Un des phénomènes significatifs dans le développement du monde contemporain, est la croissance très rapide à tous les niveaux du système d’enseignement, en train de devenir une sorte d’industrie géante et qui occupe des centaines de millions de personnes: professeurs et élèves. La revendication traditionnelle des forces démocratiques, qui est de rendre l’enseignement massif et accessible à toutes les couches sociales, est devenue un impératif de notre temps. Voilà pourquoi, il est difficile de trouver actuellement un pays, qui n’ait pas connu d’essor dans le domaine de l’enseignement ces dernières années. Cependant, cette radicalisation de l’enseignement reste sur le plan quantitatif mais ne s’accompagne pas de mesures qualitatives.
« Les instruments principaux du travail pédagogique, qui sont le tableau noir et la craie ne se différencient guère des plaquettes en cire et des baguettes que l’on utilisait, il y a 5000 ans d’année » . Cela revient à dire que, les supports didactiques utilisés n’ont pas connu de mutation. Aujourd’hui, certes, les établissements disposent de nouveaux moyens technologiques, mais ils restent un corps étranger au procès du travail pédagogique. Or, l’introduction des TIC dans l’enseignement est aujourd’hui un processus inévitable et objectif .
LES SPECIFICITES ET LES URGENCES DE L’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
Vers la fin du XXème siècle, l’environnement devient une préoccupation majeure des sociétés humaines. En effet, les conséquences de l’industrialisation sur le climat et sur la vie deviennent de plus en plus évidentes : dispersion de la couche d’ozone, réchauffement de la planète, inondations. Dans les démocraties occidentales, les partis écologistes s’affirment et les Etats se préoccupent de cette question qui risque de nuire à l’avenir de la Terre, de l’humanité. Ce qui a entraîné, une prise de conscience générale même quand les intérêts restent contradictoires. La nécessité de conscientiser ou même seulement d’informer les Hommes de demain s’avère être un impératif. Comme l’indique un texte de l’UNESCO, « puisque c’est dans l’esprit des hommes qu’est née la dégradation de l’environnement, c’est aussi dans l’esprit des hommes qu’il faut en enlever les défenses ». D’où, l’éducation relative à l’environnement.
Les textes fondateurs de l’éducation relative à l’environnement
Le début de prise de conscience des problèmes environnementaux, date des années soixante, certains auteurs américains font naître « l’environnemental education » le jour de « l’earth day » en 1970.
Les premières approches (1970)
Pour les experts de la conférence organisée à Carson city dans le Nevada en 1970, l’éducation à l’environnement est « le processus qui consiste à admettre certaines valeurs et à clarifier certains concepts, aux fins de susciter des aptitudes et des attitudes indispensables à une compréhension des relations qui peuvent exister entre l’homme, sa culture et son milieu biophysique » . Mais à l’échelle internationale, le premier repère dans l’histoire de l’éducation relative à l’environnement fut la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain de Stockholm en 1972, qui exprima très clairement la nécessité d’un cadre international pour le développement de l’ERE.
Suite aux recommandations de cette conférence, une série de réunions régionales et sous-régionales furent organisées à travers le monde dans les années suivantes, aboutissant à l’organisation du séminaire international de Belgrade en 1975 et au lancement du programme international de l’ERE par l’UNESCO-PNUE.
La charte de Belgrade (1975)
Sous l’égide de l’UNESCO, la réunion d’experts de Belgrade en 1975 se charge de préciser les objectifs de l’éducation à l’environnement. Pour ces experts, le but de cette éducation est de « former à l’échelle mondiale une population consciente et préoccupée de l’environnement et des problèmes s’y rattachant et qui, par son savoir, sa compétence, son état d’esprit et son sens de l’engagement, est en mesure de contribuer collectivement et individuellement à résoudre les problèmes et à éviter qu’il s’en pose de nouveaux pour l’avenir » .
Une des recommandations majeures de ce séminaire international de Belgrade appelait à la convocation d’une conférence internationale sur l’ERE destinée tout particulièrement aux décideurs et planificateurs de l’éducation. Ainsi, l’objectif principal de la conférence de Tbilissi en 1977 organisée par l’UNESCO en collaboration avec le PNUE fut la formulation de recommandations dirigées aux Etats membres participants, qui leur permettait d’adopter individuellement des politiques nationales pour la promotion de l’ERE.
La conférence de Tbilissi (1977)
Cette conférence débouche sur un texte qui reprend et précise l’essentiel du traité de Belgrade. On constate cependant à l’apparition d’un intérêt pour l’environnement en dehors du seul aspect problème : « l’objectif fondamental de l’éducation relative à l’environnement est d’amener les individus et les collectivités à saisir la complexité de l’environnement, tant naturel que créé par l’homme, complexité due à l’interaction de ses aspects biologiques, physiques, sociaux, économiques et culturels ainsi qu’à acquérir les connaissances, les valeurs, les comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la solution des problèmes de l’environnement et à la gestion de la qualité de l’environnement ».
Dix ans plus tard, en 1987, dans le but d’élaborer une stratégie internationale d’action en matière d’éducation et de formation relatives à l’environnement pour les années 1990, l’UNESCO et le PNUE organisèrent un congrès international à Moscou en URSS. En 1992, afin d’évaluer les progrès accomplis en matière de l’ERE en vingt ans, depuis la conférence de Stockholm, les Nations Unies organisèrent à Rio de janeiro, une conférence sur l’environnement et le développement aussi appelée le sommet de la Terre.
La conférence de Rio (3-14 juin 1992)
Cette conférence, organisée par les Nations Unies a centré ses réflexions sur l’environnement et le développement au niveau planétaire. Outre, les deux conventions internationales sur les changements climatiques et sur la biodiversité, la déclaration sur la forêt et la charte de Rio, les textes majeurs élaborés à cette occasion fut le célèbre Agenda 21. « Sous ce titre signifiant, son objectif est de planifier le XXIème siècle de manière responsable. Le thème central de ce texte n’est donc pas l’éducation à l’environnement. Pourtant celle-ci est présente en filigrane dans un grand nombre d’articles. Il s’agit encore essentiellement d’éducation pour l’environnement ».
Une nouveauté cependant, par rapport aux textes précédents est l’arrivée en force de la notion de développement qui devient désormais indissociable de celle d’environnement. L’éducation à l’environnement doit devenir l’éducation à l’environnement et au développement. Rio aura été très intéressant du point de vue des débats, mais des conséquences concrètes importantes se font encore entendre. En 2002, les Nations Unies organisèrent le sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, en Afrique du sud, pour faire un bien de ce qui fut accompli en la matière depuis la conférence de Rio. Cet historique de l’éducation relative à l’environnement nous a permis de voir son évolution dans le temps, l’objet qu’elle traite et enfin les objectifs qu’elle assigne. Il nous appartient à présent, de voir la définition de « l’éducation relative à l’environnement ».
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : LES SPECIFICITES ET LES URGENCES D’UNE EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
1. Les textes fondateurs de l’éducation relative à l’environnement
1.1. Les premières approches (1970)
1.2. La charte de Belgrade (1975)
1.3. La conférence de Tbilissi (1977)
1.4. La conférence de Rio (3-14 juin 1992)
2. Clarification des termes de référence
2.1. Qu’est ce que l’environnement ?
2.2. Qu’est ce que l’éducation ?
2.3. Qu’est ce que l’éducation relative à l’environnement ?
3. Les objectifs pédagogiques de l’éducation relative à l’environnement
4. Le défi pédagogique de l’éducation relative à l’environnement
4.1. Approches pédagogiques privilégiées
4.2. L’éducation relative à l’environnement et les programmes d’études
4.3. La pratique de l’éducation relative à l’environnement et les élèves
5. La recherche épistémologique en éducation relative à l’environnement
5.1. Approche historique
5.2. Les conceptions récentes
6. L’éducation environnementale à Madagascar
6.1. La protection de l’environnement à travers l’Histoire malgache
6.1.1. Sous l’époque royale
6.1.2. Sous la période coloniale
6.1.3. Indépendance
6.2. Les stratégies d’incorporation de l’éducation environnementale
6.2.1. L’éducation relative à l’environnement dans le cadre formel
6.2.2. L’éducation relative à l’environnement dans le cadre non formel
6.2.3. L’éducation environnementale informelle
6.3. Les problèmes de l’éducation relative à l’environnement à Madagascar
CHAPITRE II : PRESENTATION GLOBALE DES TICE ET POSSSIBILITES OFFERTES A L’EDUCATION RELATIVE A L’ENVIRONNEMENT
1. Définition des TICE
2. Historique des TICE
3. Les méthodes d’apprentissage avec les TICE
3.1. Modèle behavioriste
3.2. Le constructivisme
3.3. Le cognitivisme
4. Le mode d’appropriation de savoirs avec les TICE
5. Les TICE dans la pratique pédagogique
5.1. Les facultés offertes par les TICE
5.1.1. TICE : de nouvelles ressources, de nouvelles pratiques
5.1.2. TICE : un outil pour tous
5.2. Les enjeux et bilans : intégrer les TICE dans la pratique pédagogique
5.2.1. Du côté des élèves
5.2.2. Du côté de l’enseignant
5.2.3. Du côté matériel
6. Les opportunités offertes par les TICE à l’éducation environnementale
CONCLUSION GENERALE