Les stades d’évolution de la maladie et ses symptômes
L’agent étiologique
Morphologie
Treponema pallidum est l’agent responsable de la syphilis, c’est une bactérie mobile de forme hélicoïdale, mesurant de 8 à 15 micromètres de long pour 0,2 micromètres de diamètre. Elle appartient à la famille des Spirochètes dont le seul hôte connu est l’Homme. Les autres représentants des Tréponèmes ne causent pas de maladies sexuellement transmissibles. (3)
Culture
Treponema pallidum est une bactérie non cultivable dans un milieu artificiel, et ne se colore pas bien par des colorants habituels (le bleu de Mytilène, la fuschine…), mais on l’observe habituellement à l’état frais au microscope à font noir, ou après coloration spéciale (immunofluorescence, imprégnation argentique). (6)
Structure antigénique de la bactérie
Treponema pallidum a une structure complexe. Quatre groupes d’antigènes ont été mis en évidence
Le cardiolipide ou haptène lipidique de Wasserman :
C’est un phosphatidyl-glycérol commun à tous les tréponèmes et présent dans les tissus animaux. Associé à des protéines du tréponème, cette haptène devient antigénique et suscite la formation d’anticorps appelés réagines.
Un antigène protéique spécifique de groupe :
Il est extrait du tréponème de Reiter et peut être utilisé en réaction de fixation du complément.
Un antigène polyosidique d’enveloppe :
Il est spécifique de Treponema pallidum et suscite la formation d’anticorps décelables par immunofluorescence.
Des antigènes du corps tréponémiques :
Leur nature est mal connue. Ils suscitent la formation d’anticorps très spécifiques de Treponema pallidum.
Mode de transmission
La syphilis se transmet par des rapports sexuels non protégés (vaginal, anal et bucco génital), par voie sanguine (transfusion ou rarement usage de matériel souillé) et par voie transplacentaire pendant la grossesse, de la mère à l’enfant. (1)
Les stades d’évolution de la maladie et ses symptômes
La syphilis non traitée est une maladie chronique caractérisée par des périodes d’activité clinique suivies de périodes d’accalmie sans aucune évidence clinique d’infection. (7) Après la contamination, la bactérie Treponema pallidum se multiplie très rapidement dans l’organisme. Son incubation (période pendant laquelle cette bactérie s’installe dans l’organisme et avant l’apparition des signes de la maladie) est d’environ 2 à 6 semaines. Puis, l’infection évolue en trois stades une fois que la bactérie Treponema pallidum a pénétré à l’intérieur du corps, elle envahit le système lymphatique où on la retrouve dans les ganglions lymphatiques quelques heures après son inoculation. À partir des ganglions lymphatiques, le Treponema pallidum va se répandre dans la circulation sanguine (voie hématogène).
Le stade primaire
La syphilis primaire associe classiquement : Un chancre : ulcération le plus souvent unique, propre, superficielle et indolore à base indurée. Il est localisé au point d’inoculation et peut donc passer inaperçu. De plus, il guérit spontanément en 4 à 6 semaines avec ou sans cicatrice. C’est bien là que se situe le problème majeur de cette infection dont la guérison apparente permet l’évolution vers les stades ultérieurs. Une ou des adénopathies régionales non inflammatoires.
Le stade secondaire
La phase secondaire débute environ 2 mois après l’infection et correspond à la dissémination bactériémique et lymphatique de la bactérie. Elle se manifeste par des atteintes cutanéomuqueuses très contagieuses, des signes généraux (fébricule, céphalées, hépatite avec ictère…) ainsi que des poly adénopathies. Les manifestations cutanées sont extrêmement polymorphes et ont conduit à qualifier la syphilis secondaire de « grande simulatrice ». La 1ère floraison correspond à la « roséole syphilitique » localisée au tronc tandis que la 2ème floraison, qui se développe 3 à 6mois après le chancre, se traduit par des lésions disséminées érosives suintantes, papulo-squameuses, non douloureuses prédominant au visage, au tronc, aux paumes et aux plantes. Ces signes disparaissent spontanément en 1 à 2 ans. A ce stade, tous les tests sérologiques sont toujours positifs avec des titres quantitatifs élevés.
Le stade tertiaire
La syphilis tertiaire survient chez environ 10% des patients non traités, plusieurs années après le chancre (2 à 20 ans après le contage). Elle se traduit par des lésions viscérales, principalement cardiovasculaires, cutanées et neurologiques. Ces lésions, ou gommes, sont essentiellement dues à la réaction immunologique granulomateuse autour de quelques tréponèmes profondément enfouis dans les parenchymes. A ce stade, toutes les sérologies sont positives mais les titres sont souvent faibles.
La syphilis latente
Il existe aussi, en dehors de ces trois stades la syphilis latente qui correspond à l’infection par le Treponema pallidum sans que l’individu ne manifeste de signes cliniques.
La syphilis congénitale
La syphilis congénitale, pendant laquelle le fœtus s’infecte au cours de la vie intra-utérine à partir du quatrième mois de la grossesse lorsque la mère a une syphilis récente non traitée. Cette syphilis peut causer chez le nouveau-né des problèmes neurologiques tels que pseudo paralysie ou méningite, malformations osseuses, hépatite, oedème et lésions cutanées.
La syphilis et le VIH
Chez certains patients infectés par le VIH, la syphilis évolue plus rapidement vers le 2ème ou le 3ème stade de la maladie et celle-ci peut être difficile à traiter, à cause des lésions de la syphilis. Les personnes qui font une syphilis peuvent facilement attraper le virus de sida. Elles ont également besoin d’un suivi de traitement plus rigoureux puisque le risque d’échec thérapeutique est plus élevé chez eux que chez les personnes séronégatives
Approche globale de diagnostic de la syphilis
L’approche du patient soufrant de la syphilis active ou silencieuse exige beaucoup de flair clinique et de délicatesse. Pour mener à bien l’entrevue, la pierre angulaire de l’approche clinique de la syphilis, le médecin doit intégrer des connaissances cliniques et épidémiologiques, et utiliser de façon pratique et raisonnable les méthodes diagnostiques et thérapeutiques disponibles. Puisque la syphilis se transmis par voie sexuelle et par voie sanguine, la thérapeute doit donc s’enquérir non seulement des habitudes sexuelles, mais aussi de la possibilité de transmission verticale (mère-enfant). Il doit s’informer sur l’utilisation des aiguilles ou sur la possibilité d’un contact avec des produits sanguins contaminés.
L’Histoire de la maladie
L’histoire de la maladie de syphilis est une étape cruciale, puisqu’il faut connaître la chronologie de l’apparition ou la disparition des symptômes après le contact, l’évolution de la maladie ainsi que les mesures prises par le patient pour se soulager ou tenter de guérir les symptômes. Il ne faut surtout pas oublier l’intermittence des symptômes c’est-à-dire les phases latentes de la syphilis, par exemple une syphilis primaire peut disparaître avant la consultation, inspirant ainsi au médecin et au patient un faux sentiment de sécurité.
L’évaluation du risque
L’évaluation du risque de la syphilis repose sur le faite de savoir un certain nombre d’informations qui permettent d’envisager la gamme des conséquences éventuelles de cette maladie et leur probabilité d’apparition afin de prescrire le plus vite possible un traitement efficace pour éviter les complications de cette maladie.
Les contacts
La connaissance du type de partenaires sexuels permet d’évaluer l’importance du risque de la syphilis. Le contact anonyme est plus à risque que le contact connu. Il est important de savoir si le ou les partenaires ont été avertis afin d’arrêter rapidement la chaîne de transmission et pour voir si quelqu’un a déjà reçu un diagnostic. Il faut aussi vérifier si la personne infectée a eu d’autres contacts depuis l’apparition des symptômes.
L’expression sexuelle
Même s’il est important de connaître les préférences sexuelles du malade, il faut savoir que ses préférences ne constituent pas un facteur de risque. C’est plutôt le type de relations sexuelles qui représente le facteur de risque de la maladie. La sexualité est une fonction biologique normale qui doit faire partie de l’évaluation médicale, compte tenu des répercussions sur la santé que peuvent avoir certains comportements sexuels. Le médecin doit donc poser des questions simples mais directes et précises sur les préférences sexuelles des individus. Des questions aussi claires favorisent une bonne compréhension et dissipent toute équivoque.
La toxicomanie
Les psychotropes, tels que l’alcool et certaines drogues, accroissent le risque de la syphilis et d’autres maladies transmissibles sexuellement et par le sang puisque leurs utilisateurs négligent souvent d’adopter des mesures préventives. De plus, certains consommateurs ont des relations sexuelles en échange de leur drogue. Quant aux utilisateurs de drogues injectables qui échangent le matériel d’injection sans stérilisation, ils augmentent leur risque de contracter la syphilis.
La contraception
Les méthodes de contraception permettent de diminuer ou d’empêcher la transmission de la syphilis, en effet les femmes qui n’utilisent pas de méthodes contraceptives ou qui n’ont recours à aucune méthode barrière sont habituellement plus à risque que les autres.
Examen physique :
Un bon examen physique suffit souvent à poser un diagnostic présomptif et à prescrire un traitement efficace. Bien que la principale base d’un diagnostic correct de la syphilis soit constituée par un relevé attentif des antécédents et l’examen physique, le diagnostic clinique doit toujours être confirmé par des techniques de laboratoire, lorsqu’on dispose des moyens nécessaires. L’examen physique doit au moins porter sur des muqueuses, la peau, les adénopathies, les organes génitaux externes et internes, et l’anus. Une personne à risque ne peut présenter aucun symptôme, mais présenter des signes physiques. Il faut être particulièrement vigilant avec ce type de maladie.
Les diagnostics :
Diagnostic étiologique ou direct
Le diagnostic étiologique définitif de la syphilis repose sur la mise en évidence au microscope du Tréponema pallidum. Ce diagnostic peut se faire par :a. Examen au microscope à fond noir Cet examen permet la recherche de bactéries spiralées à la mobilité caractéristique. Il est pratiqué sur des lésions érosives (chancre de la syphilis primaire, syphilis érosives muqueuses). Cependant, il ne permet pas de bien distinguer le T.pallidum des tréponèmes saprophytes (T.denticola, T.refringens). Il y aura donc un risque de faux positif pour localisations buccales et anales. (10) b. Immunofluorescence C’est une réaction d’immunofluorescence des anticorps monoclonaux spécifiques d’antigènes du tréponème pâle. Ce test permet de distinguer le tréponème pathogène du saprophyte.
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Table des matières
ABRÉVIATIONS
PARTIE I : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1- Introduction
2- L’agent étiologique
3- Les stades d’évolution de la maladie et ses symptômes
3-1- La syphilis primaire
3-2- La syphilis secondaire
3-3- La syphilis tertiaire
3-4- La syphilis latente
4- La syphilis congénitale
5- La syphilis et le VIH
6- Approche globale de diagnostic de la syphilis
6-1- Histoire de la maladie
6-2- L’évaluation du risque
6-2-1- Les contacts
6-2-2- L’expression sexuelle
6-2-3- La toxicomanie
6-2-4- La contraception
6-3- L’examen physique
6-4- Les diagnostics
6-4-1- Diagnostic étiologique ou direct
a. Examen au microscope à fond noir
b. Immunofluorescence
c. Méthode moléculaire (PCR)
6-4-2- Diagnostic présomptif ou indirect
a. Les réagines
VDRL
RPR
b. Les anticorps antitréponémiques
TPHA
FTA abs
ELISA
Western blot
Test d’immobilisation des tréponèmes (T.P.I) ou test de Nelson
6-5- Interprétation des tests VDRL et TPHA
7- Cinétique des anticorps
8- Le traitement de la syphilis
PARTIE II : MATERELS ET METHODES
1. Introduction
2. Lieu de travail
3. La population étudiée, les prélèvements et le transport au laboratoire
4. La réalisation des tests de laboratoire
PARTIE ІІІ : RESULTATS ET DISCUSSION
1. Résultats
2. Discussion
3. Conclusion
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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