rocheuses de la Petite Côte, les falaises du Cap de Naze, sont autant de paysages qu’offre le littoral sénégalais .

Les différentes études menées à travers le monde et particulièrement sur les côtes sénégalaises, ont révélé que des phénomènes d’érosion côtière sont observés depuis le début du 20ème siècle et ne cessent de s’aggraver selon les secteurs. De plus, les environnements littoraux subissent une forte « pression » démographique avec la concentration des hommes et leurs activités dans un espace aussi restreint qu’est le littoral. Gamblin A. et al. (1998) affirment les littoraux qui ne représentent que 20% de la surface émergée du globe, accueillent plus de 50% de l’humanité. Le rush vers le littoral est dû au développement des activités qui s’y mènent mais aussi les potentialités économiques et écologiques qu’offre cet écosystème. L’artificialisation du littoral entraîne une dégradation de ses ressources ce qui se traduit entre autres, par l’érosion des côtes et l’avancée de la mer vers les zones habitables. L’érosion côtière constitue, une menace pour l’ensemble des villes situées sur les côtes sénégalaises de manière générale et celles situées au Sud de la presqu’île du Cap-Vert en particulier. Ses impacts se manifestent sur la zone littorale par des destructions d’habitats et d’infrastructures nécessitant des déplacements et des « relocalisations » de populations. Sur le littoral sénégalais, l’érosion des côtes touche en grande partie les secteurs de Saint-Louis, Mbao, Bargny et les portions de la Petite Côte.

CADRE THEORIQUE

PROBLEMATIQUE 

La géographie a toujours été une science d’interfaces : interfaces homme /milieu, société/environnement, nature/culture, (Lévy J. et Lussault M., 2003) ; autant de termes qui mettent l’accent sur la relation entre l’homme et son environnement naturel. Dans notre travail d’étude et de recherche, les relations entre société et environnement sont analysées dans un milieu en perpétuelle évolution : le littoral. L’érosion côtière un phénomène déterminant, y est analysé et se trouve à l’origine de nombreuses mutations observées dont le bouleversement des rapports entre l’homme et le bord de mer. Les structures de l’habitat et les comportements et humains changent, nécessitant des stratégies plus ou moins efficaces d’adaptation au phénomène de l’érosion. Depuis l’apparition de la vie, les hommes ont su développer des stratégies pour s’adapter à leur environnement naturel. La découverte sur les côtes érythréennes de la mer rouge d’harpons vieux de 125000 ans suggère l’adaptation des hommes à un milieu marin côtier dès la dernière période interglaciaire (Walter et al. 2000) cité par Diop O. 2001. Au Sénégal, l’analyse des questions d’adaptation aux changements climatiques a débuté en 1998 et s’est principalement focalisée sur les ressources en eau, l’agriculture et la zone littorale (PANA 2006) . La majeure partie des grandes villes du pays sont situées sur la zone côtière (SaintLouis, Dakar, Rufisque-Bargny, Mbour, Ziguinchor). Face à l’érosion de leur côtes, il ya lieu de réfléchir sur la vulnérabilité et les stratégies d’adaptation de ces populations. Par ailleurs, on peut noter que depuis le début du 20ème siècle, l’érosion côtière agit plus ou moins lentement, la mer gagnant progressivement des terres sur le continent. Cette érosion ancienne est attestée par les différentes études menées sur les littoraux sénégalais et qui situent le taux de recul de la ligne de rivage entre 1 et 2 mètres par an pour les plages sableuses. Des taux de recul beaucoup plus importants ont été enregistrés dans des situations telles que l’ouverture de la brèche de Sangomar (taux de100 à 150 mètres par an) Diarra, 1999 cité par Niang- Diop I. , mais qui sont en général suivis d’une période de stabilisation.

Sur la Petite Côte en particulier sur le littoral de Bargny, les phénomènes d’érosion côtière s’accentuent de jour en jour, se traduisant sur le paysage littoral par des destructions d’habitats, d’infrastructures nécessitant des déplacements de populations. L’érosion côtière constitue de nos jours une problématique majeure qui s’intègre dans toutes les politiques d’aménagement et de développement des zones littorales. Elle est la manifestation dans la plupart des cas des modifications naturelles des conditions de sédimentation le long de la côte et provoque un amenuisement progressif du matériel de plage. (Faye G., 1993).

La zone littorale de Bargny est marquée par une avancée de la mer de l’ordre de 1m par an selon les estimations de Thiam M. D. en 2006 . Il y’a une conjonction de facteurs naturels mais surtout anthropiques qui concourent à la dégradation de l’environnement littoral à Bargny. Le facteur naturel étant secondaire ; les actions anthropiques jouent ici un rôle majeur dans l’évolution des formes littorales.

DISCUSSION CONCEPTUELLE 

Avant d’aborder l’étude des stratégies d’adaptation face à l’érosion côtière à Bargny, il convient d’abord de définir un certain nombre de concepts utilisés au cours de notre travail. Dans cette étude, il s’agit en premier lieu de comprendre l’histoire ou la dynamique de l’occupation spatiale pour suivre l’évolution spatiale de la ville depuis le noyau originel de Bargny Guédj jusqu’aux quartiers les plus récents. Dans cette optique des concepts clés comme l’occupation spatiale, le littoral, l’érosion côtière, la vulnérabilité et l’adaptation ont été aussi définis permettant leur meilleur usage dans le texte. L’histoire de l’occupation spatiale est analysée selon une dynamique spatiale pour évoquer les différents changements d’état des organisations spatiales.

La dynamique est définie selon Brunet en 1992 comme « changement résultant d’un jeu de force ». La dynamique de l’occupation spatiale selon Lévy J. et Lussault M. désigne en un sens large, tout changement impliquant la dimension spatiale. Différentes formes de changements peuvent exister : changement brutal appelé « crise » dans les théories systémiques donnant lieu à une bifurcation c’est-à-dire une discontinuité temporelle, le changement graduelle quant à lui exprime au contraire une transition c’est-à-dire la période de passage d’un système à un autre dont les états sont relativement stables.

Dans le contexte de notre étude, la dynamique est un changement de l’occupation spatiale entre deux périodes différentes lié à un ou plusieurs facteurs. A Bargny, les changements d’occupation spatiale suivent les catastrophes ou crises observées sur le littoral et qui obligent les populations à changer de site soit définitivement ou temporairement.

L’occupation spatiale signifie « la couverture physique observable au sol par des techniques de relevés de terrain ou par Télédétection. Elle comprend la végétation (naturelle ou cultivée) et l’aménagement du territoire, habitat (bâtiments et routes) qui occupent la surface de la terre ainsi que l’hydrographie » FAO 1997 .

L’analyse de l’histoire de l’occupation spatiale est basée sur des images anciennes et récentes pour suivre l’évolution de l’implantation humaine en rapport avec celle du trait de côte à Bargny.

Le littoral 

Définir le littoral n’est pas une chose aisée vu l’abondante littérature qui lui est consacrée (rive, rivage, côte, ou bande de terre). Ce qui nous conduit à en extraire quelques unes de ses définitions. L’étude de l’histoire de l’occupation spatiale en rapport avec l’évolution du littoral fait ressortir les mutations socio-spatiales observées dans la zone. Le littoral peut être défini comme une bande de terre plus ou moins étroite comprise entre le niveau des plus hautes mers et celui des plus basses mers. C’est donc l’équivalent de l’estran. Plus largement, l’espace littoral correspond au domaine terrestre directement soumis aux actions marines (marées, vagues, tempêtes autrement dit le rivage) . Diaw A. T. en donne une définition selon des critères d’ordre physique et humain :
– d’un point de vue physique, le littoral est une zone variable, un domaine de contact entre l’hydrosphère, l’atmosphère et la lithosphère. C’est aussi un milieu d’échanges (entre milieu physique) soumis aux lois de dépendance entre milieux (fluides et solides).
– d’un point de vue humain, le littoral est un milieu de fréquentation et d’activités spécifiques, un lieu de rencontre de flux économiques et humains. Le littoral ainsi défini subit d’importantes transformations liées à la forte implantation humaine, aux activités et aux usages fonciers ce qui explique son évolution. Dans la zone d’étude l’état du littoral, marqué par une dégradation avancée a conduit à analyser l’adaptation des hommes et leurs comportements vis-à-vis de leur environnement littoral.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE
1. PROBLEMATIQUE
2. DISCUSSION CONCEPTUELLE
3. METHODOLOGIE
Chapitre 2 : CADRE PHYSIQUE
Chapitre 1. HISTORIQUE DU PEUPLEMENT A BARGNY
Chapitre 2 : EVOLUTION ADMINISTRATIVE ET SPATIALE DE LA VILLE
Chapitre 3 : URBANISATION ET DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES SUR LE LITTORAL
Chapitre 1. CAUSES ET IMPACTS DE L’EROSION COTIERE A BARGNY
Chapitre 2 : LES STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS DANS LA ZONE LITTORALE DE BARGNY
Chapitre 3 : LES CONTRAINTES SOCIO-SPATIALES LIEES AUX DEPLACEMENTS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LEXIQUE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS

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